Accueil Lifestyle Culture Geek Ludum : une box de jeux de société n°13 particulièrement excitante !

Ludum : une box de jeux de société n°13 particulièrement excitante !

Ludum : que vaut la box de jeux de société n°13 ?

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Ludum : que vaut la box de jeux de société n°13 ?

J’ai présenté quantité d’éditions des box surprise trimestrielles de Ludum depuis leur création il y a trois ans (par exemple la 12ème ici), très curieux de voir comment ils reprendraient le concept et la philosophie du Coffre des joueurs, mais sauraient aussi l’adapter pour rendre leur proposition unique et continuer de la faire ressembler à leurs envies. Globalement, comme vous avez pu le lire bien des fois, j’étais très convaincu, même si les jeux n’étaient pas toujours faits pour moi, ce qui est naturel, mais ses deux créateurs Vincent et Fabien avaient su trouver le judicieux équilibre entre surprises et incontournables, et proposer des box cohérentes avec un business model intéressant.

J’avais cessé de les couvrir à la fois faute de savoir quoi dire de plus, et parce que j’avais mis mon activité de chroniqueur socioludique entre parenthèses, ayant décidé de ne plus écrire que très irrégulièrement sur les sujets que j’avais vraiment envie d’évoquer. Or j’étais justement curieux de savoir ce qu’ils devenaient, ce qui avait changé ou pas, si c’était toujours bien, bref je trouvais pertinent d’y revenir juste avant l’édition critique de Noël, même si je vous renvoie à mes articles précédents pour le fonctionnement général de Ludum, que je trouverais peu palpitant de copier-coller ou de faire semblant de réécrire ici.

Vous trouverez donc ici la liste des jeux contenus dans les Party, Easy et Marmots Box, avec un commentaire quand j’en ai un à faire, un avis tout de même plus complet sur la Discovery Box, puisque c’est celle que Ludum a proposé de m’envoyer et celle qui correspond à mes goûts, et une présentation de Faites vos jeux, le magazine accompagnant toutes ces box et représentant une vraie plus-value à mon avis. Pour vous faire une idée, chaque jeu sera accompagné de son prix sur la boutique Ludum, sans puis avec le pass Ludovor, un astucieux système d’abonnement offrant des réductions plus ou moins importantes sur leur catalogue très fourni. En selle !

 

Party Box

La Party Box (34,99 €) de Ludum paraît particulièrement solide, puisqu’elle comporte des jeux très médiatisés et appréciés, à commencer par Disc Cover (23,90 €/21,51 €), un Dixit-like… reposant sur la musique, n’importe quelle musique, puisque vous devrez associer des airs à une pochette, et gagnerez d’autant plus de points que vous aurez été nombreux à choisir la même pochette. À noter que ces 100 pochettes ont été réalisées par 73 artistes de 26 pays, pour un résultat superbe de diversité – et superbe en soi.

Ludum Disc Cover

Maudit mot dit (15,90 €/14,47 €) n’a pas qu’une adorable couverture, il serait très agréable – je me permets l’emploi du conditionnel parce que je n’y ai pas joué encore, quoique ses règles soient en effet prometteuses. Il s’agira en effet de faire deviner un mot… avec une quantité d’indices prédéfinie, mais en subissant une malédiction si l’on « triche » en épuisant des indices avec des propositions absurdes.

In vino morte (7,50 €) représente la très populaire bien que récente gamme des Micro Games de Matagot, avec un jeu d’ambiance minimaliste et chaotique – et donc évidemment d’autant plus amusant – où l’on devra simplement choisir entre boire la carte face cachée devant nous, ou l’échanger avec la carte face cachée de quelqu’un d’autre. Or une seule carte représente du poison au lieu de vin, et une seule personne sait où ce poison se trouve…

Easy Box

Pour 39,99 €, l’Easy Box de Ludum contenait déjà l’un des indispensables de 2022, Akropolis (26,90 €/23,4 €). Je tarirais personnellement d’éloges sur le jeu, mais seulement parce qu’il n’est pas taillé pour moi, et prétend proposer de la pose de tuiles cérébrales au grand public, une espèce de Cascadia, mais avec des tuiles superposables et un placement un peu plus contraignant, chouette brise-neurones que vient peut-être ternir son thème tout de même tristement abstrait – même s’il permet un produit plaisamment lisible.

Wonder Woods (19,90 €/18,31 €) est également assez difficile à jauger. Si à mon avis il compte parmi les bons jeux familiaux de 2022, il faut encore une fois admettre que son thème, aussi plaisant qu’il puisse être aux cueilleurs de champignons, ne le promettait pas à la médiatisation qu’il aurait pu mériter en tant que jeu de collection malin avec une touche d’ambiance. Mais comment lui en vouloir quand pour un prix aussi bas il propose pas moins de 56 jetons Champignon en bois (14 de quatre variétés), de surcroît joliment imprimés !

Marmots et Junior+

Comme souvent, je ne m’étendrai pas sur la Marmots Box (39,99 €) et le jeu Junior + qui pouvait y être ajouté pour 20 euros (à noter qu’il pouvait également être ajouté à la Easy Box), tout simplement parce que faute d’enfants, je m’intéresse moins à cette cible, et n’en teste généralement pas du tout les jeux, comme c’est le cas pour les trois de cette sélection, dont je sais seulement que Dodo (31,50 €/28,04 €) a reçu un accueil particulièrement enthousiaste, tandis qu’Oursons taquins (16,50 €/15,35 €) et Arsène Loupin et la note d’argent (24,90 €/21,66 €) me restent plus mystérieux.

Discovery Box et Discovery+

Arrive enfin la box reine – pour moi du moins – de Ludum, la Discovery Box, celle sur laquelle se porte particulièrement mon attention puisque j’en suis pour le coup complètement la cible, pour des sélections qui m’enthousiasment presque immanquablement… et dont je dois bien confesser que celle-là a vraiment suscité une espèce d’admiration, puisqu’entre la Discovery Box (49,99 €) et le jeu Discovery + (35 euros), les trois jeux principaux attisaient ma convoitise depuis plusieurs mois sans que j’aie sauté le pas de l’achat.

Dinosaur Island Rawr’n’write (31,50 €/27,72 €), propose comme son nom l’indique de construire un parc à dinosaures dans un roll & write intermédiaire, c’est-à-dire un peu moins cérébral que Demeter, nettement moins touffu que Twilight Inscription, mais auquel on évitera de sauter juste après un Trails of Tucana.

Pour le résumer grossièrement, des lancers de dés définissent l’ADN que l’on peut collecter (entre autres actions plus spécialisées), ADN permettant de faire des dinosaures, dinosaures représentés par des enclos carrés plus ou moins grands que l’on place sur une grille, reliés par des routes, en faisant attention au niveau de menace que certaines espèces accroissent. En outre, on pourra recruter des spécialistes et des bâtiments, parmi ceux qui sont génériques et les 20 cartes dont trois seulement sont tirées par partie, pour une rejouabilité vraiment forte.

Le tout peut paraître touffu à première vue, et si les règles sont bien faites, leurs 20 pages ne sont pas rassurantes. Cependant, on retrouve l’essentiel des sensations du chouette Dinosaur Island dans un jeu à la mise en place presque instantanée, au souci thématique louable (outre les dinosaures, bâtiments, spécialistes, routes, il faut gérer l’ADN, les revenus, le fun et la sécurité), dont l’asymétrie croissante se fera vite plaisamment ressentir, tout à fait lisible et au matériel tout à fait appréciable – dommage pour la boîte très vide, mais j’imagine qu’elle devait accueillir le matériel de quelque module KS, et évidemment La Boite de jeu n’allait pas la refaire…

Dinosaur Island Rawr’n’write s’avère ainsi tout à fait à la hauteur de mes attentes, sans doute l’un des meilleurs jeux dans son genre et sa catégorie.

Écosphère (16,50 €/15,35 €) m’a un peu plus déçu, mais seulement par ma faute. Après le si malin Stellar, un de mes jeux de duel préférés de 2020 (peut-être mon préféré ?), après les excellents Fleet et Three Sisters, j’attendais injustement un peu plus de twists de ce jeu de draft épuré, avec une idée maline (chaque tour on place une carte au centre de la table, et on peut soit ajouter des cartes qui sont à sa gauche à notre main en en piochant une nouvelle, soit ajouter des cartes qui sont à sa droite dans notre collection) et un système de scoring un peu déconcertant la première fois qu’on l’explique, limpide ensuite.

Bref, on sent bien la patte des deux auteurs, pour un jeu tout à fait chouette, mais dont le cœur mécanique m’a juste paru un peu trop simple pour justifier que je m’investisse dans ses aspects un peu plus cérébraux, ce qui n’est, encore une fois, qu’une affaire d’attentes subjectives, et surtout pas un réel reproche au jeu.

Tatsu (11,90 €) fait en quelque sorte office de « bonus », un tout petit jeu complétant la valeur de la box, bien qu’il aurait tout à fait pu se retrouver dans la Easy Box par exemple. Il appartient à un genre de jeux avec laquelle j’ai déjà dit avoir du mal, les « petits jeux de plis malins », qui ne sont jamais mauvais, mais dont je n’ai aucun plaisir à posséder dix variations.

Du moins Tatsu est-il loin d’être le moins beau ou le moins intéressant, spécialement à 4 (à 3, on joue une variation des règles à 4, et à 2 les règles frappent nettement moins), notamment grâce à cette idée que les cartes ne sont que de deux couleurs (les couleurs des deux équipes), et qu’à son tour, on peut jouer une carte de sa main ou demander à un adversaire (dont on ne connaît pas la main) de jouer devant nous une carte de sa main et de notre couleur, s’il en a une. À quoi il faut ajouter une petite subtilité notamment liée aux cartes Multiplicateur, qui ne valent pas de points mais sont indispensables pour scorer les autres. Pas inoubliable, mais tout à fait sympathique et malin – et donc graphiquement superbe.

Le jeu Discovery+ de ce trimestre de Ludum appartient à mes jeux préférés de 2022, même si l’impossibilité de le pratiquer en duel m’a empêché de le sortir autant que je voulais. Il s’agit de Brian Boru (43,50 €/39,15 €), un vrai jeu initié + (ma catégorie préférée), qui a cette originalité de reposer sur des plis… dans un jeu de draft et de majorité ! Il faut dire que les cartes (format tarot et vraiment superbes, contrairement à ce que pourrait faire redouter la couverture un peu plus ratée) sont loin d’être « classiques ».

Toutes les cartes ont en effet une action primaire, que son propriétaire résout s’il a remporté le pli, et deux actions secondaires, parmi lesquelles leur propriétaire choisit s’il n’a pas remporté le pli. Et il y a pas moins de 9 effets différents, allant du contrôle de la ville convoitée par le pli au gain d’une pièce, en passant par la progression sur la piste Mariage (ce qui permet de bénéficier de l’effet de la carte Mariage de la manche) ou la récupération de pillards vikings (celui qui en possède le moins risque de perdre le contrôle de villes, et des butins intéressants sont attribués selon l’efficacité de chacun à les repousser.

 

Bref le jeu est étonnamment facile à enseigner, assez ergonomique, vraiment fluide, malin et étonnant dans cette imbrication de mécaniques originale, qui – contrairement à ce qui est quand même ordinairement consubstantiel au « jeu de plis » – n’empêche pas un réel contrôle au cours du jeu, sans take-that et récompensant tout à fait l’anticipation. Il a de surcroît le luxe de faire partie de ces jeux abstraits dont on ne se plaint jamais de l’abstraction, parce qu’ils sont si joliment habillés (un peu comme Le Roi est mort) qu’on se laisse séduire par un faux thème auquel on ne croit pas une seconde, mais auquel on n’essaye pas de croire, et qui parvient tout de même à être cohérent (une marque des bons jeux à l’allemande).

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