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Les Foufounes – interview des autrices et présentation du Memory avec des vulves !

Les Foufounes – interview des autrices et présentation du Memory avec des vulves !

Comme tous les domaines de la production culturelle, le jeu de société est nourri des représentations du patriarcat. C’est un fait historique, pas une fatalité, et avec l’accroissement de son importance, il évolue également pour devenir le support de revendications plus égalitaires, ou a minima moins masculinistes. On a ainsi vu des jeux conscients de leur impact arborer des règles sans marqueur de genre (Welcome to), voire imprimées pour moitié au « masculin neutre » et pour moitié au féminin (le « félicitations, c’est une fille » de Feelinks Révélations), ou recourant au langage inclusif (Nidavellir), et naturellement soucieux graphiquement de montrer davantage de minorités, avec le choix du sexe des avatars par exemple (Roll PlayerFog of Love), une parité des illustrations masculines que féminines et sans lien entre leur genre et leur métier (Nidavellir encore).

Peut-on dire cependant qu’il s’agit de jeux féministes ?  Oui bien entendu dans le sens où ils se font l’écho des revendications féministes vers plus d’égalité ; non dans le sens où être paritaire est un geste engagé et louable mais ne fait que refléter une réalité sociale (il y a même un peu plus de femmes que d’hommes), et que l’on ne peut assurément contrebalancer une tradition aussi clairement viriliste avec des titres seulement égalitaires. Entendons-nous bien, je ne dis pas qu’il faudrait nécessairement compenser une culture masculiniste par une culture strictement féministe, mais qu’il est on ne peut plus naturel que l’on puisse parfois chercher des voies un peu plus radicales que la stricte égalité pour aborder frontalement le problème.

On peut par exemple songer sur la couverture de Welcome to à sa figure féminine clairement plus valorisée que la masculine, à One Deck Dungeon avec son roster exclusivement féminin dans un style de jeu pourtant associé dans un certain imaginaire à un public masculin, ou au récent Défi de la Reine, jeu solo nous plaçant également dans la peau d’une héroïne défendant sa légitimité régalienne.

Comme le relève trop régulièrement la page facebook Paye ton jeu, de nombreux titres continuent d’aller très loin dans la sexualisation des figures féminines ou la valorisation des gros XXXXX, que ce soit sans y songer ou sous couvert d’humour voire d’humour noir. De temps à autre, un bon pavé dans la mare peut donc faire du bien pour réveiller les consciences, comme Les Foufounes du collectif Cool Muses, illustré par Marie Felix, dont on vous propose la présentation avant de donner la parole à Anne, autrice et éditrice du jeu.

Les Foufounes est un Memory vendu 18 euros, s’adressant à 2 à 8 joueurs de 18 ans et plus pour des parties d’une quinzaine de minutes.

Notez que toutes les illustrations utilisées dans cet article sont issues de la page instagram du jeu, si vous les aimez, allez y faire un tour !

Un petit jeu, beaucoup de réactions

Quand on vous dit que Les Foufounes est un Memory, c’est qu’il n’est mécaniquement que cela.

La boîte comporte 24 paires de tuiles, que l’on mélange et dispose aléatoirement sur la table.

À son tour, on en retourne deux. Si elles sont identiques, on les prend et on en retourne deux nouvelles, sinon on les repose face cachée, et c’est au joueur suivant d’en prendre deux, en essayant de se souvenir de celles qui ont été retournées par les autres.

La partie s’achève quand toutes les paires ont été retrouvées.

 

 

C’est tout, aucun twist comme un Panic Island ou un Yokai pouvaient en proposer sur le système de jeu, juste un Memory.

Au fond, Les Foufounes pourrait être pratiqué en solo, et on pourrait s’étonner qu’il ne soit envisagé qu’à partir de deux, mais c’est qu‘il importe plus en tant que source d’interactions qu’en tant que pur jeu.

Attention d’ailleurs, un Memory n’est pas le degré zéro du jeu de société, dont se rapprocheraient davantage un Monopoly ou pire encore un jeu de l’oie, ou les lancers de dés seuls conditionnent une victoire purement arbitraire. On pourrait même défendre qu’il s’agit d’un genre assez indémodable, puisqu’il fait travailler une véritable compétence. Enfin a priori rien ne justifierait d’en parler dans une chronique analysant des jeux de société modernes autrement plus riches.

C’est qu’il s’agit d’un Memory… mais représentant différentes vulves, chaque paire portant un nom désignant de façon humoristique ou affective la forme, la couleur, la pilosité, la sécrétion de la vulve montrée : la Forêt vierge, Boucle d’or, le Papillon, Scarface, la Guerre des boutons, Niagara…

Et c’est évidemment ce qui fait tout l’intérêt de ce Memory, les réactions suscitées par son thème, entre rire et dégoût, souvent un dégoût amusé d’ailleurs. Une amie me faisait remarquer qu’on pouvait y voir un parfait jeu d’enterrement de vie de jeune fille, et il est assez exact qu’il peut sembler parfaitement adapté à ces circonstances par son décalage sexualisé avec les images auxquelles on nous a habitués, et par l’ambiance ainsi créée, mais il s’agit aussi plus généralement d’interroger ces habitudes.

Cette question du public est en effet au centre des Foufounes. En représentant un objet auquel nous sommes dramatiquement peu exposés dans l’espace médiatique (au contraire des poitrines et fesses féminines ou des verges masculines), les Cool Muses entendent naturellement réparer un tort, nous faire prendre conscience que notre choc face au tabou enfreint par le jeu ne devrait pas exister tant le sexe est omniprésent au cinéma, dans la publicité, parfois même dans les jeux que nous pratiquons, parfois de façon abusive, enfin sans que l’on s’insurge particulièrement. Au nom de quoi pourrait-on tout montrer mais devrait-on conserver la vulve dans les pudenda, avec ce que cela implique de complexes ?

Tant qu’on ne connaît pas la diversité réelle d’un objet, on peut croire qu’il existe une norme à laquelle on ne se conforme pas pour notre plus grande honte. En cela, Les Foufounes pourrait être envisagé pour un public plus jeune, précisément afin de le décomplexer, mais il n’est évidemment pas possible de l’indiquer sur la boîte ou dans sa promotion officielle.

Et je ne parle bien entendu pas que de décomplexer les femmes : en dehors de leurs rapports intimes réels, on ne peut pas dire que les hommes soient confrontés à des images très réalistes de la diversité des vulves, et il ne peut qu’être salutaire, là aussi, de vaincre un dégoût face à la différence en montrant l’absence d’unité.

S’il fallait une véritable preuve de la nécessité de ces Foufounes, on la trouverait dans les réactions extrêmement virulentes suscitées par le jeu avant même sa sortie.

Vous en trouverez quelques exemples dans les commentaires d’une annonce du jeu sur facebook, dans une discussion TricTrac éloquemment intitulée « un jeu qui se veut féministe », ou dans les commentaires facebook de sa très bonne présentation par Ludigurl.

Si l’on y lit quelques remarques rassurantes et quelques commentaires féminins, défendant l’une ou l’autre position d’ailleurs, l’essentiel est tout de même écrit pas des mâles blancs assurant être féministes, mais que ce n’est pas cela le féminisme, que franchement c’est juste vulgaire et choquant, et qu’on peut faire de bien meilleurs jeux féministes.

Un magnifique cas de mansplaining (quand un homme explique à une femme ce qu’elle sait très bien, voire ce qui est mieux pour elle) d’autant plus frappant qu’il se manifeste bien violemment… et qu’on n’avait pas vu un tel déferlement contre Busen Memo (un Memory avec des seins) ou Dick Match (un Memory avec… bon, vous savez quoi), auxquels Les Foufounes est parfois comparé par des personnes complètement aveugles à la différence entre ces jeux, plus récemment contre King Size (où on lance des dés pour avoir la plus grosse) ou dans un genre différent un Lâche pas la savonnette, soudain défendus par tous les avocats de la liberté d’expression quand on émet un début d’interrogation sur leur pertinence.

Normalement, si un sujet ne nous touche pas, on se contente de l’ignorer. Je suis personnellement gêné par King Size ou Blanc-Manger coco, enfin je n’attaque pas ceux qui s’y amusent, je peux même accepter qu’il y ait un droit à être beauf dans la sphère privée pour les amateurs de Busen Memo du moment que cela n’a aucun impact sur leur rapport aux femmes. Qu’une telle levée de boucliers s’élève face à une tentative si objectivement positive de revaloriser l’image de la vulve et de faire discuter est extrêmement révélateur d’un problème…

On me répondra peut-être qu’il ne s’agit que d’un Memory, et que l’on peut quand même attaquer le jeu sur sa mécanique éculée. Enfin c’est le cas aussi pour les autres jeux cités, quand dans King Size on se contente de lancer des dés, et on n’avait pas jugé si nécessaire de le faire remarquer aussi fortement, d’exposer sur les réseaux sociaux sa fermeture au fait qu’il y ait des jeux pour d’autres publics que nous, tant thématiquement que mécaniquement.

 

 

Les Foufounes n’est pas graveleux, il n’est pas vulgaire. Il ne s’accompagne même pas d’un manifeste, laissant les joueurs s’en amuser librement et en tirer eux-mêmes d’éventuelles conclusions.

S’il est très/trop simple, c’est qu’à la manière d’un Kapital, il ne s’adresse pas directement comme objet ludique aux gamers, mais à un public large moins blasé des Memory et plus ouvert à des explorations curieuses de règles bien connues, aux nouvelles versions de classiques accessibles à tous. Sa simplicité fait force, surtout quand sa forme est aussi adaptée à son combat – un Memory pour évoquer la visibilité des vulves. Il est d’ailleurs précisément intéressant qu’il se place dans un genre déjà exploité par des titres masculinistes pour mieux faire ressortir sa différence.

Pour les joueurs plus experts, Les Foufounes sera plus intéressant par son existence comme acte militant dans le monde socioludique que vraiment comme jeu, un pavé dans la mare plus significatif par les éclaboussures provoquées que par la nature-même du pavé.

Et ces éclaboussures, il est indéniable que Les Foufounes les a provoquées, qu’il n’était donc pas si dispensable qu’on a bien voulu le dire. Après tout, en dehors des Foufounes, quand parle-t-on féminisme et jeux de société ? Sinon quand une femme fait un jeu sans aucun rapport avec sa féminité (et combien d’articles mettaient particulièrement Elizabeth Hargrave en avant pour cette raison avant tout), éventuellement quand des éditeurs tentent des règles neutres et des jeux paritaires ?

Je ne sais même pas s’il existe d’autres « vrais » jeux féministes, sans doute, il y avait un Who’s She sur les femmes célèbres récemment, mais seriez-vous capable de m’en citer d’autres spontanément, sans aucune recherche ? Avec Les Foufounes, les Cool Muses ont cherché une voie pour parler des sujets qui leur tenaient à cœur et y sont parfaitement parvenues, au point qu’il ne devrait pas être possible de leur contester cette réussite, comme beaucoup s’autorisent pourtant à le faire.

 

Petite question à Christiophe, représentant le distributeur des Foufounes Pixie Games

Qu’est-ce qui vous a assez intéressés dans ce projet pour accepter de distribuer un « bête » Memory à 20 euros avec des vulves ?

Mine de rien, 3 questions dans ta question. Je réponds en mon nom car bien que nous soyons tous en phase sur le projet, les réponses pourraient tout de même être différentes selon le répondant 🙂
3 questions, donc :
1) interessé car personnellement interessé par le sujet, j’ai été sensibilisé par Bourdieu, éduqué par Strömquist et renforcé par Despentes. Je trouve qu’il est important que le jeu aussi ose des projets féministes
2) on a accepté car le jeu est beau et que le projet est sincère (de longs échanges avec Anne sur le sujet), et que c’est un réel défi d’implantation boutiques. Je suis joueur de nature, donc je relève le défi 🙂
3) c’était aussi mon premier point lors des échanges sur le projet, pourquoi un « simple » memory ?? et puis petit à petit j’ai intégré que c’était un projet pour mon moi humain, habitant de la planète, plutôt que mon moi joueur. Toute la question est : pourquoi faire ce projet, quelle est la meilleure voie pour atteindre l’objectif ? Un jeu pur comme le memory, où les illustrations portent l’ensemble de l’attention, où justement c’est la représentation des vulves dont il est question, c’est finalement la bonne option, aujourd’hui, début 2020 🙂

Interview d’Anne, représentante des Cool Muses

1. Avant toute chose, qui sont les Cool Muses ? Vous n’avez pas de site internet ou de page facebook, et si je ne me trompe pas, Les Foufounes est votre premier jeu. Êtes-vous un collectif d’autrices-éditrices féministes, est-ce comme cela que vous vous présenteriez ?

Nous sommes une équipe de femmes qui aimons les jeux de société et loisirs. Nous voulions créer des jeux de société qui rapprochent les personnes entre eux comme on les aime, loin des écrans ! Notre rencontre avec Marie Felix en 2019, illustratrice féministe a été marquante, on a beaucoup échangé et on a décidé de faire un premier jeu féministe et différent en collaboration avec Marie.

Nous avons sorti en décembre un loisir créatif, Joli Origami, un kit de 10 modèles d’oiseaux géants à plier et bien illustrés 🙂

Nous préférons exister par les marques que nous créons que par notre structure qui n’existe que juridiquement.

2. Si je vous dis que beaucoup de joueurs doutent de l’intérêt féministe et ludique du titre (pour le dire poliment), et manifestent en fait une hostilité/condescendance que j’ai bien peu vue face à un King Size ou un Lâche pas la savonnette, est-ce que cela vous étonne ? Et finalement, pourquoi un Memory ? Après tout, il y avait bien un Busen Memo et un Dick Match… En quoi Les Foufounes est-il moins « vulgaire » que ces projets-là, quelle différence y a-t-il entre montrer des verges, des seins et des vulves ?

Cela ne m’étonne pas vraiment car je ne pense pas que ce jeu soit vraiment destiné aux joueurs « experts » vu que la mécanique n’est pas innovante. Souvent, on dit que Les Foufounes est plus un objet ludique qu’un jeu de société à proprement parler.

À la genèse du projet, il y avait déjà sur le marché des jeux inclusifs et féministes comme La Bataille Féministe de Topla, Bad Bitches only, Who’s She, ou les jeux Sexploration Games, des jeux qu’on a adoré découvrir et qui traitent de sujets importants et éducatifs. Pour nous, l’art et le féminisme étaient au cœur de cette collaboration avec Marie. Donc c’était logique d’aller sur un jeu vraiment visuel, facile à mettre en place. On est vite arrivé sur le principe du memory game dont on ne voulait pas dénaturer la mécanique. Pour nous, sur Les Foufounes, le jeu ne devait être qu’un support pour ouvrir les débats des représentations du corps féminins, de l’impact du porno et du  « sexe parfait » chez les jeunes… La mécanique du jeu n’était pas l’intérêt réel des Foufounes. La libération des diktats du porno et la célébration du corps féminin, magnifique dans sa diversité. Lorsque nous avons testé le jeu avant de le lancer, les débats allaient beaucoup plus loin : la contraception, le consentement, le fait de se sentir bien dans son corps… Le jeu permet d’ouvrir un dialogue plus décontracté. Les testeurs/testeuses ont adoré rejouer à un jeu de leur enfance et se rendaient compte que ça ne leur faisait pas de mal de travailler un peu leur mémoire.

Je trouve cela dommage de juger le jeu sans l’avoir ouvert car il se passe quelque chose de spécial lorsqu’on y joue : on peut être surpris, voire dégoûté par les illustrations puis après un moment, on aime toutes les foufounes du jeu. En jouant, chacune oublie ses complexes et s’accepte telle qu’elle est, et accepte les autres femmes telles qu’elles sont.

Je ne connaissais pas le jeu Busen Memo mais nous connaissions Dick Match. On est vraiment à l’opposé de ce que propose Busen Memo, il faut réellement regarder les illustrations et l’esthétique du jeu pour le comprendre. Si nous voulions choquer, nous aurions mis des photos de vulves. Là c’est différent, il y a un réel effort artistique au feutre. Marie a donné une personnalité à chaque foufoune par le dessin.

Au vu des réactions provoquées par la sortie récente des Foufounes dans le monde socioludique, nous sommes vraiment convaincues de l’importance de notre jeu.

 

 

3. Et pourquoi le rose, les petites étoiles, le titre et les noms « amusants » ? Toujours pour s’amuser sur le registre du stéréotype, comme d’autres jeux n’hésitent pas à plaisanter de l’homophobie, du viol, de la misogynie ou de la taille du sexe masculin ?

Le nom Les Foufounes a fait rapidement l’unanimité dans l’équipe à la genèse du projet. C’est un nom mignon et amusant pour parler de sa vulve, et cela a un côté régressif tout comme le Memory game. Avec les noms donnés aux différentes foufounes, nous voulions donner un côté fun et décalé car cela fait du bien de rire de ces choses-là et détendre l’atmosphère sur ces sujets. Cependant, cela n’a rien à voir avec des jeux qui plaisantent sur l’homophobie, le viol… car le réel intérêt du jeu est de stopper les diktats de la beauté et oui, cela peut aussi passer par le rire sans être un rire moqueur 🙂

Le rose, les étoiles, c’était une proposition de notre illustratrice Marie qui a fait un jeu simple et efficace, avec un rose attrayant qui pourra faire ressortir notre jeu, élégant, à côté des jeux plus sombres ou plus chargés.

4. Pensez-vous qu’un serious game plus ample aurait été plus risqué commercialement et n’aurait pas suscité le même émoi ? Autrement dit (puisque c’est finalement la même question), quel public visez vous vraiment avec votre jeu ?

Sur Instagram, nous avons une belle communauté de femmes et aussi d’hommes avec qui nous échangeons régulièrement. Nous sommes souvent invitées à des événements féministes ou tout simplement féminins et/ou sexo. Nous visons ces personnes-là, sensibles à la qualité et au visuel du jeu, et sensibles au sujet que nous abordons avec Les Foufounes.

Nous sommes conscientes que c’est un marché de niche mais nos supers retours nous prouvent que ce jeu a sa place dans les magasins spécialisés !

5. Quels sont les projets de Cool Muses ? D’autres jeux militants, ou une activité d’édition de jeux plus éclectique avec ce premier coup d’éclat ?

Nous réfléchissons à d’autres jeux visuels, avec une patte artistique, pourquoi pas un nouveau jeu féministe si nous trouvons une idée qui nous plaît 🙂

Nous venons de sortir un jeu sur lequel nous travaillons depuis longtemps, un mix entre un Cranium et un Time’s UpKomojo, qui sera également distribué par Pixie Games. C’est un jeu d’ambiance, et celui-ci n’est pas féministe, même si c’est toujours Marie qui a fait les illustrations. Venez le découvrir à Cannes sur le stand 09-07 🙂

 

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