La série Assassin’s Creed est l’une des plus singulières de ces dernières années. Elle a réussi à imposer à un très large public un univers, des personnages et un gameplay très particulier. Et force est de constater que la recette marche toujours avec des chiffres de ventes toujours très importants. Mais Assass’in’s Creed, c’est aussi la franchise d’Ubisoft la plus critiquée. La sortie annuelle instaurée n’arrange rien à la situation, rappelant les erreurs de la série des Call of Duty. L’année dernière (2013…ça fait 10 jours qu’on est en 2015, commencez pas à la ramener), c’est le volet Black Flag et ses pirates qui envahissait les rayons des grands magasins et autres boutiques en ligne. De la terre on passait à la mer, avec un monde ouvert représentant les caraïbes. Si cet épisode avait su s’appuyer sur une base technique assez efficace, la pauvreté du scénario et les environnements peu inspirés avait déçus certains.

Cette année, le plus grand éditeur de jeux vidéos Français (fleuron de notre industrie n’est-ce pas ? Par contre faut pas déconner c’est violent et c’est le mal les jeux vidéos…) tente de révolutionner quelque peux son univers…en parlant de révolution :

 

 

Le scénario, le gameplay ou « la platitude des choses »

Ouh qu’il est beau Arno !

La révolution Française est le terrain de jeu d’Assassin’s Creed Unity. Dans les ruelles d’un Paris en pleine guerre civile, le joueur incarne Arno, jeune noble accédant à la confrérie des Assassins pour une histoire de vengeance (no spoilers). La plus agréable surprise de ce scénario vient du retour de la bonne vieille guerre entre les Assassins et les Templiers que l’on retrouvait dans les autres volets avant le IV. Et il faut admettre que c’est assez sympa. Mais très vite, le rythme assez soutenu des premières missions s’effondre pour laisser place à une histoire bancale et très très rarement surprenante.

Les phases où le joueur intègre l’histoire avec Abstergo et sa console Helix (encore une fois pas de spoiler), apportent un peu de fraîcheur à ce scénario trop classique, mais ne sont malheureusement pas assez poussées et mériteraient davantage de soin pour la partie technique curieusement inférieure dans ces quelques missions.

Le gameplay en lui-même est amélioré sur les fondations des précédents opus de la franchise. Le joueur prend toujours son pied à sauter de toit en toit, les animations lors des combats sont classes et bien mises en scènes (mais le placement de la caméra est limite). La personnalisation d’Arno atteint également un nouveau standard et les armes à sa disposition sont un poil plus inspirées et variées. On reste donc sur du pur Assassin’s Creed et c’est justement ce manque de renouveau qui déçoit.

La plus grande force de l’histoire tient dans son ambiance et l’immersion du joueur dans cet épisode de l’histoire de France. Mais cette immersion tient plus de la fabuleuse démonstration technique d’Ubisoft que du scénario en lui-même

 

La réalisation : « Holy Balls !!! »

« Auuuux champs élyséeeees pa da pa da pa » ah non… C’est beau quand même !

 

Je ne m’y attendais pas, encore moins de la part d’Ubisoft, qui a l’habitude de nous livrer des jeux plutôt décevants sur le point technique. Après un Watch_Dogs franchement rageant, il était temps pour le studio de répliquer aux critiques quant à la qualité graphique de ses titres. Et quelle baffe ! Assassin’s Creed Unity est certainement l’un des plus beaux jeux des trois dernières années (j’attends The Witcher 3), et se hisse à un niveau de détail jamais vu dans un open world. Le moteur AnvilNext fait des merveilles, les effets de lumières font baver et la recherche architecturale mérite d’être saluée. Il suffit de monter sur le toit d’un bâtiment en hauteur pour relever toute l’ampleur du Paris virtuel qui est proposé dans Unity. Il suffit également de s’immerger dans les foules compactes qui parsèment les rues, elles-mêmes très fréquentées.

La ville est vivante grâce à ses milliers de PNJ tous bien détaillés. Le seul écart technique à relever est la modélisation de l’eau, lorsque l’on traverse la Seine par exemple, alors que l’océan de Black Flag instaurait un modèle du genre. Mais le reste relève du génie. Chapeau aussi pour nous proposer tant d’intérieurs à explorer, et merci pour avoir enfin réalisé une ville à l’échelle 1 : le gameplay gagne en dimension, là où il perd en facilité.

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Les bugs et l’optimisation : « Holy Crap !!! »

Fais un bisou à tante Magali…

Vous pensiez sérieusement que j’allais continuer dans mon éloge de la qualité technique d’Assassin’s Creed Unity ? Que vous êtes naïfs ! Certes le jeu est beau à en pleurer, mais ce qui fait aussi pleurer, c’est le nombre tout bonnement intolérable de bugs et autres crashs qui parsèment les pérégrinations d’Arno. Disparitions de visages (flippant celui-là), PNJ qui partent en sucette au milieu de la foule, Arno qui se met à marcher dans le vide, clipping massif, crash du jeu, bugs de collision (dans les combats c’est cool), délai entre l’action et le bruitage…la liste est trop longue pour pouvoir simplement la survoler.

Ces glitches sont si nombreux qu’ils polluent le gameplay et qu’à la fin du scénario on a plus une impression de chemin de croix que d’un marathon. Si vous ne comprenez pas cette métaphore essayez de vous imaginer terminer le jeu avec (et j’ai compté) 15 bugs liés aux cinématiques, 11 Arnos « volants », 9 crahs du jeu, 5 occurrences de clipping de personnages en plein combat, 3 freezes et 1 écran noir.

C’est d’ailleurs en raison de ces bugs qui entachent le déroulement de l’histoire que ce test arrive un peu tard. J’ai voulu terminer le jeu à 100%, mais au vu des soucis techniques, je me suis simplement contenté de finir le scénario principal et faire les missions annexes. C’est d’autant plus révoltant que le jeu est sublime ! Pourquoi se suicider ainsi ? Pourquoi se tirer tout seul une balle dans le pied alors que l’on dispose d’une base solide pour l’optimisation ?

L’optimisation, parlons en. Avec un core i7 4770K @ 4.7GHz, 16Go de RAM et une Nvidia GTX 980 OC à 1311/1400 MHz, le jeu dépasse à peine les 50fps en ultra et en 1080p. En 1440p, le framerate s’effondre sous la barre des 30fps, et les rares séquences tentées en 4K ont été si catastrophiques que le jeu était injouable. En baissant la fréquence de la carte à ses valeurs originelles (1127MHz/1216MHz), le jeu perd 10fps. Chez AMD, c’est la déroute totale avec une R9 290X OC à 1100MHz qui n’arrive pas à dépasser les 35fps et perd 5fps une fois à la fréquence de base de 1GHz. Bien-sûr vous pouvez baisser les options graphiques, mais voir un matériel de dernière génération aussi à la ramasse, on peu se poser la question de savoir si les ingénieurs chargés d’optimiser le jeu sur PC n’ont pas utilisés des lunettes de soleil et leurs pieds en bronzant aux caraïbes (tiens, un parallèle avec Black Flag…).

Je n’en veux pas à Ubisoft car leur jeu demeure magnifique, mais je doute qu’il exploite autant de ressource que ce qui est constaté quand des jeux largement plus beaux (mais pas open world) comme Crysis 3, tournent beaucoup, mais alors beaucoup mieux que Unity. Ces problèmes de framerate proviennent sans-doute des foules très exigeantes en ressources CPU, mais cela reste à être vérifié.

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Conclusion

Assassin’s Creed Unity est très difficile à évaluer. D’un côté, Paris est encore une fois, à tomber par terre, tant la dimension et le gigantisme de la cité son ahurissants, avec en prime une immersion garantie. De l’autre, un des jeux les plus buggés et mal optimisés depuis longtemps. Dur de jetter la pierre à Ubisoft sur la qualité graphique, mais le reste mérite un blâme. Il serait temps de réviser le gameplay et de faire preuve de plus de créativité sur le scénario.

Pour résumer, ce n’est pas un échec total, mais une réussite ratée…