Critique – Mynoghra annonciateur de l’apocalypse par Fehu Kazuno
Aujourd’hui, l’éditeur Mahō nous a fait parvenir le premier volume de la light novel Mynoghra annonciateur de l’apocalypse pour en faire sa critique. Il s’agit d’une histoire digne d’un jeu vidéo puisqu’on suit les aventures de Takuto Ira, un adolescent qui meurt sur son lit d’hôpital. Immédiatement, il est réincarné, dans un autre monde et dans la peau de son personnage de jeu vidéo. Il est aussi accompagné de son acolyte légendaire Atô. Dans la culture japonaise, ce type de sujet est nommé « isekai » ou monde différent traduit en français.
Le tome est disponible depuis le 15 octobre dernier, au tarif de 13,80 €.
Un petit mot sur l’auteur et l’illustrateur
Fehu Kazuno est l’auteur de Mynoghra annonciateur de l’apocalypse. Il est de nationalité japonaise. À l’origine, son histoire a été publiée en ligne sur le site japonais « Écrivons un roman ». Il indique à la fin du livre habiter à Nara et il en dévoile un peu plus sur son nom d’emprunt. Effectivement, « Kazuno » signifie visiblement « bois de cerf ». Cela ferait référence aux cerfs sika qui se trouvent dans le parc de sa ville. Sinon, à part sa passion pour le curry japonais avec du riz (c’est lui-même qui le dit, pas taper 😆 ), il précise adorer les héroïnes qui « assassinent sans raison ».
Voici le lien de son compte Twitter pour les plus curieux.
De l’autre côté, les illustrations sont réalisées par le fameux Navigavi qui est aussi à l’origine de celles de Les enfants de Gorre. Néanmoins, celles de Mynoghra annonciateur de l’apocalypse sont ses toutes premières dans le monde de l’édition.
Résumé
« Takuto IRA est le joueur n°1 de Eternal Nations, l’un des jeux de stratégie le plus en vogue dans le monde, connu pour avoir terminé le jeu au plus haut niveau de difficulté avec la race la plus faible. Accablé par la maladie, le jeune homme finit par mourir dans sa chambre d’hôpital. Il se retrouve alors réincarné dans un monde fantastique avec Atô, son personnage préféré de Eternal Nations, en tant que seigneur maléfique du royaume de Mynoghra, la civilisation de la ruine et de la destruction. Pour survivre, une seule solution : conquérir le reste du monde ! »
Parlons des illustrations de Navigavi
Comme je vous le disais précédemment, c’est Navigavi qui est à l’origine de toutes les illustrations de Mynoghra annonciateur de l’apocalypse. Les dessins sont particulièrement soignés et représentent bien l’œuvre en question. De même, cela permet aussi de se faire une idée de à quoi ressemblent les personnages avant même de commencer la lecture. En effet, comme dans Les enfants de Gorre ou même dans Berserk of Gluttony du même éditeur, quelques pages couleurs sont disponibles dès le début et illustrent quelques passages de l’histoire.
Certains dessins sont assez cocasses (comme celui ci-dessous) et sont plus comiques qu’autre chose. Mais cela montre aussi la personnalité d’Atô dans cet exemple qui peut se montrer assez excentrique parfois. Ce qui l’a rend très attachante lors de la lecture.
En opposition, certaines autres illustrations de Navigavi sont particulièrement sombres et magnifiques à la fois. Ci-dessous, nous trouvons deux situations particulièrement différentes. Après tout, nous avons affaire à des personnages maléfiques, il ne faut pas l’oublier. L’aura dégagée par ces dessins marque vraiment le lecteur. À titre personnel, j’ai été subjuguée par la beauté du second dessin qui représente une nouvelle fois Atô, une démone. Elle peut être attachante, rigolote mais aussi particulièrement sanglante.
Notre avis
Honnêtement depuis l’annonce de Mahō de la sortie de Mynoghra annonciateur de l’apocalypse j’avais vraiment hâte de découvrir l’œuvre de Fehu Kazuno. La lecture pour ma part s’est vraiment passée très vite puisque ce premier tome ne possède que 316 pages elles-mêmes illustrées. Cela ne laisse donc pas tant de texte que cela à lire au final. De plus, la police d’écriture est assez grosse. En effet, elle est facilement plus grande d’une unité par rapport aux tomes des enfants de Gorre. De même, les premiers chapitres se lisent assez rapidement, n’étant pas très grands. Néanmoins, ils prennent rapidement de l’ampleur au fil des pages. Le livre possède 12 chapitres, si vous arrivez à vous fixer un objectif de un chapitre par jour, en 12 ou 13 jours, vous pourrez terminer le livre, même si vous n’êtes pas un grand lecteur.
Sinon, l’écriture de l’auteur est fluide et simple à comprendre, malgré la traduction du japonais au français. Néanmoins, quelques fautes d’orthographe (ou de frappe) subsistent par-ci par-là. Cela n’est pas si gênant à la lecture mais pourra peut-être rebuter les plus psychorigides on dira.
L’histoire en elle-même est très prenante, encore plus pour des fans de jeux vidéo et de isekai, forcément ! Parmi le texte, on trouve régulièrement des petites interfaces dignes d’un jeu nous expliquant les caractéristiques des personnages ou unités que l’on a découvert dans le chapitre. C’est très intéressant et permet d’en apprendre davantage sur ces derniers. De plus, tout fonctionne comme un jeu STR (stratégie temps réel) où notre « héro » doit construire sa civilisation. Cela change de ce que l’on peut voir d’habitude et j’ai beaucoup aimé. Aussi, ce qui est assez sympathique ici c’est que l’on suit les aventures du « méchant ». Cela change quelque peu des personnages tout gentil, tout mignon, bien que Takuto Ira ne semble, pour le moment, pas un réel méchant. Tout ce qu’il souhaite c’est vivre sa vie tranquillement à l’abris des autres. Néanmoins, on imagine qu’il n’hésitera pas à tuer pour protéger les siens.
Les personnages sont plutôt attachants, et ce dès le début de la light novel. De même, à certains moments de l’histoire, on a l’occasion de se retrouver dans la « peau » des antagonistes. C’est assez intéressant et permet d’avoir un autre point de vue sur l’histoire. Cela nous amène rapidement à la fin de ce premier tome où tous les personnages en question se retrouvent à converser ensemble. Il est alors très pertinent d’avoir eu avant le point de vue des autres protagonistes. L’issue restera fatale à certains et certaines scènes seront particulièrement bien illustrées. On pense surtout à la page 267 où l’on a le droit à un magnifique dessin de Atô.
Bref, je me suis laissée portée par cette histoire vraiment sympathique et je n’ai mis que quelques jours à dévorer ce premier volume de Mynoghra annonciateur de l’apocalypse. Alors je n’ai qu’une chose à ajouter, vivement la suite !
Que peut-on attendre de la suite ?
Pour la suite de cette œuvre, on va vite imaginer que malgré que le protagoniste de cette histoire souhaite « faire sa vie dans son coin », qu’il ne pourra malheureusement pas rester tranquille très longtemps. Je pense qu’il va rapidement se retrouver repéré par les autres civilisations du côté du bien, car rappelons-le, on se trouve du côté du « méchant » dans cette light novel. Malheureusement, ces « gentils » semblent obnubilés par leur religion et risquent de s’attaquer à eux, même s’ils ne leur font rien. On peut alors se demander qui sont les véritables méchants de l’histoire…
À voir donc où cette histoire de Fehu Kazuno va nous mener ! Dans tous les cas, j’attends la suite avec une grande impatience !