Le MW60 réussit-il le pari du fond et de la forme ?
Master & Dynamic est une jeune marque new-yorkaise qui se propose de réinventer notre consommation des produits dédiés au son : casque, écouteurs et enceintes. Aujourd’hui, nous vous proposons le test du casque sans-fil MW60 présenté comme une « bulle de réflexion nomade ultime » (rien que ça). Après deux semaines de pratique intensive – ma tête a pris la forme du casque – le résultat est sans appel…
Vous pouvez aussi découvrir le test d’autres casques sur notre site et comparer ainsi les produits, notamment l’Arctis 7 de SteelSeries ou l’Arctis 5 de la même marque.
Le MW60 de Master & Dynamic est proposé au prix de 500 euros.
Avant de commencer le test, et comme souvent, quelques spécifications techniques sont de rigueur :
- Type de casque : circum-aural
- Matière : cuir de vachette et peau d’agneau / acier et aluminium anodisé
- Couleur : 8 bi-couleurs disponibles pour la version européenne, 5 pour la version américaine
- Poids : 345 g
- Dimensions : 200 mm x 185 mm x 50 mm
- Longueur du câble : 125 cm
- Connecteur : micro-USB et Bluetooth 4.1 (portée de 40 mètres)
- Transducteurs : néodyme de 45 mm
- Commande sur l’oreillette gauche : couplage
- Commande sur l’oreillette droite : vol +, vol -, bouton multifonction (lecture / pause, prendre un appel)
- Impédance : 32 ohms
- Type de microphone : omnidirectionnel
- Oreillettes : détachables et remplaçables (à acheter sur l’e-shop de la marque) avec mémoire de forme
Le premier jour, il vit la boite
Le packaging… YouTube regorge de vidéos d’unboxing où le vidéaste ouvre fébrilement la boîte du produit, durement acheté ou dûment offert. Bref, impossible, aujourd’hui, pour une marque de ne pas soigner la mise en boite, boite que nous gardons maintenant jalousement et montrons fièrement. Master & Dynamic choisit la sobriété pour son MW60, comme en atteste la photo : l’avant présente le produit de côté et souligne ainsi le choix de matériaux nobles, l’arrière détaille la philosophie de la marque et du produit ; ce storytelling a le mérite de donner envie d’acheter le produit, c’est donc un sans-faute. Ensuite, est présenté le contenu de la boite : le MW60 (c’est un bon début…), une mallette (il s’agit certainement d’une mauvaise traduction, le terme « housse » me semble plus approprié) de transport, un câble de chargement USB, un câble audio standard, un adaptateur plaqué or et une boite de rangement en cuir. Enfin, il est spécifié que le MW60 est dessiné et développé à New-York puis fait en Chine.
L’ouverture de la boite fait son petit effet : le casque surgit élégamment, bien calé et bien protégé. Au milieu, nous retrouvons une très jolie boite de rangement en cuir (elle fait son petit effet) qui contient la connectique du produit. Une fois le reposoir du produit retiré, on retrouve en-dessous la housse de transport ainsi que le manuel d’utilisation. Premier bémol : la traduction en français de ce dernier me semble assez aléatoire : « Interrupteur de cycle se réveiller » ou « écouteurs en toile » n’ont aucun sens. De plus, la syntaxe n’est pas toujours correcte : des majuscules apparaissent de manière aléatoire et des points ont tout simplement disparu. Enfin, la grammaire et l’orthographe sont un peu malmenées. Rien de grave, tout est compréhensible mais cela mérite d’être souligné… on devient vite (très) exigeant.
Le deuxième jour, il vit le produit
Ce casque MW60 n’est pas simplement beau, il dégage une véritable sensation d’harmonie ; le cuir de vachette de l’arceau se mélange et s’imbrique à l’aluminium d’une très belle manière ; un travail d’orfèvre qui donne, certes, envie de le porter mais aussi de le regarder. En outre, l’élégant logo et les petits cercles qui circulent sur les oreillettes tranchent avec une esthétique industrielle et finalement assez classique. Le MW60 ne réinvente rien, il se contente de faire ce qu’il faut faire mais en le faisant très bien. Le port du casque est au diapason : le produit repose docilement sur le crâne, néanmoins il me parait plutôt adapté pour les têtes de taille moyenne ou grande, cela même en réglant les pistons qui permettent de changer le gabarit du produit. Attention donc si vous avez une petite tête, vous risquez d’éprouver une gêne assez rapidement. La mousse à mémoire de forme englobe bien les oreilles et ne fatigue pas le porteur, même au bout de quelques heures. Les coussinets, dans un très beau cuir d’agneau, peuvent être retirés – ils tiennent grâce à des aimants – et ainsi être nettoyés ou remplacés. À ce titre, ils en existent de plusieurs couleurs… si l’envie vous prend de personnaliser votre produit, et que vous avez les moyens : la paire d’oreillettes coûte la bagatelle de 50 euros. Les accessoires sont de bonne qualité, le casque peut se plier pour se ranger dans sa housse de transport, les câbles ont, quant à eux, une petite pochette dédiée. Aucun problème si vous êtes un nomade dans l’âme.
En somme, ce MW60 transpire la qualité, la solidité et mérite bien largement sa certification haut-de-gamme. Une réussite ! Toutefois, deux points me chagrinent, en effet, si vous ne souhaitez pas utiliser le Bluetooth ou que le casque est déchargé, le câble tressé est un peu court (125 cm) et oblige à quelques courbettes pour être branché. Secondement, le casque est muni de commandes situées sur l’oreillette droite et si le bouton central est bien mis en valeur, les boutons vol + et vol -, qui servent aussi à changer de piste par un appui prolongé, manquent de relief et me paraissent peu intuitifs.
Le troisième jour, ils testèrent le produit
Comme pour le test d’un précédent casque, j’ai demandé à un assistant-mélomane de me donner ses ressentis quant à l’écoute. D’emblée, nous remarquons que le marque ne propose pas de logiciel dédié pour son produit, impossible donc de tripatouiller et de régler quoi que ce soit, il faut faire avec mais si vous aimez régler avec minutie la balance des sons c’est la douche froide. Tant pis ! Nous décidons de tester d’abord le MW60 en mode filaire via une playlist Deezer puis quelques heures sur Battlefield V. Les paroles et l’instrumental me parviennent dans les oreilles avec une rare élégance, tous les sons se distinguent de manière harmonieuse ; je peux vous garantir que l’intro de The Man Comes Around prend une saveur particulière, très organique. Sur d’autres morceaux, mon ami m’a expliqué que les basses étaient peu présentes, mais j’avoue que je suis incapable de confirmer ça. Faisons lui confiance. Dans Battlefield V, jeu au sound-design tout à fait exceptionnel, l’utilisation du casque renforce largement l’immersion : les explosions des grenades vous remuent les tripes, le bruit des bottes dans l’eau ou le ronflement d’un Panzer I vous parvient très nettement. Franchement bluffant ! Nous avons tout de même noté une distinction de volume entre les bruits du champ de bataille et les ordres criés par les soldats, moins mis en valeur. De même dans les War Stories, la voix des personnages paraissait venir de loin, alors même que ceux-ci se trouvent à côté du héros. Les haut-parleurs de mon ordinateur ne posent pas ce problème, j’en déduis que cela vient du casque lui-même.
Après une très bonne expérience en filaire, nous décidons de tester le Bluetooth dont la portée est évaluée par la marque à 40 mètres : le couplage se fait rapidement, j’ai activé la « dent bleue » sur mes deux appareils et tout a fonctionné. Nous restons sur les exemples précédemment cités et les réjouissances sont bien là : la restitution sonore est très bonne et il n’y a aucune différence avec une utilisation par câble, c’est-à-dire que la guerre transpire toujours par les haut-parleurs de ce MW60. La durée de la batterie est évaluée par la marque à 16h, nous avons compté 14h et 30 minutes : dans tous les cas, c’est bien suffisant pour une utilisation nomade et ne vous oblige pas à le recharger quotidiennement. Toutefois, sachez que si le casque peut être utilisé dans vos déplacements quotidiens, il n’est pas adapté pour la pratique du sport : la transpiration n’est pas la meilleure amie du cuir et le casque ne tient pas assez bien sur le crâne pour supporter une course à pieds par exemple.
Pour résumer, nous sommes tous les deux satisfaits par le rendu sonore. En effet, l’usage de ce MW60 peut convenir aux plus mélomanes d’entre vous : il amalgame d’une bien belle manière à la fois les subtilités d’une voix et l’harmonie des instruments. Petit bémol concernant les basses, elles ne sont pas assez présentes.
Le septième jour, il conclut
À l’heure de la conclusion, je dois dire que ce casque MW60 fait son petit effet : beau, harmonieux et une fidélité du son à toute épreuve. Oui, il cumule les louanges mais les mérite largement ; on sent que l’équipe en charge du développement a souhaité respecter toute la philosophie de la marque, présentée à l’arrière de la boite : les sons ne sont pas simplement retranscrits mais imités. Évidemment, si son prix peut clairement rebuter, il faut se rappeler que ce MW60 vous accompagnera pendant de longues années. Un objet comme cela, on le garde précieusement on l’entretient et on lui reste fidèle. Il mérite donc largement son prix d’or, malgré quelques égarements ici et là : la longueur du câble audio ou l’absence d’un logiciel pour se lancer dans des réglages infinis.
- Design général
- Qualité du cuir et de l'aluminium
- Pureté du son
- Accessoires de bonne qualité
- Câble audio trop court
- Manuel d'utilisation peu clair en français
- Prix
- Manque de basse
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