Team VG : Bilan des séries de 2017

 

Chez Vonguru, nous sommes des passionnés, aux goûts différents. Cependant, si nous avons bien une chose en commun, c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, la technologie et on en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particuliers, afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques en les croisant.

Pour connaître nos débats précédents, découvrez sans plus tarder nos derniers Team VG, avec notre avis sur la saga Mass Effect, mais aussi nos configs PC, les meilleurs méchants à nos yeux et nos consoles préférées. Redécouvrez aussi notre vision des vacances connectées, nos héroïnes geek préféréesnos smartphones coup de cœur et les jeux qui nous ont fait craquer pendant les soldes Steam, ainsi que notre X-Men favori, nos théories sur la saison 7 de Game of Thronesnotre top et flop 2016 en ce qui concerne le cinéma et les séries ! Plus récemment, nous vous parlions des adaptations de zombiesdes gadgets dont on ne peut plus se passer, du média qui domine à la maison, de Blade Runner 2049, de notre programme pour une fête d’Halloween parfaite, de la série Mindhunterdes saisons 1 et 2 de Stranger Things, du film A Beautiful Day, de notre style de jeu préféré, de la loi et de l’image des femmes dans le dixième art et enfin de nos films préférés de 2017.

Et aujourd’hui, place à notre bilan des séries diffusées en 2017 !

L’avis de Siegfried « Moyocoyani » Würtz :

 

Séries vues intégralement : Stranger Things (saison 2), DarkAlias GraceThe Handmaid’s TaleRick and Morty (saison 3), South Park (saison 21), Archer (saison 8), Bojack Horseman (saison 4), Castlevania, LegionIron FistThe DefendersThe Punisher, MindhunterBig Little Lies13 Reasons why, Preacher (saison 2), Game of Thrones (saison 7), The Leftovers (saison 3), Twin Peaks: The Return, Samurai Jack (saison 5), American GodsDix pour cent (saison 2), Fargo (saison 3), Les Désastreuses Aventures des orphelins BaudelaireSherlock (saison 4), Neo YokioInhumansAtypical, Big Mouth, The Crown (saison 2), Black Mirror (saison 4, dont je parlerai dans un article à venir).

Séries dont j’ai vu tous les épisodes diffusés en 2017 (et dont la suite sera donc diffusée en 2018) : Star Trek: DiscoveryThe RunawaysPhilip K. Dick’s Electric Dreams, Happy, The Tick, The Gifted.

Séries de la toute fin 2016 : The OAQuarryThe Night of, The Man in the high castle (saison 2).

Séries que je n’ai pas eu le temps de poursuivre : The White Princess, When we riseTabooFeudThe Deuce, Victoria (Saison 2), The OrvilleTop of the Lake : China Girl, The SinnerGeniusIncorporated, Sense 8 (saison 2)3%, Gypsy, The Marvelous Mrs. Maisel, This is us, Peaky Blinders (saison 4), Gotham (saison 3).

Avec l’explosion des séries exclusives produites directement par les chaînes ou les fournisseurs de vidéo à la demande, nous sommes passés l’an dernier dans une nouvelle ère pour les séries, celle d’un optimiste trop-plein qui ne devrait pas tarder à connaître une crise quand on s’apercevra que la trop forte concurrence ne permet pas de rentabiliser des séries aussi chères que l’exige le spectateur contemporain. 2017 ne fait qu’accentuer la pente, la médiatisation accrue des séries par les journaux et médias qui n’en avaient auparavant pas fait leur fonds de commerce, et donc l’élargissement du public au-delà des populations post-adolescentes traditionnelles, ayant permis de multiplier les « incontournables » et les « pépites cachées » qui ne sont donc plus si cachées (et ne sont souvent même pas des pépites). C’est qu’il ne s’agit plus tant de créer des séries de qualité que de faire parler de soi, et donc d’assumer des concepts, des sujets de société, qui suffiront à assurer une visibilité auprès de publics non avertis trop pressés de porter aux nues les seules productions qu’ils auront eu le temps de voir… ou au contraire de jouer sur une base déjà acquise pour livrer du pur consommable, bien sûr.

Ce qui n’implique d’ailleurs pas nécessairement que les séries concernées soient médiocres, au contraire elles font d’autant plus aisément illusion qu’elles ont souvent quelque chose à offrir, en termes de thème, d’interprétation ou de visuels, et qui dissimule assez efficacement leurs défauts dans les autres domaines, et en particulier une certaine vacuité et une longueur que cette incapacité à se doter d’enjeux forts rend insupportable. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti face à de nombreuses séries que l’on m’avait vendues comme exceptionnelles, et qui m’ont généralement bien diverti, sporadiquement intrigué, parfois même saisi, sans que cela ait mérité à mes yeux les 8 à 13 heures exigées à chaque fois. J’ai déjà écrit par ailleurs ce que j’avais pensé de Stranger Things, de The Handmaid’s Tale (auquel j’ai préféré l’opportuniste,  plus fin et moins connu Alias Grace), de Mindhunter, de Quarry, de The OA ou de The Punisher mais je pourrais mettre dans cette même catégorie les un peu plus reluisants Big Little Lies, ou 13 Reasons why, qui redevient intéressant quand sur le tard on injecte soudain artificiellement du viol à une série sur le harcèlement. Forcément, on gagne en pathos ce que cette facilité fait perdre en propos.

On l’a dit, ces séries sont loin d’être médiocres et brillent seulement trop peu et trop rarement pour mériter d’être mises en lumière comme elles l’ont souvent été. Il n’est donc pas si étonnant que d’autres soient bien plus ternes encore, comme un Preacher aux trop exceptionnelles fulgurances provocatrices, Iron Fist ou The Defenders qui parviennent à perdre toute raison d’être, ou le très décevant Neo YokioIl est dommage de se dire qu’une série aussi modeste qu’Atypical parvient plus facilement à plaire parce qu’elle promet si peu qu’elle ne peut que satisfaire. Elle participe également à un contre-modèle intéressant permis par les plates-formes en ligne, celui de séries au format plus court ou du moins plus libre, correspondant mieux à ce que les auteurs veulent raconter sans étirements artificiels et fillers interminables. Atypical n’est ainsi constitué que de huit épisodes de trente minutes, comme la durée des épisodes de Mindhunter va de trente minutes à plus d’une heure. Cette multiplication de séries au format court (contre les interminables saisons de 22 épisodes de 40 minutes) est une mode prometteuse quand elle permet de manifester une vision d’auteur ou qu’elle veut se rapprocher d’une efficacité cinématographique. Moins quand elle ne fait que prouver l’absence flagrante d’efforts de la part de scénaristes mal inspirés (qu’est-ce qui justifierait sinon les 8 épisodes des Defenders dans une continuité dont toutes les saisons en duraient 13 ?).

On s’attendait à ce que certaines séries déçoivent un peu : il y a quelques temps qu’Archer était plus poussif qu’inventif et pleinement drôle, les quatre premières saisons de Samurai Jack étaient si bonnes que sa conclusion linéaire était presque condamnée à l’être moins, comme la saison 3 de Bojack Horseman était trop incroyable dans son homogène qualité que l’on ne pouvait la ressentir que comme un hapax – et la quatrième parvient encore à proposer un ou deux épisodes parmi les meilleurs de la série, et de l’année toutes séries confondues. La véritable déception de l’année, ce sera sans doute American Gods. Il faut confesser que j’attendais beaucoup et depuis longtemps de l’adaptation du roman « inadaptable » de Neil Gaiman sur l’affrontement entre les divinités des mythologies traditionnelles apportées par les migrants aux États-Unis et les divinités du monde moderne (la télévision, la globalisation, la main invisible du marché, internet), et les premiers épisodes m’avaient sidéré par leur efficacité dramatique (qui laissaient croire que la série finirait en une seule saison) et leur force (y compris l’une des plus belles scènes de sexe gay de l’histoire du cinéma, il fallait le faire), jusqu’au catastrophique changement de registre avant le milieu de la saison, quand on perd de vue Shadow pour se concentrer sur l’inintéressant au possible road trip de personnages n’apportant rien à l’intrigue…

 

 

Son pendant exact serait Twin Peaks : The Return. J’avoue à ma grande honte n’avoir jamais beaucoup aimé les deux premières saisons, dont l’accumulation de mélodrames et de mini-drames me semblait dommageable à l’ésotérisme dont Lynch et Frost parsemaient trop rarement leur série, comme s’ils étaient retenus de se faire entièrement  plaisir par l’obligation de se conformer à une norme, aux habitudes de l’époque, à des contraintes de format et de production dont on sait assez à quel point le réalisateur de Lost Highway en fut déçu. Vingt-cinq ans après, Showtime lui laisse les mains tout à fait libres, impressionné par la masse des fans exigeant le retour de leur série fétiche, et Lynch en profite pour livrer une des séries les plus foisonnantes et les plus libres existantes. Jamais série n’a à ma connaissance été si décomplexée et en même temps si maîtrisée, tant dans sa forme générale, dans ses images particulières que dans sa narration, Twin Peaks profitant comme aucune autre de l’hybridation entre cinéma et format sériel pour proposer un film en 18 heures (chaque épisode étant appelé « partie »), bénéficiant entièrement des avantages de chaque format. Son seul défaut serait qu’il faille passer par les deux premières saisons et par le film pour la comprendre, une expérience qui n’est pas désagréable (Twin Peaks est tout de même une référence culte) mais qui pourrait vous donner l’impression que la saison 3 vous a été survendue tant le bond qualitatif est inespéré. Imaginez déjà une série qui connaît une suite après 25 ans de silence et réunit pourtant les mêmes acteurs dans les mêmes rôles (y compris David Lynch lui-même, le génial Kyle Maclachlan – le Capitaine dans How I Met – et Laura Dern – Holdo dans le dernier Star Wars, et beaucoup d’autres), et vous aurez une idée de la performance accomplie.

 

 

Deux autres séries ont connu une saison 3 extraordinaire. The Leftovers s’est achevé cette année, en explorant davantage les causes du Ravissement et en s’appuyant, comme Twin Peaks, sur sa popularité pour être un peu plus expérimentale et pourtant toujours aussi émouvante, en grande partie grâce à la musique de Max Richter (répétitive, mais si belle) et à l’interprétation étonnamment juste de Justin Theroux et Carrie Coon, basculant rarement dans le larmoyant. Malgré une intrigue plus fantastique, cette saison 3 parvient à n’en être que plus humaine, un exploit assez rare pour mériter attention. Et que dire de plus sur Rick and Morty qui passe avec brio le cap des trois saisons, s’imposant définitivement parmi les meilleures séries jamais réalisées et en tout cas comme le digne héritier de South Park ? Trey Parker et Matt Stone sont judicieusement revenus à un format épisodique, et la saison 21 y gagne en capacité à divertir et en incisivité, avec quelques très jolis épisodes. Mais Rick and Morty concilie simplement trop bien exploration psychologique, action délirants, satire espiègle, et slapstick régressif avec un rythme faisant pâlir d’envie les meilleurs humoristes, pour redouter un retour de son parent spirituel. On a d’ailleurs assez peu parlé de Big Mouth, la série Netflix qui cherche à marcher sur les mêmes plates-bandes et qui mérite vraiment le détour dans sa curieuse décomplexion. Sans parvenir à l’excellence de ses modèles, son rythme, l’amusante vulgarité avec laquelle elle raconte la découverte de la sexualité par des pré-adolescents, et simplement sa volonté d’imiter Rick and Morty et South Park donnent lieu à quelques scènes mémorables dès lors que l’on n’est pas rebuté par sa crudité.

Les bonnes surprises ont également été nombreuses dans les séries nouvelles. Moi qui n’ai jamais été un trekkie et ne connais pour ainsi dire rien à cet univers, j’ai été très agréablement impressionné par Star Trek : Discovery, accessible aux newbies, visuellement de très bonne tenue pour une série de science-fiction (deux arguments qui justifient souvent un rendu cheap), et construit sur des intrigues solides autour du fil directeur d’un Premier Officier (féminin et noir) humain élevé chez les Vulcains, dégradé après une mutinerie et cherchant sa rédemption dans la guerre nouvellement déclarée par les belliqueux Klingons à la Fédération. Si l’héritage vulcain n’est pas toujours mis en scène de façon très cohérente, chaque épisode offre un regard nouveau sur les tenants et aboutissants d’un univers qu’on espère voir toujours mieux exploré, avec ses problématiques morales et raciales globalement plus profondes que ce qu’on a l’habitude de voir. Et Jason Isaacs (Lucius Malefoy) est de la partie, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

L’échec de Iron Fist, de The Defenders et la déception de The Punisher ne m’empêchent pas d’espérer encore dans la saison 2 de Jessica Jones notamment, mais ont de quoi décourager des séries super-héroïques… Bien à tort, puisque Marvel a parallèlement lancé Runaways sur Hulu et la 20th Century Fox The Gifted sur Fox, deux séries sur des adolescents qui se découvrent mutants (même si Runaways n’a pas le droit d’utiliser le terme) dans une société qui les marginalise (et deux séries où Stan Lee fait un caméo). J’ai une petite préférence actuellement pour The Runaways et son cadre plus intimiste (la bande de héros ressoudée après les divergences de l’adolescence doit comprendre dans quoi sont impliqués leurs parents), difficile de nier cependant que The Gifted est prometteur dans sa mise en scène d’une guerre entre humains terrifiés par les mutants (et donc particulièrement violents envers eux) et mutants cherchant à se défendre et se livrant donc à des excès justifiant la peur qu’ils suscitent. Surtout que la série est de plus en plus intéressante après son sixième épisode, et devient assez captivante à partir du huitième, quand enfin une empathie est suscitée pour la famille centrale.

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La série qui m’a le plus impressionné cette année est Legion, développé par la Fox pour sa chaîne FX, à laquelle je n’aurais sans doute même pas jeté un œil si je ne cherchais pas à m’intéresser à chaque sortie super-héroïque, tant la publicité qui lui a été accordée était discrète, alors qu’elle est extraordinaire. Je ne peux que vous encourager à aller regarder ma critique pour un avis plus développé, et à vous précipiter sur vos écrans pour la visionner, amateurs de super-héros ou non, tant cette série sort de tous les sentiers battus pour nous offrir quelque chose de si unique qu’elle est la principale raison pour laquelle je regrette le rachat de la Fox par Disney, et l’hypothétique menace que cela fait donc peser sur l’industrie qui renouvelle le mieux notre perception des encapés en lycra. Or le showrunner de Legion est Noah Crawley, l’homme qui chapeaute également Fargo, ce qui m’a naturellement poussé à faire monter la troisième saison de cette série dans ma liste de priorités, et bien m’en a pris, si cela commence de manière platement intrigante, Fargo prend vers le mid-season une hauteur et un virage qui la sauve de l’amusante banalité pour confiner au chef-d’œuvre.

 

 

Enfin, ce parcours dans les séries de 2017 ne serait pas complet si on ne recommandait pas rapidement (parce que cette partie est déjà très longue) la saison 7 de l’inénarrable Game of Thrones, le très prenant The Night of et la suite du Maître du haut château, digne porte-étendard d’Amazon Prime à la hauteur de l’excellente première saison, et autrement plus égale que l’autre série adaptant Philip K. Dick, l’anthologie Philip K. Dick’s Electric Dreams qui imite encore trop maladroitement Black Mirror pour être regardable in extenso, ce qui n’empêche pas un ou deux épisodes un peu plus faciles que ce que l’on peut trouver chez son modèle, mais très bons (« Real Life » et « Human is »). On pourrait conclure sur le récent phénomène Dark, qui fait assez vite s’estomper l’impression d’une imitation de Stranger Things pour une proposition assez originale de série située dans un petit village allemand (cela change des clichés sur Berlin ou les pateline américains) sur fond de voyage dans le temps, où l’on explore les relations tendues entre les habitants sur trois temporalités et un mystère tant fantastique que policier voire politique qui vous intriguera assurément malgré la difficulté à identifier tous les personnages. On y suit en effet quantité de protagonistes différents, avec le sentiment agaçant que la plupart en savent beaucoup plus sur nous sur les mystères de Winden, ce qui n’est pas pour favoriser notre identification ou notre appréciation, et pourtant vers le mid-season on est pris, et à la fin des dix épisodes on se désole de devoir attendre un an au moins avant la suite. Dark est donc la nouvelle série la plus prometteuse de 2017 avec Legion, et la plus agréable nouvelle série Netflix de l’année avec le particulièrement divertissant Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire.

 

L’avis de Lucile « Macky » Herman : de très bonnes surprises cette année

 

Vraiment très difficile de se décider. Cette année a été riche en émotions ! Je ne saurais vous dire quelles séries sont sorties du lot. Difficile de départager mes préférées donc, à savoir Game of Thrones saison 7, Stranger Things saison 2, Mindhunter et The Punisher. Ces dernières se trouvent vraiment à égalité, sauf pour Game of Thrones, qui sort évidemment du lot.

 

 

En revanche, s’il y a bien une série que je suis depuis ses débuts et qui jusqu’ici ne m’avait pas déçue, c’est bien The Walking Dead, et qui cette année pourtant m’a tellement laissée de marbre que j’ai tout bonnement stoppé son visionnage. J’ai été atterrée par la tournure des événements dès le premier épisode. J’ai poursuivi jusqu’au quatrième pour ensuite prendre une pause. Reste à savoir maintenant si je vais me motiver pour reprendre…

L’avis de Paul-Antoine « Orla » Colombani: du fond plutôt que de la forme

 

Je vais être franc : pour les besoins de ma thèse, cette année a été plutôt consacrée aux jeux vidéo et aux ouvrages critiques, j’ai donc eu moins de temps pour les séries télé, j’en ai loupé beaucoup (trop) et je le regrette. Toutefois, si je devais faire un bilan rapide, je vous dirais que deux œuvres m’ont particulièrement touché : The Punisher et Black Mirror.

Je vais franc, une nouvelle fois : je suis obsédé par les messages que transmettent des fictions, par ce qu’elles disent aux spectateurs, parce ce qu’elles taisent ou laissent décortiquer. En fait, je suis persuadé qu’aucune production, sérielle ou autre, ne se donne sans raisons, sans un propos, sans un discours sous-jacent, sans sens finalement. J’avais dit, dans une précédente critique, tout le bien que je pensais de la dernière collaboration Marvel/Netflix par ce qu’elle sous-entend des États-Unis ; Frank Castle n’est pas un héros ordinaire, et non pas uniquement parce qu’il trucide ses adversaires, il est un visage portant des stigmates, autant de plaies qui représentent l’Amérique d’Obama et les États-Unis de Trump.

Black Mirror me fait un effet similaire, on ne peut pas uniquement regarder défiler les épisodes sans ressentir le besoin d’une nécessaire introspection, d’une nécessaire critique de notre société, celle qui se déploie devant nous et celle que nous laisserons aux générations futures. Il ne s’agit aucunement de faire la morale, franchement du haut de mes 26 ans cela serait déplacé, seulement de se rendre compte qu’en interrogeant une œuvre, on se questionne et on bâtit son présent. Ces désirs promis par la technologie, ces drogues technologiques, cette brisure entre réel et irréel, cet individualisme forcené ou cette haine virtuelle ne sont que quelques avatars de notre réalité, et rien ne nous oblige à les accepter. Il faut reconnaître les démons de nos sociétés pour les appréhender et, in fine, les maîtriser.

Black Mirror est une œuvre puissante qui sait ne pas sombrer dans une morale bas du front, un sermon qui nous ferait simplement dire que les réseaux sociaux sont le mal absolu ou que les jeux vidéo sont dangereux. La série nous présente une situation, nous la vivons à travers des personnages et des événements, parfois très crus, puis nécessairement nous nous interrogeons ; pour cette raison précisément je ne peux que conseiller le visionnage de la dernière saison de Black Mirror, et de toutes les saisons en fait, tant les épisodes sont riches d’enseignements, de situations stimulantes et de belles prouesses scénaristiques.

Dès lors, si on prend la peine de fendiller le miroir noir, ce à quoi vous invite la série, on pressent, derrière les vérités cachées, un décalque et un duplicata de nous-même.  

Le miroir noir qui se fendille, illustration de la dernière saison parue en 2017 de la série télé Black Mirror

 

 

L’avis de Mathilde « Shai » Leroy: deux nouvelles séries pour mon top 10 perso !!

 

Si l’année 2017 aura laissé peu de temps aux loisirs au profit d’une activité professionnelle chronophage, j’ai tout de même réussi à aménager régulièrement quelques moments plaisir pour terminer mes journées après une dure journée de labeur : le fameux (et certainement déjà has-been) « Netflix & Chill ». Ces soirées m’auront permis de découvrir (pour l’une) et de confirmer (pour la seconde) deux séries dont les univers – pourtant radicalement différents – m’ont conquise de bout en bout, au point de venir se hisser dans mon top personnel des séries favorites-de-toute-la-vie !!

Peaky Blinders, noté 4,6 par les spectateurs proposant leur avis sur Allociné, est une véritable pépite à mes yeux. Bien que sortie en 2013, j’étais totalement passée à côté jusqu’à ce que la saison 4 me fasse de l’œil sur la page d’accueil de ma chaîne Netflix… Hermétique au premier abord à l’univers crasseux de cette Angleterre industrielle entre deux guerres, dans laquelle quelques gangs crasseux s’affrontent dans une danse sans fin, j’ai très vite oublié mes préjugés, au point d’avoir du mal à me retenir de ne pas binge-watcher la série (bon, un peu tout de même, 4 saisons en quelques semaines, j’étais accro !). Plusieurs qualités indiscutables, pour vous convaincre de céder à ces quelques 20 heures de bonheur télévisuel :

  • le jeu d’acteur de Cillian Murphy, protagoniste ultra-charismatique, qui incarne le chef de gang assoiffé de pouvoir, intelligent et – parce que, soyons honnêtes – sexy as fuck
  • la galerie de personnages, haute en couleur : depuis les deux frères de Thomas Shelby (Cillian Murphy) dont la psychologie se développe au fur et à mesure des épisodes, jusqu’aux différents antagonistes, en passant par les nombreux sidekicks, chacun dispose d’une personnalité creusée et intéressante !
  • l’univers et sa retranscription : après quelques épisodes, les détails se faufilent et s’incrustent dans notre crâne, et je me suis retrouvée surprise à croiser des voitures modernes en sortant acheter le pain, et en maudissant la mode masculine d’avoir oublié le style « Peaky Blinders »…
  • le scénario, tout en finesse, nous mène de péripétie en péripétie sans jamais lasser, nous maintient en haleine tout en continuant de surprendre, sans pour autant trop nous sortir des sentiers battus : une série parfaite à regarder pour se détendre, excellente avec une boisson chaude et un plaid dans son canapé !
  • dernier point, qui pourra diviser : une violence sans concession, omniprésente mais cohérente avec les personnages, leur histoire, leur vie.

 

Thomas Shelby, protagoniste et chef charismatique des Peaky Blinders.
Avouez qu’il est difficile de ne pas envier cette cigarette, non ?

 

La saison 3 de Rick & Morty, sortie en 2017, aura simplement confirmé qu’une série n’a pas besoin d’être incarnée par des acteurs pour être un délice (Archer, je pense à toi aussi). Le constat sera simple et sans appel pour ce qui est de Rick & Morty : j’ai ri (beaucoup), pleuré (parfois) et je me suis surtout éclatée à profiter de cette fameuse série résolument pour adultes !! Vivement la saison 4 !

 

L’avis de Charles « Subplayer » Fuster : Un carton plein pour DC Comics

 

Hormis les animés, 2017 aura été pour moi l’année des super-héros DC. On peut dire ce que l’on veut sur leurs films qui sont d’une qualité largement inférieure à ceux de Marvel, mais ils savent faire des séries qui claquent. Quand les séries comme Iron Fist peinent à trouver leurs marques et que celles de DC Comics s’en sortent haut la main, il faut vraiment rendre à César ce qui est à César. Dans mes favoris sur mon navigateur, dans l’onglet séries, on retrouve quatre séries en particulier :

  • Gotham : Batman se trouvant être mon personnage de comics favori, je regardais donc cette série suivre son cours d’un œil attentif. Elle a su, pour moi, parfaitement installer les bases de son univers et les personnalités de chacun de ses personnages. Cette année aura été celle des méchants dans Gotham puisque nous avons enfin eu un Pingouin aux commandes, un Ra’s al Ghul tentateur, un début d’Épouvantail, un charismatique Homme-Mystère, un Solomon Grundy perdu et le teasing de la future arrivée du Joker. Cette série a été tout autant exemplaire dans sa forme, en gardant des décors et une ambiance très sombre. Lorsque l’on regarde les personnages fin 2016 et fin 2017, on voit quelles énormes aventures ils viennent de vivre.
  • Flash : Flash commence tout juste à maîtriser son sujet. 2017 nous a fait jouer le rôle d’enquêteur puisque des indices ont été semés tout au long de la saison pour connaître l’identité de l’adversaire du héros. Les personnages ont également franchi quelques épreuves et ont évolué au fil de la série. Cela a permis de mettre en avant la disparition du manichéisme de la série. En plus de cela, les effets spéciaux sont très bons, avec quelques passages brillants.
  • Supergirl : Décidément, DC sait faire des personnages adjuvants intéressants. On se rend compte que l’entièreté de la relation de l’héroïne avec un nouveau personnage lui permet d’évoluer. Il lui a fallu abandonner sa partie humaine et laisser ressortir sa partie kryptonienne. Et tout cela est permis par un changement drastique de personnalité lié aux choix difficiles qu’elle a dû faire. Tout s’explique, tout se recoupe. On pourra néanmoins regretter une antagoniste un peu caricaturale qui n’a aucun autre but que d’être méchante. Chaque choix, chaque décision dans la saison a un sens et lors du season finale, on en prend plein la tête puisque que chaque chose trouve son explication. 
  • Arrow : Il se trouve que j’aime également beaucoup l’histoire de Green Arrow. Il était très difficile de me convaincre puisque que dans ma tête, je voyais le Green Arrow de Smallville. Plus les saisons passent et plus cette impression disparaît. Sur cette série, c’est véritablement le travail de mise en scène, d’agencement des scènes et de réalisation que je voulais applaudir. Les passages actuels, entrecoupés de flashbacks qui expliquent les décisions du moment présent, sont bien joués. Il y a quelques questions quant au scénario qui restent en suspens mais l’application de celui-ci est vraiment impeccable. Les acteurs jouent également très bien, et l’on ressent par la mise en scène les émotions que les personnages ont en temps réel. 

 

 

En ce qui concerne mes flops, j’ai juste trouvé la saison 2 de Narcos assez loin du niveau de la première. Celle-ci était autosuffisante et elle n’avait pas besoin de repartir à l’aventure.