Un boîtier presque parfait
Les tests de matériel photo sont rares sur vonguru et pourtant, je suis un grand passionné de photographie donc lorsque Nikon m’a proposé un Z6, j’ai évidemment sauté sur l’occasion. Même si ce n’est pas mon activité à plein temps, je m’exerce dès que possible et commence à bien toucher à tout. Je n’ai pas la prétention de pouvoir livrer un test aussi poussé que celui de nos collègues des numériques par exemple donc cet article se rapprochera plus d’un test orienté utilisateur.
Nikon a sorti une toute nouvelle gamme de boîtiers nommée Z en 2018 inaugurant une nouvelle monture. Les Z6 et Z7 vont se différencier sur deux grands points : la résolution de leurs capteurs (24.5 Mpx pour le Z6, 45.7 pour le Z7) ainsi que par leur nombre de collimateurs autofocus (273 contre 493 sur le Z7). Il faut néanmoins nuancer que ces différences ne sont pas totalement profitables au Z7 en permettant au Z6 des choses que le capteur de 45.7 Mpx du Z7 ne peut pas réaliser (et inversement).
Châssis
Les Z6 et Z7 partagent le même châssis relativement compact propre aux hybrides, combiné à des fonctions avancées dont nous parlerons plus tard. Les matériaux sont principalement plastiques bien qu’il y ait quelques parties métalliques au niveau de la vis 1/4 ou sur les boutons. La poignée est très imposante et permet une prise en main très sécuritaire et à pleine main sans problème. Le pouce vient se caler sur l’emplacement pour carte mémoire (au format XQD d’ailleurs mais nous en reparlerons) pour pouvoir rapidement l’ouvrir. Évidemment, tout le boîtier ainsi que l’ensemble des objectifs de la gamme Z sont tropicalisés et résistent à l’eau mais aussi aux poussières/sables.
Sur l’ensemble du boîtier, les différents boutons, les différentes molettes et autres raccourcis sont globalement tous accessibles. Plusieurs boutons Fn (huit au total) sont assignables comme bon vous semble mais deux d’entre eux placés proche de l’objectif peuvent être difficiles d’accès pour les petites mains (à cause justement de cette grande poignée). Le bouton de switch entre le mode photo et vidéo est facilement accessible avec le pouce. La molette pour changer de mode photo est simplifiée avec un mode manuel (M), priorité ouverture (A), priorité vitesse (S), automatique, P et trois modes personnalisables U1/2/3. Il suffit de presser le bouton central tout en tournant pour changer de mode, même si la molette a parfois tendance à accrocher un peu.
On navigue dans les menus à l’aide des flèches directionnelles entourant le bouton de sélection (mais pas de joystick) de manière plutôt agréable tant niveau réactivité que simplicité. Néanmoins ces menus sont, disons-le, immondes puisque très chargés et peu intuitifs. Il y a beaucoup d’options et c’est très bien mais rien ne permet de vraiment distinguer une information d’une autre. L’écran tactile permet aussi de naviguer dans les menus et est inclinable sur un unique axe et non sur une rotule, destinant le Z6 à une utilisation plus photographique que vidéographique. Cette absence de rotule dérange lors de prises de vues portrait proches du sol par exemple puisqu’il faut se mettre au niveau du boîtier pour voir ce qu’on photographie. Pour éviter d’avoir à se perdre dans les menus en plein shooting par exemple, le petit « i » ouvre un menu entièrement personnalisable dans lequel sont réunis les paramètres principaux. Vous pourrez y changer entre autre le Picture Control (passage au monochrome…), le mode de déclenchement ou encore le type d’autofocus souhaité.
Côté connectiques, le Nikon Z6 n’est pas lésé avec la présence de tous le standards actuels (ou presque). Ne supportant que les cartes mémoires au format XQD, il vous faudra premièrement prévoir un certain budget si vous avez la rafale facile puisque ce type de cartes se vend 110 euros en 32Go. Outre cela, il embarque une prise casque, une prise microphone ainsi qu’une prise télécommande pour le déclenchement à distance. Aussi, vous retrouverez un port HDMI type-C et un port USC-C classique. Il ne faut pas non plus oublier la présence des connectivités Wi-Fi et Bluetooth qui permettent de connecter le boîtier à l’application mobile SnapBridge pour transférer rapidement des photos sans lecteur de carte.
Test terrain
J’ai eu le Nikon Z6 entre les mains durant environ deux semaines et je ne l’ai pas ménagé en lui faisant manger du sable à la Dune du Pyla par exemple. Son autonomie, son encombrement, j’ai pu le mettre complètement à l’épreuve dans des conditions bien différentes. Il est aussi bon de rappeler que même si j’avais déjà pu tester plusieurs fois des boîtiers concurrents comme les Sony A7III (R et S) ou l’EOS R de Canon, mon boîtier principal est un G7 de Panasonic. La gamme n’est pas la même alors il se peut que j’ai omis certains défauts de ce Nikon Z6. L’hybride de Nikon est vendu dans les mêmes tarifs que ses concurrents soit environ 1 700 euros sans objectifs et 2600 avec le 24-70mm f/4.
Côté performances maintenant, le Z6 n’a pas trop de soucis à se faire puisqu’il embarque un capteur CMOS BSI de 24,4 Mpx stabilisé sur 5 axes. Ainsi autant en photo qu’en vidéo, vous aurez affaire à un boîtier fournissant des photos de très grande qualité et avec un piqué très correct mais dépendant évidemment de l’objectif (ici le Nikkor Z 24-70 mm f/4). Cette résolution de capteur plus basse que le Z7 permet une montée en ISO jusqu’à 51 200 en mode standard et 204 800 en étendu. Il est évidemment compliqué de dépasser les 12 800 ISO sans perdre trop de détails (invisible jusqu’à 6 400). Le mode rafale proposé est très intéressant puisqu’on peut monter à 12 i/s selon le constructeur même si comme spécifié plus haut, cela vous demandera un investissement dans de grosses cartes XQD… L’obturateur électronique permet de descendre jusqu’à 1/8000 de secondes et propose un mode silencieux très efficace.
La première chose à laquelle je me suis heurté se trouve être son viseur que j’ai trouvé bien trop sensible en mode automatique. Habitué à switcher du viseur à l’écran entre deux prises de vues, le Z6 basculait trop souvent sur le viseur sans raison (en détectant quelque chose à plusieurs centimètre surement). Lors de prises de vues proches du sol pendant lesquelles on tient le boîtier par les extrémités (et qu’on a l’écran déplié vers le haut), on doit systématiquement passer en « écran uniquement » pour ne pas être dérangé. Par contre la qualité de ce viseur (dalle Oled de 0,5″ avec un grossissement de 0,8x) est remarquable tant de jour que de nuit même si en basse lumière, la présence d’un léger grain peut être gênante. L’écran LCD de 8 cm est bonne facture tant au niveau de la construction de son système inclinable que de la dalle LCD elle-même. La qualité d’image est très bonne et son tactile permet un rapide choix de la zone de focus qui peut d’ailleurs, être aussi contrôlée avec le joystick prévu à cet effet.
Une fois dans le sac, on ressent bien le poids du boîtier : presque 1 kilo sur la balance avec objectif et batterie. L’encombrement est moindre comparé à un reflex et il est entièrement tropicalisé donc n’ayez pas peur de lui envoyer des gouttes/jets d’eau dessus. Il inspire la robustesse et vous met en confiance une fois entre vos mains.
Côté autonomie, le Nikon Z6 ne pâlit pas, j’ai pu remplir une carte entière (soit environ 800 photos) en RAW à un rythme raisonnable sur une journée entière (11h-21h). Les batteries sont donc plutôt conséquentes et permettent de ne pas trop s’en préoccuper.
Enfin, l’objectif fourni avec le kit est le Nikkor Z 24-70mm f/4 dont j’ai été très convaincu. Évidemment, une ouverture constante à f/4 n’est pas optimale notamment pour du portrait mais il n’en est pas moins très polyvalent comme le prouve la galerie photo ci-dessous. Le piqué est très bon et les bagues sont agréables, précises. Néanmoins il est doté d’un « cran » pour le rendre plus compact une fois fermé mais qui fait perdre beaucoup de temps au démarrage de l’appareil. La gamme Nikkor Z étant relativement mince (11 objectifs), vous pourrez choisir un pack contenant une bague vers les objectifs FX et DX. L’intérêt de cette nouvelle gamme se trouve principalement au niveau de la distance capteur/monture beaucoup plus courte et au gain de lumière qu’elle propose.
En vidéo aussi Nikon a fait de gros efforts et je dois avouer qu’étant rester au cliché de Nikon = photo, j’ai été agréablement surpris. La stabilisation est très efficace même en 4K bien que cette dernière soit limitée à 30 fps.
Galerie photo avant/après
Conclusion
- Qualité d'image
- Poignée imposante
- Batterie
- Capteur plein format de 24.5 Mpx
- Nouvelle monture
- Passage du viseur à l'écran aléatoire
- Poids
- Ne prends en comptes que les cartes XQD
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