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L’arrivée d’Ivy Bridge ne réveillera pas le marché du PC

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 L’arrivée de la nouvelle génération de processeurs Intel ( Core i7 et I5 ) ne provoque pas chez moi l’enthousiasme habituel.

Pourtant, avec l’architecture Ivy Bridge, c‘est à une véritable révolution technologique que nous assistons : le passage à la gravure en 22nm et le passage à la production de masse de transistors Tri-Gate "3D" permettant de fonctionner à des tensions encore plus basses et, bien entendu, de densifier le nombre de transistors dans un espace donné.

En fait, sans revenir sur une explication des nouveautés apportées par les transistors Tri-gate, le gain principal est l’obtention d’une fréquence de fonctionnement X avec moins de tension que dans la génération précédente. Par exemple, on obtiendrait la même fréquence que sur un 32nm en utilisant seulement 80% de la tension. On peut évidemment renverser cet exemple en disant que l’on obtient une fréquence encore plus importante avec 100% de la tension. Intel a même précisé que l’évolution à court terme permet d’espérer très rapidement d‘obtenir une fréquence X avec seulement 50% de la tension nécessaire sur une structure 32nm.

Et ce n’est qu’une étape pour Intel : la réussite du basculement rapide de ses unités de productions actuelles vers le 22nm ( Process P1270) dès la fin 2011 est le signal que le fondeur a enfoncé une nouvelle barrière technologique : le passage au 14nm puis au 10nm est déjà programmé.

Néanmoins, concernant nos PC,  Ivy Bridge n’est qu’un "Tick" pour Intel. Ce qui veut dire une simple évolution du processus de fabrication sans modification de l’architecture.

Les promesses de cette technologie en font rêver plus d’un : fréquences plus élevées, architectures encore plus denses en transistors, potentiel d’overclocking important compte tenu d’une dissipation thermique moindre….

Cependant, il semble que les processeurs pour nos bons vieux PC ne soient plus dans les préoccupations d’Intel.

Non pas que le géant américain se désengage de ce marché mais tout simplement parce que, à cet instant précis de l’histoire de l’informatique, Intel a gagné la guerre sur ce marché et rien ne semble capable de menacer ce qui ressemble de plus en plus à un business de rente pour les années à venir.

AMD, qui ne fabrique plus rien, vient officiellement de capituler, son PDG Rory READ expliquant récemment que la course à la puissance était terminée et que l’utilisateur de notebook comme de PC disposait de suffisamment de puissance de calcul. Cette déclaration ne nous apprend rien puisque dans les faits, AMD n’est même plus un faire valoir pour Intel depuis des années.

Sur le champ de bataille des processeurs PC, Intel est tout seul est s’emmerde un peu, il faut le dire clairement. Les troupes ronronnent tranquillement et poussent la puce de HP à Apple sans que rien ne vienne déranger cette léthargie qui contribue à rendre le monde du PC ennuyeux depuis quelques années.

Les nombreux tests qui pullulent sur le net le démontrent : le nouveau Core i7 3370K n’apporte quasiment rien par rapport au 2700K Sandy Bridge.

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La transition des puces vers la gravure en 22nm n’aura pour conséquence qu’une amélioration des marges d’Intel, le nombre de CPU produit par wafer augmentant évidemment. On estime que la marge d’Intel sur les CPU est comprise en 65 et 70%….( une petite pensée pour les fabricants et intégrateurs de PC ).

En fait, ce qui préoccupe Intel c’est la mobilité en général et les puces ARM en particulier. 

Qu’on se le dise, les capacités de production d’Intel avec du 22, 14 et bien 10nm permettraient d’augmenter la puissance et les fonctionnalités de manière exponentielle; mais pour Intel, le champ de bataille se situe maintenant ailleurs, du côté des téléphones et des tablettes et les adversaires ont de nouveaux noms : Samsung, Qualcomm et Nvidia.

Intel persiste dans son architecture X86 et c’est donc sur les Atom que les efforts se concentrent même si le fondeur peine à imposer cette plateforme aux acteurs de la mobilité.

Notre salut à nous, les utilisateurs de PC pourrait venir de Microsoft. L’arrivée de Windows 8 semble en effet promettre une vraie rupture, peut-être même la plus importante de ces 10 dernières années dans le monde du PC ( interface Metro, convergence des plateformes mobiles,Xbox, PC…) mais aussi ouverture à l’architecture ARM…

 

 Sans doute que Microsoft a toujours du mal à avaler la rupture du couple Wintel et le flirt de plus en plus prononcé d’Intel et Apple…mais peut-être aussi qu’à Redmond, on a compris qu’il était temps de reprendre la marche de l’innovation en se donnant plus de perspectives.

Toutes ces histoires pourraient aussi se jouer sur plusieurs terrains, en effet, Google n’est pas non plus inactif. Alors que son système Android est actuellement quasi uniquement utilisé par des plateformes ARM, l’Atom Z2460 à architecture X86 Medfield qui est utilisé par Lenovo et Motorola, bénéficiera d’une version X86 d’Androïd !

Si la vitesse de développement des puces ARM ( le patron d’ARM Holdings annonce qu’un PC sur cinq sera équipé en CPU ARM en 2015 ) et l’ambition sans limite de Google se confirment sur ces prochains mois c’est à une sacré partie de billard à plusieurs bandes que l’on devrait assister avec sans doute quelques grosses évolutions à la clé.

Intel pense que la puissance disponible pour un PC est largement suffisante avec son offre CPU du moment…tout cela est acceptable sans innovation majeure au niveau de l’OS.

Avec la reconnaissance vocale, les interfaces Kinect et dérivées, la convergence…je pense qu’une redistribution des cartes va se jouer dans les mois qui viennent. 

Mon petit doigt me dit que Microsoft va y jouer un rôle fondamental et que, dans ces conditions, Intel devra vraiment se remettre en selle et sortir ce qui dort dans ses cartons.

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