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Top Noël 2021 des Jeux de société : Familial, Enfants, Deckbuilding, Lucky Duck

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Top Noël 2021 des Jeux de société : Familial, Enfants, Deckbuilding, Lucky Duck

L’heure est venue déjà de faire le bilan d’une année 2021 assez riche en jeux de société marquants. Afin que l’article ne soit pas interminable (tant à lire qu’à préparer), il sera divisé en trois parties. La première (que vous êtes en train de consulter) est principalement consacrée aux meilleurs jeux de société familiaux, de façon plus secondaire aux meilleurs jeux de société pour enfants, de deckbuilding, et à mon jeu Lucky Duck Games préféré.

La seconde partie traitera des meilleurs jeux de société d’ambiance, pour initiés, coop, en roll & write et de ma meilleure découverte en 2021 d’un jeu antérieur, quand la troisième présentera enfin mon top des jeux de société experts, narratifs, beaux, ainsi que mes extensions préférées, le meilleur éditeur de 2021 d’après moi et mon top 5 toutes catégories confondues.

Notons l’absence surprenante d’une catégorie souvent au cœur de nos quêtes ludiques, celle du meilleur jeu de duel de 2021. Or si j’ai fait quelques fort jolies découvertes, et pourrais décerner ce « prix » à Unmatched (particulièrement dans sa fort chouette boîte victorienne Cooble & Fog), pour son dynamisme, son accessibilité, son édition et son excellente asymétrie au service de personnages de fiction, il me paraîtrait malhonnête de promettre un palmarès quand je n’ai eu la chance de jouer ni à Sobek ni à Blitzkrieg, pourtant considérés globalement comme les deux meilleurs jeux de duel de 2021 (par exemple aux TT d’or récemment).

Les critères sont assez simples : les jeux de société doivent avoir été publiés en français en 2021, ne pas avoir été déjà distingués dans le top des jeux de société de 2020, ne pas être édités par les Lucky Duck Games (pour des raisons évidentes de conflit d’intérêts, étant donné que j’en suis le responsable éditorial francophone) – sauf pour la catégorie du meilleur jeu Lucky Duck, qui me permet d’évacuer la frustration de ne pas parler ailleurs de nos jeux… et évidemment m’avoir singulièrement plu ! Si je crains de mal juger une catégorie faute d’avoir pu en tester des représentants éminents, qui auraient potentiellement rejoint le podium, j’en ajouterai les titres en tant que « lacunes », et il ne faudra surtout pas hésiter à me signaler votre surprise de ne pas voir apparaître tel ou tel jeu !

Il me faut enfin mentionner par souci de transparence que chaque jeu est accompagné de son prix dans la boutique en ligne Ludum, avec un lien affilié qui ne vous reviendra pas plus cher mais permettra au blog de percevoir un petit pourcentage permettant son hébergement, l’achat du matériel testé ou des défraiements – c’est ainsi que j’avais pu me rendre à Cannes ou Essen par exemple. En outre, avec le Pass Ludovor de Ludum (détails ici), les jeux vous y coûtent 10% minimum moins cher encore qu’indiqué ! Il va de soi que je vous encourage plutôt à soutenir vos boutiques locales, mais dans le cas où vous préféreriez acquérir des jeux en ligne, le faire en nous soutenant par la même occasion n’est assurément pas la pire manière de se les procurer.

Unlock! Kids

Jeux de société pour les enfants

Unlock! Kids

Bubble Stories

Ma Première Aventure : La Reine de Champ-Fleuri

Avec Unlock! Kids (19€90), l’éditeur Space Cow(boys) montre qu’il a tout compris à la manière d’adapter idéalement la série culte des Unlock! aux 6 ans et plus : abandon de l’application (dont l’utilisation pour des énigmes aurait de toute manière risqué de les rendre trop complexes) au profit d’un système d’associations un peu mécanique mais gratifiant, deux aventures distinctes dans chacun des trois environnements (multipliant les sessions de jeux courtes et complètes sans avoir à réinventer un monde à chaque fois – d’autant que ces mondes sont vraiment réussis), une accessibilité (excessive diront certains), permettant à l’enfant de traverser ces aventures en toute autonomie ; et bien sûr des niveaux aussi intuitifs qu’adorables. Une franche réussite.

Bubble Stories

L’inconvénient des jeux pour enfants, c’est qu’ils sont rarement captivants en dessous de 6/7 ans. C’est là que Bubble Stories (9€90) impressionne, en proposant ce qui se rapproche le mieux d’une expérience d’escape vaguement narrative… dès 4 ans, toujours sans besoin d’un adulte ! Cette fois, ils navigueront de carte en carte, en cherchant des bulles sur les illustrations, puis la carte portant cette même bulle sur son dos, qu’ils retourneront et pourront observer à son tour. Une manière habile de transformer une identification d’image élémentaire en narration, puisque ce processus représente l’interaction avec un objet ou une transition dans un autre lieu.

Voilà un système extrêmement intuitif auquel on souhaite un beau succès – pour l’anecdote, j’admirais tellement Bubble Stories que je me suis empressé d’en parler à un confrère polonais, justement en quête de jeux alimentant la collection Lucky Duck Kids Polska. Il était déjà signé ailleurs, mais c’est dire mon enthousiasme.

Ma Première Aventure La Reine de Champ-fleuri

Je ne m’étends pas enfin sur La Reine de Champ-Fleuri (19€90), parce qu’il a déjà été question de l’incontournable collection Ma Première Aventure, des Livres-jeux aussi bons avec un accompagnement parental pour un très jeune enfant (dès 4 ans) qu’en autonomie plus tard, voire entre enfants, ayant le luxe d’être rejouables plusieurs fois, parce que l’on veut en incarner tous les héros et en explorer toutes les pistes.

Nouvelles Contrées

Jeux de société familiaux

Il est entendu que la catégorie « familiale » est toujours très difficile à définir précisément. L’As d’or a résolu partiellement le problème en créant une catégorie pour les jeux « initiés », permettant de mieux justifier l’orientation toujours plus familiale de son As d’or sans nuire aux titres plus intermédiaires, mais cela aboutit bien sûr aussi à des crispations grandissantes entre ceux qui clament haut et fort que le jeu X est familial et ceux qui jurent leurs grands dieux qu’il est plutôt initié. Bref, « I tried » comme l’explique le mendiant/Joss Whedon au début de Justice League, me fondant sur leur accessibilité, et les dissociant des jeux d’ambiance – aussi par facilité, admettons-le.

 

Le top 4 :

Nouvelles contrées

Cartaventura

Shards of Infinity

Welcome to the Moon

Les évidences :

Unlock! Legendary Adventures

The Crew : Mission sous-marine

L’outsider injustement oublié : Animix Park

Nouvelles contrées (23€50), c’est ce fameux jeu d’exploration de livres par le biais de marque-pages, à côté duquel vous n’avez pu passer. On y revient avant Noël dans un article dédié, mais cette seule promesse en fait un objet d’une curiosité infinie, et en effet, sous couvert d’une espèce de mécanique coopérative d’association d’une image à un texte teintée de Dixit, on prend surtout plaisir à redécouvrir des livres de sa bibliothèque, et à vouloir les relire après en avoir redécouvert tant de petits passages. Un bel exercice de frustration qui fait aimer plus que jamais la lecture, et que l’on a envie de faire et refaire jusqu’à épuisement de sa collection.

Cartaventura

Cartaventura est une gamme coopérative et narrative signant le grand retour de BLAM. Chaque opus ne coûte que 11€90, et si le principe peut en faire penser à ces mini-jeux d’enquête dont l’omniprésence peut lasser, on y plonge à chaque fois dans un univers extrêmement distinct, parfaitement documenté, pour une immersion d’autant plus agréable que l’exploration en dépend de nos choix, et que l’on est donc conduit à refaire chaque aventure plusieurs fois (au moins deux ou trois) pour aller jusqu’au bout, et même découvrir les nombreuses conclusions.

Je n’ai pas encore essayé Oklahoma, consacré au sheriff noir Bass Reeves, et j’attends avec une impatience extrême la boîte racontant les pérégrinations d’Ibn Battûta. Quelque part, que j’aie été tant enthousiasmé alors que je n’ai pas pu tâter de mes deux thèmes préférés est assez éloquent – enfin ça va, les vikings (Vinland) et l’ascension du Tibet sur les traces d’Alexandra David Neel sont loin d’être rebutants !

Vous devriez regarder aussi ça :
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Unlock! Game Adventures

Unlock! Legendary Adventures (31€50) et The Crew : Mission sous-marine (17€50) sont juste des évidences pour lesquelles ma recommandation peut paraître complètement superflue. Il est pratiquement impensable qu’un nouvel Unlock! ne figure pas dans un top de fin d’année tant les boîtes parviennent à se distinguer les unes des autres et donc à surprendre sans lésiner sur la qualité ;  surtout quand cet opus propose un scénario aussi satisfaisant dans son classicisme que Robin des Bois (et je comprends qu’il soit régulièrement considéré comme l’un des tout meilleurs) et annonce une boîte de Noël en crossover Asmodee, avec des scénarios Les Aventuriers du RailMysterium et Pandemic (vraiment hâte !).

The Crew Missions sous-marine

Quant à The Crew : Mission sous-marine, il est assez évidemment une amélioration de la multi-primée boîte précédente, transformant la répartition stricte des contraintes au cours d’une campagne au long cours par une répartition plus aléatoire, nettement plus variée, encourageant davantage à refaire les mêmes missions avec des tâches totalement nouvelles qu’à suivre une historie passée au second plan.

Animix Park

À l’opposé, Animix Park fait partie de ces jeux trop vite oubliés – un peu comparable à Capital Lux 2 Pocket tant mécaniquement que pour ce rapide passage sous silence immérité. Il appartient en effet typiquement à ces petits jeux peu onéreux (12€90), jolis, rejouables, malins, que l’on cherche mais ne pense pas à recommander quand on nous en demande des exemples.

Welcome to the Moon

Concluons enfin avec deux jeux sur lesquels on reviendra dans d’autres catégories, le récent Welcome to the Moon (34€90), excellent flip & write qui propose pas moins de 8 fiches constamment surprenantes d’inventivité, pratiquement 8 flip & write distincts (avec une base mécanique commune bien entendu), et une chouette campagne pour les lier ; et Shards of Infinity (19€90), qui réussit la prouesse d’être explicable en cinq minutes, mis en place en une, jouable en quinze, et pourtant d’être un excellent deckbuilding tout à fait complet, d’ailleurs plusieurs fois acheté par les personnes à qui je l’ai fait découvrir.

 

Shards of Infinity

 

Jeux de deckbuilding

Les VG Award :

Les Ruines perdues de Narak

Clank! Legacy

Les autres grands deckbuildings à ne pas négliger :

Les Tyrans de l’Ombreterre

Imperium : Antique et Légendes

Shards of Infinity

La lacune notable : Aeon’s End Legacy (dont il sera question en début d’année prochaine !)

Shards of Infinity, je viens d’en parler : ce jeu de 2018 que plus personne n’attendait réellement en français se hisse aisément au niveau des Star Realms et Hero Realms comme parfait deckbuilding d’initiation en même temps que comme parfait deckbuilding pour des parties courtes mais intenses. D’autant qu’après la sympathique extension Les Reliques du futur (10€90), d’autres paraîtront, l’intrigante extension coopérative Shadow of Salvation, puis la conclusion du cycle Into the Horizon.

Imperium

Il sera à nouveau question plus tard d’Imperium (31€50), mais il était difficile d’exclure de ce top un jeu aussi satisfaisant, et aussi original par rapport à tant de deckbuildings plus interchangeables. C’est déjà qu’on est très loin d’un deckbuilding paresseux, espèce de Star Realms auquel on aurait platement collé un thème historique, mais qu’Imperium s’avère assez frais (et technique) par bien des aspects, à commencer bien sûr par l’asymétrie assez forte des 16 civilisations (8 par boîte), dont les cartes et la stratégie sont complètement uniques. Il faut y ajouter le passage de la barbarie au statut impérial, et ce que cela ouvre et ferme comme possibilités, deux manières d’acquérir des cartes en main couplée à la possibilité de ne pas défausser ses cartes à la fin d’un tour (mais l’incitation très forte à le faire pour se développer plus vite), la facilité à faire tourner son deck et écarter ses cartes plus ou moins radicalement (par l’exil, l’archivage, la réserve), la possibilité d’une fin de partie anticipée voire brutale, les différents types de cartes du marché que l’on peut chercher spécifiquement (sans juste dépendre de la rivière)…

Les Ruines perdues de Narak

On retrouvera également Les Ruines perdues de Narak (58 euros 50), dans ce top et un article dédié, et savoir qu’il a obtenu notre VG Award suffit à exprimer à quel point il m’a enthousiasmé, et je ne saurais même pas expliquer pourquoi en un simple paragraphe, sinon qu’en signalant son harmonie exemplaire entre technicité et accessibilité – parce qu’il associe beaucoup de mécaniques assez élaborées, en particulier du placement d’ouvriers et du deckbuilding, avec plusieurs zones de jeu, types de ressources, manières de jouer et de scorer, types de cartes même, et s’appréhende pourtant (passé une peur initiale) assez aisément, tout en encourageant à explorer des pistes différentes de partie en partie. Magnifique et malin, décidément un de mes jeux de l’année.

Les Tyrans de l'Ombreterre

Un peu comme Narak ou Dune: Imperium, mais bien antérieur puisqu’il remonte dans sa VO à 2016, Les Tyrans de l’Ombreterre (44€90) associe deux mécaniques principales, du deckbuilding et du contrôle de territoires. Première force, on utilise à chaque partie deux « races », donc deux familles de cartes tactiquement très distinctes. Or la boîte de base en contient pas moins de six (deux de plus que la VO), de quoi assurer déjà un plaisir conséquent à voir se renouveler complètement les enjeux à chaque partie. En outre, il repose sur une base assez intuitive de déploiement progressif d’agents sur un plateau abstrait, qui a l’avantage de rendre les choix des joueurs très visuels, très concrets. Enfin (même si je suis loin d’épuiser son intérêt), il propose une amusante mécanique de « promotion de cartes », en fait de retrait définitif de cartes de votre deck… pour un gain de points de victoire en fin de partie, naturellement d’autant plus conséquent que les cartes sont puissantes.

Clank! Legacy

Enfin, le palmarès ne saurait être complet sans l’autre deckbuilding bientôt primé par un VG Award cette année, Clank! Legacy (116€90), formidable déclinaison Legacy du formidable Clank! Cette fois, vous devrez récupérer des artefacts dans les profondeurs et remonter plus vite que vos adversaires… au cours d’une campagne de 10 scénarios, pendant laquelle vous étendrez et transformerez le plateau à l’aide d’autocollants – et découvrirez même un tout nouveau plateau – améliorerez définitivement les cartes de votre deck de base et en ajouterez de toutes nouvelles au marché, serez en compétition pour résoudre des quêtes et progresserez dans une histoire totalement décalée afin de créer une expérience unique, suite à laquelle vous pourrez encore jouer de façon illimitée à Clank! sur l’un des deux plateaux en profitant de l’ensemble des cartes du jeu !

Destinies Mer de Sable

Jeux Lucky Duck

Enfin, comme promis, le petit point « conflit d’intérêts », parce qu’il est déjà assez difficile toute l’année de s’interdire de vanter nos jeux pour ne pas perdre toute crédibilité, et a fortiori de refuser à mon top toute présence de titres quand même formidables, vous en conviendrez en toute objectivité, BIEN SÛR.

Or mon jeu des Lucky Duck Games préféré cette année, celui sur lequel je suis le plus fier d’avoir travaillé (et que j’avais à vrai dire dans mon viseur avant même de rejoindre l’étang), est l’extension Mer de Sable de Destinies. Je suis déjà admiratif des principes du jeu, très narratif, très accessible et compétitif (!) et très friand de son système de compétences, mais alors quand on l’applique à la Tunisie des croisades, en racontant la confrontation entre les croisés chrétiens, le paganisme des populations indigènes et l’islam, on est vraiment plongé de la meilleure manière possible dans le terrain de jeu le plus passionnant possible.

À dans quelques jours pour la deuxième partie de mon top des meilleurs jeux de société de 2021 !

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