L’épidémie continue avec The Walking Dead
Si les œuvres basées sur des phénomènes d’épidémies et de zombies sont légions actuellement, The Walking Dead n’en demeure pas moins une référence en la matière, saluée et adulée par une communauté grandissante et passionnée. Les aventures haletantes de Rick Grimes (Andrew Lincoln) et de ses comparses nous accompagnent depuis maintenant 4 ans, et à l’occasion de la cinquième saison de la série, actuellement diffusée sur AMC, Cleek revient pour vous sur les recettes de ce succès.
[divider] Des portraits plus vrais que nature [/divider]
On se souvient tous du début de la série The Walking Dead et du pénible réveil du shérif adjoint Rick Grimes qui, tout juste sorti du coma, découvre un monde ravagé et désertique, sans parler des morts-vivants qui déambulent à chaque coin de rue. Le ton de la série est donné, et finalement, à première vue, la série semble quelque peu perdue dans la multitude d’œuvres du même genre. Rien de spécialement novateur dans le style ou dans les propos abordés : il n’y a que ce tableau de personnages divers que l’on ne connaît pas encore. Malgré tout, la réalisation est plus que convaincante, et les spectateurs ont donc continué à suivre la série avec intérêt. Et c’est là que le succès commence. The Walking Dead ne se contente pas du gore zombiesque, d’un scénario banal, ou de portraits stéréotypés (même si certains semblent l’être au départ). La série se plait à exceller dans chaque domaine qu’elle met en avant et, même si les premiers épisodes n’étaient pas transcendants, on se plait peu à peu à découvrir les protagonistes plus en profondeur, et la finesse de leurs portraits psychologiques sort rapidement du lot. Car oui, The Walking Dead est une série, à mon sens, qui est à apprécier dans la durée et non pas seulement sur l’instant.
Côté scénario, nous avons donc une troupe de survivants perdus au milieu d’un monde dépeuplé, ravagé et tout particulièrement hostile. Du déjà-vu donc, et c’est peu dire, malgré une révélation troublante en fin de première saison… Comment The Walking Dead est donc parvenu à renouveler sans cesse son scénario pour réussir à garder l’attention des fans ?
[divider]Courir, encore et toujours…[/divider]
Ne nous voilons pas la face : si notre attention se concentre volontiers sur les zombies dans les premières minutes de la série, tout cela est bien vite oublié, tant et si bien que rapidement, les « rôdeurs » ne sont plus qu’un prétexte à l’histoire. Certes, leurs râles agonisants et leur menace contribuent de manière omniprésente au caractère dangereux de la série, mais c’est bel et bien le portrait humain qui donne toute cette richesse à The Walking Dead.
Bon nombre d’entre nous s’est sûrement d’ailleurs demandé « Et moi, qu’est-ce que je ferais ? ». The Walking Dead aborde donc tout un panel de psychologies, allant de la brute violente aux victimes résignées face à leur sort. Tous les goûts sont dans la nature, et on peut finalement se retrouver assez bien dans les raisonnements de quelques personnages de la série. Mais ce qui tient les téléspectateurs captivés, ce sont bel et bien les évolutions de ces psychologies. Souvenons-nous de Carole, la femme/mère battue, geignarde et larmoyante… Repensez maintenant à ce qu’elle est devenue : une véritable métamorphose, subtilement intégrée dans cet univers aux accents de « marche et/ou crève ».
Ce groupe de survivants part donc à l’aventure, avec des buts plus ou moins clairs selon les saisons, et on s’attache véritablement à leur vie, et à leurs déboires. Car The Walking Dead excelle aussi sur ce point : l’exode menée par nos survivants les mèneront à trouver de temps en temps des coins de paradis, perdus dans cet univers apocalyptique (la ferme de la saison 2, la ville de Woodbury et la prison dans la saison 3, le controversé « Terminus » de la saison 4… ) et il faut bien l’avouer, nous adorons les voir retrouver ce semblant de vie normale, dans une communauté saine et parfois presque organisée. C’est ce même retour au « confort » que l’on connaît tous qui nous plonge ensuite en plein cauchemar lorsqu’une menace, extérieure ou interne (car oui, le danger n’est pas seulement l’exclusivité des rôdeurs), pousse nos protégés à quitter leur refuge pour retourner sur les dangereux chemins alentours… Il faut fuir, et ne pas se retourner.
[alert type=red ]Si vous ne voulez pas vous faire spoil, nous vous déconseillons fortement de lire ce paragraphe[/alert]
[divider]Ho non, pas lui ![/divider]
Malgré le côté «posé » à quelques moments de la série, il n’en reste pas moins que certaines scènes demeurent haletantes et angoissantes. Malheureusement, il serait utopique de croire que toute cette petite bande s’en sorte sans encombre à chaque fois. Et comme désormais, les réalisateurs de séries n’ont plus peur de faire disparaître quelques uns de leurs protagonistes phares, cela tombe bien : The Walking Dead a suivi ce chemin. Certaines scènes de The Walking Dead seront donc particulièrement pénibles, car malgré l’attachement que vous leur portez, certains personnages seront amenés à mourir, et pas de la plus belle façon qui soit (on se souvient du douloureux épisode de la grange avec la fille de Carole en saison 2, la mort tragique de Lori, la femme du shérif, les retrouvailles entre Daryl et son défunt frère, ou encore l’assassinat brutal de Hershel…). Mais malgré tout, cet avenir incertain fait paradoxalement vivre la série, et lui insuffle un réalisme conséquent. Priez maintenant pour que votre chouchou ne meure pas en cours de route !
[divider]Un casting et une audience qui ne trompent pas[/divider]
The Walking Dead regroupe tout d’abord un casting aussi bon qu’il est diversifié. On y croise des acteurs dont le visage ne nous est pas totalement inconnu, comme le héros de la série Andrew Lincoln (Love actually, L’arnacœur, bref, un tout autre registre), et d’autres qui deviendront petit à petit de figures emblématiques de la série (Steven Yeun : Glenn, Norman Reedus : Daryl, Melissa McBride : Carole, Lauren Cohan : Maggie). On notera par ailleurs l’excellente performance du jeune acteur incarnant Carl, le fils du shérif, Chandler Riggs, et qui n’avait que 10 ans lors du début du tournage de la première saison. Le petit Carl a donc bien grandi, et c’est avec plaisir que l’on voit son caractère s’affirmer au fil des saisons.
Ce casting prometteur nous a donc fait vivre des aventures plus que palpitantes, et d’ailleurs, l’audience croissante de The Walking Dead reflète cet intérêt grandissant (5.2 millions de téléspectateurs pour la saison 1, 6.9 pour la seconde, 10.8 pour la troisième, et 13.3 pour la quatrième). The Walking Dead en est donc désormais à sa cinquième saison, avec une communauté de fans toujours présente, malgré un début quelque peu « lent » au goût de certains. Le succès sera-t-il encore une fois au rendez-vous ?