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Test – Sharp HT-SBW460, une barre pour les films

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Sharp HT-SBW460Sharp HT-SBW460, une barre pour les films

 

Aujourd’hui, nous allons tester un kit Home-Cinéma de la marque Sharp nommé HT-SBW460. C’est un ensemble composé d’une barre de son et d’un caisson de basse, orienté entrée/milieu de gamme, que l’on retrouve aujourd’hui aux alentours de 350 €. Voyons maintenant ce qu’il propose et quel est le rendu sonore.

 

Dans la boîte

Nous commencerons ce petit tour du propriétaire en vous montrant dans un premier temps le packaging du Sharp HT-SBW460.

 

Maintenant, regardons ce que nous trouvons à l’intérieur du carton du Sharp HT-SBW460. Nous retrouvons un bundle classique composé de :

  • Un manuel en plusieurs langues
  • Une télécommande
  • Deux câbles d’alimentation (un pour la barre, un pour le caisson) en format Européen
  • Deux câbles d’alimentation (un pour la barre, un pour le caisson) en format Américain
  • Un câble HDMI
  • Un système de fixation mural

Et nous retrouverons bien évidemment la barre, bien emballée dans du plastique et du polystyrène, ainsi que le caisson de basse.

 

Aspect et ressenti

Commençons par la barre de son composant le kit Sharp HT-SBW460. Elle mesure 95 cm de long, 7 cm de hauteur et 11 cm de profondeur pour un poids de 2.5 Kg. Ses dimensions sont intéressantes, car ses 95 cm permettent de placer les haut-parleurs gauches et droite à bonne distance les uns des autres, et ainsi accroître l’effet de stéréo. Les 7 cm de hauteur limitent forcément la taille des haut parleurs mais permet en contrepartie de poser la barre devant une télé posée sur pied sans cacher le bas de l’écran. Attention, dans cette configuration, si le capteur de télécommande de votre télé est dans le bas de celle-ci, la barre peut alors le cacher et rendre la télécommande du téléviseur moins efficace.

Du côté du poids 2.5 Kg, ça ne fait pas bien lourd et on comprend pourquoi en voyant les matériaux utilisés : la coque est intégralement en plastique. Au moins celui-ci n’est pas glossy et n’attrape pas trop les traces de doigts. Par contre ce poids, s’il rend aisé la manipulation de la barre, il peut poser un problème dans le son des medium, on y reviendra.

Les joues de la barre, en plastique imitation métal donne plus de caché à l’enceinte que le reste de la coque en plastique, elle est plutôt belle vue de côté, ce qui en fait un bon point. Sur l’avant, il y a une grille tout le long de l’enceinte afin de protéger les haut-parleurs et mettre en avant le logo Dolby Atmos, le fameux encodage HD dont Sharp se targue d’être compatible. Nous en reparlerons là-aussi, dans la partie spécifique au son et à la technique.

 

joue droite

 

Mais dans le kit Sharp HT-SBW460, est livré un caisson plutôt mignon. Ses petites dimensions (24 cm de large, 24 cm de profondeur) lui permettent d’avoir une toute petite empreinte au sol, il se place partout. Il fait 41.5 cm de haut, soit environ la hauteur de la plupart des meubles TV. Le haut parleur est sur le bas du caisson, ce qui le rend pas apparent au premier regard, et ainsi donne un aspect plus sobre à l’ensemble. Bien évidemment le caisson est posé sur pieds, ce qui est indispensable lorsque la membrane est orientée vers le bas. On peut noter les coins arrondis du caisson, qui donne cet aspect très sympathique à ce petit cube. La texture est légèrement plus granuleuse que la barre, et il n’attrape pas non plus les traces de doigts.

Du côté de poids, il affiche 5.4 Kg sur la balance. C’est malheureusement assez léger pour un caisson de cette taille, on n’aurait pas craché sur un leste de 1 ou 2 Kg. En effet, le poids est un élément important dès qu’il s’agit de basses : un caisson trop léger peut avoir tendance à vibrer, voire se déplacer avec la membrane.

 

 

Maintenant regardons la télécommande. Elle est simple et assez intuitive. Par contre elle est arrondie sur le dos, ce qui fait qu’elle roulera quasi systématiquement sur elle-même quand vous la poserez sur votre meuble. Vouloir la poser droite et qu’elle y reste rappelle le jeu du château de carte quand on était petit… Les piles AAA (fournies) sont rondes oui, mais Sharp aurait pu imaginer une télécommande qui ne roule pas sur elle-même !

 

Technique et DSP

Ce kit Sharp HT-SBW460 est un kit dit 3.1, c’est à dire qu’il possède 3 canaux (avant gauche, centre et avant droit) ainsi qu’un canal spécial caisson de basse. Il est ratifié pour 440 W. N’espérez pas obtenir un chiffre ne serait-ce qu’approchant ces 440W, tant ces derniers sont fantaisistes. Mais c’est le cas chez tous les vendeurs de barre de son ou d’enceintes PC sauf exception. On vous montrera quelques mesures un peu plus loin dans l’article.

Les 3 canaux frontaux sont composés comme suit :

  • Les canaux gauche et droit ont chacun un haut-parleur full-band de 50mm
  • Le canal central, le plus important dans les films, a le droit à 2 haut parleurs full-band de 50mm

Le caisson de basse est quant à lui équipé d’un haut parleur de 16 cm.

 

 

La barre de son du kit Sharp HT-SBW460 contient un DSP (Digital Sound Processor) permettant de paramétrer le son. Cela reste assez simple, avec plusieurs profils pré-établis (« Flat », « Music », « Movie », « News », « Night ») ainsi qu’un réglage des aigus et des graves allant de -5 à +5dB. Simple, mais correct.

De plus, la barre propose un mode « Surround » que vous pouvez activer ou non en appuyant simplement sur un bouton de la télécommande. On vous dira plus loin ce qu’on en pense.

Des modèles plus haut de gammes proposeraient une calibration intégrée selon votre pièce, mais comme on le disait, on est ici sur un modèle assez basique.

Connectiques et Technologies

Dans la barre de son figure le cerveau de votre kit Home-Cinéma. C’est sur cette barre que vous devrez brancher (ou non) votre source. Voici les différentes manières dont la barre du kit Sharp HT-SBW460 peut recevoir un signal sonore :

  • HDMI (x2)
  • Optique
  • Coaxial
  • Mini-Jack
  • Bluetooth

 

 

On reviendra dans quelques lignes les différences entre ces entrées et ce qu’elles permettent de faire.

Le caisson lui n’a aucune connectique, il se branche uniquement sur le secteur. Dans ce cas, où se branche le câble RCA du Subwoofer ? Nul part, le caisson se connecte automatiquement sans fil à la barre de son. Sharp précise 6m de portée maximum, ce qui est bien suffisant pour la plupart des salons. Cela simplifie l’installation du kit, tant visuellement que dans la pratique.

Au niveau des technologies, le kit Sharp HT-SBW460 est capable de lire tous les flux Dolby utilisés : le Dolby Digital, le Dolby Digital PLUS, le Dolby True HD et enfin le Dolby Atmos. Si cela ne vous évoque rien, dîtes-vous en résumé que :

  • Le Dolby Digital est un encodage de son 5.1 compressé, que l’on retrouve sur les DVD
  • Le Dolby Digital PLUS est de meilleure qualité et monte jusqu’en 7.1
  • De son côté, le Dolby True HD est un signal Hi-Res sans perte à très haut débit que l’on peut retrouver sur certains Blu-Ray
  • Le Dolby Atmos est un signal DD+ ou THD agrémenté de canaux verticaux. L’Atmos sera sur base DD+ sur Netflix et sur base THD sur un Blu-Ray.

 

Dolby Atmos vs DTS

 

Si vous connaissez un peu le domaine, vous savez qu’il existe un grand concurrent à l’encodage Dolby : l’encodage DTS (DTS, DTS-HD, DTS X…). Eh bien malheureusement le kit HT-SBW460 sera incapable de les lire, et fera la correspondance avec un signal PCM 2.0. Autant dire que c’est dommage pour toutes les pistes DTS. Le problème est que quasiment la moitié des Blu-Ray sur le marché ont un son encodé en DTS. Se passer purement et simplement de toute possibilité de lecture de cet encodage est une erreur selon moi. Vous perdrez alors toute la spatialisation du son et vous vous retrouverez alors avec un bête signal stéréo… Après si vous êtes un utilisateur de Netflix, sachez que les pistes sont en Dolby donc pas de soucis.

Ensuite, revenons aux connectiques. Le Bluetooth et le Mini-Jack ne permettent que de faire transiter un signal stéréo, rien de plus. À éviter donc pour lire des contenus multicanaux. L’optique et le coaxial permettent ici de faire passer soit du stéréo, soit du Dolby Digital. Assez limité donc. Pour pouvoir profiter de toutes les possibilités, il faudra vous brancher le HT-SBW460 en HDMI, beaucoup plus performant et versatile que les autres connexions. N’utilisez les autres connexions que si vous ne pouvez pas faire autrement, elles ont le mérite d’exister, rien de plus.

Vous aurez 3 ports HDMI derrière votre barre de son : une entrée (HDMI 1), une sortie (HDMI Out) et un HDMI ARC. L’HDMI ARC est le seul port qui fonctionnera si on le branche sur un port HDMI de la télé, à condition qu’il soit en ARC. Cela vous permet de bénéficier du son sur la barre si vous ouvrez une application directement sur votre télé par exemple. À savoir que les sorties ARC des télés ne sont pas systématiquement compatibles Dolby True HD. Donc de préférence, branchez vos sources sur la barre de son puis la barre de son sur la télé, sauf si vous avez plus de 2 sources ou que vous utilisez souvent des applications intégrées à votre télé.

Voici un petit schéma fait maison vous montrant les 2 possibilités de branchement que je vous conseille :

 

Utilisation

Le premier point qui marque, et dans le mauvais sens du terme, est le temps nécessaire à l’allumage de ce kit Sharp HT-SBW460. Quand vous appuyez sur le bouton de démarrage de la télécommande, la barre de son va sortir de veille. Celle-ci va afficher un ON clignotant pendant environ 18s, puis l’enceinte démarre enfin. Elle n’émettra cependant du son que quelques secondes plus tard, portant jusqu’à 22 le nombre de secondes nécessaires pour démarrer l’enceinte. Même un PC démarre plus vite ! En 2020 un tel temps de lancement n’est que difficilement acceptable.

La télécommande semble parfois avoir du mal à répondre, il faut alors la placer un peu en hauteur pour que la commande soit validée.

La barre se permet même d’afficher le type son qu’elle reçoit. Elle affichera soit « DOLBY ATMOS », soit « DOLBY AUDIO », soit « PCM AUDIO » indiquant ainsi un son non-Dolby, réduit en stéréo. Par contre cet affichage défilant n’affiche que 5 lettres à la fois. On voit « DOLBY » puis « OLBY » puis « LBY A » ect ect… défilement pas très rapide d’ailleurs. Je chipote ? Pas vraiment :

Rappelez-vous le mode Surround dont je vous parlais plus haut. Aucune LED ou indication ne permet de savoir si ce mode est activé ou non. Alors on appuie sur le bouton « Surround » de la télécommande pour savoir. Vous avez une coupure de son de 2s pour savoir (mystère) s’il est en train d’activer ou de désactiver le mode Surround. Vous verrez alors s’afficher sur l’écran un « SUR,O » (hey oui 5 caractères max!) et là suspens : est-ce « SUR,ON » ou « SUR,OFF » qui va s’afficher ?  Ah c’était « SUR,OFF », je vais donc réappuyer sur le bouton « Surround de la télécommande pour repasser en mode Surround, entraînant une autre coupure de son de 2s. Ce genre de petits désagréments aurait facilement pu être évités.

Le volume sonore s’échelonne de 0 à 32. 32 paliers cela peut paraître peu, mais Sharp a réglé le tout afin que chaque palier soit utilisable ou presque. Cela change des kit qui vont de 0 à 50, mais avec les paliers inutilisables car trop forts et trop distordant au delà de la moitié. La contrepartie est que les sources au volume peu élevé (ce qui est le cas pour la plupart des sources de bonnes qualité), vous pouvez êtres amenés à vous approcher du réglage maximum pour une écoute normale.

En dehors des désagréments notés, l’expérience utilisateur est plaisante, dans le sens où la barre de son se fait vite oublier.

Pour la suite, les musique dématérialisées seront lues sur une Shield TV, si possible en MQA, en FLAC classique sinon. Pour les autres musiques, provenant de Blu-Ray, de SACD ou de fichiers FLAC, ceux-ci seront lues depuis la  platine UHD Blu ray OPPO UDP-203.

 

Équilibre du son

Avant de parler du rendu et du ressenti sonore de ce kit Sharp HT-SBW460 pour différents types de source, nous allons parler de l’équilibre sonore théorique et pratique. Pour commencer, voici un petit graphique de réponse en fréquence, fourni par Sharp, pour ce kit.

 

 

Attention, l’échelle de l’ordonnée est de 3dB par graduation et non 1 dB comme on le voie habituellement. Les points principaux qui sautent aux yeux quand on analyse cette courbe sont :

  • Le creux autour de 2 KHz
  • La boursouflure autour des 500 Hz
  • La quasi absence sur la bande 100-200Hz
  • L’énorme boursouflure autour des 52 Hz

Cela montre un potentiel manque de clarté de certains instruments, des voix potentiellement plus marquées, mais un bas medium quasi inexistant. Il semble que la barre ait de grosses difficultés à reproduire un son sous les 200 Hz. Et malheureusement le caisson ne peut pas reproduire cette plage, on se retrouve avec cet énorme creux.

De son côté, le caisson a un évent bass-reflex accordé à 52 Hz. En quelques mots pour les néophytes, un évent bass reflex est composé d’un trou (ici à l’arrière du caisson) et d’une tuyère à l’intérieur. Le but est de créer une résonance mécanique sur une certaine plage de fréquence centrée autour d’une fréquence de résonance. Cela permet en pratique d’augmenter le volume sonore sans injecter plus de Watts dans le caisson ni grossir sa membrane. Les caissons n’ayant pas de bass-reflex sont quant à eux appelés caissons clos.

 

Schéma Bass-Reflex

 

Mais est-ce que le Bass-Reflex une bonne chose ici ? Clairement non. Le Bass Reflex accentue ici beaucoup trop fortement le rendu des basses sur ce caisson, et créer des écarts pouvant aller jusqu’à 33 (!!!!!) dB entre les 100 Hz et les 50 Hz (cf. le graph de réponse en fréquence un peu plus haut). Autant dire qu’un battement à 100 Hz aura un rendu inexistant sur notre caisson tandis qu’à 50 Hz il sera omniprésent.

Et à l’écoute, cela se vérifie : sur les notes autour des 50-60 Hz, le caisson bourdonne. En musique, le grave traîne tellement que la prochaine note est déjà là. Ainsi, au lieu d’une succession rythmée de  battement, on se retrouve avec une sorte de vrombissement continu. Et comme on le disait plus haut, le faible poids du caisson ne fait qu’empirer le phénomène. La salle tremble, ça fait des décibels… mais ça ne ressemble à pas grand chose.

Ce grave boursouflé et souvent omniprésent est une vraie plaie à l’écoute, et encore, dans notre configuration le caisson était placé loin du mur. Placé près du mur, cela aurait été encore pire. Malheureusement le réglage sur les graves abaisse l’intégralité des graves, alors qu’ici le problème vient de l’équilibre. Et puis, -5/+5 dB de réglage, quand on a des écarts de 33 dB, autant essayer de faire varier le niveau de la mer avec une cuillère !

Après ces premières écoutes, nos impressions étaient vraiment mauvaises comme vous pouvez le constater. Et là, une petite idée a germé. Puisque cet immense déséquilibre est causé par un bass-reflex beaucoup trop gourmand, alors pourquoi ne pas le boucher ?

Ni une ni deux, je bouche l’évent. Et là soulagement ! Certes, le niveau de graves baisse assez fortement, mais le rendu est beaucoup plus satisfaisant. Les graves restent traînant, mais c’est sans commune mesure avec ce que j’obtenais auparavant. Il est alors conseiller de rajouter 1 ou 2 dB sur la barre pour compenser.

Comme vous le verrez, des fois je boucherai l’évent, des fois je le laisserai ouvert dans mes écoutes.

 

Rendu sonore – Films

Nous commencerons par vous résumer le rendu des films sur notre Sharp HT-SBW460 . Pour juger de la qualité, j’ai fait en sorte de regarder des films avec une bande assez dynamique et qualitative. Voici la liste :

  • Star Wars : La revanche des Siths – Blu-Ray 4K UHD – VO Dolby True HD
  • Le Seigneur des Anneaux, la Communauté de l’anneau : Blu Ray – VO DTS-HDMA
  • Interstellar – Blu-Ray 4K UHD – VO DTS-HDMA
  • Bladerunner 2049 – Blu-Ray 4K UHD – VO Dolby Atmos
  • Mad Max Fury Road – Blu-Ray 4K UHD – VO Dolby Atmos
  • Démos Dolby – Blu Ray
    • Amaze : Dolby Atmos
    • Leaf : Dolby Atmos
    • Spheres : Dolby True-HD

 

 

Pour Star Wars, dès le début on sent un petit manque de dynamique quand les trompettes arrivent sur le « STAR WARS » jaune. Par contre, dès que l’on arrive sur la scène d’ouverture, le caisson sait se montrer présent et fait même légèrement vibrer les murs ! Le son sonne juste. Ce que j’ai remarqué pour les vaisseaux, c’est qu’en activant le mode « Surround », on les localise un peu moins, mais on y gagne malgré tout de manière générale car on a un son plus large et qui semble plus complet d’un certain point de vue.

Par contre, la voix centrale est vraiment trop mise en avant, cela s’entend par les sabres laser au volume bien trop élevé par rapport au reste. De manière générale, les effets sont inégalement traités : certains semblent trop présents d’autres trop effacés. Par contre la spatialisation est bien assurée et le caisson accompagne toujours bien.

Le petit point qui fait plaisir est la respiration de Dark Vador qui fait plus vrai que nature.

Passons sur Interstellar. Ce film a une bande son dantesque en VO… mais celle-ci est encodée en DTS-HDMA. Ce n’est pas un défaut habituellement, mais ici on parle d’une barre qui ne décode pas le DTS.

Malgré tout, la scène de crash à l’ouverture du film est très bien reproduit, avec d’excellents effets. De manière générale dans le film, l’enceinte rend les voix présentes, ce qui n’est pas un mal car elles ont tendance à être en retrait sur ce film. Malgré tout on sent un manque de précision et de spatialisation des effets. C’est vraiment sur ce point où la différence avec un encodage Dolby (que la barre pourrait décoder) saute aux yeux. Du côté de la scène dantesque du trou de ver…. et bien la scène n’est pas dantesque du tout sur ce kit : le caisson est bien évidemment incapable de reproduire les infra infernales de cette scène, résultat il ne fait pas grand chose.

Du côté du Seigneur des Anneaux, lui aussi encodé en DTS-HD, on va se retrouver avec de bonnes voix, un peu mises en avant. Cela fait plaisir notamment avec la voix de Galadriel. Par contre au niveau des effets, c’est bien mais ça manque de spatialisation, et certains sont un peu trop mis en avant. Dommage encore une fois de ne pas pouvoir décoder le DTS !

Passons maintenant brièvement sur BladeRunner 2049 et Mad Max Fury Road. C’est typiquement pour ces films aux bandes son puissantes et maîtrisées (et encodées en Dolby) que l’on veut utiliser cette barre. Sur Bladerunner 2049, les dialogues sont précis, la musique présente, les effets saisissants. Je garde encore le souvenir de la scène de l’IA sous la pluie : il pleut quasiment dans l’appartement ! On se retrouve sur une enceinte qui donne l’impression d’être plus grande quand on ferme les yeux. Par curiosité, j’ai fait en sorte de  changer la sortie du Blu Ray en PCM multicanal. À ce moment là, la barre ne reconnait plus de Dolby, repasse en stéréo, et là cela n’a plus rien à voir. Tout est tellement plus terne, les effets moins présents… bref le jour et la nuit.

Sur Mad Max Fury Road, même constat : les bruit de moteurs sont très présents et même assez impressionnants. Les effets sont là aussi précis spatialement et détaillés. La voix-off est très présente, et ça donne un style très sympathique.

Pour terminer cette partie film, regardons les démo Dolby. Ce sont des petites vidéos, qui durent dans les 1 minutes, et qui sont impressionnantes au possible. C’est d’ailleurs leur but, afin de promouvoir au mieux la technologie Dolby.

Sur Amaze, c’est assez impressionnant car on a l’impression d’être entourés par les insectes qui font du bruit. Alors que le son ne vient que de devant : bien joué. Les éclairs sont réalistes. Par contre la scène avec le grondement du tonnerre, mais le caisson hors jeu, il n’est absolument pas prévu pour restituer des graves aussi profonds. Globalement, le plus marquant est l’impression d’être entouré par certains effets.

Leaf est une scène bien moins démonstrative. Le vent est assez impressionnant et les effets sont présents et réalistes. Par contre aucun effet vertical à dénoter. Ca ne déçoit pas, mais je préfère le préciser, car on parle de sources en Atmos.

Sphere est une scène assez impressionnante également. Elle met le caisson hors course si on le bouche, vaut mieux alors le déboucher ici. Les balles qui rebondissent sont quasi palpables, et la voix à la fin qui fait « ALL AROUND YOU » donne l’impression de nous entourer. Encore une fois bien joué Sharp. Les DSP qui modifient le rendu et la phase avec de faire croire au cerveau que le son vient de l’arrière est convainquant ici.

En résumé sur les films, je vais faire simple. Les films en DTS vont rendre bien mais sans plus. Mais un film avec une super bande son, si vous envoyez du Dolby True-HD (ou Dolby Atmos) à la barre, là vous vous aurez une qualité vraiment impressionnante étant donné la petite taille du kit. Le caisson ne fera pas de miracles pour les tremblements de terre, les craquements de tonnerre ou autre effet bourré d’infra. Si vous lisez depuis un PC, faîtes en sortes d’envoyer le son en bitstream et de ne surtout pas le décoder en PCM ! Enfin dans les films, mieux vaut parfois déboucher le caisson.

 

Rendu sonore – Jeux

Pour les jeux, j’ai utilisé comme source une XBox One X, et une liste de jeu qui sort en Dolby. Ici il s’agit de deux jeux bien différents : Red Dead Redeption 2 et Call of Duty Modern Warfare.

 

 

Sur Red Dead Redemption 2, la voix d’Arthur Morgan, normalement assez caverneuse, manque ici un peu de corps. On sent clairement le manque dans les bas medium. Les voix globalement sont assez projetées et fatiguantes. Par contre au niveau des effets, la spatialisation est excellente. On entend tout là où il faut : les insectes, les animaux, les bruits de vie… L’enceinte paraît plus large qu’elle ne l’est réellement.

Sur Call of Duty Modern Warfare, sur la campagne solo, les effets des armes sont assez saisissants. Certaines manque un peu de corps également. Par contre le son empli bien toute la salle, et les explosion sont assez marquantes si on débouche le caisson.

 

Rendu sonore – Musique

On finira nos écoutes du kit Sharp HT-SBW460 par la partie musique. J’ai essayé d’être assez varié dans les styles, qu’il y ait un peu de vocal, un peu d’électro, de rock, du celtique… J’ai écouté le tout avec la meilleure qualité de source à ma disposition. Parmi les nombreuses musiques que j’ai écouté sur ce kit, je ne vais parler que d’un certain nombre d’entres elles ici.

  • The Doors – The End – Tidal MQA
  • Dire StraitsAlbum Brother in Arms – Super Audio CD DSD 5.1
  • Daft PunkAlbum Random Access Memories – Flac HD 24/88
  • FaunAlbum Midgard & Renaissance – Flac 16/44
  • Mickael JacksonBeat It – Flac HD 24/192
  • Malukah – Tidal Hifi
  • Hanz Zimmer – Live in Prague – Dolby Atmos 7.1.X

 

 

Le premier point très marquant est l’absence de rythme du caisson par défaut. Une fois bouché, cela va clairement mieux comme on le disait. Une fois corrigé, cela ne devient pas le « Nirvana » du rythme sur les basses, et celles-ci restent peu subtiles, mais au moins nous n’avons plus un vrombissement continu et un grave extra-lourd.

J’ai noté également un gros manque de profondeur et largeur de scène. Pour les gens non habitué à ce vocabulaire, la largeur et profondeur de scène est le fait de pouvoir localiser spatialement différents instruments/chanteurs. Ici la scène est assez plate, tout vient du même endroit, le distinction entres les instruments se fait assez mal. Je l’ai surtout remarqué dans Get Lucky de Daft Punk et Satyros de Faun. L’ensemble peut alors paraître brouillon.

Les voix sont très présentes et assez fortement mises en avant. Cela donne une ampleur, cela peut être agréable sur certains titres comme le fameux « This is the end » chanté au début de la chanson des Doors. Cette voix a une certaine mélodie avec cette barre de son. Très agréable. De même dans Federkleid, Satyros ou encore Sonnenreigen de Faun, où la voix féminine est bien reproduite et assez claire. Sur Alba II de Faun toujours, la voix sonne cette fois-ci étriquée et presque métallique. Du côté de Malukah, la voix est naturellement très présente dans l’enregistrement. Sur ce kit qui met les voix en avant, l’effet devient trop prononcé, la voix est alors omniprésente et manque cruellement d’aération.

Au niveau des points notés, est le manque de mélodie dans les aigus sur ce HT-SBW460. Par exemple dans Billie Jean’s de Jackson, la batterie a un tintement métallique assez agressif, qu’elle ne devrait pas avoir. De la même manière, les instruments chez Faun semblent assez décharnés, comme s’ils manquaient de corps. Sans doute un problème de bas medium. Et dans Satyros du même groupe, certaines notes partent un peu en sucette et sonnent pas tout à fait juste. C’est typiquement la conséquence d’un manque de tenue des distorsion (THD ou IMD).

Maintenant, je souhaiterais m’attarder sur le SACD Brother in Arms, car ce genre de SACD est le top de ce qu’il peut exister en qualité aujourd’hui, et il enseigne des choses. On voit ici assez clairement que la voie centrale de l’enceinte sonne beaucoup plus fort que les voix gauche et droite, cela se sent d’autant plus sur les SACD que les instruments sont très localisés. Dans certains cas les instruments peuvent faire vibrer l’enceinte (et son poids très léger). Les bas medium, mal rendus, semblent alors parasiter les medium.

Par exemple la trompette de Your Lastest Trick paraît très proche, bon point mais domine trop le reste des instruments. Idem pour la voix. Cela permet malgré tout de cerner quelques détails comme les petits bruits de bouche ou encore la granularité de la voix. Ce n’est clairement pas sur un CD classique que l’on aurait eu de tels détails. Et finalement cette barre de son les reproduit bien. Enfin, le son permis par ce SACD est suffisamment qualitatif pour que l’on s’approche du volume maximum (32/32) sans que cela devienne désagréable.

Deuxième point sur lequel je souhaiterais m’attarder est le Blu-Ray live de Hans Zimmer en Atmos. Contrairement aux CD classiques, ici on ressent une ampleur de scène. Le multicanal aide fortement ici, et montre que cette barre de son Sharp HT-SBW460 est beaucoup plus à l’aise sur ce genre de pistes. À la fin des musiques lors des applaudissements, on entends bien la voix et les instruments sur deux plans distincts, très bonne chose. A certains moments, on a même l’impression qu’une partie du son vient de derrière nous. Par contre les applaudissement ressemblent à de la friture, comme si les gens applaudissaient du bout des doigts et non à pleine mains, signe d’un manque de bas médium.

En résumé, sur la partie musique, les voix sont mises en avant, cela peut rendre bien comme complètement déséquilibrer le tout. La largeur de scène est très passable sur une source sonore stéréo, mais bien mieux sur une bonne source multicanal. Les instruments peuvent avoir certaines fausses notes. Le constat peut sembler négatif, mais il est à minorer par le fait que les barres de son ne sont pas des enceintes musicales sauf exception, d’autant plus sur cette gamme de prix. Il faut bien comprendre que la différence par rapport aux enceintes intégrées à une télé ou même un kit PC est un gouffre. Mais clairement ce n’est pas un kit que je conseillerais pour une écoute musicale.

 

440 W, vraiment ?

Il nous semblait important de parler de la puissance du kit Sharp HT-SBW460. Les constructeurs affichent un grand nombre de Watts pour vanter les mérites de leurs produits. Et dans le domaine grand public, c’est un peu la course au n’importe quoi à ce sujet.

Entre les constructeurs qui affichent les Watts maximum que l’ampli peut envoyer aux haut-parleurs, d’autres affichent les Watts maximum que les haut-parleurs sont capables de recevoir de l’ampli. certains utilisent une durée longue, d’autre une durée courte, certaines un taux de distorsion harmonique très faible, d’autres un taux très élevé. Certains parlent en Watts RMS (qui est la « moyenne » de la sinusoïde correspondante) d’autres utilisent la pointe de la sinusoïdes, d’autres encore l’écart entre la pointe négative et la pointe positive de la sinusoïde. Bref vous l’aurez compris : pour que les watts soient équivalents d’une marque à l’autre voir d’un produit à l’autre, autant jouer au loto.

 

 

Du côté des enceintes PC et des kits grand publics, les marques mettent en avant les Watts car le produit s’adresse surtout à des non-connaisseurs. Il faut bien comprendre : avoir réellement plusieurs centaines de Watts dans un kit aussi petit, c’est impossible. Même en utilisant des alim à découpage miniaturisée et des amplis classe D. Est-ce grave ? Non. Car 10 ou 20 « vrais » Watts suffisent pour avoir un volume sonore très correct dans la salle.

Il fallait en avoir le cœur net. Faute d’avoir la possibilité de démonter le kit Sharp HT-SBW460 et ainsi vous fournir de vraies mesures de courants, je me suis ici contenté de mesurer combien le produit consommait à la prise. Car comme le disait Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». En effet, il est impossible pour un ampli de produire plus de Watts qu’il en consomme. Cette vérité est à moduler par le fait que l’ampli peut stocker de l’énergie en amont et l’utiliser lors des impulsions (et donc pendant un court moment, l’ampli peut délivrer plus de Watts qu’il n’en consomme car il pioche dans l’énergie stockée par les condensateurs). Mais le principe de base reste vrai : on peut avoir un ordre d’idée de la puissance réelle d’une enceinte amplifiée en mesurant sa consommation.

Voici le résultats :

Lorsque la barre de son est en veille, elle consomme 2.4 W. Pas très écolo mais c’est dans la moyenne.

Quand la barre est allumée mais n’a aucun son à reproduire, elle consomme alors 5.4 W. Ces Watts sont utilisés pour alimenter les DSP les cartes HDMI, l’affichage, la liaison sans-fil avec le caisson… Même sans son à reproduire, il y a des choses à alimenter.

Lorsque l’on met le son à volume modéré (20/32) la barre consomme alors 6.2 W… soit 0.8 W en plus seulement. Enfin quand on met la barre à fond (32/32) sur une piste assez dynamique, elle atteint alors 11.5 W.

De son côté le caisson consomme 1.9 W quand il ne fait rien, 3.5 W sur un volume d’écoute modéré, et cela monte à 13 W sur une écoute à fond, bien trop forte pour les oreilles d’ailleurs. Pour pousser le vice jusqu’au bout, on est parvenu à atteindre une consommation de 19 W sur une piste son avec beaucoup de basses.

Ainsi, on peut raisonnablement estimer la puissance du kit Sharp HT-SBW460 à 20-25 W environ. Comme je le disais, on est loin, très très loin des 440 W affichés.

 

Pour info, quand on monte vraiment fort le volume, on atteint quasiment les 90 dB. J’ai opéré cette mesure à 1m environ de la barre de son On peut donc en déduire une sensibilité  de la barre à 80-83 dB/W/m. C’est donc correct. Cela ne va pas faire danser pour une soirée, l’enceinte n’étant pas faite pour cela de toute manière, mais pour des films, c’est très suffisant.

 

Conclusion

Si vous avez lu cette longue analyse, la conclusion de ce test du Sharp HT-SBW460 tombera alors sous le sens. À l’usage, on a un ergonomie qui aurait pu être mieux pensée sur plusieurs point. Par exemple le temps de démarrage abusivement long, les 5 lettres maximum sur l’affichage, ou encore l’absence d’indicateurs permettant de savoir ce qui est activé de ce qui ne l’est pas. De l’autre côté on a accès à une connectique assez complète.

C’est un kit avec des effets surround très convaincants en films et jeux, à condition qu’ils soient encodés en Dolby. Oubliez tout de suite les pistes en DTS ou les machines qui décodent le son et le sortent en PCM : vous aurez alors un résultat malheureusement bien inférieur. Attention cependant, la quasi absence de bas medium (100-200Hz) peut entraîner un manque de corps pour certains effets ou sur certaines voix graves.

Si l’aspect surround est bien reproduit par notre HT-SBW460 testé aujourd’hui, l’effet de verticalité proposé par l’encodage Atmos est naturellement aux abonnés absents ici. La musique est un peu son point faible. Certaines fréquences sont bien trop mises en avant, le son peut manquer de mélodie ou d’équilibre. On est clairement pas sur une enceinte à destination musicale.

Par contre je serai plus critique avec le caisson. S’il est plutôt petit et mignon, il est sous-dimensionné. Il a vraiment du mal avec certains effets aux graves trop profonds pour lui dans les films. Il y avait la place de mettre une membrane 200mm sur le subwoofer au lieu d’une de 160mm. C’est plutôt dommage.

Mais surtout c’est le rendu qui me fait vraiment tiquer :  la résonance naturelle due au bass-reflex est vraiment mal dosée, le caisson est vrombissant, complètement prépondérant et sans aucun sens du rythme, ce qui est dramatique sur une écoute musicale. Il est possible de compenser cela en bouchant l’évent. Cela apporte un certain confort dans les musiques. Je pense qu’un bouchon en mousse devrait être fourni avec ce kit HT-SBW460.

Après rendons à César ce qui appartient à César : le kit Sharp HT-SBW460 se vend à un tarif plutôt contenu. Il ne faut pas le perdre de vue quand on le juge par rapport à ses qualités et ses défauts.

 

 

En résumé, pour le prix (à partir de 350€), avec le kit Sharp HT-SBW460 vous en aurez pour votre argent. Mais soyez sûr de votre usage car c’est un kit vraiment orienté films et séries. Et assurez d’avoir une source qui puisse envoyer du Dolby en bitstream, car sur ce produit : pas de Dolby, pas de salut.

 

 

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