Notre avis

Sommaire

Parlons de l’édition en elle-même
On ne change pas une équipe qui gagne. Comme sur les précédentes éditions de Frankenstein ou Zone Fantôme, nous retrouvons une magnifique sur-couverture épaisse et soignée. De plus, l’illustration sur la sur-couverture, reprenant les protagonistes autour du personnage de Soïchi, est vraiment originale, colorée et pleine de mouvement, tout en reprenant divers éléments des histoires présentes dans ce tome. En surbrillance gris, nous avons également le nom de l’œuvre et bien entendu le nom de l’auteur. À l’arrière, nous avons le droit à une petite représentation de Soïchi et au résumé de l’œuvre. En ce qui concerne ce volume, il mesure 15,7 x 3,8 x 21,7 cm pour un poids de 860 g. On lui trouvera près de 530 pages.
Si on retire la sur-couverture, on a comme l’impression de se retrouver dans un film de Hitchcock. Effectivement, autour du titre et du nom de l’auteur, se trouvent une grande quantité de corbeaux. C’est sombre, noir et gris et Soïchi apparaît, tout craintif sur la tranche du tome. À l’arrière, même principe, des corbeaux, des corbeaux et encore des corbeaux.

Le papier en lui-même est bien épais, bien blanc et ne laisse pas transparaître les pages du dessous. Au début et à la fin de l’œuvre, nous trouvons un papier noir où reposent une préface et une postface. Ce papier tranche avec le blanc du reste du manga.

 

Notre avis (attention aux spoilers)

Dans ce nouveau volume signé Mangetsu, nous retrouvons un personnage emblématique de Junji Itô : le petit Soïchi. Ce dernier est un personnage solitaire, malicieux qui aime embêter ses proches et surtout jeter des malédictions. Il n’a rien d’un personnage gentil puisqu’il essaiera toujours de faire du mal aux autres mais échouera à quasiment tous les coups. Dans Soïchi, de nombreuses petites aventures de cet enfant sont disponibles. D’ailleurs, contrairement à Frankenstein qui proposait d’autres histoires du célèbre mangaka, ici il faudra se « contenter » de Soïchi. Les histoires sont assez originales et représentent bien ce petit monstre. Il rend ses proches fous (pas au sens strict du terme) et est clairement détestable. Peu importe, si sa famille essaye d’être gentille avec lui, il prendra toujours tout mal.

Dans le lot, certaines histoires sont plus drôles que d’autres. Je pense par exemple à Entre seize planches où on retrouve le grand-frère de Soïchi : Koïchi qui essaye d’étudier pour ses examens. Malheureusement, son jeune frère n’a de cesse de lui jouer des tours, faire du bruit pour le déconcentrer pour qu’il obtienne des mauvaises notes. Ne pouvant plus supporter d’être constamment dérangé, il déclenche un scandale où il annoncera à tout le monde vouloir s’en aller. Pour calmer le jeu, leurs deux parents décident de faire des travaux d’isolation pour permettre à Koïchi d’étudier dans le calme. Les travaux débutent mais personne n’a le droit d’aller voir ce qui se trame. On apprendra à la fin, que le fameux artisan a tellement isolé sa chambre qu’elle ne fait plus que la taille du bureau de Koïchi. Et bien entendu, Soïchi, de mèche avec l’artisan, a fait en sorte de pouvoir se dissimuler derrière l’isolation pour faire tourner en bourrique son grand-frère. Finalement, à force de passer du temps enfermé à jouer des mauvais tours, il sera retrouvé à moitié asphyxié dans le mur de la chambre de Koïchi, tout est « bien qui finit bien » encore une fois.

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Les histoires les plus « graves » sont disponibles à la fin de ce volume et évoquent la phase adulte de Soïchi, il est clairement devenu un méchant. Il utilisera les membres de sa famille pour gérer une maison de l’horreur tandis que lui-même est marié à une mystérieuse femme géante avec qui il a eu un enfant. Il tue clairement des gens, qu’il donne à manger à son fils, l’horreur… Finalement, le retournement de situation, c’est qu’il ne s’agit que d’un affreux rêve ! Effectivement, il paraît évident, au vu de la tournure de toutes les histoires de ce recueil, que Soïchi n’arrive véritablement à tuer quelqu’un avec ses malédictions.

Au final, malgré un grand nombre de pages, ces histoires se lisent relativement vites. Elles sont également prenantes, dérangeantes, drôles aussi pour certaines On va passer par beaucoup de sentiments contraires. Junji Ito sait jongler avec nos peurs, nos craintes, notre dégoût pour nous emmener exactement là où il le souhaite.

Néanmoins, attention aux plus sensibles, ces histoires ne sont pas à prendre à la légère.

Ce tome de Soïchi est disponible depuis le 26 octobre chez les éditions Mangetsu, au tarif de 24,95 €.