Disney et ses chef d’œuvres des années 1990

 

Chez Vonguru, nous sommes des passionnés, aux passions différentes. Cependant, si nous avons bien une chose en commun (parmi tant d’autres), c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, technologie et j’en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particulière, afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques.

Aujourd’hui pour rester dans l’actualité avec la sortie du film La Belle et la bête, nous vous parlons de notre film Disney du Second âge d’or préféré. Dans un souci de simplification, nous avons étendu ce « Second âge d’or » de 1989 (La Petite Sirène) à 1999 (Fantasia 2000), étant donné que les délimitations chronologiques n’en sont pas consensuelles.

Pour ceux qui auraient loupé nos précédents articles, ça se passe par ici : ces jeux que nous prenons plaisir à regarder (#1 et #2), le spécial manga, nos personnages de jeux préférés : le premier opus juste ici et le second juste là. Mais aussi les sorties cinéma les plus attendues de 2016, les meilleurs films de l’année précédente, de nos séries préférées sans oublier leurs génériques qui nous ont fait rêver, ces musiques que l’on écoute en jouant #1 et #2, les sorties jeux vidéo les plus attendues de l’année 2016 et ces réalisateurs qui nous marquent, puis nos X-Men préférés, les jeux vidéo dits violents auxquels nous avons plaisir à jouer, la prochaine saison de Game of Thrones, les films signés Tim Burton, les des séries de 2016, les meilleurs films de l’année 2016, mais aussi des pires.

 

Crevette : Le Roi Lion


 

C’est sans hésitation que mon choix s’est porté sur le Roi Lion, 43ᵉ long-métrage d’animation et 32ᵉ « classique d’animation » des studios Disney et sorti en 1994. Celui-ci récolte près d’un milliard de dollars de recettes pour près de 80 millions de dollars de budget, ce qui en fait le film d’animation le plus couronné de succès de tous les temps.

Nul besoin de présenter Simba, fils de Mufasa et héritier de son royaume, la terre des lions. Celui-ci, pourchassé après l’assassinat de son père par son oncle Scar, qui convoitait le trône, et ses acolytes hyènes, fera la rencontre d’un étrange duo, Timon et Pumbaa, bouffeurs d’insectes invétérés menant une vie simple et sans soucis (littéralement hakuna matata). Après avoir mangé un cafard hallucinogène de trop avec ses amis hippies, Simba a une vision de son père et se décide à aller reprendre ce qui lui revient de droit et s’en va casser la bouche à Scar. Après s’être fait meuler le groin, il apprend que son oncle est en fait responsable de la mort du roi. La rage de vaincre lui donne alors la force de lui mettre une raclée. Fin, ou presque.

Bien que ce film offre une vision très manichéenne (les méchants sont moches, tout le monde est con sauf Scar, les gentils sont beaux, nobles, sympas, tout ce que vous voudrez), je reste in love du personnage de Scar, le coolest méchant Disney, ou presque. Puis c’est beau, l’animation et les décors sont cool, la BO envoie du pâté (merci Hans Zimmer). Allergique malgré moi à la chanson dans les films (ce qui abonde dans les Disney), le Roi Lion est l’un des rares films dans lesquels j’apprécie les interludes musicaux (combien de fois me suis-je repassé Hakuna Matata quand j’étais gosse?).

Bref, tout ça pour dire que le Roi Lion c’est cool.

 

Psycho : Le Bossu de Notre Dame


 

Oui, j’avoue tout, mon avis est complètement biaisé. Pourquoi, me direz-vous ? Eh bien tout simplement car j’appartiens à la génération qui a grandi avec la comédie musicale Notre-Dame de Paris, si bien que j’en connais encore la quasi-totalité des chansons par cour. Le Disney Le Bossu de Notre-Dame est sorti en juin 1996, soit deux ans avant la première représentation de la comédie musicale en septembre 1998, et a eu droit à une suite nommée Le Bossu de Notre-Dame 2 : Le secret de Quasimodo.

Mon choix a été appuyé par tous les rédacteurs ayant déjà choisi leur Disney mais néanmoins encensant le dessin animé. L’une des raisons principales qui ont motivé de choix est la musique, tout bonnement fantastique. Composée par Alan Menken, elle a fait l’unanimité auprès de la rédaction qui a passé un moment de retour en enfance en réécoutant toutes ces magnifiques compositions.

Également fan de l’ambiance parisienne du quinzième siècle représentée dans ce Disney, je suis transportée par l’atmosphère que le film cherche à transmettre.
Quand au scénario, on ne le présente plus. Il est plein de subtilité, tant dans les dialogues que dans les références et l’on y trouve toujours plus de détails en le visionnant bien des années plus tard.

 

 

Reanoo : La Belle et la Bête


 

Au risque de ne pas faire dans l’originalité, il n’a pas été évident de choisir mon Disney préféré, d’autant plus que la période définie ici n’est pas celle qui m’a le plus marquée. Pourtant, difficile de dire que Le Roi Lion, Le Bossu ou encore Pocahontas ne m’ont pas touchée. J’ai cependant aujourd’hui décidé de parler de La Belle et la Bête. Ce n’est sans doute pas le Disney le plus poignant, mais j’ai toujours pris un plaisir constant à le visionner, même avec l’âge. Beaucoup évoquent ce Disney pour souligner la révolution qu’était la création en animation de synthèse en trois dimensions de la salle de bal, mais ce n’est pas vraiment ce qui a fait pencher la balance à mes yeux. Si son esthétique et ses personnages me plaisent, et son inscription dans un contexte frenchie est plutôt rafraîchissant (même si pas spécialement central à l’histoire), c’est surtout pour son thème que je l’ai choisi.

En effet, on est loin du schéma traditionnel que l’on a souvent pu associer aux princesses Disney et à Disney en général (même si cela est ce schéma est de moins en moins palpable). En effet, bien que l’on ait ici une princesse, un château majestueux, un prince et un méchant, les rôles ne sont pas si distinctement distribués et manichéens. Les rôles de prince et de méchant se mélangent, à la fois chez la Bête et chez Gaston, et l’on notera qu’aucun de ces deux personnages masculins n’est là pour sauver la princesse en détresse. Car Belle peut être assimilée à la princesse en détresse, mais bien loin du canon établi : il faut déjà partir du constat qu’il s’agit d’une princesse mais uniquement dans un sens très large de jeune fille belle, pure, innocente, et à la grande âme, mais il faut aussi souligner qu’elle ne joue pas le rôle de potiche – pardon, d’excuse – pour mettre en valeur le prince en se retrouvant piégée/maudite/coincée/en danger/autre par inadvertance/maladresse/innocence/choisir-votre-raison. Non, Belle est l’héroïne à part entière puisqu’elle choisit de se sacrifier à la place de son père, et c’est elle qui finit par sauver la Bête. Ce Disney va au delà des apparences, tout comme Belle, et c’est pour cela qu’il me semblait important d’en parler.

 

Caduce :  Pocahontas


 

Au risque de répéter, le choix fut difficile à faire. Mais après avoir bien pesé le pour et le contre, j’ai décidé de laisser quelques-uns de mes coups de cœurs (Crevette, à toi l’honneur) pour parler d’un Disney qui, s’il n’est pas inoubliable, reste tout de même un divertissement de choix, et à tout âge. Un poil moins manichéen que d’autres intrigues Disney, Pocahontas nous livre « une légende indienne », comme une bouffée d’air frais dans l’univers « Royaume, château, monstres, princes et princesses » tout en gardant certains codes. Ici, on parle de différences et de tolérance, un message que beaucoup de parents se sont empressés d’offrir à leurs jolies têtes blondes. En dehors de la morale évidente, Pocahontas regorge de qualités indéniables : de splendides décors, des personnages qui, à défaut d’être hyper profonds psychologiquement, construisent les deux civilisations amenées à se faire la guerre, des chansons plutôt réussies (et dont on apprécie sûrement les paroles à l’âge adulte, principalement, un peu comme dans Le Bossu de Notre Dame), et surtout, une happy end qui n’en est pas tout à fait une.

Un parti pris suffisamment rare pour être souligné car, même si il n’y a point de deuil à la fin du long-métrage, les deux héros brisent leur idylle lorsque John Smith quitte finalement les terres indiennes. Qui a dit qu’on ne pouvait pas verser sa petite larme en dehors de la mort de Mufasa et la moman de Bambi ? Il n’y a pas d’âge pour apprécier le drame à l’écran !

 

Macky : Mulan


 

Lors du choix du sujet de ce Team VG, les passions se sont déchaînées sur notre chan rédac’. En effet, difficile de faire un choix tant tous ces Disney ont bercé notre enfance. Après avoir longuement hésité, mon choix s’est porté sur Mulan,  le 54ᵉ long-métrage d’animation et le 36ᵉ « Classique d’animation » des studios Disney, sorti en 1998. Je pense que vous connaissez tous l’histoire de Mulan, cette belle jeune fille qui vit dans un village chinois et qui, malgré son amour et son respect pour sa famille, éprouve un profond mépris pour les conventions, ce qui l’éloigne du rôle de la femme dévouée qu’elle doit jouer. Quand son pays est envahi par les Huns, Mulan s’engage à la place de son père dans le but de lui sauver la vie. Elle va devenir, avec l’aide d’un dragon (Mushu <3), une guerrière hors du commun.

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Petite, j’étais amoureuse du personnage masculin, Shan Yu, comme Mulan (ouh le spoil). Avec le recul, il est certain que le personnage de Mulan m’a profondément marquée par les choix qu’elle fait, qu’importent leurs conséquences Elle n’écoutera que son cœur et c’est bien là la force du personnage. C’est une femme qui se bat pour ses convictions, et elle montrera à la Chine que les vagins, ils pèsent un peu quand même et que ses « balls » sont bien plus grosses que celles de bien d’autres hommes. C’est un personnage marquant et fort qui nous sort des Disney « classiques » de la princesse en détresse. Et pour ça, je dis GG Mulan !

 

 

 

Niks : Hercule


 

La période proposée du Second Âge d’or de Disney n’est également pas ma favorite même si il serait injuste de nier que beaucoup de ces films sont très bons et que je me plais à revoir certains de temps en temps. Notamment Le Bossu de Notre Dame pour la qualité de ses musiques (même si le « Soyez prêtes » de Scar est la meilleure musique Disney du monde ever de la planète, on va pas se mentir) ou Mulan et Aladdin car certains personnages sont tout simplement géniaux (Et les doubleurs FR sont juste <3). Mon Disney préféré demeure Kuzco, assez sous-côté d’ailleurs mais qui réunit beaucoup d’ingrédients qui me font passer un excellent moment à chaque fois (rapidement : j’aime le personnage principal, ce qui est rare, TOUS les persos sont intéressants, la méchante est géniale, « Squick Squickur » et Kronk le meilleur bien évidemment et ainsi que les environnements et le dessin qui me captivent). Et je vais refermer cette parenthèse avant de parler des dessins animés non-Disney comme Anastasia ou les Pixar.

BREF. Tout ça pour dire que mon Disney préféré de cette époque est Hercule. Non sans hésitation je dois l’admettre et aussi parce que les autres chroniqueurs avaient jeté leur dévolu sur Le Bossu et Mulan. Mais ça n’en fait pas un choix par défaut car j’aime vraiment ce film.
Tout d’abord, j’ai toujours été fasciné par la mythologie en règle générale et la famille de Zeus n’y déroge pas. La Grèce antique c’est gg et même si le style du dessin est assez particulier, j’aime le rendu et l’harmonisation avec l’époque. Il est difficile de rester fidèle au matériau de base quand on destine le dessin animé à des jeunes donc on repassera pour l’exactitude des histoires entre chaque dieu, mais caser des incestes et des meurtres à tour de bras dans un Disney, c’est assez difficile.

Les personnages sont également une grande force de l’œuvre. Passons rapidement sur Hercule qui reste un héros lambda assez peu intéressant mais pour qui on ressent tout de même de l’empathie, et sa simplicité a toujours su m’amadouer. Non le meilleur c’est évidemment Philoctètecompagnon et entraîneur d’Hercule qui saura le hisser au rang de VRAI héros. Le side-kick rigolo donc qui fait toujours mouche sur les punchlines avec son physique ingrat de satyre. Je ne dirai que deux mots : doublé par Patrick Timsit en français (et Danny DeVito dans la VO, excusez du peu). Autre personnage extrêmement charismatique et qui surclasse totalement les autres dieux : Hadès. Le dieu des Enfers et grand méchant de l’histoire permet au film de le sublimer puisqu’on sait qu’un méchant intéressant et puissant est nécessaire pour améliorer l’intrigue. Dominique Collignon-Maurin s’occupe du doublage d’Hadès en VF (très connu dans le milieu puisqu’il s’occupe notamment des voix de William Defoe, Mark Hamill, Dustin Hoffman, Gary Oldman ou encore Nicolas Cage…) et réussit une très bonne performance puisqu’il rend le personnage à la fois inquiétant, drôle et … pitoyable. Un méchant auquel on s’attache mais qui demeure très puissant dans la même veine que Scar ou Frollo (des personnages auxquels on s’attache beaucoup moins étrangement).

 

 

 

On aborde maintenant le dernier point enfin et pas des moindres dans notre génération Disney : la musique. C’est sans doute ce qui a fait pencher la balance en faveur de Hercule de mon côté, c’est que je les aime toutes ! Que ce soit le  « Gospel pur » (avec les muses <3), « Un dernier espoir » avec Philoctète, « Sentimentale » avec Megara et l’inévitable « Zéro en Héros » qui est phénoménale. Ces quatre chansons sont d’ailleurs dans ma playlist Spotify, c’est dire.

Et un petit bonus qui n’est pas des moindres, je l’avoue, Megara a été l’une des premières crush de mon enfance… Et pas Mulan ou Esmaralda.

 

 

 

Moyocoyani : Aladdin


 

Contrairement à Reanoo, c’est par les créations de son Second Âge d’or que Disney sait le mieux me séduire, et pas seulement parce que j’ai grandi avec elles. C’est à cette époque que le studio a connu un bond qualitatif inespéré, en ne livrant pratiquement plus que des merveilles pendant une décennie. Si, tout compte fait, ma préférence va à La Belle et la bête, j’en parle assez dans ma critique du film live pour laisser un autre rédacteur afficher la même passion, tandis que Pocahontas ne serait pas si loin d’emporter la palme, si son animation des personnages n’était pas aussi catastrophique : sa finesse a de quoi faire pâlir la plupart des productions contemporaines, non seulement parce qu’il dépeint deux civilisations en leur octroyant à toutes deux des torts immenses et des personnages profondément bienveillants, mais aussi parce qu’il fait d’un innocent qui cherche à bien faire le moteur de sa tragédie, bien loin du stéréotype de l’archennemi en unique et parfaite incarnation du Mal.

Après quelques hésitations, mon choix se porte donc assez logiquement sur Aladdin, que je n’aime pas parfaitement d’un bout à l’autre, et qui pourtant me paraît représenter l’idéale et irrésistible synthèse de tout ce que Disney a offert d’aimable à cette époque. Dès les cinq premières minutes, je suis emporté et conquis : la beauté épique et mystérieuse des « Nuits d’Arabie », la drôlerie surréaliste du Marchand et mesquine d’Iago, avec des plaisanteries complètement inattendues sur la caméra subjective (qui approche de trop près ou s’éloigne), le design impressionnant de Jafar, la splendeur très inspirée cinématographiquement du générique pourtant très simple, puis du désert nocturne et de sa grotte léonine… Ces cinq minutes sont un morceau de bravoure du cinéma d’animation par leur facilité à susciter en un délai aussi court des émotions contraires, et l’énergie avec laquelle elles embarquent le spectateur.

 

Ce n’est ainsi pas tant l’histoire – somme toute gentiment manichéenne – qui séduit dans Aladdin… qu’à peu près tout le reste. Et d’abord sa galerie de personnages inoubliables : il y a fort à parier que vous n’avez même pas oublié la tête du chef des gardes ou celle du voleur, le sceptre de Jafar ou sa transformation en génie, sans parler évidemment du sultan, d’Abu, du tapis… Le travail des character designers est simplement aussi remarquable que celui des doubleurs (ah Féodor Atkine et Richard Darbois en VF, ou Robin Williams en VO…), des scénaristes et des animateurs : on peut mentionner l’animation en 3D du tapis bien sûr, mais globalement le travail sur les volumes des personnages leur confère une véritable présence dans un espace ressenti comme tridimensionnel bien que dessiné. Sans cette évolution technique, Ron Clements et John Musker n’auraient sans doute jamais donné autant de place au Génie (puis à l’excellent Hadès dans Hercule) : essayez seulement d’imaginer son délire foisonnant avec l’animation du Livre de la jungle, ou même de Pocahontas
Le dernier élément qui fait à mon avis d’Aladdin un film d’animation mémorable, c’est sa musique. Alan Menken s’était déjà magistralement distingué sur La Petite sirène puis La Belle et la bête, et Aladdin confirme son génie en lui posant un défi créatif plus important du fait du nombre de personnages et de situations différentes à mettre en valeur, d’autant que la plupart des chansons qu’il compose ont une fonction importante dans le récit pour saisir rapidement le caractère et les motivations d’un personnage (« Je vole », « Je suis ton meilleur ami ») ou pour mettre en relief un moment-clef de la narration (« Prince Ali », « Ce Rêve bleu »). Aladdin occupe une place de choix dans la filmographie d’un homme qui composera ensuite PocahontasLe Bossu de Notre Dame et s’impose irrécusablement comme l’héritier d’Oliver Wallace et des frères Sherman, et l’une des explications importantes du succès des films Disney dans ces années.