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Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald… ou ceux de JK Rowling ?

Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald… ou ceux de JK Rowling ?

 

Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald inaugure avec fracas la grandiose période des inégaux blockbusters de Noël. Réalisé par David Yates (déjà derrière le premier opus et les derniers films de la saga Harry Potter), scénarisé par J. K. Rowling herself, soutenu par 200 millions de dollars (hors marketing) de la Warner, promettant plus de Johnny Depp et l’apparition de Jude Law en Dumbledore, tout ne pouvait que bien se passer, pas vrai ? Deux rédacteurs vont s’évertuer à éviter les spoilers (malgré la tentation) pour répondre un peu trop franchement à la question…

 

L’avis de Siegfried « Moyocoyani »  Würtz : et si David Yates et J. K. Rowling allaient se trouver un autre métier ?

 

Sans aller jusqu’à dire que Les Crimes de Grindelwald poursuit le dépeçage en règle entamé avec Les Animaux fantastiques, ce deuxième opus (sur cinq apparemment) ne présage rien de bon pour la suite, à tous points de vue, jusqu’à sa démarche. Promettant d’étendre le « Wizarding World », elle s’attache de plus en plus à la continuité d’Harry Potter, échouant à satisfaire entre fanservice et remise en cause de l’univers connu, au point que l’on préférerait une distinction plus radicale entre les deux univers là où dans un premier temps on espérait naturellement une jonction subtile entre les deux sagas.

Essayons cependant, aussi difficile que cela puisse paraître, de juger Les Crimes de Grindelwald sans Harry Potter, en évitant donc toute remarque désobligeante sur l’altération des règles pour lancer un sort ou sur le fait que la première continuité essayait de faire croire à l’existence du monde des sorciers dans notre monde, quand la deuxième multiplie les interférences entre le premier et le deuxième, oubliant que notre histoire n’a jamais compté d’animaux fantastiques dans les rues ou de destructions à grande échelle de cimetières culturellement importants dans l’entre-deux-guerres. Cela impose d’ignorer aussi les sept romans et les huit films du canon afin qu’un fanservice aussi ridiculement conçu et médiocrement que l’apparition en arrière-plan de la professeure Minerva McGonagall huit ans avant sa naissance puisse ne pas être (trop) retenu à charge. Pis encore, essayons de juger Les Crimes de Grindelwald sans Les Animaux fantastiques. Après tout, focaliser l’intrigue sur un Credence en quête de son nom et de sa famille permet très judicieusement de lier tous les personnages et fils narratifs autour d’une énigme centrale, qu’il soit mort et bien mort dans le film précédent, et miraculeusement rescapé sans qu’on nous dise comment n’a donc pas tant d’importance. Et puis c’est la faute des fans et des critiques si Jacob n’a soudain pas été affecté par l’amnésie généralisée, à force de dire qu’il était le meilleur élément du précédent film, il fallait trouver une manière même grossière de le faire revenir ! Bref, voilons-nous la face pour ne voir que Les Crimes de Grindelwald.

 

Animaux fantastiques poster

 

Crimes de Grindelwald qui n’ont malheureusement pas besoin de ces éléments pour multiplier les points les plus confus et les propositions les plus incohérentes. Un auror promis à un grand rôle disparaît soudainement du film quand on l’attendait le plus. D’une antagoniste occupant cinq bonnes minutes on ne sait absolument pas si elle suit Grindelwald ou prend simplement son métier trop à cœur. On enquête très longuement sur Credence sans songer une seule fois à vérifier des archives contenant manifestement toutes les réponses désirées. Un arbre généalogique particulièrement cryptique semble servir d’élément déterminant à la résolution d’une énigme. Une boule de cristal n’apparaît que pour aider rapidement un idiot, quand elle avait mille occasions d’être montrée à Newt par un allié de confiance.

Le pire tourne à mon avis autour des motivations de Gellert Grindelwald, dont j’ai été d’autant plus choqué que je les ai entendues sincèrement louées par bien des personnes. « Subtilement », elles sont condensées dans un grand discours où il explique qu’il ne hait pas les moldus, qu’il ne les estime même pas comme des êtres inférieurs, mais comme appartenant à une race différente, malheureusement victime de pulsions destructrices dont il faut protéger le monde. Comme il s’appuie sur des visions d’une Seconde Guerre mondiale à venir, l’argumentaire est assez convaincant, les sorciers ayant les moyens d’éviter cela, quitte à s’octroyer (comme des super-héros) des pouvoirs peu démocratiques. Pas mal. Sauf que Grindelwald a avoué au début du film son mépris et sa haine des moldus, qu’on pourrait annihiler sans regret, ainsi que la nécessité de dissimuler ces sentiments dans un premier temps, pour ne pas rebuter des suiveurs potentiels. Adieu la subtilité, on n’a donc plus guère qu’un super-vilain de cirque, avec une espèce de propos sur les dangers du populisme, les mensonges dont on nous gorge pour avoir notre confiance jusqu’à la décevoir radicalement et trop tard. Cela étant, une minute après son grand discours rassurant, après avoir demandé à ses suiveurs de rentrer chez eux et d’aller porter sa bonne parole, Grindelwald est pris sans raison aucune d’une rage destructrice et veut raser une ville. La ville d’où viennent l’essentiel des suiveurs qu’il vient de congédier, et qui ne sont pas au courant. Juste après leur avoir dit que les moldus étaient dangereux. Bref sans se rendre compte que son action, si peu discrète que tout le monde saura de qui elle vient, lui fera perdre l’intégralité du soutien à l’instant conquis.

 

 

L’histoire n’est pourtant pas si mauvaise, les péripéties se suivent assez bien avec quelque chose d’une mécanique tragique qui rouage après rouage grossit les enjeux. Aucune idée de scénario n’est même mauvaise en soi, mais l’écriture est d’une réelle médiocrité, et n’est pas aidée par un montage parfaitement arbitraire, scènes coupées trop tôt, ellipses très brutales (tous les spectateurs se souviennent d’un combat en particulier dont le champ de bataille est soudain déplacé), et d’un point de vue plus structurel, déplacements trop fréquents d’une perspective à une autre. Les Crimes de Grindelwald manque ainsi cruellement de protagoniste, on s’attarde parfois sur Leta, sur Thésée, sur Newt, sur Dumbledore, sur Jacob, sur Queenie, sur Tina, sur Grindelwald, sur Credence… Et dès que l’on commence à avoir un peu d’empathie pour la figure que la caméra suit, on passe à la suivante.

Tous les maux étant liés, la difficulté à ressentir de l’empathie vient aussi de l’incapacité stupéfiante de David Yates à scruter l’émotion sur le visage des personnages à cause de plans trop courts et pas assez rapprochés. Cela ne m’étonne pas de la part du réalisateur du médiocrissime Tarzan, enfin il faisait tout de même bien illusion dans les Harry Potter, assez pour qu’on lui accorde un peu de confiance ! Las, tristesse ou impuissance, ne filtrent simplement jamais, pas plus d’ailleurs que la moindre once de joie ou de plaisir. Et il est difficile de l’imputer aux acteurs. Bon, Yates est manifestement intimidé par Jude Law et Johnny Depp de sorte qu’il ne semble pas réellement essayer de les diriger, misant tout sur leur talent naturel, ce qui ne lui réussit pas toujours (heureusement que malgré quelques intermittences, Depp est impressionnant en Grindelwald).

Mais les jeunes, ceux qui ont tout à prouver, sont impeccables. Bon (oui, encore une concession), Newt n’est simplement pas assez important pour qu’on puisse évaluer posément la prestation de Redmayne, après tout, son personnage n’a pratiquement aucune utilité dans le récit, sinon celle de vendre des jouets en affrontant sans profonde nécessité scénaristique les animaux mignons ou impressionnants qui existent déjà en Funko Pop. Et le couple Queenie/Jacob est si insupportable, entre la première, d’une stupidité affligeante et sans doute vraiment folle, et le deuxième, lourdaud et insouciant pour arranger le scénario, que cela empêche de louer des interprètes en fait assez doués. Et Ezra Miller n’a aucune émotion à jouer. Et Nagini sert de pur sidekick d’un personnage qui n’en a pas besoin, de sorte que même le réalisateur semble parfois oublier son existence. BREF. Tout cela pour dire que Zoë Kravitz parvient de temps à autre à impressionner tant il est malaisé de jouer un personnage devant se livrer tout en se retenant, et que j’ai personnellement eu un coup de cœur pour Callum Turner (Thésée Dragonneau), auquel j’espère sincèrement que la suite va s’intéresser tant le personnage autant que l’acteur arrivent à une authenticité bienvenue, à quelque chose de soudain très humain dans ce monde de carton-pâte qui prétend avoir été tourné en partie à Paris, New York et Londres.

 

 

Ma plus grande attente sur Les Crimes de Gindelwald touchait à la relation entre Dumbledore et son archennemi. Yates avait déjà annoncé qu’il n’expliciterait pas leur homosexualité, et on peut dire que Rowling et lui sont parvenus malgré tout à la dire assez clairement. Dommage que cette homosexualité soit reléguée au passé, et que les images fugitives qu’on en a soient juste désespérément moches. Il m’intéressait en tout cas de savoir dans quelle mesure Gellert et Albus auraient encore des sentiments l’un pour l’autre, se haïssant mais ne pouvant se réduire à se tuer, ce qui semblait impliqué par la bande-annonce. Cela s’annonçait exactement comme l’amitié profonde entre le Professeur Xavier et Magnéto, qui était à mon avis la plus belle idée de la première trilogie X-Men, d’autant que ces couples partagent de nombreux points communs, jusqu’au débat sur la supériorité sur l’homme commun que leur donnent leurs pouvoirs. Soit par peur d’imiter X-Men, soit par absence totale de conviction, Yates et Rowling ne parviennent à rien de très intéressant sur leur relation (que l’on espère approfondie dans les opus suivants du coup), et déçoivent même par une révélation finale nuisible à mon avis à tout ce qu’ils ont créé.

Il n’y a donc rien à sauver des Animaux fantastiques – Les Crimes de Grindelwald, pas même son titre, le film porte à peine sur les crimes de Grindelwald, et il serait temps que la Warner comprenne que Les Animaux fantastiques était un excellent titre pour une série de spin-off montrant Newt parcourir le monde à la recherche d’animaux fantastiques, pas sur une saga de préquelles aux enjeux plus globalisés et épiques encore que ceux de Harry Potter. Rien à sauver sinon qu’on ne voit pas le temps passer. Il a beau durer la pacotille de 2 heures 14, on en ressort comme si l’on venait d’y entrer, perturbé par un twist extrêmement cheap et mille imperfections, mais sans avoir regardé une seule fois sa montre, finalement bassement pris par un ballet d’effets spéciaux très réussis. En somme, Les Animaux fantastiques s’éloigne de Harry Potter pour se rapprocher de Mission impossible, une saga que l’on ne va certainement pas voir pour son humanité (encore que les Mission Impossible cherchent mieux les émotions que Les Crimes de Grindelwald), ni pour son scénario (encore que les Mission impossible soient volontairement parodiques et pas si mal ficelés), mais pour sa pure qualité de divertissement visuel, multipliant les traits d’imagination pour dissimuler son absence d’audace. Un anti-Star Wars : The Last Jedi si l’on veut, s’efforçant d’offrir au spectateur tout ce qu’il veut voir, de lui offrir révélation satisfaisante sur révélation satisfaisante, sans comprendre qu’un film fort sait aussi bousculer le fan, alors même que les premières scènes impliquant Grindelwald laissaient croire à tort que ce deuxième opus en serait capable.

Est-il utile de dire que c’est assez désolant ? Surtout quand on nous promet trois autres films (sous-entendu : pour conclure cet arc. Pas pour tuer si tôt la poule aux œufs d’or), alors qu’on serait encore partants pour une conclusion dans un long troisième opus, pas pour s’infliger quatre nouvelles heures de filler… Soyons bien d’accord, je ne reproche aucunement aux Crimes de Grindelwald de ne pas autant faire progresser l’intrigue générale qu’on aurait pu l’espérer dans un temps aussi long. Être un bon filler, avec force discussions et quelques péripéties, aurait même eu quelque chose de très courageux, et il y a dans ce film tous les éléments pour un bon filler, y compris quelques audaces dignes d’Harry Potter, sauf le bon réalisateur et la bonne scénariste (auxquels on pourrait ajouter un bon directeur de la photographie, même si Rousselot se débrouille évidemment très bien par moments, un bon monteur… mais on va dire pour leur salut qu’ils étaient esclaves des ordres de Yates) pour conférer à ces éléments le liant et surtout l’âme dont ils ont si cruellement besoin. Réjouissons-nous donc du scepticisme des critiques (40% sur Rotten Tomatoes contre 74% pour le précédent) qui pourrait pousser la Warner à se montrer plus regardante, voire à écarter Yates (ça ne lui suffirait pas d’être producteur exécutif ?) et Rowling (en lui laissant l’histoire)… Et vu le nombre de cuts barbares et de scènes coupées (par rapport aux bandes-annonces notamment), réclamer une version longue assurément plus propre n’aurait-il pas tout son sens ?

 

James Newton Howard fait de son mieux à la musique, et on ne peut pas dire que cela ne fonctionne pas !

L’avis de Marine « Reanoo » Wauquier : Un gâchis déplorable

 

Avant de m’attaquer (le mot me semble hélas ici de circonstance) à ce nouvel opus, je reviendrai quelques instants sur l’avis, mitigé au demeurant, que m’avait laissé le film Les Animaux fantastiques premier du nom. Si l’on pouvait regretter le prétexte que représentaient réellement les animaux fantastiques dans ce premier volet, et que ce dernier ne prenait pas le temps de développer certains points qu’il évoquait voire exploitait, j’avais néanmoins apprécié le film, et j’attendais ce second volet avec l’espoir naïf qu’il remédie aux défauts que je lui trouvais. Mais c’était sans doute accorder trop de crédit à ma naïveté.

 

 

Les Animaux fantastiques : Les Crimes de Grindelwald est bien trop court, un comble pour un film de 2h13. Non pas que l’on souhaite prolonger l’expérience tant l’on s’amuse. La gestion du temps dans ce film, mais aussi plus globalement à l’échelle de ce début de saga – annoncée en 5 volets, pour rappel – est très paradoxale (pour ne pas dire déplorable). À la sortie de la séance, je ne peux que tirer le constat que la saga n’a quasiment pas avancé dans sa trame narrative. Ce second film n’apporte dans le fond pas grand chose, si ce n’est l’introduction d’une pléiade de personnages et de contexte, et l’on se demande à quoi ont servi ces 133 minutes. Non pas qu’il ne se passe rien. Les scènes s’enchaînent sans que l’on puisse trop respirer, les révélations se suivent (et se ressemblent), mais l’ensemble tourne en rond. Tout y semble si compliqué et pourtant si prévisible.

Arrêtons-nous un instant sur les personnages. Quel gâchis ! Au cœur du premier film et mis en avant, y compris dans les bandes-annonces de ce second volet, comme le héros de la saga, Norbert ne sert finalement pas à grand chose. Que l’on ne se méprenne pas, il est plaisant de suivre d’autres personnages, mais ces autres personnages n’apportent finalement pas grand chose. Leur écriture semble complètement artificielle, lorsqu’il y a écriture tout court, et tout leur potentiel narratif est réduit à néant. Pour dire, certains personnages ne sont même là que pour que leur nom soit prononcé. Grindelwald finit par être le personnage le plus convaincant (par défaut), aux côtés de celui d’Albus Dumbledore, le traitement de Tina, Queenie, Norbert ou Jacob étant particulièrement faiblard, gâchant certains des développements proposés dans le premier volet.

 

 

Je ne m’étendrai pas (trop) sur les incohérences, ellipses et autres subterfuges scénaristiques qui m’ont gâché l’expérience. Certes, le canon lié à l’univers d’Harry Potter en avait déjà pris un coup avec la pièce Harry Potter and the Cursed Child, mais la saga Les Animaux fantastiques continue d’enfoncer cette porte, toujours avec l’aval (surprenant, mais sans doute pas tant que ça) de J.K. Rowling. De nouveau, certains principes liés à la magie, à son fonctionnement, voire à son existence même, sont remis en question ou déformés de façon à servir maladroitement le film, là où d’autres solutions auraient été tout à fait envisageables et ô combien plus satisfaisantes (pour les fans de l’univers du moins). Le film repose par ailleurs sur un trop grand nombre d’événements fonctionnant à la façon d’un Deus ex machina, pour ne citer que les Niffleurs ou l’absence de justifications ou explications de certains faits parce que « Tais-toi, c’est magique », et fait trop souvent dans la facilité, au risque de perdre le spectateur, qui ressort parfois plus confus qu’émerveillé par ce qu’il vient de voir. L’intrigue et la mise en scène font preuve d’une subtilité quasi nulle, et l’ensemble reste particulièrement confus. Des sous-intrigues se multiplient, certaines (celles un minimum développées du moins) d’une grande lourdeur et pourtant d’une utilité toute relative – ou du moins maladroitement exploitée – , toutes imbriquées d’une façon ou d’une autre, mais formant un scénario forcé relevant davantage de la chimère absurde que de l’animal fantastique.

 

 

Certaines images sont belles, et certaines scènes font sourire. Mais ça s’arrête là. Les Animaux fantastiques 2 semble servir de liaison entre le premier volet, établissant le contexte, et la suite. Et c’est vraiment dommage. Je ne comprends pas qu’une saga officiellement en 5 volets perde ainsi autant de temps sur un volet finalement assez creux (à l’exception de quelques informations mais qui ne méritaient pas un cheminement aussi long et pénible). Si à l’issue du premier film j’étais prête à laisser sa chance à la saga, je m’inquiète désormais réellement de ce qui nous attend pour la suite. Partir sur une saga en plusieurs volets offre l’avantage d’avoir le temps et la place de développer l’univers, les personnages, l’intrigue… Encore faut-il savoir le gérer. Ce film ne me semble que pur remplissage pour nous faire patienter jusqu’au troisième volet où l’on ne sait même pas à quoi s’attendre. Les personnages inutiles mais néanmoins présentés dans cet opus vont-ils enfin reprendre leur place ? Va-t-on enfin avancer ? Je ne suis guère optimiste quant à l’avenir de cette saga. Précisons, par souci de transparence, que je n’ai pu assister aux premières minutes de film, mais je doute que ces quelques minutes aient changé ma perception globale, et réellement atténué ce sentiment amer d’immense gâchis que me laisse Les Crimes de Grindelwald.

2 Commentaires

  1. Ah La Critique ! Il y a toujours quelque chose qui ne lui convient pas. Par expérience, je me suis rendu compte que plus La Critique descend un film et plus je l’aime et quand elle l’encense, il vaut mieux que je l’évite car la probabilité que je le déteste est TRES forte.

    En ce qui me concerne, j’ai bien aimé ce film, ce n’est certes pas le meilleur de tous les temps non plus, mais il est plaisant à voir et m’a permis de passer un bon moment et c’est tout ce qui compte pour moi (et d’ailleurs la plupart des gens).

    Le cinéma c’est d’abord fait pour se faire plaisir et passer un bon moment pas pour être parfait et d’ailleurs il ne le sera jamais.

    • Ha ha, difficile de dire que dans Les Crimes de Grindelwald nous cherchons la petite bête pour trouver à tout prix quelque chose à lui reprocher ! Après, tout est question de philosophie, j’aime passer un bon moment devant un film, mais j’aime aussi que le film soit bon, et à vrai dire je passe un moment d’autant meilleur devant un film qu’il est bon. Je comprends qu’on ne demande rien d’autre à un film que de nous faire plaisir, comme je pense que vous pouvez comprendre que nous demandions à un film de viser d’autres qualités que la flatterie immédiate des sens.
      Comme je le dis, je n’ai pas vu les deux heures et quart passer, preuve que je n’ai pas subi Les Crimes de Grindelwald comme une torture, loin de là. Enfin, j’aurais aimé passer un moment plus inoubliable, ne pas sortir régulièrement du film à cause de cuts grossiers, d’incohérences honteuses, de quelques images hideuses, de dialogues artificiels…
      Tout dépend sans doute de ce que l’on appelle un « film parfait », je crois personnellement que cela existe, quelque définition que l’on mette derrière ce concept nébuleux, et que même un divertissement hollywoodien comme Les Animaux fantastiques peut chercher une forme de perfection… dont on est en l’occurrence très loin, à regret. Il est bon de savoir apprécier un spectacle, et il est bon de pointer du doigt ce qui ne va pas pour ne pas perdre tout esprit critique et donner aux studios l’occasion de mieux faire.
      Mais c’est aussi l’avantage de la critique : à force d’en lire des péjoratives, on finit par apprécier en comparaison le produit conspué, et par passer le bon moment que la critique semblait interdire. Ce qui n’empêche pas d’être sensible aux défauts signalés, au contraire, on peut apprécier plus intelligemment un film quand on sait ce qui ne va pas, et je suis sûr que si j’allais au cinéma revoir ces Crimes de Grindelwald, je passerais un bien meilleur moment que lors de mon premier visionnage. Ce serait tant mieux pour moi, mais cela n’en ferait pas disparaître les problèmes, certains objectifs, pour autant.

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