Team VG : le meilleur film de 2017
Chez Vonguru, nous sommes des passionnés, aux goûts différents. Cependant, si nous avons bien une chose en commun, c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, la technologie et on en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particuliers, afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques en les croisant.
Pour connaître nos débats précédents, découvrez sans plus tarder nos derniers Team VG, avec notre avis sur la saga Mass Effect, mais aussi nos configs PC, les meilleurs méchants à nos yeux et nos consoles préférées. Redécouvrez aussi notre vision des vacances connectées, nos héroïnes geek préférées, nos smartphones coup de cœur et les jeux qui nous ont fait craquer pendant les soldes Steam, ainsi que notre X-Men favori, nos théories sur la saison 7 de Game of Thrones, notre top et flop 2016 en ce qui concerne le cinéma et les séries ! Plus récemment, nous vous parlions des adaptations de zombies, des gadgets dont on ne peut plus se passer, du média qui domine à la maison, de Blade Runner 2049, de notre programme pour une fête d’Halloween parfaite, de la série Mindhunter, des saisons 1 et 2 de Stranger Things, du film A Beautiful Day, de notre style de jeu préféré ou encore de la loi et de l’image des femmes dans le dixième art !
Et aujourd’hui, nous nous penchons sur notre film préféré de l’année 2017 !
L’avis de Siegfried « Moyocoyani » Würtz : Split et The Lost City of Z
L’année 2017 est d’abord pour moi celle du retour en force d’un certain cinéma de genre. Les trois films m’ayant le plus agréablement surpris étaient en effet Split, Mise à mort du cerf sacré et Grave, trois films bis au sens le plus large du terme, jouant tous sur quelque chose de bizarre et de sordide que l’on n’est pas habitués à voir dans le cinéma conventionnel – et le Thelma de Joachim Trier n’était même pas si loin de parachever cette liste, comme A Cure for life dont le baroquisme jusqu’au-boutiste recèle un charme indéniable. On a assez vanté la capacité de Julia Ducournau à produire des images inédites et donc à susciter des sentiments paradoxaux assez fascinants à ressentir, tandis qu’avec Mise à mort du cerf sacré, Yorgos Lanthimos parvient avec une cohérence qu’il n’avait pas dans The Lobster, et un humour noir qui rappelle férocement Elle, à distancier complètement le spectateur tout en le captivant, sa maîtrise formelle puissante appuyant son intrigue d’une simplicité fantastique confondante. Et pourtant, Split était plus curieux encore en ce que je n’attendais pas grand-chose de Shyamalan et pas davantage du film lui-même après en avoir vu les bandes-annonces, qui semblaient l’apparenter davantage au Identity de Mangold qu’à Incassable. Ma critique explique assez pourquoi Split est mon film de l’année, mais il faut que je le rappelle ici tant je déplore qu’il n’ait pas davantage que cela marqué le box office, et n’ait pas eu droit à la reconnaissance critique qu’il méritait (au point de ne même pas être cité pour le Golden Globe de la meilleure musique malgré les compositions exceptionnelles de West Dylan Thordson !). Alors qu’il n’est pas seulement une évocation métaphorique très juste de la maltraitance infantile ou la pierre prometteuse d’un univers partagé avec le Bruce Willis d’Incassable, il est aussi et surtout d’une sophistication équilibrée qui crée une vraie beauté. Je dois tout de même confesser qu’il n’a pas passé l’épreuve d’un second visionnage et que mes souvenirs n’en sont plus tout à fait clairs (mon visionnage de Split remonte à février) – mais j’ai encore parfaitement à l’esprit le surprenant agrément qu’il m’a procuré et l’immense plaisir avec lequel je suis sorti de la salle, des signes qui ne trompent pas.
La mise en lumière du cinéma de genre s’est accompagnée de plusieurs sorties de films horrifiques alternatifs, différant de la traditionnelle production impersonnelle multipliant les jump scares (dont évidemment on a eu mille exemples aussi), dans la lignée d’It follows. Qu’il s’agisse de l’iranien Under the Shadow et de sa maîtrise formelle très impressionnante, du déboussolant It comes at night ou du très social Get out, beaucoup méritaient ainsi le coup d’oeil pour les spectateurs à la recherche d’une fraîcheur stimulante, sans qu’aucun ne s’impose définitivement dans mon top de films de l’année, la faute généralement à des concepts bien exploités mais souvent délaissés en cours de route au profit de voies moins satisfaisantes, parfois même trop classiques (le crime ultime pour un cinéma revendiquant sa différence).
Vraie beauté qui, d’une manière très différente et pour un résultat très différent, caractérise également The Lost City of Z de James Gray. Son sujet casse-cou (une fresque minimaliste entre Angleterre et Amérique du Sud au début du XXème siècle), sa production très compliquée, la déception suscitée par le départ de Brad Pitt, puis de Benedict Cumberbatch, remplacé par l’inconnu Charlie Hunnam (désormais plus connu grâce au Roi Arthur), et bien entendu l’absence de pathos ou de souffle artificiel, l’ont largement empêché de compenser son faible budget, mais pas de devenir l’un des plus grands films intimistes d’aventure jamais réalisés. Et si cela ne suffit pas à vous convaincre, peut-être la présence au casting de Robert Pattinson et de Tom Holland pourront-elles vous convaincre de donner un second souffle à un film qui a tout pour devenir aussi culte que Fitzcarraldo ?
Ce n’est de toute manière pas vers les comédies de 2017 (encore que Jumanji soit fort sympathique) et surtout pas vers les blockbusters que l’on se tournera à l’avenir, quand les plus commerciaux font recette en accumulant humour auto-référentiel et action débridée, et que les plus auteurisants (Dunkerque, Blade Runner 2049) ne savent construire que de somptueuses images. Deux films seulement auront trouvé un stimulant juste milieu : La Planète des singes : Suprématie, d’autant plus incroyable dans sa démarche de ne nous offrir que des singes auxquels nous identifier que le film fonctionne parfaitement, et Logan, rappelant à tous ceux qui l’avaient oublié qu’on peut atteindre au grandiose en assumant un parti-pris très premier degré même dans un film de super-héros, par définition irréaliste. On a dit dans les critiques dédiées ce qui nous retenait de les porter aux nues, il n’empêche qu’ils nous ont définitivement rassurés sur Matt Reeves et sur la survivance d’une certaine audace à Hollywood, même si elle se fait rare.
À regarder l’attitude des grands studios, on a parfois l’impression de voir de vieux dinosaures s’accrocher à un mode de vie toujours plus désuet et préférant en cela l’extinction que l’adaptation, principalement quand on observe leurs réactions vis-à-vis des films non-cinématographiques. Or Netflix ou Amazon ne se contentent plus de co-produire des films destinés aux salles obscures, ils s’efforcent de débaucher des réalisateurs compétents et audacieux pour des contenus exclusifs à leurs plates-formes, et Okja ou Bright (bientôt The Irishman) montrent assez tout ce que cette condescendance peut avoir de ridicule tant ces deux films en particulier sont plus dignes de l’attention des cinéphiles que l’essentiel des films en salles. Une désuétude évidemment renforcée par l’ambition des séries dites « télévisées » et de plus en plus souvent pleinement « cinématographiques », qui va finir par rendre résolument obsolète le système tel qu’il est artificiellement maintenu en vie si ses acteurs n’acceptent pas de vivre avec leur temps, quitte à abdiquer certains de leurs privilèges de toute manière agonisants.
Pour récapituler, mes films de l’année : Split, The Lost City of Z.
Autres très bons films : Grave, 120 Battements par minute, Professor Marston and the Wonder Women, Mise à mort du cerf sacré, La Planète des singes : Suprématie.
Mentions très honorables : Thelma, Orpheline, La La Land, Logan, Coco, Silence, Detroit, Okja, Cold Skin, Colossal, Faute d’amour, I am not your negro, Le Jour d’après (Hong Sang-soo), Song to Song, The Shape of Water.
Films importants mais globalement insatisfaisants (dont on dira qu’ils ont le mérite d’exister) : mother!, Valérian et la Cité des mille planètes, Blade Runner 2049, Les Proies, King Arthur.
Autres films vus et dont vous trouverez la critique sur le site : Lego Batman, La Belle et la Bête, Kong : Skull Island, Get out, Wonder Woman, Ça, La Momie, The Wall, HHhH, Free Fire, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar, Spider-Man : Homecoming, Baby Driver, Seven Sisters, Death Note, The Circle, Kingsman 2 : The Golden Circle, Lego Ninjago, La Passion van Gogh, Numéro Une, A Beautiful Day, Thor : Ragnarok, Justice League, Alien : Covenant, Brimstone, Moonlight, Fences, Star Wars : The Last Jedi.
L’avis de Lucile « Macky » Herman : Star Wars: The Last Jedi et Coco
Il est clair que Star Wars : The Last Jedi divise grandement la communauté de fans et pourtant, il s’agit bel et bien pour moi du meilleur film de 2017. Il y en a évidemment bien d’autres qui ont marqué cette année, comme Dunkerque, Wonder Woman, La La Land, Split et j’en passe, c’est pourtant le dernier SW qui m’a profondément marquée, à tel point que je me demande encore s’il ne s’agit pas là du meilleur de la saga. Je l’attendais avec une réelle impatience et je n’ai pas été déçue.
En revanche, s’il y a bien un film (d’animation) qui m’a surprise, c’est Coco ! Signé Disney Pixar, c’est pendant ces vacances de fin d’année que je me suis rendue au cinéma en famille, pas à reculons, mais presque, trouvant le pitch assez étrange. Pour être honnête, je n’étais pas emballée. S’il m’a fallu du temps pour rentrer réellement dans le film, j’ai vraiment accroché et cela faisait vraiment une paire d’années qu’un dessin animé ne m’avait pas fait éclater en sanglots, littéralement. C’est à la fin de la projection que je me suis sentie un peu moins stupide, voyant une salle entière mouchoir à la main. Je vous le recommande donc très chaudement !
L’avis de Marine « Reanoo » Wauquier : Jumanji : Bienvenue dans la jungle
Contrairement à mes petits camarades, je ne porterai mon dévolu que sur un seul film, Jumanji donc, mais je nuancerai très fortement mon propos. Déjà, je soulignerai le fait que je n’ai pas vu énormément de films : L’expérience interdite : Flatliners, Valérian et la cité des milles planètes, Alien: Covenant, Fast and Furious 8, Split, Le Crime de l’Orient-Express, Jumanji : Bienvenue dans la jungle, et je pense à peu près avoir fait le tour. Et autant vous dire que dans cette liste, peu m’ont convaincue, à cause de problèmes aussi divers et variés que des incohérences, des lourdeurs, des constructions qui retombent tels des soufflés… J’aurais pu ne conserver que Split, dont l’interprétation est notamment remarquable, mais Jumanji : Bienvenue dans la jungle a davantage été une (bonne) surprise pour moi.
Jumanji n’est pourtant pas exempt de défauts, loin de là : on pourrait ainsi s’arrêter sur l’évolution un peu trop rapide et entendue de certains personnages, sur la morale là encore un peu trop entendue, sur la maigre utilité de la 3D… Mais il faut reconnaître que le film fonctionne de bout en bout, et que l’intrication film/jeu vidéo est des plus efficaces. L’œuvre exploite très bien certains codes vidéoludiques, comme les cinématiques, les forces et faiblesses des personnages, ou encore la musique normalement extradiégétique d’un jeu vidéo. Si le film exploite un humour assez potache, il présente quelques scènes plus crues, le tout s’équilibrant pour proposer un film qui fait rire enfants et adultes. J’y allais en traînant les pieds, craignant une affiche encore une fois un peu tape-à-l’œil, j’en ressors convaincue, et prête à le recommander. Et si Jumanji : Bienvenue dans la jungle n’est sans doute pas la meilleure œuvre des siècles à venir, ce film reste pour moi celui que j’ai le plus aimé voir cette année.
L’avis de Laurianne « Caduce » Angeon
L’année 2017 fut prolifique en matière de sorties cinéma, et j’espère que 2018 se poursuivra dans un même ordre d’idée. Parmi ces fameuses sorties, et malgré quelques titres plus ou moins marquants (mother!, Blade Runner 2049,Get Out, Star Wars pour clôturer l’année en beauté), il y a eu pour ma part Split et Grave.
Split, première sortie de l’année 2017 pour ma part, fut un film attendu, signé par un réalisateur capable du meilleur (Sixième Sens, Le Village), comme du pire (Phénomènes). L’envie de retrouver par la même occasion James McAvoy, d’ordinaire rangé au rang du gentil Professeur X, dans un rôle plus profond et plus sombre n’en était que plus alléchant. Si le thème des dysphories de la personnalité était utilisé brillamment dans ce thriller aux allures de huis-clos, on regrettera néanmoins de ne pas avoir pu voir « toutes » les personnalités du protagoniste opérer. Il n’en demeure pas moins que Split restera une belle réussite, avec une superbe prestation de son héros et acteur principal. Un film à voir et à revoir, pour recommencer votre exploration cinématographique de l’année 2017.
Grave, ensuite, pour l’immense coup de cœur et la claque qu’il inflige à son spectateur. Car si Grave n’est pas parfait, il n’en reste pas moins un film qui ose, transgresse, confronte, provoque de façon judicieuse : pas de violence gratuite ou de complaisance malsaine pour un sujet pourtant largement subversif (le cannibalisme) adroitement employé. Malgré quelques ficelles scénaristiques assez grosses, on suit avec fascination le parcours de cette jeune étudiante végétarienne, toute impliquée dans cet instinct carnassier soudain. Si ce n’est pas déjà fait, foncez voir Grave pour l’excellente expérience que le film propose : choc, fascination, admiration, écœurement, le film de Julia Ducournau ne vous laissera pas indifférent.