Notre avis
Sommaire
Comme pour Frankenstein il y a peu, ce nouveau volume à l’effigie de Junji Ito nous arrive avec une très jolie sur couverture épaisse et soignée. Le papier semble également de qualité. De plus, elle possède un aspect matte très sympathique ainsi que le nom du tome en surbrillance par dessus le tout. En ce qui concerne son format, une nouvelle fois on a le droit à quelque chose de relativement grand et épais. Effectivement, il mesure 15,5 x 2 x 21,5 cm pour un poids de 499 g avec près de 220 pages. Le papier en lui-même est bien épais, bien blanc et ne laisse pas transparaître les pages du dessous. Au début et à la fin de l’œuvre, nous trouvons un papier noir où reposent une préface et une postface. Ce papier tranche avec le blanc du reste du manga.
Sur cette sur couverture, on peut apercevoir une jeune femme avec un double visage, un premier plein de colère et un second plein de larmes et de tristesse. On distingue également en arrière plan, quatre « paysages » différents :
- Le Mont Fuji
- Une sorte de village avec des yeux qui pleurent
- Une ruelle sombre avec des traces de sang sur le mur
- Un clocher avec des formes humaines qui semblent finir en poussières
À l’arrière maintenant, on peut voir une vierge qui pleure du sang. En arrière plan, on peut voir des arbres et/ou des racines en plus du synopsis de l’œuvre.
Comme la plupart des mangas, la sur couverture se retire facilement. En dessous, on découvre une couverture rigide, très épaisse, digne d’un livre, aux tons violets (à contrario de Frankenstein qui était rouge). Il s’agit ici d’une forêt. Les troncs d’arbres sont plus foncés que le reste et sont brillants.
Notre avis
Encore une fois, j’ai dévoré ce nouveau volume d’histoires imaginées par Junji Ito. En moins de deux heures, j’avais d’ores et déjà terminé ma lecture. Nous retrouvons-là quatre histoires différentes du mangaka :
- Le Coteau aux pleureuses
- Maudite Madone
- La Rivière Spectrale d’Aokigahara
- Léthargie
Le Coteau aux pleureuses
La première histoire Le Coteau aux pleureuses nous conte les aventures d’un jeune couple, Yuzuru et Mako, partis en voyage. Ils arrivent alors dans un petit village où une pleureuse pleure la mort d’une personne. Ils sont étonnés et surpris de découvrir ces pratiques aujourd’hui désuètes. Une fois rentrés chez eux, Mako ne se remet pas de leur voyage et passe son temps à pleurer à chaudes larmes, elle n’arrive pas à les retenir. Pour en savoir plus, les deux jeunes amants retourneront dans ce petit village, à la recherche de réponses. Mais ce qu’ils vont y découvrir n’est pas du tout ce qu’ils espéraient.
Cette histoire était vraiment intéressante puisqu’elle évoque le métier de pleureuse professionnelle, quelque chose qui se perd beaucoup aujourd’hui mais qui reste encore présent dans certaines communautés/cultures. Néanmoins, comme toujours avec Junji Ito, ce n’est jamais tout mignon, tout beau, et le mot de la fin est rarement celui que l’on attend/espère.
Maudite Madone
Après vient Maudite Madone on nous retrouvons des élèves dans une école religieuse où tout est à l’excès. Les punitions, les prières, tout est trop. La madone, la femme du directeur de cette école est autoritaire et rien, ni personne, ne doit sortir des rangs, au risque de subir de très fortes sanctions.
Le plus choquant dans cette histoire-ci, ce sont surtout les planches de Junji Ito où dans certaines, on peut y voir des corps réduits en cendre. C’est très gênant psychologiquement parlant.
La Rivière Spectrale d’Aokigahara
L’histoire de La Rivière Spectrale d’Aokigahara prend place au pied du Mont Fuji, lieu malheureusement réputé pour ces suicides au Japon. Ici, on ne déroge pas à la réalité puisqu’on suivra un couple qui vient mettre fin à leurs jours. En effet, Norio Taniguchi est atteint d’une maladie dégénérative, sans remède. Ce dernier, ne souhaitant pas mourir à petit feu, décide dans cette histoire de choisir la manière dont il mourra. Sa fiancée Mika l’accompagne pour mourir à ses côtés. Ce qu’ils vont découvrir là-bas va totalement dépasser leurs attentes.
Cette histoire est très triste puisqu’elle évoque une situation très complexe. Celui d’une personne qui sait qu’elle va mourir et qui veut partir dignement. Ou du moins, telle qu’elle l’aura choisi et non pas comme la vie lui impose. En revanche, ici, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une histoire signée Junji Ito. Tout ne se passera pas du tout comme prévu et finalement, elle ne se terminera pas si mal que cela pour nos personnages. Enfin, c’est comme ça que je l’ai ressenti.
Léthargie
Celle qui m’aura le plus dérangée à titre personnel, c’est bien Léthargie où on suit un jeune étudiant qui se croit à l’origine de crimes atroces commis autour de chez lui pendant son sommeil. La fin nous retourne pas mal le cerveau ! Les dessins des visages sont particulièrement marqués et bouleversants. La folie est très présente dans cette quatrième et dernière histoire de ce volume 1 de Zone Fantôme.
Au final, malgré un grand nombre de pages, ces histoires se lisent relativement vites. Elles sont également prenantes, dérangeantes, bouleversantes pour certaines. On va passer par beaucoup de sentiments contraires. Junji Ito sait jongler avec nos peurs, nos craintes, notre dégoût pour nous emmener exactement là où il le souhaite.
Néanmoins, attention aux plus sensibles, ces histoires ne sont pas à prendre à la légère.
Ce premier volume de Zone Fantôme sera disponible dès le 17 août chez les éditions Mangetsu, au tarif de 16,95 €.
