Kameleo – le petit jeu exclusivement solo de Bruno Cathala et Blue Orange ?

 

L’excellent éditeur Blue Orange (PhotosynthesisPlanetKingdominoQueendominoKingdomino DuelUxmal…) vient de lancer une gamme de jeux de société… solo avec la sortie presque conjointe de Mapigami et du Kameleo de Bruno Cathala (ImaginariumAbyss7 Wonders DuelFive TribesQueendomino) joliment illustré par Stivo (Mystery). Comme on le verra, l’affirmation « jeu solo » est en fait largement présente pour un effet de gamme, puisque Kameleo est en fait jouable seul ou à deux, et satisfaisant dans les deux configurations. L’intérêt de Kameleo semble aussi être son très petit format, puisqu’à la manière de Kingdomino Duel (et dans la même jolie et pratique boîte aimantée) il affiche clairement l’ambition d’être un jeu de voyage, ne prenant pas de place dans les bagages et praticable dans le train, dans l’avion… à la seule condition d’avoir une surface plane devant soi. Accessible dès 8 ans, on l’acquiert pour 9 euros et c’est parti !

Le repas casse-tête du caméléon

En découvrant Kameleo j’ai été surpris de connaître déjà le jeu, alors que rien ne le présentait comme une réédition. Un petit tour sur le blog de Bruno Cathala m’a rappelé que pour le développeur Meeple Touch il avait déjà conçu le jeu mobile (gratuit) Tong, avec les jolis pinceaux de Camille Chaussy (L’Île de Pan). Kameleo en reprend donc le thème et la mécanique pour un support physique.

Pour commencer une partie de Kameleo, on prend l’une des 60 cartes Défi, dont la couleur (verte, orange, rouge) indique la difficulté. Il va de soi, rappelle la règle, que vous pouvez les réaliser dans l’ordre, de la première à la soixantième !

Une carte Défi représente 3×3, 4×3 ou 4×4 jetons Insectes dans une disposition particulière, qu’on est donc invité à reproduire avec les 16 jetons Insecte à notre disposition. Ces insectes sont de quatre couleurs (noirs, rouges, verts et bleus), et on appréciera que chaque illustration soit unique : même au sein d’une espèce semblable (les mouches noires par exemple), chaque individu est dans une position distincte, pour un pur effet cosmétique qui fait plaisir sans entacher la lisibilité impeccable des éléments.

On pose alors le jeton Caméléon face à la ligne ou à la colonne de son choix.

On annonce une couleur et le caméléon mange tous les insectes de cette couleur dans la ligne ou la colonne face à lui. Les jetons sont alors retournés.

Puis le caméléon avance dans le sens des aiguilles d’une montre d’autant d’emplacements que d’insectes mangés.

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Il répète alors le processus jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’insectes (il remporte alors la partie) ou jusqu’à ce qu’il soit face à une rangée sans insecte à manger alors qu’il en reste encore ailleurs.

 

 

Les subtilités de Kameleo sont évidentes : il est non seulement fondamental de bien placer le caméléon au début, mais face à chaque rangée, il faut réfléchir habilement aux tours suivants, ne pas se laisser impressionner par le nombre d’insectes qu’on peut manger (trois scarabées bleus dans la même colonne) pour voir de combien d’emplacements cela nous fait avancer, et donc la position délicate ou intéressante dans laquelle cela risque de nous mettre.

Au dos de chaque carte Défi apparaît la solution, le placement idéal du caméléon et l’ordre dans lequel manger les insectes. On évitera bien entendu de s’y reporter, tout en trouvant l’addition bienvenue pour contrecarrer ceux qui, pleins de mauvaise foi, crieront à l’ « erreur », certains qu’un défi n’est pas possible.

 

 

À deux, on prend une carte Défi au hasard. Un joueur pose le caméléon où il le souhaite, puis le suivant choisit une couleur, mange les insectes correspondants et avance le caméléon. C’est ensuite au premier de choisir une couleur, et ainsi de suite, jusqu’à ce que tous les insectes aient été mangés (match nul) ou jusqu’à ce qu’un joueur soit bloqué (victoire pour son adversaire).

Le vainqueur ramasse la carte et en place une autre. Comme il y a, dans cette configuration, plus d’arbitraire qu’en casse-tête solitaire, il faut en remporter trois pour vraiment l’emporter, et ainsi s’assurer de ne commettre aucune erreur sur un temps un peu plus long que celui d’une simple partie.

Que ce soit seul ou à deux, Kameleo ne se limite pas du tout à 60 configurations possibles, puisqu’il est évidemment intéressant, à un certain stade, de disposer les jetons aléatoirement pour se frotter à des défis sans solution disponible !

 

 

 

 

Kameleo rappelle beaucoup les OldChap games (GobbitPanic IslandPar Odin), petites boîtes de casse-tête, peut-être un peu plus protéiformes, mais aussi un peu plus chères, dans son ambition d’offrir une grande quantité de défis dont les principes sont appris en quelques secondes et pourtant très cérébraux. Pour 9 euros et dans une boîte aussi compacte et pratique que possible, on obtient ainsi un jeu accessible et tactique, propre à émoustiller petits et grands, fidèle à la vocation d’universalité, de joliesse et de satisfaction ludique de Blue Orange.