Nintendo Switch – 1 an après, c’est l’heure du bilan

 

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Plus récemment, nous parlions avec vous des crypto-monnaies mais aussi de nos YouTubeurs préférés. Aujourd’hui, parlons jeux vidéo et surtout Nintendo Switch, la console fêtant ce mois-ci sa première année d’existence.

Lucile « Macky » Herman


 

Fan de Zelda, j’ai voulu la Nintendo Switch dès sa sortie. Les finances ne me le permettant pas, j’ai gentiment patienté sur PC. Cependant à Noël, famille et belle-famille se sont cotisées pour m’offrir cette console, accompagnée de Mario Odyssey. Depuis, j’ai donc ce dernier jeu, Zelda : Breath of the Wild, et Resident Evil – Revelations. Peu de jeux donc, car les prix me refroidissent un peu plus chaque fois que je jette un œil au Nintendo eShop. Pour l’anecdote, Resident Evil – Revelations est un jeu que j’avais déjà sur PC, et que j’avais dû payer 5€ à tout casser. Comprenez donc que lâcher 30€ me laisse assez perplexe…

Pour le moment, je ne trouve pas le catalogue assez fourni et les jeux sont bien trop chers. Même si dans la balance, la Switch a un avantage de taille, à savoir Zelda : Breath of the Wild, qui pour moi est l’un des meilleurs jeux de tous les temps, cela ne rattrape pas les deux points négatifs donnés précédemment. J’admets tout de même qu’il s’agit d’une vraie prouesse technique, et que la console est franchement bien fichue. Jouer dans la voiture, dans les transports, ou bien dans son lit, c’est indéniablement vraiment le top.

Mais revenons au catalogue. On se retrouve sans grosses exclusivités, avec de « vieux jeux », comme Skyrim, Doom, ou bien encore Dark Souls Remastered… Des jeux déjà acquis sur PC au moment de leur sortie. Bref, une console chère et sans vrai contenu avec selon moi pour le moment deux seuls arguments : Zelda : Breath of the Wild et sa mobilité.

 

 

Marine « Reanoo » Wauquier


 

La console Nintendo Switch avait sans nul doute des arguments choc pour plaire aux joueurs : mobilité, Zelda… Mais c’est à peu près tout. C’est du moins tout ce que je retiens de positif, retenant, sans doute à tort, un peu trop les défauts décriés au lancement de la console. Je pourrais aussi citer l’initiative du Nintendo Labo, avec ces accessoires en carton à monter pour accompagner certains jeux, et que j’ai trouvée très intéressante, mais cette démarche reste encore trop anecdotique à mes yeux.

Je ne suis pas une consommatrice assidue de jeux vidéo, et je ne cherche pas la mobilité (mon ancienne Nintendo DS n’étant que tout récemment ressortie des cartons, après une très longue période d’oubli, et pour un usage exclusivement canapéen, si vous m’autorisez le néologisme). La mobilité n’était et n’est donc toujours pas pour moi un argument qui pèse en faveur de la Switch.

S’il faut reconnaître que le catalogue s’étend petit à petit, le trop faible nombre d’exclusivités majeures, à savoir principalement Zelda (et encore, le jeu est sorti simultanément sur WiiU…), ne suffit donc pas à mes yeux à faire avaler la pilule de l’achat d’une console au prix actuel, alors que la majeure partie des jeux du catalogue se retrouvent sur Xbox One ou PS4. Certains mettront en avant le portage amélioré sur Switch de certains jeux comme Skyrim, mais là encore, je trouve l’argument (financier, mais aussi vidéoludique) trop faible. Les grands titres sont encore trop peu nombreux sur cette plateforme, et les exclusivités bien trop rares, pour que je songe pour l’instant à investir dans cette console.

 

Siegfried « Moyocoyani » Würtz 


 

Je n’aurais pas pu acheter la console par moi-même, même pour Breath of the Wild, Mario Odyssey et Mario + The Lapins crétins : Kingdom Battle, et même si j’avais su à l’avance à quel point ces trois jeux me procureraient de plaisir. Rien n’allait pour la Switch à ses débuts : LE jeu Switch n’était même pas une exclusivité, le catalogue ne promettait pas de s’enrichir très vite ni très bien, la console était techniquement assez faible et son prix, comme celui de ses manettes et de ses jeux, étonnamment élevé. Pourtant, elle a pu se faire remarquer par sa force de proposition initiale, par sa revendication d’un positionnement risqué, mais assumé, et indéniablement magnétique.

La Switch propose un modèle de jeux alternatif aux productions des autres consoles. Plutôt que d’alterner AAA et jeux criant leur indépendance, Nintendo y produit quelques gros jeux à l’ambiance familiale, au challenge indéniable, proposant une expérience longue, addictive et immersive. C’est un positionnement qui ne peut pas laisser tous les gamers indifférents, et même s’il ne se caractérise que dans une poignée de jeux pour l’heure, cela suffit à en faire un indispensable si votre porte-feuille est suffisamment garni.

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Sa portabilité est également un argument de poids. Plus qu’une console portable de luxe, la Switch modifie et améliore considérablement le rapport au jeu vidéo, et cela même pour des jeux connus, déjà sortis depuis une éternité. L’argument du prix est parfaitement recevable, et il est effectivement scandaleux de devoir payer si cher pour jouer à Skyrim, Bayonetta, L.A. Noire, Dark Souls voire Doom. Mais encore une fois, si votre bourse le permet, il est difficile pour un vrai gamer de s’épargner le plaisir délicieux de jouer à Skyrim, Breath of the Wild et Doom au lit, affalé dans le canapé ou dans le train !

 

 

La question financière n’en est pas moins un vrai problème : on ne peut pas se départir d’une impression d’abus en payant au prix du neuf un jeu vieux de plusieurs années, et disponible à prix cassés depuis bien longtemps sur les autres plates-formes. Certes c’est une manière élégante pour une console techniquement assez faible de gonfler son catalogue, et certes les studios responsables de ces jeux ne font l’effort du portage que parce que, justement, ils peuvent le monnayer chèrement, mais la Switch semblerait d’autant plus incontournable que ces jeux y seraient vendus à des tarifs « raisonnables ». Et ce ne sont pas les promotions qui vont arranger les choses, les jeux sérieux étant trop peu nombreux pour se faire concurrence et justifier mieux que des remises symboliques, en soldes matérielles ou en réductions sur l’eshop. Enfin vu le succès de la console, Nintendo n’a aucune raison de faire des efforts sur ce terrain…

Le succès inespéré de la Switch tient en effet du miracle pour une compagnie qui n’avait plus droit à l’échec, et cela reste franchement un succès que je ne comprends pas très bien. Même l’argument d’un nouveau Zelda était insuffisant, puisque Breath of the Wild sortait également sur WiiU (ce que Nintendo n’aurait sans doute pas fait s’ils avaient été sûrs du succès de la Switch), et que Skyward Sword avait à peine boosté les ventes catastrophiques de cette console, pourtant capable de faire tourner quelques jeux current-gen. Nintendo est donc en position de force, ce qui lui permet de rester timide dans ses annonces de grosses exclusivités. Bien sûr que Hyrule Warriors, les prochains Kirby et Yoshi, la réédition de Tropical Freeze se vendront bien, les joueurs n’ont pas grand-chose d’autre à se mettre sous la dent pour profiter d’une console aussi chèrement acquise, alors que la Switch aurait besoin de mastodontes pour devenir enfin une vraie bonne console.

Pour cela, il y a trois pistes qui permettraient à Nintendo d’attirer les familles, les joueurs occasionnels comme les gamers aguerris (et même les Pécéistes) :

  • continuer de créer la surprise en sortant des jeux « adultes » inattendus, mais en annoncer plus qu’un par trimestre, et peut-être à des prix plus compétitifs (l’état actuel des choses, hors de question que j’acquière Doom, Wolfenstein ou Dark Souls).
  • ressortir des jeux cultes de GameCube, Wii et WiiU. Beaucoup auraient peut-être très envie de rejouer à Wind Waker, et quand je pense au peu de joueurs ayant consenti à l’achat d’une WiiU, je me dis que je ne serais sans doute pas le seul intéressé par un Skyward Sword Et les Mario Galaxy, les Paper Mario, les Super Mario Bros? Que d’occasions de capitaliser sur d’anciennes franchises tout en restant fidèles à un univers Nintendo qui n’a jamais été aussi populaire ! Et soyons fous, pourquoi ne pas imaginer quelques jeux Pokémon des consoles portables sur Switch ? Tous les possesseurs de Switch n’ont probablement pas de 3DS, et pourraient se laisser appâter même si les trois quarts des touches ne servaient à rien et que ratio et qualité n’étaient pas à la hauteur d’une console comme la Switch.
  • évidemment annoncer de vraies grosses sorties. Le pire étant que certaines sont prévues. Ne serait-il pas temps qu’on nous parle un peu de ce nouveau Metroid qui se profile, ou du fameux Pokemon qu’on évoque qu’à mi-mot ? Et en attendant, croyez-vous vraiment que Nintendo ne sait pas quand sortira le prochain Smash Bros. ou Mario Party? C’est pourtant typiquement le genre de petits jeux propre à réjouir les fans et à leur apparaître comme de grosses sorties incontournables, d’autant que la Switch manque un peu de jeux multi en local, pourtant l’un des points forts traditionnels de Nintendo contre la concurrence…

Mon bilan de la Switch est donc mitigé, mais appelé à devenir toujours plus positif. Malgré ses défauts, c’est une console qui fera date et devrait proposer assez de jeux importants pour faire figure d’incontournable. Je ne recommanderais simplement pas son acquisition immédiate aux bourses modestes, on en fait encore trop vite le tour pour qu’elle puisse valoir le coût face aux catalogues de la PS4, de la XBox One et bien entendu du PC. Ceux qui sont à la recherche de consoles familiales seraient ainsi mieux inspirés de se tourner vers le marché de l’occasion, où l’on trouve Wii et WiiU à des pris bien plus raisonnables. A contrario, il me paraîtrait simplement incompréhensible qu’un véritable gamer ou un amateur de l’univers Nintendo disposant d’assez de moyens pour qu’une Switch ne grève pas votre compte en banque ne l’ait pas déjà achetée. La console propose une expérience pratique, exclusive, et rafraîchissante dont on ne peut pas décemment ignorer l’attrait.