AMD Radeon VII, le retour gagnant des rouges ?
Quel bonheur de retrouver une carte AMD au sein de notre labo. Les derniers mois ont été marqués par les nombreux lancement de Nvidia avec les quatre modèles de RTX et dernièrement les GTX 1660 et 1660 Ti. Lancée le 7 février de cette année, nous accueillons avec une certaine excitation un exemplaire de l’AMD Radeon VII qui signe le retour de l’équipe des rouges avec la première carte graphique gravée en 7 nm.
Même si lors de son lancement le nombre de cartes était assez limité, elles sont à présent disponibles avec un prix variant de 759 € à 849 € pour le même modèle de référence. Je suis même parvenu à la trouver à 699,99 € sur Amazon ! La Radeon VII bénéficiait aussi en bundle de trois jeux : Resident Evil 2, Devil May Cry 5 et The Division 2. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce dernier, The Division 2, dans un article consacré aux performances en 1080P, 1440P et 2160P très bientôt.
L’AMD Radeon VII en détails et sous toutes les coutures
Vous avez été nombreux à réagir à mon premier post mettant en scène cette Radeon VII mais surtout à cause du pied fournit dans le bundle réservé à la presse. En effet, AMD a concocté un bundle particulier à l’attention de la presse. Le sample est arrivé dans une boite noir de 380 x 306 x 140 mm mais surtout très lourde ! Pourquoi ? La carte est-elle hors norme ? Non, c’est le support en acrylique fournit qui pèse à lui seul 2,6 kg. Même s’il s’agit là seulement d’un aspect commercial, l’idée est plutôt intéressante et permet de découvrir le processeur graphique Vega 20 ! Et comme si cela n’était pas suffisant, un système de rétroéclairage est inséré à l’intérieur du socle.
Bon, passons à présent à la carte proprement dit. AMD a décidé de proposer une version très (trop) épurée. Je dois bien avouer que je pensais au départ que seul le pré-sample proposé lors du CES garderait ce design. Non, AMD a fait le choix de conserver un carénage en aluminium gris avec une finition brossée. Seul le coin supérieur droit se voit intégré d’un petite cube rouge frappé de la lettre « R » comme Radeon. Lors de la mise sous tension de la carte, je croyais qu’il s’agissait du seul élément qui s’illumine mais en réalité non. Preuve encore une fois de la volonté de la marque de jouer la sobriété.
Sur la tranche supérieure, on retrouve le mot Radeon gravé dans l’aluminium et de couleur rouge. On peut aussi voir par la même occasion les découpe dans le carénage qui permettront à l’air de circuler ainsi que les deux connecteurs 8 broches nécessaire à l’alimentation de la carte. Le TDP annoncé par AMD est de 295 W. La carte a des dimensions assez réduites avec une longueur de 270 mm, une largeur de 120 mm et une épaisseur de 40 mm. Ses dimensions lui permettent de n’occuper que deux slots. En terme de fréquence, le Boost est annoncé à 1800 MHz ce qui est nettement mieux que les 1546 MHz de la RX Vega 64. Les 16 GB mémoire sont quant à eux cadencé à 1000 MHz. Pour rappel, cette Radeon VII est équipée de quatre modules mémoires HBM2.
Même si au premier coup d’œil, le design semble simpliste, la finition est bien au rendez-vous avec des arrêtes et des rebords parfaitement usinés. En ce qui concerne le système de refroidissement, pas de ventilateur unique de type « blower » et c’est surprenant. AMD opte ici pour un système bénéficiant de trois ventilateurs de 80 mm de diamètre. Ils disposent chacun de neuf pales et sont légèrement transparents. À l’arrière, la backplate en aluminium assure la rigidité de la carte et permet aussi une circulation de l’air via les nombreuses découpes. Une fois le système de refroidissement ôté, on découvre l’imposant puce graphique Vega 20. Le Die de 331 mm² est placé en position centrale avec de part et d’autres, deux modules HBM2 de 4 GB. Pour rappel, c’est une des particularités de la mémoire HBM2, elles s’insère aussi sur la puce graphique et non pas autour de celle-ci comme la GDDR5 ou GDDR6 à l’heure actuelle.
Une chose assez surprenant de la part d’AMD, c’est le choix d’un pad thermique entre le Die et la base du radiateur. Celui-ci ne semble pas de très bonne qualité et semble avoir déjà pas mal souffert. J’aurai bien aimé l’enlever afin de voir le gain obtenu avec de la pâte thermique de qualité. Enfin, on retrouve trois sorties Display Port ainsi qu’un HDMI v2.0 pour les sorties vidéos.
LA CONFIGURATION UTILISÉE POUR LES TESTS
Si vous êtes un fidèle, vous savez que je viens de mettre à jour ma principale configuration de tests, si vous voulez en savoir plus, tout se passe ici. Voici la nouvelle configuration que j’ai utilisé pour le test de cette carte graphique :
- Carte mère : EVGA Z390 DARK
- Processeur : Intel i9 9900K à 5 GHz (50×100 MHz) 1,21 V
- Mémoire : GSKill 2 x 8 Go Trident Z à 4200 MHz
- Carte graphique : AMD Radeon VII
- Système de refroidissement : EK Velocity + radiateur de 360 mm
- SSD : Western Digital Black SN750 500 Go + radiateur EKWB
- Alimentation : Corsair AX1600i (merci Corsair France)
- Pâte thermique : Grizzly Kryonaut
- Système d’exploitation : Windows 10 64 bits
- Écran : Asus PG27UQ (merci Asus France)
Pour rappel, je compare les résultats obtenus avec cette AMD Radeon VII face aux cartes graphiques dont je dispose encore dans le labo. Celles-ci ont été testées aux fréquences stock et sans aucun tweak permettant d’optimiser le score. Les tableaux sont en cours de « mise à jour » puisque la configuration de tests vient d’être modifiée. Vous pouvez toujours retrouver les anciens tableaux ici.
Petit passage par GPU-Z afin de vérifier que les informations lues sont bien correctes. La fréquence Boost est bien de 1800 MHz et celle de la mémoire à 1000 MHz. Lors des tests, la fréquence Boost maximale relevée était comprise entre 1789 et 1808 MHz.
LES BENCHS COMPARATIFS : 3DMark 11 et 3DMark Vantage
Il s’agit d’un benchmark lancé en novembre 2010 par Futuremark et que j’utilise encore en 1280 x 720 (720P), permettant ainsi aux cartes d’entrée de gamme de pouvoir proposer un score honorable. Il est resté très longtemps pour pas mal de monde, le test de référence pour DirectX 11. Il se compose de quatre tests graphiques (Deep Sea 1, Deep Sea 2, High Temple 1, High Temple 2), un test de « stress » CPU ainsi qu’un test de « stress » combinant le CPU et la carte graphique. La dernière version est la 1.0.132 datant du 7 février 2014.
3DMark Vantage est un benchmark lancé en novembre 2008 par Futuremark et exploitant DirectX 10. Autant dire qu’il s’agit d’un test largement dépassé pour les configurations modernes mais pour lequel j’ai pas mal d’affection. La résolution utilisée est de 1280 x 1024. Il se compose de deux tests graphiques (Jane Nash et New Calico) et deux tests de « stress » CPU. À noter que si vous désirez l’utiliser, n’oubliez pas de désactiver les 6 Feature Tests dans la partie « options » puisqu’ils ne sont pas pris en compte dans le calcul du score final.
LES BENCHS COMPARATIFS : 3DMark Firestrike 1080P – Ultra 4K
Il s’agit de la référence en terme de benchmark et sans doute le bench le plus utilisé actuellement. Il se compose de 3 niveaux de « difficultés » : Fire Strike (1920 x 1080), Fire Strike Extreme (2560 x 1440 ) et Fire Strike Ultra (3840 x 2160). Pour mes tests, j’utiliserai le premier et le troisième test en 4K afin de comparer les cartes graphiques. Il n’est pas nécessaire de disposer d’un écran 4K mais votre carte graphique doit disposer d’au moins 3 Go. Il se compose de deux tests graphiques, d’un test CPU ainsi qu’un test de « stress ». N’oubliez pas de désactiver la démo qui n’apporte rien dans le score final.
LES BENCHS COMPARATIFS : 3DMark Time SPY 1440P – 4K
Time Spy utilise DirectX 12 avec une résolution de 2560 x 1440. Il s’agit à l’heure actuelle du seul benchmark qui exploite l’API Direct3D 12. Il se compose de deux tests graphiques et d’un test CPU. J’ai ajouté depuis la génération des RTX, le test en 3840 x 2160. Je prendrai le temps d’ajouter les performances avec les cartes de la génération précédente. N’oubliez pas de désactiver la démo qui n’apporte rien dans le score final.
LES BENCHS COMPARATIFS : superposition
Voilà un tout nouveau benchmark de chez Unigine, tout beau, tout chaud ! Il aurait été dommage de ne pas en profiter et de ne pas l’intégrer à nos tests de cartes graphiques. Il est basé sur DirectX 11 mais une version 12 devrait arriver sous peu. Pour ce benchmark, j’ai opté pour la version Performance en 1080p Extreme. Il se compose de 17 scènes et est assez costaud afin de mettre à mal votre carte graphique.
LES BENCHS COMPARATIFS : 3DMark Port Royal (Ray Tracing) et Final Fantasy XV
3DMark Port Royal est le dernier benchmark en date de UL Benchmark, anciennement Futuremark. Il s’agit du premier benchmark prenant en charge le « ray tracing » et qui permet ainsi aux utilisateurs de comparer leurs performances. Le test s’effectue en 2560 × 1440. Pour rappel, cette nouvelle technologie est arrivée avec les RTX 2080Ti, 2080, 2070 et 2060. À l’heure actuelle, ce sont les seules cartes compatibles. Il n’y aura donc pas de résultats pour la Radeon VII.
Le benchmark Final Fantasy XV en version 1.2 permet l’utilisation du DLSS (Deep Learning Super-Sampling). Les cartes graphiques RTX bénéficient de l’antialiasing DLSS, géré par les Tensor Core et qui doit permettre un gain en terme de FPS sans pour cela dénaturé la qualité de l’image. NVIDIA annonce un gain de 38% lors de son utilisation. À noter que l’antialiasing TAA est désactivé lors de l’utilisation du DLSS. Nous allons donc comparer les performances avec et sans DLSS sur une résolution de 3840 x 2160. Seule les RTX supportent à l’heure actuelle le DLSS.
L’OVERCLOCKING étape 1 : overclocking automatique
Plusieurs moyens vous sont proposés pour overclocker la Radeon VII. La première consiste à utiliser le logiciel d’AMD et les paramètres généraux – WattMan. J’ai dans un premier temps opté pour l’overclocking automatique soit du GPU soit de la mémoire. Il n’est malheureusement pas possible de combiner les deux où alors plus bas dans les paramètres. L’overclocking automatique pousse le GPU à 1991 MHz et celui de la mémoire à 1200 MHz.
Voyons déjà ce que cela donne par rapport au score obtenu à 3DMark Fire Strike Ultra. Attention, lors de mes tests, seul l’overclocking de la mémoire est bien atteint et reste à 1200 MHz. Celui du GPU ne dépassera pas les 1950 MHz alors que le GPU est à 1991 MHz et cela du à la température lors du benchs.
L’OVERCLOCKING étape 2 : Afterburner 4.6.0
Le seul benchmark où la Radeon VII peut jouer des coudes est 3DMark Fire Strike Ultra. C’est donc sur ce benchmark que je vais me concentrer afin de déterminer son potentiel d’overclocking. Comme je le laisserai sous entendre dans la conclusion, la carte chauffe pas mal et un système de refroidissement liquide est la meilleure chose que vous puissiez lui offrir. Malheureusement, malgré mes nombreux waterblocks, aucun ne s’est montré compatible avec l’entraxe de la carte. Même mon DOD ne se fixait pas correctement sur le GPU.
Par défaut, la fréquence du GPU atteinte lors des tests est comprise entre 1789 et 1080 MHz au maximum et 1003 MHz pour la mémoire. Le logiciel Afterburner en version 4.6.0 est à présent compatible avec la Radeon VII ce qui va me permettre de l’utiliser pour overclocker la carte. L’overclocking le plus stable que j’ai pu atteindre avec les ventilateurs à 100% est + 250 MHz (GPU) – + 200 MHz (MEM) – tension stock à 1,12 volts. En fonction du benchmark et de la température, la fréquence Boost max à pu atteindre 2079 MHz.
Avec un système de refroidissement liquide, les performances devraient être encore meilleures ! Enfin, pour terminer, voici le tableau où j’ai ajouté le score obtenu en poussant la carte à 3DMark Fire Strike Ultra face à l’overclocking automatique. Un gain de 10 % non négligeable.
Le mot de la fin
Il est vrai que la plus part du temps, mes conclusions concernant les cartes graphiques AMD ont la même saveur : « content de revoir AMD dans la course, mais avec une paire de mois de retard… ». AMD nous gratifie ici d’une carte Radeon VII très intéressante à de nombreux points de vue mais qui a du mal à faire le poids face à la concurrence actuelle. Les performances sont bonnes, proche d’une GTX 1080 Ti sauf lorsqu’elle se trouve face à une carte disposant d’un bon overclocking d’usine.
Le choix des 16 GB de mémoire HBM2 est en soit une très bonne chose, les jeux seront de plus en plus gourmand mais au moment d’écrire cette conclusion, c’est surtout un handicap en terme de coût. La mémoire HBM2 est plus chère à la production et le fait d’avoir opté pour 4 modules de 4 GB en lieu et place de 2 GB fait grimper le prix, ce qui, dans le cas inverse aurait pu se montrer très intéressant !
Cette Radeon VII dispose d’un très bon potentiel en overclocking mais qui est assez rapidement bridé par la température des différents composants. De plus, et c’est l’élément qui fâche, les nuisances sonores deviennent alors insupportable pour de l’H24. Dès que la carte monte en température ou que vous désirez l’overclocker, les ventilateurs montent dans les tours pour atteindre rapidement 100 % de leur vitesse. Le choix d’un waterblock, afin de profiter des performances de cette Radeon VII, ne fait pour moi aucun doute ! Malheureusement, le prix d’un waterblock ajouté au prix de la Radeon VII lui fait perdre le rapport performance/prix. Rendez-vous d’ici quelques jours afin de découvrir les performances de cette Radeon VII sous « The Division 2 » face aux cartes actuelles.
Au moment de conclure, j’ai toujours bon espoir de revoir une concurrence entre les verts et les rouges où les premiers bénéficiaires seraient les acheteurs potentiels. AMD prévoit de nombreux lancement d’ici quelques mois et espérons que l’architecture Navi apporte enfin une claque au monde du marché des GPU. En tout cas, pour notre part, nous serons là et prêt à vous proposer cette nouvelle gamme de GPU. N’hésitez pas à réagir à cette article via les commentaires ci-dessous.
- bonne performance en overclocking
- gravure en 7 nm
- bon signe pour l'architecture Navi
- nuisances sonores
- prix face à la concurrence
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Salut salut, même en usage normal (non OC) pour du jeu en 2K il faut passer par un Watercooling ?
Merci à vous pour ce test !
Hello Elnabot, non, aucun souci pour du 1440P. Je poste d’ici peu un article comparatif sur « The Division 2 »
Merci à toi pour le test encore une fois, et merci de prendre le temps de répondre. Il y a déjà un article sur le watercooling sur le site ? Du genre comment choisir les pièces, la marque, comment installer ça au mieux dans le boitier ? Cela m’intéresse et tu as l’air d’être connaisseur en la matière.
Sans souci. Non pas à ma connaissance, mais n’hésite pas si tu as des questions 😉
Pourquoi conclure sur une comparaison avec la 1080ti alors que c’est l’ancienne gen… Ça ne serait pas plus pertinent de dire qu’elle est proche d’une 2080 ?
Autant comparer les cartes sorties (plus ou moins) ensemble non ?
Hello Cass. Effectivement, mais de nombreuses personnes disposent encore de cette génération et il est donc aussi important de la situer face aux GTX. Maintenant effectivement, elle se situe entre la RTX 2070 et la RTX 2080. J’aurai l’occasion d’en reparler sur le dossier prévu sur « The Division 2 ». Maintenant, même si il s’agit encore de la génération précédente, la GTX 1080 Ti reste encore d’actualité et offre toujours d’excellentes performances en 1440P.
Carte reçue hier, elle est belle mais elle chauffe de fou ! En 1440p sous AC Odyssey elle monte à des T° complètement folles… Jamais vu une CG chauffer autant. J’ai suivi l’article de tom’sHARDWARE « comment réduire la consommation, et le bruit, de la Radeon VII ? » et je suis passé par le sous voltage qu’ils conseillent et là les T° allaient mieux. Je vais passer par un kit de watercooling custom, un vrai quoi, pour la refroidir et mette mon PC dans mon congélo, on sait jamais 😀
Excellente idée 🙂