Quand musique classique rime avec jeux vidéo et cinéma
« Non ! Non, ne fuyez pas tout de suite… Parce que bon, je vous ai vus là, derrière votre écran… Vous avez lu « musique classique » et hop, le curseur s’est dirigé, bien malgré lui j’en suis sûre, vers la petite croix en haut à droite. Pas de panique, on va y aller en douceur, mais pas trop non plus, tout cela dans le but de vous montrer à quel point ce style musical, parfois jugé ennuyeux ou poussiéreux, est pourtant omniprésent sur tous les supports artistiques actuels. Mieux encore, la musique classique a même la part belle dans les œuvres cinématographiques et vidéo-ludiques, puisque ses plus grands chef-d’œuvres se retrouvent aujourd’hui dans nos publicités, à la télé, ou encore dans le domaine du jeu vidéo. Cleek entame donc avec vous le septième numéro de cette série d’articles, en vous proposant une petite balade musicale autour de ce répertoire parfois mésestimé, et ce à raison de cinq œuvres par numéro. Au programme aujourd’hui, du calme et du moins calme, pour ne pas dire une certaine frénésie dans certaines musiques que nous allons aborder, en espérant que les écoutes ci-dessous vous amèneront à ponctuer votre lecture d’un enjoué « Ah, mais c’est cette musique làààà ! ». Enfilez donc votre plus beau casque, branchez vos enceintes, et lets go !
La musique classique version geek #1 – La musique classique version geek #2 – La musique classique version geek #3 – La musique classique version geek #4 – La musique classique version geek #5 – La musique classique version geek #6.
[divider]Air du froid[/divider]
Nous entamons ce numéro de la musique classique version geek par un air plutôt connu, bien que peu représenté du côté des films et du jeu vidéo. Et pourtant, vous l’avez déjà probablement entendu. Il s’agit ici d’un aria composé par Henry Purcell pour son opéra « The King Arthur », et dont le succès avait été propagé en flèche par l’interprétation du chanteur lyrique Klaus Nomi. L’allure atypique de l’artiste, son empreinte, ainsi que sa voix, capable d’aller du grave du baryton, jusqu’aux aigus du contre-ténor avait su surprendre. Pour l’anecdote, et c’est sûrement là que vous aurez pu l’entendre, The Cold Song est en fait la musique qui illustre la pub « Taurau Ailé » pour du riz basmati. On cherche toujours le rapport entre le féculent et le caractère épique de l’œuvre, mais bon…
[divider]Nokia[/divider]
Vous n’avez sans doute jamais entendu la version originale d’une mélodie pourtant mondialement connue. Quatre mesures uniquement, en trois temps, qui sont devenues au fil du temps LA sonnerie emblématique de la marque Nokia. À l’origine, il s’agit en fait de la Grande Valse du compositeur espagnol Francisco Tarrega. Interprété à la guitare solo, cet air présente une ligne mélodique assez classique, dans laquelle nous retrouvons notre fameuse sonnerie de téléphone. Selon les modèles, elle a été accélérée, ralentie, changée au niveau de son timbre ou de son instrumentation, et pourtant, elle est bien là (à 0’12, pour ceux qui auraient vraiment la flemme…)
[divider]Fratres[/divider]
Voici maintenant un monument de la musique contemporaine minimaliste que l’on entend à tout va dans beaucoup de films. Son auteur, Arvo Pärt, est un compositeur estonien, très connu pour ses accents mystiques et mélancoliques. Fratres est sans doute l’une de ses œuvres les plus connues, interprétée parfois violon/piano, violoncelle/piano, à douze violoncelles… Le choix ne manque pas, et la partition illustre désormais bon nombre de films. Ayant à son actif quelques bandes-originales de films, restée paradoxalement dans l’ombre, on note l’utilisation d’œuvres d’Arvo Pärt dans une bonne centaine de films. Pour Fratres, nous l’entendons dans There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson, Violette, ou encore la série Rectify (dans la seconde saison). Si le début de la musique vous paraîtra sans doute un peu abrupte ou décousu, la suite vous laissera sûrement sur une note plus contemplative et mélancolique. Enfin, et pour les amateurs d’electro, un excellent remix a par ailleurs été réalisé autour de cette œuvre célèbre, et vous pouvez le retrouver ici.
[divider]De l’opéra, encore[/divider]
Eh oui, puisque certains des plus grands airs d’opéra restent mémorables, et qu’il serait difficile d’envisager une œuvre originale à leur place, tant leur spécificité ont su marquer notre inconscient collectif musical. Ici, nous partons chez le compositeur baroque Haëndel qui, dans un premier opéra, avait « testé » une mélodie, un air, avant de l’attribuer à une œuvre ultérieure, Rinaldo. L’air, intitulé Lascia ch’io pianga, ne vous dit sûrement rien du point de vue du titre, et pourtant sa mélodie universellement reconnu à su traverser les âges, jusqu’à se retrouver dans bon nombre de réalisations actuelles. Parmi celles-ci, nous pouvons retrouver cet aria dans le film Farinelli, ou plus récemment dans les films de Lars Von Trier, notamment Antichrist mais aussi dans Nymphomaniac vol II, dans lequel le réalisateur effectue un clin d’œil avec une scène très similaire au précédent film, et habillée de la même musique. La voici :
[divider]Finlandia[/divider]
Voici une musique qui sent bon le froid (encore), la neige, et la chaleur réconfortante au coin du feu. Finlandia est un poème symphonique écrit par le compositeur Jean Sibelius. Dans cette œuvre, un hommage des plus patriotiques au pays natal de l’artiste, la Finlande (sans déc’ ?). Si l’œuvre dure une petite dizaine de minutes, l’un des passages en son centre a marqué toute une génération, et s’inscrit aujourd’hui toujours comme une mélodie emblématique. À partir de 5’33, la ligne que vous entendez est en fait considérée comme l’hymne national officieux du pays, sur lequel ont été rajoutée quelques paroles à la gloire du pays. D’un point de vue plus geek, nous retrouvons Finlandia dans un concentré d’action, puisqu’elle a été abondement utilisée dans Die Hard 2 – Die Harder, par le réalisateur Renny Harlin, lui-même finlandais. Enfin, et pour une anecdote plus musicale, le groupe de metal symphonique Nightwish a utilisé et repris le thème de Finlandia durant sa tournée de 2009, avec une version cornemuse/synthétiseur/batterie/guitare électrique. Un beau moment de musique, encore plus intense lorsqu’on le vit en live, que vous pouvez retrouver ici.
https://www.youtube.com/watch?v=LZ4aRRXwPvU
À très bientôt dans un nouveau numéro de la musique classique version geek !