Nvidia est une source d’inspiration habituelle pour les rumeurs, fuites et autres leaks comme on dit maintenant
On se souvient de la dernière en date, seulement vieille de quelques jours et qui faisait état d’une arrivée prochaine des futures GTX 2070, 2080 et compagnie. En fait, un simple morceau de quelque chose péché sur un forum US et dont les quelques lignes ont alimenté des articles complets, analyses et révélations, y compris chez nous pour nous expliquer que les futures cartes arrivaient.
Évidemment, de sources sures, en provenance d’un cousin qui connait le garagiste qui nettoie la voiture d’un pote de Jen-Hsun Huang, tout ça était indiscutable et on connaissait même la date de lacement des nouveaux produits.
Pourtant quelques voix ont appelé à la prudence en rappelant quelques principes de base…mais rien n’y a fait. Chez nous dans le High-tech comme ailleurs, la fake news ou bruit de chiotte et une manivelle toujours efficace. Par contre, depuis 48h, un article US ne semble pas avoir éveillé les pulsions créatrices ni la fibre d’investigation de beaucoup de monde…
Cet article, signé par le rédacteur en chef de HardOCP, Kyle Bennett, n’est pas un billet de quelques mots mais bien une longue contribution, documentée et argumentée sur ce que l’auteur appelle « les pratiques anti-concurrentielles » menées par Nvidia.
Nvidia mettrait la pression sur ses partenaires avec son « NVIDIA Geforce Partner Program »
Alors soyons francs, même si AMD reprend des couleurs depuis quelques temps, Nvidia n’a pas vraiment besoin d’être aidé pour prendre le dessus sur son concurrent trop longtemps à la ramasse ces dernières années pour pouvoir lutter avec le géant vert. Cependant, la position ultra dominante de la firme de Santa Clara semble peser fortement sur les relations avec ses OEM/AIB (ceux qui fabriquent les cartes avec les puces Nvidia).
Ce n’est pas la première fois qu’en OFF, certaines marques se font l’écho du comportement arrogant de Nvidia. Mais jusque là, l’arrogance n’est pas punie par la loi, tout juste est-elle reconnue dans le temps comme un manque d’intelligence commerciale. Ce que décrit l’article d’HardOCP va cependant un peu plus loin
L’article prétend que le Geforce Partner Program ainsi qu’un ensemble de règles écrites ou non, permet à Nvidia de contraindre ses partenaires à n’utiliser exclusivement que des solutions de chez lui, sous peine de voir les robinets se fermer. Concrètement, des constructeurs comme Asus ou MSI qui utilisent aussi bien du Nvidia que de l’AMD, seraient amenés à réfléchir à deux fois avant de pousser des offres de GPU « différentes » (on pense évidemment aux solutions AMD Volta).
Les risques iraient d’une perte de compétitivité substantielle (par l’annulation de remises, l’éviction de programmes marketing…), en passant par l’absence de support sur les réseaux sociaux (établissant ainsi un classement des bons et des mauvais élèves chez Nvidia ou encore la distribution arbitraire des offres « bundles » sur les jeux aux partenaires plus ou moins motivés.
Mieux que l’Omerta Corse
Mêmes s’il est difficile de dire que certains arguments de Kyle Bennett ne sonnent pas juste à nos oreilles, les limites de son article se retrouvent dans l’absence de témoignages officiels externes ou venant d’autres marques. L’auteur indique avoir récolté de nombreux témoignages en OFF. Cependant dès qu’il s’est manifesté officiellement pour parler du sujet avec des marques, les portes se sont systématiquement fermées.
Les personnes ayant choisi de parler ont décidé de le faire de manière anonyme, arguant qu’ils avaient peur pour leur job, la pérennité de leur entreprise etc etc. Une chose est cependant certaine, il faut que Kyle Bennett dispose de sacrés billes dans ses poches car dans les prochains jours il va commencer à entendre siffler les coups. En effet Nvidia pourrait considérer que cet article porte préjudice à son image.
Beaucoup de confrères pourtant promptes à écrire des papiers sur la futures GTX 3048Ti de la semaine prochaine ont cependant décidé que son enquête n’était pas fiable. Ainsi, vous ne la trouverez quasiment pas cité (voir par du tout) sur le web français… prudence quand tu nous tiens….
Vous retrouverez une synthèse de l’article initial d’HardOCP sur Forbes ici