La TicWatch Pro de Mobvoi, une montre connectée à l’autonomie accrue
Le marché des montres connectées, ou smartwatches, n’a de cesse de se diversifier. Qu’il s’agisse de montres résolument sportives, à l’image des Fitbit Flex 2 et Charge 2 ou les Guidewatches de onTracks, ou de montres se voulant plus premium comme les Garmin vívoactive 3 ou Skagen Falster, en passant par des produits intermédiaires comme les Fitbit Ionic et Versa, tous les publics peuvent désormais s’y retrouver. Et toutes les marques aussi. Nous nous tournons ainsi aujourd’hui du côté d’une marque sans doute moins médiatisée que Fitbit au hasard, mais qui n’en est pas à son coup d’essai en termes d’objets, et plus particulièrement de montres, connectés, Mobvoi. Jouant la carte d’un design plus classique avec ses trois précédents modèles, les TicWatch Classic, Active et S&E, à base de cadran rond à l’image de la Garmin vívoactive 3,Mobvoi a remis le couvert avec un nouveau modèle qui se démarque par son autonomie toujours plus importante, la TicWatch Pro, que nous vous faisons découvrir dans ce test. Alors, les performances sont-elles au rendez-vous ?
Unboxing
La boîte dans laquelle arrive la TicWatch Pro est compacte mais élégante. Une pochette cartonnée nous présente le nom et le visuel de la montre sur la face avant, ainsi que le iF Design Award 2018 qu’a reçu le produit, les principales caractéristiques – double écran, autonomie de la batterie accrue, capteurs, streaming de musique, mais aussi système d’exploitation, certification d’étanchéité, ou encore personnalisation – sur les faces latérales, et le contenu de la boîte sur la face arrière. Une fois cette pochette retirée, on retrouve une boîte à l’allure premium, le nom de la montre ressortant sur le dessus par un jeu sur le mat et le brillant. Lorsque l’on retire le couvercle, un premier carton, des plus esthétiques grâce à son jeu une nouvelle fois basée sur le contraste mat/brillant et sur les formes géométriques, nous laisse apercevoir le cadran de la montre par une découpe réfléchie.
Il faut alors retirer ce carton pour découvrir le contenu de la boîte présenté dans trois compartiments distincts, à savoir le chargeur dans un premier compartiment, la montre, attachée autour d’un bout de mousse offrant une présentation assez propre de l’ensemble, plus en tout cas que pour la Garmin vívoactive 3, dans un second compartiment, central, et enfin un guide dans le dernier compartiment. On regrettera que le partitionnement de l’intérieur de la boîte soit fait à base d’un plastique thermoformé, dont l’esthétique un peu plus cheap détonne par rapport au reste, mais il faut reconnaître que l’ensemble est bien pensé et relativement bien présenté.
Avant d’aller plus loin dans le test, faisons un point sur les caractéristiques techniques de la montre.
Système d’exploitation | Wear OS by Google™ |
Dimensions (D * H) | 45 mm * 14.6 mm |
Poids | environ 80 g |
Largeur du bracelet | 22 mm |
Écrans | AMOLED 400 * 400 de 1.39 » LCD FSTN (Film compensated Super Twisted Nematic) |
Chipset | Qualcomm® Snapdragon Wear™ 2100 |
Mémoire | RAM – 512 Mo Stockage – 4 Go |
GPS | GPS / AGPS |
Paiement NFC | Google Pay ™ |
Capteur | Moniteur de fréquence cardiaque, accéléromètre, gyroscope, capteur magnétique, capteur de luminosité ambiante, capteurs hors-corps à faible latence |
Connectivité | Bluetooth 4.2 Wi-Fi 802.11bgn 2.4GHz |
Batterie | 415 mAH |
Chargement | Dock avec câble USB |
Autonomie | 2 jours en Smart Mode 30 jours en Essential Mode 5 à 30 jours en usage mixte |
Certification d’étanchéité | IP68 |
La norme IP68 signifie donc que la montre est totalement protégée contre la poussière et qu’elle résiste à une immersion dans l’eau jusqu’à 1,5 m et ce pendant jusqu’à 30 minutes (même si son port est non conseillé pour la natation). Mais le plus argument de la montre reste donc la Layered Display Technology, pour laquelle Mobvoi a déposé un brevet, qui consiste en l’association de ces deux écrans, AMOLED et FSTN, entre lesquels l’utilisateur peut alterner pour une autonomie toujours plus importante de la montre. Comment cela se traduit-il dans les faits ? C’est ce que nous allons voir.
Test
Commençons d’abord par faire un rapide point sur les aspects esthétiques : la TicWatch Pro est belle. Le boîtier de la montre, fait de fibres de carbone renforcées de nylon haute résistance, est noir mat, pour un rendu très propre et un contraste très intéressant avec la lunette (statique) graduée de 0 à 60 et argentée du modèle que nous testons. Le dessous du boîtier est lui aussi argenté, et son côté droit arbore deux boutons argentés non sans rappeler ceux des montres classiques. Le bracelet, noir lui aussi sur ce modèle, mélange le silicone, pour la partie intérieure du bracelet, en contact avec la peau, avec une texture nervurée offrant à la fois une bonne prise et une certaine aération, et du cuir italien véritable surpiqué, pour un rendu très élégant. L’ensemble est donc à la fois beau et résistant, de sorte que l’on n’a pas besoin de changer de bracelet lorsque l’on enchaîne une séance de sport après sa journée de travail (ce que je devais pour ma part faire avec la Fitbit Charge 2). D’un point de vue fonctionnel, on retrouve sous le boîtier les capteurs ainsi que le haut-parleur, et sur le côté droit du boîtier, entre les deux boutons, le microphone. Le bracelet est doté de petites excroissances pour maintenir les boucles du bracelet en place et éviter qu’elles glissent, ainsi de d’un système de pressions retirer le bracelet du boîtier et le changer aisément. L’ensemble est donc très élégant, pour un design unisexe, même s’il semble davantage orienté homme dans les publicités qu’en fait la marque. De fait, la montre est un peu large et épaisse (légèrement plus que la vívoactive 3, en guise de comparaison), surtout si vous avez un petit poignet, et elle pèse son poids, mais on s’y habitue vite (tant que l’on a pas un poignet trop fin).
La lecture du guide précède toute utilisation de la montre. Ce guide donne quelques informations sur la montre en plusieurs langues, mais son format, très compact et épais, en rend la lecture quelque peu délicate. Vous y trouverez des informations assez basiques, vous indiquant notamment comme allumer ou appareiller la montre, ou des informations relatives aux consignes de sécurité, mais il ne donnera guère d’informations sur les différentes fonctionnalités qu’elle intègre. Il vous faudra commencer par installer une première application sur votre téléphone, à savoir celle de Wear OS (disponible sur Google Play et sur l’App Store). Cela vous permettra d’appareiller votre montre et votre téléphone. L’appareillage se fait très bien, les consignes données par le téléphone et la montre étant claires, et l’on apprécie que le code de verrouillage de notre téléphone soit demandé avant de confirmer l’appareillage par mesure de sécurité, surtout au regard de certaines fonctionnalités comme l’association du compte Google ou le paiement NFC. Autre petit point positif : vous n’aurez pas besoin de configurer le Wi-Fi sur la montre une fois l’appareillage réalisant, la montre pouvant dès lors se connecter sur les réseaux Wi-Fi enregistrés si la connexion Bluetooth était perdue. Une fois cette étape finie, la montre vous propose de découvrir ses différentes fonctionnalités et ses principales commandes à l’aide d’un petit didacticiel plutôt bien conçu (et bienvenu au vu du contenu du guide). Celui-ci vous permettra de vous familiariser avec les deux boutons de la montre (celui supérieur, Marche, pour accéder aux applications et mettre sous/hors tension la montre, celui inférieur, Fonction, pour accéder aux activités sportives ainsi qu’à l’Essential Mode – mais nous y reviendrons) et de faire vos premiers pas. On vous proposera ainsi de modifier votre écran et ses fonctions, à choisir via Google Play notamment, de vous initier au système de notifications, et bien sûr de passer en Essential Mode.
Prenons un instant, avant d’aller plus loin, pour faire le point sur la question des modes de la montre que sont les Smart Mode et Essential Mode. Liés aux deux types d’écrans que combine la montre, ces deux modes vont être responsables de l’autonomie de votre montre, en théorie de deux jours pour le Smart Mode, et de trente jours en Essential Mode ; le passage automatique en Essential Mode lorsque la montre utilisée en Smart Mode a un niveau de batterie trop faible garantit en théorie un allongement de près de trois jours (soit un total de cinq jours) de l’autonomie. Dans les faits, les promesses ne sont pas vaines. La montre a ainsi par exemple tenue une journée et demi pour un usage en Smart Mode, avec deux sessions de course (de respectivement 1h et 30min, intégrant le GPS et les différents capteurs) et toute la phase d’installation et de configuration, la batterie n’étant initialement pas à 100%. Nous avons tenté l’utilisation exclusif du Essential Mode une semaine durant (ne pouvant tester les 30 jours entiers) : la batterie est ainsi passée de 100 % à 86 % dans ce laps de temps de 7 jours, ce qui est très largement dans la marge de 30 jours annoncée. Mais cette autonomie accrue ne se fait pas sans un coût, celui des fonctionnalités. L’Essential Mode se caractérise en effet par un fonctionnement plus basique. Si le Smart Mode exploite l’écran AMOLED et propose l’ensemble des fonctionnalités, l’autre mode ne le permet pas, et propose simplement l’affichage sur l’écran LCD de l’heure, la date, le nombre de pas, le niveau de batterie et la fréquence cardiaque. Les autres capteurs ne sont pas mis à contribution, et les séances de sport non enregistrées. Grâce à la technologie FTSN, l’écran reste en tout cas lisible dans toutes les conditions de luminosité (excepté en nuit noire sans aucune source de lumière), ce qui est très appréciable, et la montre gagne en effet en autonomie lorsque sa batterie devient trop faible.
Parlons maintenant des fonctionnalités. Grâce à Wear OS, votre TicWatch Pro vous permettra de recevoir toutes les notifications de votre téléphone – appel, SMS, Snapchat, Discord, et j’en passe – mais aussi de réagir à ces différentes notifications. Vous pourrez en effet répondre aux messages, nonobstant sa source, sans vous limiter à une liste de choix allant de « Oui » à « Non » en passant par « Je ne suis pas disponible pour le moment » : vous pouvez de fait dicter votre message grâce au microphone situé sur le côté de la montre, le taper à l’aide d’un clavier virtuel (assez petit, mais plutôt bien conçu vu les contraintes) ou à l’aide d’emojis (que vous pouvez dessiner pour vous aider dans votre recherche). Bien évidemment, votre montre vous donne accès à diverses applications de votre téléphone, notamment les applications de streaming de musique comme Spotify (que vous pourrez contrôler) ou l’assistant virtuel Google Assistant.
Il va sans dire (mais nous le ferons quand même) que la montre propose un suivi sportif très complet, comprenant nombre de kilomètres, de pas, de calories, ou encore fréquence cardiaque, mais aussi et surtout le suivi GPS et AGPS indépendamment de votre téléphone : vous gardez une trace en toutes circonstances (problèmes de réseau, données mobiles consommées) de votre parcours. En parlant de suivi GPS et de nombre de kilomètres, la comparaison de la TicWatch Pro et de la Fitbit Charge 2 a montré des écarts de mesure entre les deux montres sur différentes courses, la Fitibit annonçant par exemple 7,6 km sur une de mes courses, contre seulement 6,1 km pour TicWatch Pro (cette dernière ayant, malheureusement pour mon ego, eu le pronostic le plus proche de celui donné par Google Map). Cela se traduit donc par des informations différentes concernant l’allure ou le rythme (localisé ou moyen), puisque le temps reste lui similaire. Il vaut mieux donc le savoir au préalable, mais cela joue en tout cas en faveur de Mobvoi. La consultation de ces données se fait grâce à l’application Mobvoi (elle aussi disponible sur Google Play et App Store), ce qui présente certes l’inconvénient d’installer une seconde application sur votre smartphone, mais qui offre un mode de visualisation très ludique et visuel des informations. Notons que la montre ne propose pas de suivi du sommeil.
Parmi les derniers détails que je souhaitais souligner, on notera le design très intelligent du système de recharge. En effet, il n’y a ici rien à emboîter, donc pas de craintes d’abîmer quoique ce soit. Le rechargement passe par un dock, à la forme assez esthétique, sur lequel on vient simplement poser la montre, maintenue sur le dock grâce à un système magnétique. L’ensemble est stable, mais le câble peut-être un peu court à mon goût (mais je chipote). Vous pouvez bien évidemment personnaliser votre écran grâce à un grand choix de cadrans, pour lesquels on regrettera cependant de ne pas toujours pouvoir choisir les informations qu’ils affichent : il faudra donc parfois sacrifier le nombre de pas pour une couleur ou un motif. Point positif, cela étant : l’écran occupe le moindre pixel disponible, et l’on ne sera pas déçu de voir une bande de pixels autour du cadran comme on pouvait l’avoir pour la Garmin vívoactive 3. On note par ailleurs la possibilité de verrouiller la montre. Enfin, mais non des moindres, la montre intègre le système de paiement NFC Google Pay, qui vous permet de payer directement avec votre montre dans les magasins le proposant, et d’ajouter plusieurs cartes (si vous avez par exemple une carte personnelle et une carte commune dans le cadre de votre vie conjugale, ou une carte professionnelle pour votre travail) sur une même montre.
Conclusion
La TicWatch Pro est une montre connectée à la fois performante et esthétique. C’est un bel objet, que l’on n’aura pas peur d’utiliser au quotidien, de par sa solidité. En plus d’être très complète, la TicWatch Pro se révèle clairement plus intéressante, en termes de prix, que ses concurrentes, ce qui n’enlève rien au plaisir, bien au contraire. Elle est en effet vendue au prix de 249,99 € sur le site de la marque, et ce en deux versions différentes (aussi disponibles sur Amazon) : Metal Silver (modèle que nous avons testé, avec la lunette argentée) et Shadow Black (avec la lunette noire). À titre de comparaison, la Garmin vívoactive 3 est affichée à 299,99 € sur le site de la marque, et la Skagen Falster (dont l’autonomie était une des faiblesses) à 275 €, quand la Versa (ne jouant pas dans la même gamme en termes de design) est autour des 200 € selon le modèle. La TicWatch Pro est donc des plus convaincante, et nous ne pouvons que vous la recommander.