Mass Effect : pourquoi nous aimons tant la saga intergalactique

 

Chez Vonguru, nous sommes des passionnés, aux passions différentes. Cependant, si nous avons bien une chose en commun (parmi tant d’autres), c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, technologie et j’en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particulière, afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques.

Les débats ayant fait suite à la sortie de Mass Effect : Andromeda sont nombreux, y compris au sein de notre rédaction. Si les avis concernant le dernier opus de la licence n’est pas des plus glorieux, la saga reste cependant mythique, et ce pour de nombreuses raisons. Et c’est de cet attachement tout particulier pour cette licence que nous allons vous parler aujourd’hui.

Pour ceux qui auraient loupé nos précédents articles, ça se passe par ici : ces jeux que nous prenons plaisir à regarder (#1 et #2), le spécial manga, nos personnages de jeux préférés : le premier opus juste ici et le second juste là. Mais aussi les sorties cinéma les plus attendues de 2016, les meilleurs films de l’année précédente, de nos séries préférées sans oublier leurs génériques qui nous ont fait rêver, ces musiques que l’on écoute en jouant #1 et #2, les sorties jeux vidéo les plus attendues de l’année 2016 et ces réalisateurs qui nous marquent, puis nos X-Men préférés, les jeux vidéo dits violents auxquels nous avons plaisir à jouer, la prochaine saison de Game of Thrones, les films signés Tim Burton, les des séries de 2016, les meilleurs films de l’année 2016, mais aussi des pires. Vous pouvez aussi retrouver le tout dernier article traitant de notre Disney du Second Âge d’or favori.

 

Séranne « LaSkreeb » Piazzi : pourquoi on les a tous joués


 

Dès son premier opus, Mass Effect s’est révélé d’une originalité époustouflante, mêlant action et diplomatie, course-poursuite et choix moraux, voyage intergalactique et relations avec l’équipage. Pour ma part, j’ai tellement accroché que j’ai enchaîné les trois épisodes.

Dans Mass Effect, la trame scénaristique riche en rebondissements laisse la place à des moments d’émotion. Il n’y a pas à dire : on s’attache aux personnages ! C’est un bonheur de les retrouver d’un jeu à l’autre, et on en vient à se réjouir avec IDA de son nouveau corps dans le 3, et à continuer de pleurer Wrex deux opus plus tard. Aussi n’ai-je pas hésité une seconde lorsque Mass Effect 2 donne la possibilité de recruter à nouveau Ashley Williams dans son équipe et me suis-je fait un plaisir de la laisser sur sa planète. Elle a tué Wrex sans que je lui ai rien demandé, et impossible de lui pardonner. Même dans le troisième opus, où elle s’est visiblement refait une beauté, les relations ne sont cordiales que parce que le jeu laisse moins de place à la décision personnelle.

Les Mass Effect ont toujours su tenir le joueur en haleine et offrir une fin à la hauteur des épisodes précédents. La musique, jusqu’à présent discrète et sans intérêt particulier, prend un peu d’envergure et accompagne magistralement les ultimes actions. Mention spéciale pour la destruction du vaisseau Moissonneur dans le relais Oméga 4, où le jeu nous fait désigner stratégiquement les spécialistes et meneurs d’équipe, dans une belle association des capacités à laquelle tout le monde participe. Il est vrai que Miranda, jamais devenue loyale pour une raison mystérieuse, n’en reviendra pas. Mais elle n’avait cessé de m’opposer son silence depuis que j’avais pris la défense de Jack alors qu’elles se chamaillaient, malgré des points de conciliation au maximum, et on ne la pleure pas.

Enchaîner les trois Mass Effect disponibles sur PS3 permet de prendre pleinement la mesure des modifications apportées. On adresse ainsi des remerciements sincères aux concepteurs pour avoir amélioré la maniabilité de notre personnage, qui peut enfin courir, et même plus tard sauter et faire des roulades. Surtout, on leur fait notre plus belle offrande pour avoir éliminé du jeu l’ignoble Mako, qui nous faisait fastidieusement parcourir des planètes trop grandes dans un engin difficile à conduire, moche et qui sautait dans tous les sens. Les temps de chargement sont également raccourcis entre Mass Effect 1 et Mass Effect 2, avant de revenir à des temps excessifs dans Mass Effect 3. Si seulement on pouvait prendre l’escalier au lieu de l’ascenseur…

 

 

Entre les trois opus, les techniques d’amélioration des armes et armures a beaucoup changé. Dans le premier, la prise en main n’était pas facile, tant les possibilités de personnalisation étaient importantes. Il fallait choisir son arme ainsi que des mods en fonction de ses capacités et de la cible en face. Mais une fois le concept saisi et les différentes armes en tête, c’est un vrai plaisir. Dans le deuxième, on aime aussi chercher des ressources sur les planètes. Pas besoin de Mako, il suffit de les scanner et de larguer des sondes. Parfois, surprise ! Une petite mission secondaire s’y cachait. Ce concept fait partie intégrante du jeu et correspond bien à son univers. Aussi est-on un peu déçu de revenir à une simple question d’argent pour améliorer son arsenal dans Mass Effect 3.

Mass Effect est donc une saga que j’ai adorée. Les quelques reproches que je peux lui faire portent essentiellement sur le troisième opus, un peu trop porté vers l’action, au détriment des choix moraux. Il se veut plus sombre et plus dynamique, mais on y perd en relations. Heureusement qu’on connaît déjà les personnages et qu’on est déjà familier de la galaxie et de ses espèces : c’est pour ça qu’on aime traiter avec tous ! Je n’ai aucune idée de ce que recèle Andromeda, mais je meurs d’impatience de découvrir la suite de l’histoire, de recréer des amitiés fortes et de parcourir la galaxie. Qui me prête sa PS4 ?!

 

Lucile « Macky » Herman : c’était mieux avant


 

Le tout premier Mass Effect a eu l’effet d’une révolution dans mon monde vidéo-ludique. Je trouvais le scénario génial, original, les personnages attrayants. Tout m’a plu, dans le 1 comme dans le 2. Ces jeux ont recelé de créativité, de personnification, d’exploration, de possibilités et j’en passe. Ces jeux duraient des heures tant les quêtes secondaires étaient nombreuses. Il y avait toujours quelque chose à faire et c’était un réel plaisir de sortir des cours, et de m’affaler devant ma console et d’y jouer. Ce sont toutes ces sensations que j’ai voulu retrouver avec Mass Effect : Andromeda, donc vous pouvez retrouver notre test PC juste ici.

Quand on commence à prendre de l’âge (doucement mais surement), il y a certaines choses qui vous ramènent à certains souvenirs, comme la musique. Quand vous réécoutez une musique quelques années après vos premières écoutes, elle vous ramène à des moments bien précis de votre existence. Mass Effect 2 a le même effet sur moi. Lorsque j’y rejoue, je me rappelle mes années lycée, les week-ends à jouer pendant des heures. Et il n’a vraiment pas vieilli, contrairement à bien d’autres jeux sortis la même année. Il fait d’ailleurs parti de mon TOP 5 des meilleurs jeux toutes plate-formes confondues, un must-have pour ceux qui n’y auraient pas encore joué !

 

 

Charles « SubPlayer » Fuster : les Space-Opéra et moi


 

J’ai toujours eu une fascination pour ce qui vient des étoiles. Lorsque j’ai vu pour la première fois Star Wars, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais expérimenté avant : la volonté d’exister dans un monde fictif. Je voulais pouvoir exister dans un monde disposant de technologies avancées, de sabres lasers et de combats à l’échelle galactique. Cela allait bien au-delà de ce que je pouvais imaginer. Je me suis mis à rêver d’une existence à l’intérieur de ce monde. Je continue d’ailleurs à alimenter cette vie par mes rêves.

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Lorsque j’ai mis la main sur Mass Effect 2, j’ai découvert que mes rêves pouvaient avoir un support, que je pouvais vivre des aventures dans un monde similaire à celui de mes films préférés. Le scénario portait merveilleusement bien l’action et la sensation de l’influencer par nos choix moraux améliorait l’immersion. Conclusion : j’ai fini ce jeu d’une traite puisque ma période de vacances me le permettait à ce moment là. Je savais déjà que cette série serait ma préférée après avoir fini le deuxième opus.

Série préférée oblige, il me fallait mettre les mains sur Mass Effect 1. C’est là que cela m’avait fait un choc. Comment un jeu qui est si ancien peut encore avoir des textures aussi soignées, un scénario digne des meilleurs et une personnalisation de l’équipement aussi sophistiquée? Par contre, le côté vide et couloir du jeu le rendait très répétitif et cela dénature tous les aspects positifs du jeu. Aucun jeu n’est parfait bien évidemment.

J’ai fait Mass Effect 3  day One. Je vous le donne en mille : c’est mon jeu préféré. J’ai passé des centaines d’heures à tout refaire, à changer mes choix afin d’arriver à une autre des fins disponibles. La fin de base est ratée, c’est un fait mais comment peut-on résumer un jeu à sa fin ? Surtout quand on met des dizaines d’heures pour y arriver. Personnages attachants, univers extraordinaire et jeu qui a changé ma perception du monde

Joueur du grenier disait « Mass Effect, c’est le Star Wars du jeu vidéo » il y a quelques jours. C’était donc tout naturellement que j’étais destiné à préférer cette série à une autre. J’ai tellement adoré cette série que Mass Effect Trilogy est aujourd’hui le cadeau le plus fréquent qu’il m’arrive d’offrir.

 

 

Siegfried « Moyocoyani » Würtz : Mass Effect, un jeu qui change le jeu


 

L’année 2007 est chère au cœur des gamers parce que la qualité impressionnante de ses sorties provoqua un plaisir pratiquement inédit chez les joueurs et contribua surtout largement à la reconnaissance artistique de ce médium. Les grands noms de ce millésime : Fallout 3Fable 2The WitcherUnchartedBioshock et bien sûr Mass Effect. À première vue, le nouveau-né de BioWare (le studio derrière KOTOR et Baldur’s Gate) peut apparaître comme assez secondaire en comparaison de ses concurrents, qu’ils soient dotés de textures plus fines, d’un monde ouvert plus varié, d’une maniabilité en combat moins rigide, d’un système axiologique plus subtil, ou plus clair… Son design inspiré tranchait avec les expressions faciales un peu pauvres, des décors parfois uniformes, voire aussi laids qu’indigents lors des séquences d’exploration en mako, des choix de montage et de plans brutaux, arbitraires, faisant naturellement pâle figure face à l’ambition cinématographique des autres jeux cités…

Si Mass Effect s’est pourtant distingué, c’est d’abord grâce à la force de son écriture : ses concepteurs ont su modeler un univers immense, avec sa géographie, son histoire passionnante et surtout ses tractations géo-politiques d’un réalisme confondant, comme ils ont su créer des dizaines de personnages accrochant notre regard et notre intérêt, qu’ils soient figurants, antagonistes, ou compagnons, chacun avec son apparence particulière, sa manière de s’exprimer, ses motivations, son humour et son background… Alors que l’idée d’un jeu spatial pouvait sembler autrement plus risquée qu’un nouveau monde ouvert héroïc-fantasy, j’ai trouvé plus de plaisir à explorer l’univers de Mass Effect que celui de nombreux RPG… alors même que Mass Effect se revendique comme un action-RPG et s’achève dix fois plus vite que Fallout ou The Witcher ! C’est grâce à cette densité sans trop d’artifices, à la cohérence de sa consistance, que le jeu peut être si facilement drôle, émouvant ou épique quand il le souhaite, et à ce point nous immerger au côté des héros que l’on ne veut plus quitter, et avec lesquels on trouve même formidable de ne faire que parler pendant quelques heures (formidable DLC Citadelle) !

 

 

Dès le premier opus, Mass Effect brille également par son traitement des problèmes de représentation : 4 ans avant Game of Thrones, il normalise avec une audace extraordinaire les différentes formes de sexualité, multipliant avec Mass Effect 2 puis les personnages homosexuels et bisexuels, et offrant même au joueur, quelque sexe qu’il ait choisi, la possibilité de déterminer son orientation. Par ailleurs, les personnages féminins sont très bien représentés dans la saga et dans tous les rôles, et Mass Effect ose même un décorticage judicieux des phénomènes racistes qui démine la xénophobie actuelle. Ainsi, on peut considérer que les différentes races de l’univers et la haine qu’elles se vouent parfois peuvent représenter les relations entre les hommes, l’appel à l’unité qu’adresse incessamment Shepard pour affronter les épreuves les plus graves mettant automatiquement le joueur dans le « bon rôle ». Il est ainsi très fort que, quand les humains sont racistes dans Mass Effect, ils le soient envers les races extra-terrestres, mais ne voient plus aucune différence entre eux, certains personnages faisant l’éloge des « qualités humaines », dans une superbe essentialisation de notre espèce qui transcenderait tous les clivages que veulent instaurer les privilégiés pour maintenir leur pouvoir. Exemplaire (et le mot n’est pas trop fort).

Ce courage se retrouve dans le traitement du gameplay lui-même. En effet, BioWare n’a pas reculé devant l’interdit tacite de conserver une formule identique d’un jeu sur l’autre, et chaque opus cherche ainsi à corriger radicalement le précédent, parfois pour le plus grand plaisir des joueurs, parfois à leur plus grande frustration. J’appréciais ainsi personnellement beaucoup les nombreuses excursions en mako qui donnaient une impression de monde ouvert, chaque système solaire, exploré sans ordre, possédant une planète visitable en véhicule peuplée de trois ou quatre points d’intérêt. Plutôt que sa suppression au profit d’une plus grande linéarité (qui va jusqu’à devenir gênante sur certaines missions), j’aurais préféré que BioWare améliore le système en revoyant les textures et la flore des planètes, en en variant les sites… Même le système d’armes ou les règles d’attribution de l’expérience changent du tout au tout – ainsi que le tableau des missions, aussi génialement varié dans le 3 que stupidement illisible, le jeu ne se souciant soudain plus de vous dire à quelle étape de l’accomplissement d’une quête vous en êtes..

Mon témoignage d’admiration pour Mass Effect ne serait pas complet si je ne mentionnais pas les décisions que peut prendre le joueur dans l’intrigue. S’ils frustrent souvent par leur absence d’impact sur le long terme, où ils sont à peine considérés, ils s’avèrent extrêmement satisfaisants sur le moment, quand la survie d’un adversaire, d’une planète ou d’une espèce dépendent de votre bon vouloir, d’autant que chaque décision ainsi prise participe à votre portrait moral, débloquant de nouvelles possibilités de décisions, et vous confère plus naturellement un sentiment de grandeur que la diégèse vous reconnaît aussi progressivement. Tout est ainsi fait pour que vous vous sentiez Shepard, et que vous viviez son parcours de héros de seconde zone au sauveur régulier de la galaxie.