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Orange Is The New Black – Retour sur la saison 4

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Saison 4 de OITNB – Une réussite différente

 

Le 17 juin était l’occasion pour les fans de la série Orange Is The New Black de retrouver les aventures de leurs détenues préférées à l’occasion d’une quatrième saison, révélée dans son intégralité sur Netflix (Vous pouvez d’ailleurs consulter nos critiques d’autres séries Netflix : Daredevil et Jessica Jones). Plus besoin donc d’attendre religieusement le sacro-saint épisode par semaine puisque les treize épisodes d’Orange Is The New Black vous tendaient déjà les bras pour un marathon effréné. Cleek l’a fait pour vous, et a retiré une grande satisfaction de ce visionnage, car la nouvelle saison d’Orange Is The New Black nous promettait, comme l’avaient dit les actrices Kate Mulgrew et Lea DeLaria (respectivement Red et Boo), des péripéties beaucoup plus sombres que tout ce qui avait été vu dans la prison de Litchfield jusqu’alors. Ces propos ont-ils donc été honorés, et Orange Is The New Black est-elle encore une série qualitative comme on l’aime ? La réponse, tout de suite (et avec du spoil, on vous aura prévenu !)

 

https://www.youtube.com/watch?v=c6O9rfoz0f8

 

[divider]Où en étions-nous et vers quoi allons-nous ?[/divider]

 

[alert type=red ]Spoiler Alert[/alert]

 

La saison 3 d’Orange Is The New Black se finissait sur une note plutôt optimiste, avec l’évasion (temporaire, cela étant) des détenues qui étaient allées prendre un bain au lac qui borde la prison. Un moment de liberté que l’on sait tous limité, mais qui permet au scénario de retrouver toutes les détenues ou presque, et de refaire le point sur leurs parcours respectifs. Piper, toujours plus avide de pouvoir, est plus que jamais déterminée à faire fonctionner son business de culottes sales (oui, bon, si vous n’avez pas vu la série jusque là, ça fait douteux, tout de suite… et en fait, ça l’est !) et en a donc profité pour faire un exemple avec Stella, sa nouvelle amante, qui a pourtant détourné l’argent de l’affaire. Alex, plus que jamais en danger, a été retrouvée par un des sbires de Kubra qui, se faisant passer pour un gardien, l’isole dans la serre pour l’éliminer. Soso est sauvée de sa tentative de suicide par Poussey et est intégrée dans le clan de cette dernière, tandis que le culte de Norma s’achève face à un fanatisme trop prononcé du côté de Leanne. Pendant ce temps, Caputo devient le directeur de la prison, alors que Sophia Burset ne semble pas prête à pouvoir sortir du QHS où elle a été injustement placée suite à des différends avec Gloria.

 

La saison 4 d’OITNB débute donc sur une grande question : alors que les détenues reprennent petit à petit le chemin de la prison, qu’en est-il d’Alex, et va-t-elle survivre ? La réponse est bien évidemment oui, car Lolly arrive dans la serre, et tue le gardien pour sauver Alex, persuadée, dans sa folie habituelle, d’avoir affaire à des membres du gouvernement. Après quelques confidences, et la volonté de se débarrasser du corps, nous assistons donc à une sorte d’alliance, enjeu-clé de l’intrigue et de nombreux rebondissements de cette quatrième saison, composée par Alex, Lolly, Frieda, Red et Piper. Soso et Poussey se rapprochent jusqu’à débuter une idylle plutôt touchante. Burset, qui n’est pas au bout de ses peines, reste en QHS pendant une bonne partie de la saison, et après de nombreuses tentatives pour la faire libérer, ce ne sera finalement que dans les derniers épisodes que nous la retrouverons, changée et vulnérable. À l’inverse, Nichols reviendra à Litchfield, encore plus paumée que d’ordinaire. De son côté, Taystee est mise à un nouveau poste de travail, celui d’assistante de Caputo, ce qui lui permet de nouer quelques affinités avec ce dernier. L’arrivée dans la saison d’une firme pour milieu carcéral, la MMC, ramène le sempiternel débat du profit au détriment du bien-être humain, et Caputo, à ce titre, sera amené à faire de nombreux choix, tandis que Morello se marie enfin avec Vince, son correspondant en date. Judy King, la célébrité TV débarque enfin pour entamer son séjour à Litchfield, avec quelques privilèges qui sèmeront parfois le trouble. Enfin, face à la surpopulation de la prison, des anciens gardiens du QHS sont appelés en renfort à Litchfield, ce qui ne tardera pas à semer la zizanie, au vu du tempérament plus que douteux de certains d’entre eux.

 

 

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[divider]Du rire aux larmes[/divider]

 

Orange Is The New Black a toujours été une série d’une exceptionnelle qualité, ne serait-ce que par sa mise en scène particulière du milieu carcéral au féminin, et pour ses portraits hauts en couleur. Si l’on nous avait donc promis une saison beaucoup plus sombre, OITNB conserve tout de même, tout au long de cette quatrième saison, les forces qui l’ont fait connaître auprès du grand public : humour, univers déjanté, intrigues délirantes sont toujours au programme de cette saison, pourtant résolument changeante. Il serait ici bien difficile de résumer le sort de chacune des détenues et leurs intrigues, mais il est clair que c’est au cours de ces épisodes que certaines d’entre elles changeront radicalement, jusqu’à être parfois détestables (comme Piper) ou brusquement touchantes (comme Doggett). Il n’en reste pas moins que cette saison présentera également un aspect beaucoup plus sombre de la série en général, ce qui en fait, donne énormément de crédibilité à l’ensemble. Il était d’ailleurs souvent difficile, à mon sens, de faire un marathon OITNB, à cause de cet univers trop décalé et de cet humour grinçant qui empêche parfois que l’on s’identifie pleinement aux personnages. Ici, malgré tout, il y aura bien des moments où la saison vous surprendra par des intrigues vraiment violentes et difficiles. Si l’engagement de la série franchit également un pas pour mettre en avant certains concepts (le profit contre l’humanisme, les différences, le racisme, la solidarité, la folie, l’amour), elle ne s’envole toutefois pas très haut sur ce point. Les revendications exposées sont souvent assez prévisibles et même si l’on peut louer la tentative, on ne se situe pas non plus dans de la psychologie de haut vol.

 

 

Les nuances apportées à certains personnages suffiront cependant à enrichir considérablement la série. Ainsi, nous retrouvons l’excellente Uzo Aduba (Suzanne) qui, dans sa folie, aussi espiègle que dangereuse, connaîtra des moments réellement difficiles. Le jeu de l’actrice est à son apogée, particulièrement en fin de saison, où le talent de la jeune femme explose. Dans un même ordre d’idée, le personnage, pourtant très secondaire, de Lolly (Lori Petty) crève l’écran. Là encore, il est question de folie, habilement jouée quand il s’agit d’amuser la galerie. Les points de vue autour du personnage changeront cependant, jusqu’à permettre de ressentir une réelle compassion pour Lolly, quand nous vivons sa folie de l’intérieur. Enfin, les plus sceptiques pourraient bien succomber au naturel de la relation qui unit Soso et Poussey, les deux choupinettes de la prison, amoureuses et (enfin !) heureuses.

Vous l’aurez compris donc, cette quatrième saison d’Orange Is The New Black est véritablement riche en émotions et vous fera passer maintes fois du rire aux larmes. À ce sujet d’ailleurs, si la saison 3 se finissait sur un souffle optimiste, il n’en sera rien pour la dernière, puisque l’une des détenues de la prison mourra dans des circonstances tragiques et injustes, l’occasion aussi de revenir sur une dénonciation des abus de pouvoir du côté des gardiens, parfois aussi coupables que les prisonnières elles-même. On apprécie quoi qu’il en soit le parti pris d’une saison résolument sombre, glauque et atypique, qui conserve toutefois les qualités antérieures de la série. Les épisodes s’enchaînent avec un attrait certain du spectateur, et l’intérêt se concrétise au fur et à mesure qu’arrive le final dramatique de la saison, qui lui ne vous laissera pas insensible, pour ne pas dire les yeux brouillés. Un essai réussi et transformé en vraie révélation pour la série Netflix, qui se dévoile véritablement dans une quatrième saison beaucoup plus crédible, concrète et surtout, infiniment enrichie.

 

 

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