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Critique à quatre mains – The Serpent

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The Serpent

Que vaut The Serpent, la nouvelle mini-série de Netflix ?

Le catalogue Netflix ne cesse de s’étoffer chaque semaine, d’ailleurs, on vous en fait un récap tous les mardi. Aujourd’hui, on vous parle d’une série sortie le 2 avril dernier, The Serpent, qui a su trouver son public au fil des semaines. Composé de 8 épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun, nous plongeons ensemble dans un fait divers sordide dont les plus jeunes d’entre nous auront du mal à se souvenir. Mais avant de donner nos avis sur la série, découvrez le synopsis ainsi que la bande-annonce, afin de savoir réellement de quoi il en retourne.

« L’histoire de l’escroc Charles Sobhraj et les tentatives remarquables du diplomate néerlandais Herman Knippenberg pour le traduire en justice. Se faisant passer pour un négociant en pierres précieuses, Charles Sobhraj et sa compagne Marie-Andrée Leclerc voyagent à travers la Thaïlande, le Népal et l’Inde entre 1975 et 1976, commettant sur leur passage une série de crimes sur le « Hippie Trail» asiatique. »

 

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Pour ma part, je n’avais jamais entendu parler de cette affaire, et j’étais donc très heureuse de ne pas m’être fait spoiler la « fin » par la réalité. C’est d’ailleurs sans doute cela qui m’a fait regarder la série suite à de chaudes recommandations d’amis. Oui, ça, et le fait que je n’avais plus rien à regarder… Bien évidemment, une fois la série terminée, mon mari et moi nous sommes empressés d’aller jeter un coup d’œil sur la vraie histoire, les vraies victimes, les vraies auteurs des crimes, afin de savoir ce qui était accurate ou non dans la série. Aujourd’hui cependant, on s’en tiendra à l’œuvre de fiction.

Avant de commencer à parler scénario et autres détails, il faut évidemment parler des personnages, mais surtout des acteurs car selon moi, la série tient beaucoup sur leurs psychologies, leurs attirances et leurs états d’esprits. Parlons donc pour commencer des rôles principaux, où on retrouve Tahar Rahim qui prête ses traits à Charles Sobhraj, que j’ai découvert que très récemment dans le film « Désigné Coupable » et Jenna Coleman que nous connaissons tous, je pense, pour son rôle de Clara dans la série UK Doctor Who, qui incarnera ici Marie-Andrée Leclerc. On en va pas se le cacher, ces acteurs, et donc ces personnages, sont beaux ! C’est un beau couple, charismatique, attrayant, sexy, sûrs d’eux ! J’ai adoré leur jeu d’acteur, et je trouve que ces deux-là ont une vraie alchimie à l’écran.

The Serpent

Un peu plus dans le détail, Charles est un réel psychopathe, pervers narcissique, qui manipule si bien Marie-Andrée ou Monique, qu’on aura du mal à lui en vouloir à elle au départ. Elle tombe totalement sous sa coupe et il faut dire qu’il a un charme fou, avec un talent certain pour trouver des âmes en peine, ce qu’est indubitablement Marie-Andrée.

Marie-Andrée justement, qui essaye de nous faire croire qu’elle a un alter ego en la présence de Monique, aura du mal à convaincre à pas mal de moments. Elle est amoureuse de l’idée d’aimer, mais n’arrive pas à se rendre compte que l’amour ne ressemble en rien à ce qu’elle vit. Prisonnière, elle se raccroche à tout ce qu’elle peut, mais au final, on voit bien comment elle est traitée par Charles, a.k.a. Alain, et on aura, à force, du mal à éprouver de l’empathie pour elle, lui criant de prendre ses jambes à son cou minimum une fois par épisode. On attend en revanche les faux pas d’Alain à chaque minute de la série, priant pour le voir tomber, violemment. Niveau casting, pour moi c’est un sans faute. Tahar Rahim est magnétique, tandis que Jenna Coleman nous donne un panel d’émotions vraiment varié.

La série ne serait pas ce qu’elle est sans ses personnages secondaires, notamment Herman Knippenberg et sa femme Angela Knippenberg, tout d’eux interprétés par respectivement Billy Howle et Ellie Bamber. Herman, qui travaille à l’embrassade hollandaise de Bangkok, se retrouvera au cœur de cette affaire suite aux meurtres de deux hollandais retrouvés brûlés. J’ai beaucoup aimé son personnage et son interprétation. Il est au bout du rouleau les 3/4 du temps (et encore, je suis gentille) et craquera un certain nombre de fois, et quasi à chaque fois sur sa femme, Angela, qui n’a fait qu’être présente, serviable et investie. C’est d’ailleurs mon personnage préféré tant son personnage est riche. Intelligente, réfléchie, droite, consciencieuse, pertinente, elle saura remettre en place tous ceux qui en auront besoin grâce des punchlines marquantes et aidera à résoudre pas mal de zones obscures de cette sombre affaire. Herman a souvent été dur avec elle, injustement.

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Couple Knippenberg

Je pourrais vous parler de tous les autres personnages de la série, mais cela serait gâcher pas mal de suspens, surtout si vous ne connaissez pas la vraie histoire. Sachez cependant qu’avec une scénario bien ficelé, une enquête palpitante, des acteurs à la hauteur et des personnages tous différents et utiles, The Serpent est une série très agréable à regarder, que j’ai plié en une petite semaine seulement. Quant à la signification du titre, The Serpent, je vous laisse y réfléchir afin de ne pas spoiler davantage !

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J’ai commencé la série sur l’avis de mon papa, qui a pour habitude de se lancer une série Netflix presque tous les soirs dans le salon. Il s’endort presque constamment devant mais pas devant The Serpent, qui l’a tenu éveillé jusqu’au matin. J’ai été intrigué et je me suis le lendemain soir lancé dans le visionnage.

Pour résumer, j’ai tout bonnement adoré. Je ne connaissais pas l’histoire en détails, bien que j’avais entendu quelques avis sur le livre relatant les faits, et était donc curieux d’en savoir plus sur cet homme si dérangé qu’intriguant qu’est Le Serpent. On a souvent l’habitude de récits idéalistes ou euphoriques de cette époque où les jeunes de bonnes familles partaient découvrir d’autres cultures, chargés de traveller check en quête de nouvelles expériences. Ici, on nous en peint une vision plus sombre, et qui résume les destins de nombreux jeunes dans ces époques-là. C’est prenant, d’autant plus que la photographie colorée des soirées organisées par le couple nous transporte dans ce Bangkok festif des années 70. Assez vite, on nous met dans le bain avec les premières manipulations psychologiques, les premiers empoisonnements. On nous dépeint explicitement les méthodes et procédés utilisés assez tard pour en appuyer le cynisme (empoisonnement puis fausse guérison), à tel point que notre cher Charles semble initialement réputé comme parfaitement altruiste.

Sans rentrer dans le détail du couple qu’a très bien détaillé Lucile juste au dessus, je tenais à revenir sur les personnages annexes, leurs voisins. Très heureux de retrouver par exemple Mathilde Warnier que j’avais trouvé géniale dans Au service de la France. Elle y incarne une femme forte, qui gagne au fur et à mesure du temps une détermination à faire tomber Charles Sohbraj extrêmement puissante. Son évolution psychologique et sa capacité à changer d’expression faciale est remarquable, notamment dans les scènes où elle se retrouve à devoir fouiller dans les affaires du couple pour le compte d’Herman Knippenberg.

Mathilde Warnier à gauche.

Un autre personnage extrêmement remarquable est celui de Dominique Renelleau, joué par Fabien Frankel. Il est surement celui qui m’a le plus touché tant il est pris au piège par le couple et tant sa pression psychologique est forte. Il est souvent à la juste limite de devenir fou tant il se sent bloqué et dupé. Frankel l’incarne parfaitement et on se sent angoissé à sa place dès le premier quart de la série.

Pour parler rapidement de Tahar Rahim, je dois avouer que je ne le connaissais pas. Pour vous dire, j’ai cru pendant la séquence d’introduction où l’on voit Charles parler à la télévision, qu’il s’agissait d’images d’archives. Il incarne son personnage à merveille, tant dans la voix (puisque oui, j’ai regardé en VF) monotone, plate mais incroyablement envoutante que dans son charisme.

J’ai tout simplement adoré la série, tout comme j’ai aimé les autres séries sur des tueurs en série réalisés par Netflix. J’y ai retrouvé une part esthétisée des faits réels qui rend le format si prenant.

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