Une prise en main revue
Les tests photos et vidéos ont commencé à arriver il y a quelques mois chez Vonguru avec le test du Nikon Z6 et du Panasonic Leica 8-18mm. C’est cette fois à du matériel bien connu des vidéastes auquel nous nous attaquons : les gimbals. Ces stabilisateurs motorisés sur plusieurs axes permettent de garder la caméra stable tout en étant en mouvement. Dans un premier temps destinés au cinéma, de nombreux modèles se destinent aujourd’hui au grand public et aux amateurs de vidéos. Alors que vaut ce Zhiyun Crane 3S ?
Depuis quelques années maintenant, Zhiyun a su se faire une place dans l’intellect des amateurs mais aussi des professionnels. Le Crane 3S est leur dernier stabilisateur destiné aux professionnels et vient succéder aux Crane 2 et Crane 3 Lab. Face à DJI, Zhiyun doit innover pour pouvoir concurrencer le géant connu notamment pour ses drones.
Dû au confinement, les conditions de tests n’ont pas pu être optimales tant au niveau des lieux de tournage que du matériel utilisé. Ayant habituellement accès à plusieurs Panasonic GH5, j’ai dû me contenter de mon petit G7. Amplement suffisant pour la plupart des fonctions, je reviendrai plus tard sur les limites de ce genre d’ancien boîtier avec des gimbals de ce niveau.
Packaging
Destiné à des personnes dont la vidéo est le métier, Zhiyun se devait d’offrir un packaging à la hauteur. Affiché à presque 900 euros, un stabilisateur du genre doit pouvoir être transporté aisément et de manière sécurisée. Il est donc directement fourni dans une grosse mallette très robuste dans une matière peu répandue mais du plus bel effet. Son aspect tressé la rend très résistante aux chocs et aux rayures. Il est fourni dans cette mallette le stabilisateur ainsi que de nombreux éléments supplémentaires et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne manque pas d’accessoires.
Chaque élément a sa place attitrée : batterie, chargeur… L’intégralité du matériel nécessaire au fonctionnement rentre dans la mallette et facilite donc le transport pour les professionnels. Pour les utilisateurs de gros setups, une extension vous permet d’allonger la profondeur de la nacelle pour accueillir de longues caméras (type RED).
Ergonomie – Modularité
Jusqu’aux Zhiyun Crane 3 LAB (sorte de version beta du 3S) et Weebil S, les gimbals du marché avaient tous la même forme et ergonomie, un manche droit au bout duquel se trouvait une nacelle. La dernière version du DJI Ronin a toujours cette architecture là depuis sa première version mais Zhiyun a décidé de s’essayer à autre chose.
Le Zhiyun Crane 3S permet donc deux « prises » différentes, l’une sous la nacelle et une autre déportée latéralement et légèrement inclinée. Cette construction offre un meilleur maintien dans différentes positions mais avant tout, il est nécessaire de faire un point sur les différentes versions de ce Crane 3S. Sa principale différence avec la concurrence est sa modularité puisque chacune des poignées peut être retirée et remplacée, il existe au total 3 emplacements pour y fixer les poignées et le trépied. La version que je possède est livrée avec un trépied qui se fixe sur le dessous faisant office de seconde poignée ainsi qu’une poignée principale intégrant des fonctions pour contrôler votre boîtier. Il existe un autre pack où cette poignée est remplacée par un simple manche sans commandes.
Cette double prise est donc dans un premier temps complexe à appréhender quand on est habitué au manche simple des autres gimbals (j’ai eu entre les mains un Ronin S ainsi qu’un Crane 2 par le passé) mais après quelques prises de vue, on se prend au jeu et on commence à essayer des dizaines de possibilités de prises. Alors effectivement, ce n’est pas parce qu’on place des poignées différemment que l’on offre de nouvelles possibilités ; par contre, on offre une nouvelle vie à vos bras dans des positions habituellement fatigantes à la longue.
En parlant d’ailleurs de poids, le Zhiyun Crane 3S est un beau bébé avec presque 2,47 kg sur la balance. On n’est clairement pas sur un produit entrée de gamme avec des matériaux premiums (métal notamment) qui le rendent particulièrement lourd. À bout de bras donc, il peut être complexe de tenir plusieurs heures de tournage (et surtout avec des setups caméra lourds).
Globalement donc, la prise en main de ce Crane 3S est géniale mais beaucoup de personnes préfèrent encore les manches classiques, cela va dépendre de vos goûts. Il dispose de nombreuses commandes, fonctions qui permettent de contrôler votre boîtier (à condition qu’il soit compatible) sans y toucher. Vous pouvez gérer les ISO et votre vitesse avec des boutons situés et d’une petite molette sous le pouce, le zoom comme une gâchette sous l’index et enfin le focus avec une très grosse molette à la base du stabilisateur. Toutes ces commandes tombent parfaitement sous la main et sont plutôt intuitives même si je fais partie de l’équipe préférant tout régler depuis le boîtier. Le petit écran OLED vous donne différentes informations : batterie, mode ou encore passage en veille.
Configuration et mise en route
Point clé lors du choix d’un stabilisateur, la calibration est l’étape où l’on définit les points d’équilibre de chaque axe par rapport à notre setup du moment (dépendant donc du boîtier, de l’objectif et des accessoires). Le Crane 3S permet de bloquer tous ses axes à l’aide de petits verrous qui viennent énormément faciliter cette étape ! Bloqués lors du rangement, il vous suffit de débloquer les axes uns par uns en les stabilisant pour trouver la balance parfaite. En plus de rendre sa configuration plus rapide et simple, ce système de blocage d’axe rend le stabilisateur plus résistant au transport.
Les 3 batteries viennent se loger facilement dans la poignée principale et offrent jusqu’à 12h d’autonomie annoncées ; les différents tests utilisateurs annoncent quant à eux plus autour de 8h actuellement. Même si cela suffira à une majorité de personnes, le DJI Ronin S fait réellement 12h. Une fois les batteries installées et les axes calibrés, il ne reste plus qu’à l’allumer et à commencer le shoot !
Performances globales
Tout en gardant en tête que je reste un amateur et que la vidéo n’est pas mon métier, j’ai pu passer environ 2 semaines avec ce gimbal. Je vous laisse donc regarder cette petite compilation de plans tournés avec mon beau Lumix G7 et ce Zhiyun Crane 3S pour vous rendre compte de ses capacités. Il est compatible avec les plus gros boîtiers reflex du marché, certains hybrides et même plusieurs caméras cinéma ! Les Canon EOS 1DX, les caméras de poche Blackmagic, les séries Canon Cinema EOS, Sony FS, Sony FX, et les caméras Red Digital Cinema en font partie. Le poids supporté a effectivement bondi à 6.5 kg sur ce nouveau modèle, et 600 g minimum (mais mon G7 avec ses 550 fonctionne sans aucun problème).
Sans parler de la stabilisation qui est évidemment très bonne, le gimbal se comporte bien peu importe les conditions. J’avais peur qu’il soit un peu lent de par sa taille et son poids mais il est très réactif et efficace. On retrouve de nombreux modes permettant de réaliser des plans très différents. Vous pouvez décider de fixer une direction particulière et qu’il ne la lâche pas peu importe le mouvement, de suivre un objet ou une personne, de suivre le mouvement du stabilisateur… Les possibilités sont très larges ! Un petit joystick à la base du stabilisateur vient aider à régler exactement la direction que l’on souhaite pointer ou à aider pendant des mouvements complexes. Heureusement, il est extrêmement réactif, qu’il y ait du vent ou quoi que ce soit d’autre.
Enfin, Zhiyun propose une application sur le Play Store mais aussi l’App Store permettant de contrôler plusieurs de leurs produits. L’application ZY Play est visuellement très propre et offre encore une autre manière de piloter le stabilisateur.
Conclusion
- Prise en main moins fatigante
- Performances presque irréprochables
- Packaging très fourni
- Boitiers compatibles très nombreux
- Prix un peu élevé
- Autonomie faible par rapport à la concurrence
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le Zhiyun Crane 3S a été conçu pour les caméras poids lourd, donc je ne vois aucune valeur a ton test, il aurait fallut le tester pour quoi il a été développé..
Hello, comme précisé dans le test, nous avons fait avec les moyens du bord. Période de confinement oblige, je n’avais pas accès à tout le matériel à ma disposition d’habitude. Bonne semaine 😉