Red Dead Redemption 2, un tournant du jeu vidéo

Dans l’histoire du jeu vidéo, il y a des chefs-d’œuvre qui font date. FF VII, Zelda Ocarina of Time, GTA III et bien d’autres. Mais qu’est-ce que tous ces jeux ont en commun ? Un succès fulgurant ? Certes. Des prouesses techniques ? Aussi. Mais surtout, ils sont tous à l’origine d’un changement drastique du jeu vidéo de par leurs influences. Dernièrement, on peut dire que The Last of Us a remis le scénario au centre de l’intérêt des studios.

Mais il y en a un qui n’a jamais vraiment abandonné son envie de raconter des histoires. Le studio est connu pour son rythme de travail dantesque, de nombreuses fois condamné par les employés eux-mêmes. C’est la conséquence d’une ambition démesurée. Ainsi, ils tentent chaque fois de repousser les limites du domaine.

Rockstar Games n’en est pas à son coup d’essai avec Red Dead Redemption II. Avec une campagne marketing qui se résumait à un tweet de couleur rouge au début, tout le monde attendait un grand jeu. Dans la continuité de ce qu’avaient fait les Européens avec The Witcher III, Rockstar a voulu aller encore plus loin dans l’évolution du monde ouvert. Aujourd’hui, plus personne ne pourra jouer à un jeu vide, sans âme. Et ça, c’est grandement grâce à Red Dead Redemption. Analyse d’un tournant vidéoludique.

 

Un monde vivant

Le studio américain est habitué aux chefs-d’œuvre. Le premier RDR avait déjà marqué son époque avec une ambiance toute particulière et une histoire assez banale de cow-boys. Banale mais efficace. Dans ce nouvel opus, donc, l’histoire sera bien plus prenante et riche. Mais elle est surtout soutenue par une mise en scène digne des plus grands westerns et une immersion jamais ressenties jusque-là.

Là où RDR II s’épanouit, c’est dans cette découverte d’un monde vivant et autonome. Que ce soit la pêche, la chasse, la traque aux criminels en cavales, tout est suggéré sans être ordonné. Le contexte joue un rôle primordial alors. Une fois dans un saloon par exemple, vous pourrez jouer aux cartes.

Mais cette même activité est aussi présentée dans une mission. Il vous faudra alors remplacer un homme d’église tombé dans la débauche et remporter une partie pour tenter de le sauver. Après une courte introduction aux règles du poker, vous voilà donc autour d’une table. En intégrant le mini-jeu dans l’histoire, aussi bien au travers de missions que par un gain d’argent ingame, les développeurs placent l’activité comme faisant intégralement partie du décor. Ce n’est pas juste un amusement pour les joueurs qui s’ennuient, c’est une partie du monde que vous pouvez ignorer. Vous pouvez aussi devenir le roi du poker des alentours.

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La liberté en somme.

RDR
La direction artistique et la mise en scène de RDR II s’inspirent grandement du cinéma de Sergio Leone et des classiques du western.

Photo par rauschenberger, CC0

On peut citer aussi les spectacles auxquels on peut assister et qui sont réellement amusants. Le véritable show, cependant, est partout. La prouesse du jeu est finalement d’intégrer une ribambelle d’interactions qui semblent chaque fois réalistes et peu scriptées (on parle ici du monde ouvert, pas des missions-couloirs du jeu). Bon nombre de joueurs ont ainsi découvert Saint Denis, la grande ville, au détour d’une ballade, en recherchant un criminel ou encore avec un événement aléatoire. Croiser un homme mourant qui vous demande de le conduire chez le médecin est aussi un moyen de découvrir la ville alors que vous n’aviez aucune connaissance de celle-ci.

C’est ce sentiment de découverte mélangé à une cohérence de tous les instants qui rend l’ambiance réellement magique. Bien entendu, une telle proportion d’interactions est venue avec son lot de bugs et de glitchs amusants qui ont rempli la toile à la sortie du jeu.

 

Un public de plus en plus exigeant

Le jeu vidéo évolue vite, mais il est aussi toujours intimement lié aux capacités techniques de la machine. Si Red Dead Redemption II souffrait de bugs et souffre toujours de certains problèmes, c’est l’intention de l’équipe qu’il faut saluer. Car c’est sur ces bases-là que tous les jeux à monde ouvert en création vont être construits. Le succès de la franchise est tel qu’elle influence la scène du jeu en général.

Les rumeurs concernant GTA VI circulent déjà sur le net. Un jeu à monde ouvert, encore. Tous les amateurs du genre ont donc hâte de voir quelle révolution Rockstar a encore préparé pour l’industrie.

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Rockstar Games a enchaîné les classiques depuis plus de 20 ans.

Photo par superanton, CC0

Au-delà de toute concurrence, le studio s’est élevé au rang de référence avec ses licences. À la manière d’un Zelda Breath of the Wild qui a lui aussi changé la donne en matière de jeu à monde ouvert, cette concurrence de licences légendaires ne fait que tirer les jeux vers le haut. L’exigence du public est à la hauteur des jeux qu’on lui donne et les succès des titres de Nintendo, Naughty Dog ou Rockstar construisent une solide réputation aux studios.

Et pourtant, un seul jeu suffit à détruire cela durablement. C’est notamment ce qui a coûté la réputation d’un jeu qui promettait pourtant d’être la nouvelle référence en la matière : Cyberpunk 2077. Mais avec une présence dans le haut du panier depuis 1998, ce risque n’existe presque pas pour Rockstar Games.