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Gravity Superstar : les pieds dans les étoiles

Gravity Superstar : les pieds dans les étoiles

 

Entre Fate of the Elder Gods et Culte ces derniers jours, et FeudumSarah’s Vision et U-Boot dans les jours à venir, j’avais besoin de me détendre avec le test léger d’un jeu léger, familial, coloré, simple… et ai décidé d’essayer Gravity Superstar. Il faut dire que le jeu avait tout d’une valeur sûre dans son genre : conçu par Julian Allain, un passionné de transpositions de jeux vidéo auquel on doit Titan Race et bientôt Dungeon Academy, illustré par Gyom (Magic Maze), édité par Sit Down! (Magic MazeBad Bones), Gravity Superstar est épaulé par une belle brochette de geeks, et promet dès la couverture le fun gentiment régressif que j’en attendais. Et je ne pouvais qu’être rassuré plus encore par sa restriction d’âge, à partir de sept ans (en-dessous, l’enfant risquerait d’avaler les plus petites pièces), par la possibilité de jouer de deux à six, et pour des parties de vingt à trente minutes grand maximum, juste ce qu’il faut pour détendre une fine équipe entre deux gros jeux. Gravity Superstar vaut-il ses 26 euros 90, et tient-il ses promesses ? C’est ce qu’on va voir !

 

Gravity Superstar

Une galaxie très… végétale

Gravity Superstar confirme que Sit Down! fait décidément bien les choses : jeu familial oblige, l’éditeur a cédé au thermoformage, très « plastique », mais bien pratique, d’un bleu collant à peu près avec le thème, et surtout mettant bien en valeur la symphonie de couleurs du matériel.

Celui-ci est d’abord composé de plateaux quadrillés (36 cases, en 6 par 6) que l’on juxtapose selon le nombre de joueurs : 2 à deux, 4 à trois et quatre, 6 à cinq et six. Sur ces plateaux, représentant l’espace, de la végétation et des portes, on place les charmantes étoiles multicolores sur les emplacements dédiés, tirées aléatoirement d’un sac argenté très « disco ». Au total, 12 étoiles par plateau, de six couleurs différentes.

Chaque joueur peut ensuite prendre son astronaute, un amusant stickman assez flashy, et la carte correspondante le représentant d’une façon plus « cartoon », plus cinq cartes différentes, les mêmes pour tous.

Enfin, il suffit de placer le pion Porte ouverte sur une porte du plateau, et la partie peut déjà commencer.

Pour un jeu à ce prix-là, il faut admettre que l’éditeur a fait les concessions qu’il fallait pour proposer un jeu aussi attrayant que possible, avec un vrai plaisir de la manipulation.

 

Dans l’espace, personne ne vous verra tomber…

Un tour de Gravity Superstar se compose de deux phases, toutes deux très simples, d’autant que la première est rarement réalisée.

Elle consiste en effet à placer son pion en jeu s’il n’y était pas – ce qui est typiquement le cas au premier tour. Le joueur actif le pose sur la porte ouverte, les pieds sur la base de le perron, puis déplace le pion Porte ouverte vers la prochaine porte libre (non occupée par un autre joueur) dans le sens des aiguilles d’une montre. Ceci afin d’éviter que le prochain joueur n’arrive sur la même case, logique et astucieux.

Au cours de la seconde phase, le joueur actif a le choix entre trois actions.

La première, jouer un déplacement simple, c’est-à-dire une carte de sa main sur son verso, afin de déplacer son pion d’une seule case vers la droite ou vers la gauche. Naturellement, le mouvement est impossible s’il y a une liane dans la direction voulue. Si le pion se retrouve alors dans le vide, sans base solide sous ses pieds, il tombe en ligne droite jusqu’à retrouver une terre ferme. Et s’il quitte le plateau par le « bas » ou un côté, il réapparaît exactement sur la même ligne et colonne à l’opposé, selon une logique toute vidéoludique.

La deuxième, à jouer un déplacement spécial, c’est-à-dire une carte de sa main sur son recto. Une carte permet ainsi de déplacer son pion de deux cases vers la droite ou la gauche. Une autre de sauter d’une case vers le haut, puis de se déplacer d’une case vers la droite ou la gauche. La troisième de traverser le sol pour chuter jusqu’à la prochaine plate-forme. La quatrième de pivoter de 90, 180 ou 270°, et donc de chuter dans la direction ainsi choisie. La dernière enfin permet d’utiliser n’importe laquelle des quatre autres actions spéciales.

Quand une carte est jouée, elle n’est pas défaussée et ne regagne pas la main, mais reste devant soi, ce qui peut permettre à ses adversaires de deviner ce qu’il nous reste en main. On les récupère quand on les a toutes jouées. La troisième action permet de les reprendre en main plus tôt, au détriment donc d’un déplacement. Ni moi ni mes adversaires n’avons à vrai dire jamais eu besoin de recourir à cette action, la perte d’un mouvement étant trop dommageable, de sorte que je me demande s’il ne serait pas intéressant de supprimer la récupération gratuite afin de la rendre un peu plus tactique.

 

 

L’objectif de ces déplacements est de récupérer les étoiles sur le plateau en passant dessus, plusieurs étoiles pouvant être récupérées dans une même chute. Certaines étoiles cachent un symbole de cercle rose, qui octroie un jeton Rejouer, grâce auquel on peut, à la fin d’un tour… rejouer, une seule fois par tour. Si au cours d’une chute on tombe sur une case occupée par un adversaire, quelle que soit son orientation, on l’éjecte hors du plateau et on lui prend une étoile que l’on choisit ou un jeton Rejouer.

La partie s’achève quand il reste quatre étoiles sur le plateau à deux joueurs, huit à trois ou quatre, douze à cinq ou six. Avouons que ce n’est pas très satisfaisant, notamment à cinq ou six, quand il faut bien compter les étoiles sur le plateau pour savoir quand il faut mettre fin ou non à la partie… Une variante propose de compter plutôt les points des joueurs, c’est effectivement moins adapté aux enfants, mais globalement plus satisfaisant, avec une limite à 18 points à deux, 24 à trois, 18 à quatre, 24 à cinq et 18 à six.

Chaque étoile et chaque jeton Rejouer valent 1 point, et chaque couple d’étoiles de la même couleur vaut 1 point supplémentaire. C’est simple, ça ne fait pas des scores trop gros ou complexes à calculer, on sait exactement en cours de partie où on en est et où en sont les autres, impeccable. En cas d’égalité, le joueur possédant le moins de jetons Rejouer (et donc le plus d’étoiles, tout de même plus importantes) remporte la partie.

 

Gravity Superstar, agréable comme un jeu d’arcade

Ce qu’il y a de fort avec Gravity Superstar, c’est qu’il parvient à donner l’impression de chaos d’un de ces platformers multijoueurs au feeling très arcade, bref à beaucoup amuser avec ses couleurs, sa simplicité presque frustrante, la fraîcheur de son dynamisme décomplexé. Et exactement comme dans l’un de ces jeux, le chaos s’avère étonnamment favorable aux joueurs qui ne commettent pas de maladresses, et réfléchissent bien aux meilleurs coups, aussi gratuits et amusants qu’ils paraissent. Ne faisons pas croire pour autant que Gravity Superstar est un jeu cérébral et réellement tactique, il lui manquerait quelques règles pour cela, et c’est précisément leur absence qui en fait tout le sel, le plaisir primaire de la manipulation et du saut dans tous les sens et sur tout le monde !

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