Bonjour à tous et bienvenue dans ce quatrième épisode de La Dvdthèque, votre rubrique cinéma sur Cleek ! Comme toujours, nous allons vous présenter un film déjà sorti au cinéma et dont vous pouvez faire l’acquisition en DVD ou Blu-Ray pour compléter votre Dvdthèque geek. Analyse, présentation, synopsis, musique et extraits continuent d’égayer votre lecture de La Dvdthèque, pour un contenu garanti sans spoilers.
La nouvelle est tombée il y a quelques semaines de cela. Treize ans après la sortie en salles du film réalisé par Steven Spielberg, Minority Report sera adapté en série sur la chaîne américaine Fox. La série développera le sequel du film, dont il sera donc la suite chronologique, l’occasion pour nous de revenir sur un film important de l’univers SF.
Sorti en 2002, Minority Report est un film intéressant dans la typologie des films de Science-Fiction, moins pour son scénario ou pour ses qualités cinématographiques intrinsèques que parce qu’il est un représentant emblématique du film « à idée ». Le film de science-fiction « à idée » est un film qui s’attache à développer une idée de situation initiale présentant un système, et dont la suite consiste à développer le système puis, en en exploitant les failles au fil des péripéties, à le dépasser ou a le sublimer pour arriver à la situation finale. On retrouve dans cette catégorie des films de science-fiction tels que Time Out (Andrew Niccol, 2011), Looper (Rian Johnson, 2012) ou encore The Island (Michael Bay, 2005), voire même, bien que plus ambitieux, Inception (Christopher Nolan, 2010).
[divider]Minority Report[/divider]
Genre : Science-fiction, dystopie
Durée : 145 minutes
Titre original : Minority Report
Musique : John Williams
Distribution : Tom Cruise (Top Gun, Eyes Wide Shut, Rain Man), Colin Farrell (Miami Vice, Le Nouveau Monde, Alexandre), Max Von Sydow (L’Exorciste, Les Trois Jours du Condor)
Réalisation : Steven Spielberg (La Liste de Schindler, Arrête-moi si tu peux, Jurassic Park, Il faut sauver le soldat Ryan)
Sortie : 2002
Pays d’origine : États-Unis
[divider]Synopsis[/divider]
En 2054, le chef d’unité John Anderton dirige un programme-pilote de réduction de la criminalité à Washington D.C. Le programme, appelé Precrime se base sur les visions de trois « pre-cogs », (Agatha, Dashiell et Arthur, probables références aux auteurs de romans policiers Agatha Christie, Arthur Conan Doyle et Dashiell Hammet), qui ont la faculté de voir des meurtres avant qu’ils ne soient effectivement commis. L’équipe de John Anderton a pour mission de déterminer le lieu du crime pour intervenir et arrêter le futur meurtrier avant qu’il ne passe à l’acte.
Jusqu’au jour où les pre-cogs prédisent un meurtre prédémité et qui sera bientôt commis par John Anderton lui-même. Ce dernier prend alors la fuite, pourchassé par les éléments de son propre service, pour tenter de comprendre comment il sera amené, d’ici 36 heures, à commettre le meurtre d’un homme qu’il n’a encore jamais rencontré.
“ Arrête ton cinéma, Danny, et dis-moi ce que tu cherches.
– Des failles.
– On n’a pas eu un seul meurtre en 6 ans. Il n’y a aucune faille dans le système, il est parfait.
– Parfait, oui. Mais il y a une faille, c’est le facteur humain. C’est toujours le facteur humain. ”
[divider]L’intérêt du film [/divider]
Minority Report présente les forces et les faibles du type du film à idée. Le film, construit sur le modèle d’une enquête policière, avec son lot d’indices, de fausses pistes et de plot twist final, offre une intrigue intéressante quoi que moins subtile que ce que le genre du roman policier peut offrir. Du point de vue de la construction narrative, le film raconte le récit finalement assez classique du policier pourchassé qui passe, par nécessité, de l’autre côté de la justice, offrant à de multiples reprises des séquences de course-poursuite où l’action prend le pas sur l’univers de science-fiction.
Un autre aspect du film qui a longtemps hanté la littérature comme le cinéma est la question de la prédiction : la réalisation prochaine d’une prophétie est soumise à un personnage incrédule, charge au scénario et à la narration de converger discrètement vers sa mise en œuvre. Le film, à l’image de la vision des pre-cogs, part de la fin et construit le récit à rebours, un procédé souvent utilisé en science-fiction lorsqu’il est question de voyage dans le temps. Techniquement, notre héros ne voyage pas dans le futur mais en a un aperçu via les visions des pre-cogs.
Du point de vue des thèmes abordés, Minority Report décrit les dérives d’une idéologie sécuritaire où les individus sont traçables à souhait par les publicités ciblées… ou la police. L’idée utopique du risque zéro, incarnée par l’unité Precrime, implique des pouvoirs de police accrus au détriment de la liberté individuelle et du droit de chacun à la présomption d’innocence et à un procès équitable. Pourchassé par Precrime pour un crime qu’il n’a pas encore commis, Anderton explore la ville souterraine et son monde parallèle, en marge de la loi, afin de changer d’identité. La ville, criblée de scanners, et les appareils mobiles de scan à détecteur de chaleur humaine donnent une assez bonne mesure de la dérive sécuritaire à grands renforts de technologie à laquelle peut mener la question d’une éradication de la criminalité. La question du libre-arbitre face au déterminisme est également un thème sous-tendant l’existence et le fonctionnement mêmes de Precrime : la vision d’un acte criminel futur implique-t-il que l’individu subisse de façon systématique l’ensemble des circonstances qui le conduiront invariablement au passage à l’acte ?
Minority Report inaugure un mélange réussi entre les genres de la science-fiction et du film d’action, bien que ce dernier ait tendance à prendre le pas sur le premier. De nombreux films de science-fiction suivront ses traces, offrant une situation initiale qui « fait » le film de par une idée de science-fiction a priori intéressante mais par la suite insuffisamment exploitée par le scénario. Sa présence dans la Dvdthèque se justifie par le tournant que le film initie dans le genre du film de science-fiction : le développement d’un système et de bonnes idées dans la création d’un monde futuriste, mais gêné aux encablures par sa difficulté à créer de l’émotion et des personnages qui aient une fonction autre que de seulement servir l’intrigue.
Minority Report interroge probablement à son insu le genre du film de science-fiction lui-même : sommes-nous seulement, en abordant un film tel que Minority Report, à la recherche d’une bonne idée de science-fiction qui donnera naissance, sous nos yeux, à un monde futuriste ou alternatif intéressant et crédible en flattant notre intellect ? Ou est-ce que le genre du cinéma en général et de la science-fiction en particulier peuvent être appelés à interroger et à émouvoir le spectateur au-delà du simple déroulement cohérent et efficace du scénario ? L’arrivée prochaine de la série répondra peut-être à cette question, en proposant aux spectateurs restés sur leur faim l’univers fascinant de Precrime et toutes ses idées de science-fiction, avec un réel développement de personnages susceptibles de nous faire vibrer le cœur autant que l’esprit.
Le curseur de Cleek : Film-charnière à la limite de la science-fiction et du film d’action, qui a influencé bon nombre de ses successeurs.
Film à avoir dans sa Dvdthèque : Si vous avez aimé Time Out, Looper, Inception ou The Island, ce film « à idée » vous plaira sans nul doute en attendant de découvrir la série.
[divider]Musique[/divider]
On se quitte sur le morceau « A New Beginning », extrait de la bande originale du film et composé par John Williams. Minority Report signe la fin temporaire de notre excursion en terre de science-fiction, et après Bienvenue à Gattaca et Cloud Atlas, notre prochain numéro sera consacré à un autre film digne de figurer dans votre dvdthèque geek ! Un indice ? Sa bande-son a conquis le public. À très bientôt dans notre rubrique cinéma sur Cleek !
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