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The Big Idea – le jeu d’ambiance aux inventions déjantées

The Big Idea – le jeu d’ambiance aux inventions déjantées

 

Entre deux jeux de gestion, Noria la semaine dernière et Blue Lagoon dans quelques jours, prenons un peu de repos avec un jeu d’ambiance on ne peut plus simple, qui tient dans les seules 214 cartes d’une boîte assez modeste, et dont les règles ne font que trois petites pages. Un jeu d’ambiance qui sent bon les vacances ou les délires entre amis, bref un plaisir régressif et tout à fait jubilatoire, surtout quand on a la tchatche.

The Big Idea est un jeu de James Ernest illustré par Stéphane Boutin et édité par Funforge (Tokaido et ses extensionsWarehouse 51CavernaProfesseur Evil et la Citadelle du Temps, et bientôt Monumental). Disponible pour une quinzaine d’euros, il est jouable de 3 à 6 pour des parties d’environ 25 minutes (la durée est en fait adaptable à vos désirs) et accessibles à tous les âges à condition d’avoir un peu trop d’imagination et de ne pas avoir honte de le montrer.

The Big Idea boite

Le concours de l’invention la plus débile et du vendeur le plus dangereux

Chaque joueur pioche trois cartes Chose (bleues) et trois cartes Qualificatif (vertes), qu’il doit assembler pour en faire l’invention la plus détonante et la plus prometteuse du siècle (ou en tout cas du tour). Il peut très bien n’en prendre qu’une, comme il peut tenter l’objet le plus improbable en assemblant les six mots dans l’ordre de son choix, il n’y a pas de règle pour brider son imagination. Petit exemple, que feriez-vous si vous obteniez les cartes Bouteille, Robot, Gendarme, Comestible, Édition limitée, Sous-marin ?

Il peut détourner un objet de son usage courant ou ignorer l’illustration et le texte de légende pour se contenter de son nom si cela l’arrange, ou au contraire en exploiter au maximum l’humour intrinsèque, parfait palliatif d’un manque soudain d’inspiration. Tout ce qui importe, c’est que le joueur soit capable de défendre sa formidable invention, de montrer en quoi elle est la meilleure et pourquoi elle changera le monde par tous les moyens qu’il souhaite (y compris le PowerPoint si on lui en laisse le temps, parce que franchement, comment défendre plus sérieusement la cravate-fromage atomique qu’avec un PowerPoint ?). S’il doit avoir montré toutes les cartes requises pour la conception de l’objet à la fin de la présentation, il les révèle naturellement dans l’ordre qu’il veut et à son rythme.

 

Les prix Ig-Nobel décernés par les pairs

Aux inventeurs de récompenser le numéro – pardon l’invention révolutionnaire – qu’ils auront trouvé le plus convaincant, sans avoir le droit de voter pour leur propre invention bien sûr. Ils posent devant les trouvailles de leurs pairs une carte face cachée, qui peut être une médaille ou une carte vote blanc. Quand toutes les cartes sont posées, les joueurs ayant le moins de médailles gagnent un point d’échec. Et à la fin d’un nombre prédéfini de manches (environ 5-6 idéalement, mais encore une fois, le plaisir peut être raccourci ou prolongé selon l’humeur du moment), le joueur avec le moins de points d’échec remporte la partie.

The Big Idea a, en plus de sa prise en main immédiate, l’autre avantage de pouvoir casser la glace ou plaire même aux personnes légèrement introverties. Si elles défendront d’abord assez timidement leurs inventions, la bonne ambiance générale autour des délires de chacun mettra assurément à l’aise très vite. Les cartes précisant toutes les caractéristiques de l’invention, il n’y a pas à imaginer quoi que ce soit d’autre que la meilleure combinaison des éléments que l’on a dans la main et son intérêt loufoque.

 

 

Il y a donc du Dixit dans The Big Ideapuisque l’on gagne en remportant les suffrages cachés des autres joueurs, mais un Dixit sans stratégie à proprement parler et sans « bonne réponse », réduit à sa dimension la plus chaotique et la plus décérébrée. Bien sûr les points n’importent pas réellement, leur attribution est après tout arbitraire (récompense-t-on l’utilité de l’invention, la qualité rhétorique de l’inventeur, les fous rires que la découverte des cartes a provoqué ?), et l’on cherchera avant tout à s’amuser entre amis ou en famille pendant un moment avec cette big idea d’un minimalisme décomplexé, et donc d’autant plus fun avec un public se prêtant au jeu.

Avec des enfants, à l’apéro, ou entre deux gros jeux pour faire redescendre la tension, lâcher complètement prise pendant une vingtaine de minutes, The Big Idea sera le parfait laboratoire du rire et d’une certaine théâtralité, recelant finalement un peu plus de profondeur qu’il ne le laisse paraître sous ses airs de jeu d’ambiance écervelé.

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