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Critique – La Peste par Ryôta Kurumado et adapté de l’œuvre originale de Albert Camus

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Critique – La Peste par Ryôta Kurumado et adapté de l’œuvre originale de Albert Camus

Les éditions Michel Lafon ont remis au goût du jour, l’œuvre phare de l’écrivain français Albert Camus : La Peste. Pour ce faire, ils ont publié en français, le manga dessiné par Ryôta Kurumado qui s’est inspiré de l’œuvre originale de Camus. En cette période de pandémie mondiale, le sujet est plutôt actuel d’autant plus que le premier tome au Japon, est sorti en 2020.

 

Un petit mot sur l’œuvre originale

La Peste de Albert Camus est une œuvre classique de la littérature française. Effectivement, il s’agit d’un roman imaginé et écrit par Camus, auteur français, en 1947.

Albert Camus est né en 1913 en Algérie et est décédé d’un terrible accident de voiture en 1960 à l’âge de 46 ans.

L’année de sa parution, La Peste a reçu le prix des critiques, un ancien prix littéraire créée en 1945. Il s’agit de l’une des œuvres les plus mythiques de l’auteur français parmi L’Homme révolté et Les Justes. C’est d’ailleurs en partie grâce à ce trio qu’il obtiendra le prix Nobel de Littérature en 1957.

L’histoire originale prend place dans la ville algérienne de Oran, dans les années 40, où sévit une grave épidémie de peste bubonique qui décime une grande partie de la population dans des conditions effroyables.

La Peste est une grande œuvre de la littérature français et est le troisième plus grand succès des Éditions Gallimard, après Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry et L’Étranger de Albert Camus.

 

Résumé 

« Le mangaka japonais Ryota Kurumado adapte pour la première fois en manga le chef d’œuvre d’Albert Camus, prix Nobel de littérature.

Oran, années 1940. De plus en plus de rats sont retrouvés morts dans les rues, semant la confusion chez les habitants. Une situation qui inquiète le jeune docteur Bernard Rieux et où l’indécision pourrait avoir des conséquences terribles. »

 

Quelques mots sur cette édition

Avec ce manga La Peste, nous avons affaire à une très belle édition de la part de Michel Lafon. En effet, nous avons le droit à un manga grand format de 15,3 x 2 x 21,3 cm (contre 13 x 1,5 x 18 cm pour un tome classique). De plus, ces tomes sont assez épais, grâce à un papier de qualité, puisque le premier tome ne contient « que » 176 pages. En général, la plupart des mangas font environ 200 pages et sont bien plus fins.

Les premières de couvertures sont vraiment travaillées. Sur le premier tome, nous sommes faces à l’hécatombe de la maladie, des rats morts retrouvés partout dans toute la ville de Oran. Dans le second, nous faisons face au plus haut de l’épidémie avec des quantités phénoménales de décès (d’où les tombes). Au final, dans ce troisième tome, les médecins tentent, le mieux possible, de soigner les malades en incisant notamment les ganglions gorgés d’infection. Si l’on retire les surcouvertures, nous pouvons voir une seconde couverture. Encore une fois, le premier tome met en avant les rats retrouvés morts. Sur le deuxième tome, on reprend (plus ou moins) une « copie » de la troisième couverture. Pour finir, sur le troisième volet, on découvre une croix. Leur salut est-il bientôt arrivé ?

Ce qui est assez perturbant avec La Peste c’est la démarcation entre le dessin général de l’œuvre et le dessin du docteur Rieux. Ce dernier semble très (trop?) naïf, trop jeune pour gérer ce qu’il va se passer. Son dessin vient totalement en opposition avec certains autres dessins très morbides (comme les rats morts sur la photo ci-dessous). Il fait très innocent et c’est d’ailleurs son innocence, sa naïveté qui va le faire rapidement déchanter. Il se doutera depuis le départ qu’il s’agit d’une épidémie de peste mais il ne voudra pas y croire et ravalera son inquiétude. Au final, quand lui-même et les autres docteurs voudront réagir, ce sera déjà trop tard.

Tous les autres personnages (ou presque) ont des traits beaucoup plus sérieux que ceux du Dr Rieux.

 

Notre avis

À la lecture, on se rend compte que ce manga ne possède pas beaucoup de texte. Il se lira donc relativement rapidement. Par contre, certaines planches sont particulièrement saisissantes. Je pense notamment à celle représentant la ville de Oran qui est vraiment détaillée. On peut voir toutes les petits détails des immeubles, c’est assez impressionnant.

De plus, certaines autres planches sont vraiment choquantes. Par exemple, à un moment donné de l’histoire, des milliers de rats meurent dans la ville. Dans le premier tome, ces derniers sont représentés les uns par dessus les autres et même tombants du ciel. Et idem, dans le second tome, ce sont les hommes cette fois-ci qui meurent, leurs corps sans vie (représentés yeux ronds et entièrement noirs, visage déformé par la douleur) sont entassés les uns sur les autres dans une double page morbide. C’est très prenant et choquant mais aussi malheureusement représentatif d’une pandémie telle que la peste bubonique.

Encore une fois, on constate dans cette histoire que l’argent prime au reste. Quand le docteur Rieux et les autres demanderont aux préfets de boucler la ville, ils choisiront de ne pas le faire car cela serait trop punitif pour l’économie de Oran. Et ce ne sera que lorsque les cas s’envoleront qu’ils prendront la décision de fermer la ville.

L’histoire avance très vite et c’est normal puisque l’œuvre se terminera au quatrième tome. Au bout du tome trois, nous sentons d’ores et déjà la fin arriver puisque certaines personnes commencent à guérir de la maladie, malgré avoir développé de forts symptômes.

Conclusion

Au final, je ne peux que conseiller de lire ce manga La Peste à ceux qui voudraient prendre connaissance de l’œuvre de Camus mais n’arrivant pas à le lire au format roman. En plus, malgré tout, ce thème est très actuel avec la pandémie de Covid-19.

Par contre, les images sont réellement choquantes et il est donc à déconseiller aux personnes sensibles et facilement choquables. De même, pour les plus jeunes souhaitant découvrir l’histoire originale, cela peut être une bonne mise en bouche avant de lire le roman de Albert Camus. À condition qu’ils puissent supporter de telles images.

Le manga semble bien suivre l’histoire d’origine et c’est très appréciable. De plus, les planches sur deux pages, présentes dans les tomes sont particulièrement travaillées voir même choquantes pour d’autres. On y retrouve une grosse opposition entre le style de dessin du docteur Rieux notamment et les autres personnages. Mais cela peut aussi montrer son indécision et sa naïveté qui va, au final, causer tout ce qui va se produire dans cette histoire.

Bref, maintenant, je n’ai qu’une hâte, c’est de lire le quatrième et dernier tome de la saga !

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