La Dvdthèque : Argo

Bonjour à tous et bienvenue dans ce huitième épisode de La Dvdthèque, votre rubrique cinéma sur Cleek ! Comme toujours, nous allons vous présenter un film déjà sorti au cinéma et dont vous pouvez faire l’acquisition en DVD ou Blu-Ray pour compléter votre Dvdthèque geek. Analyse, présentation, synopsis, musique et extraits continuent d’égayer votre lecture de La Dvdthèque, pour un contenu garanti sans spoilers.

Le 11 novembre prochain sortira le dernier James Bond, Spectre. Sa sortie, très attendue, en fait probablement un des films les plus anticipés de l’année. À tel point que le vol du scénario, à la suite du piratage des studios de Sony en décembre dernier, supposément commis par la Corée du Nord, a obligé l’équipe du tournage à changer drastiquement l’intrigue, dans une série d’évènements au cours de laquelle la fiction a semblé, un instant, rattraper la réalité. L’occasion, pour nous, d’entamer un nouveau cycle, dans la Dvdthèque, qui sera consacré à ce genre si particulier : le film d’espionnage.

Sous-genre du cinéma d’action, le genre du film d’espionnage regroupe des titres aussi variés que la série des James Bond, La Vie des Autres, The Constant Gardener, L’Affaire Cicéron, L’Étau, Munich, ou encore la série des Mission : Impossible. Comme on peut le déduire de la variété de titres ci-dessus, le film d’espionnage peut tout aussi bien être tout en muscles, ou tout en cellules grises. Rappelez-vous, la dernière fois, nous avions évoqué le film La Taupe, adapté du roman éponyme de l’ex-espion John Le Carré, un film sombre, complexe, situé en pleine Guerre Froide et tiré de l’expérience personnelle des services secrets de son auteur. Le film du jour, s’il est sorti au cinéma en 2012, partage avec La Taupe le fait d’être situé dans une époque antérieure à la nôtre, et plus particulièrement lors de la crise des otages américains en Iran, au début des années 80. J’ai nommé Argo.

 

[divider]Argo[/divider]

 

Argo

 

Genre : Film d’espionnage
Durée : 120 minutes
Titre original : Argo
Musique : Alexandre Desplat

Distribution : Ben Affleck (Armageddon, Pearl Harbor, Gone Girl), Bryan Cranston (Drive, Malcolm, Breaking Bad), Alan Arkin (Bienvenue à Gattaca, Little Miss Sunshine), John Goodman (Barton Fink, The Big Lebowski, The Artist)
Réalisation : Ben Affleck

Sortie : 2012
Pays : États-Unis
Récompense notable : Oscar du Meilleur film en 2013

 

[divider]Synopsis[/divider]

 

Le 4 novembre 1979, des activistes iraniens pénètrent au sein de l’ambassade des États-Unis à Téhéran et prennent les diplomates présents en otage, pour protester contre les soins apportés par Washington à l’ancien dirigeant iranien, le shah Mohammad Reza Pahlavi, contraint à l’exil par la révolution iranienne de 1979 et protégé par ses alliés américains. Six d’entre eux parviennent à s’échapper et se réfugient chez l’ambassadeur canadien. En plein cœur de la crise diplomatique qui s’ensuit, la CIA souhaite exfiltrer ces 6 ressortissants, mais comment procéder ? Pendant que les services secrets réfléchissent à une idée, pour pénétrer et quitter ce pays sous très haute surveillance, les iraniens finissent par se rendre compte que six otages leur ont filé entre les doigts. C’est donc une course contre la montre qui s’engage, quand, soudain, les Américains ont une idée, une idée si folle, si saugrenue, qu’elle pourrait bien fonctionner. Monter un film bidon, et envoyer l’équipe de tournage en Iran, récupérant les six otages au passage…

 

C’est la meilleure mauvaise idée qu’on ait eue, chef. Et de loin.

D’accord, donc vous avez six personnes qui se planquent dans une ville de quoi, 4 millions d’habitants, qui chantent « Mort à l’Amérique » toute la sainte journée. Tu veux créer un film de toutes pièces en une semaine, mentir à Hollywood, la plus grosse ville de menteurs qui soit. Après, tu veux faire entrer en douce l’agent 007, là, dans un pays qui voudrait tremper sa tartine dans le sang de la CIA au petit-déjeuner, et vous allez prendre la poudre d’escampette façon Brady Brunch dans la ville la plus surveillée du monde ?
– Et passer sous le nez des centaines de soldats de l’aéroport, ouais.
– D’accord. Très bien, mais faut que je te dise un truc. J’ai vu des missions suicide dans l’armée qui avaient plus de chances de réussir que la vôtre.

 

[divider]L’intérêt du film[/divider]

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Argo est un film d’espionnage un peu à part, à mi-chemin entre la comédie hollywoodienne, en ce qui concerne la première partie du film, et le film d’action, pour les scènes se déroulant en Iran. Réaliste et haletant, le suspense, lié à la réussite (ou non) de la périlleuse mission d’exfiltration des otages, est entrecoupé de scènes humoristiques permettant de soulager quelque peu la tension du film  et… de se moquer assez généreusement des travers Hollywood. « Argo », le faux film de science-fiction devant se passer en Iran, permet une mise en abyme et un parallèle intéressant avec le travail d’agent secret qui, sur le terrain, doit être capable de jouer un rôle avec conviction. Dans une interview accordée au Figaro fin 2012, Ben Affleck s’accorde à dire que le caractère saugrenu mais historique du récit est justement ce qui a permis de rendre le film si plausible aux yeux du public, mais aussi si intéressant à tourner.

Argo renouvelle efficacement le genre tout en respectant les codes fondamentaux du film d’espionnage : mission dangereuse, agent solitaire, mâle et occidental, envoyé en première ligne, répondant aux prérogatives pragmatiques d’un commandement parfois embourbé dans la politique. Loin des explosions et des tirs d’armes automatiques de rigueur, Argo dose ses scènes d’action avec une parcimonieuse efficacité. Sa grande réussite, cependant, et lorsqu’on le compare à ses confrères de blockbusters, c’est d’avoir réussi à rendre ses personnages humains et attachants – du côté des otages comme de celui de l’agent de la CIA -, ce qui contribue à rendre le suspense particulièrement prenant. Et bien que le film se base sur une histoire vraie, il ne faut pas nier au film des qualités d’écriture et de scénario indéniable : c’est un véritable travail de dramatisation et de mise en scène qui a été effectué. Si le film prend par moments ses distances avec l’exactitude du déroulement des faits, c’est justement parce que sa teneur documentaire se relativise à l’aune des nécessités de scénarisation de l’intrigue.

 

Argo 7

 

Argo vaut réellement le détour : bien filmé, bien rythmé, et avec une réelle maîtrise de son suspense, il s’inscrit dans la longue lignée des films d’espionnage et des films historiques tout en amenant une veine réaliste rafraîchissante et joliment nuancée d’une juste dramatisation. Oscar du meilleur film en 2013, Argo annonce la montée en puissance d’un réalisateur talentueux en la personne de Ben Affleck, que nous retrouverons avec plaisir en 2017 pour le film Batman.

 

[divider]Musique[/divider]

 

Belles tonalités orientales et rythme propre à entretenir le suspense dans cet extrait musical signé Alexandre Desplat.