The Legend of Zelda : 32 ans d’histoires mythiques
S’il y a bien une chose qui n’est pas passée inaperçue la semaine passée, c’est bien évidemment la sortie de « The Legend of Zelda : Link’s Awakening » sur Switch. Ce jeu, initialement sorti en 1993, s’offre une nouvelle vie via sa version moderne sur Nintendo Switch. Si celui-ci se veut le plus fidèle possible à sa version rétro, la licence est passée par de nombreuses phases. Ces 3 décennies nous ont présenté différents gameplay mais surtout une histoire magique berçant l’enfance de plusieurs générations.
De ses deux trames, de 1987 jusqu’au personnage en 3D, que nous connaissons maintenant via Breath of the Wild, quel a été le parcours de Link au fil des âges ?
Un pionnier de sa catégorie dans la fin des années 80
Nous sommes le 14 janvier 1987, la console NES fait ses premiers pas sur le marché occidental. Le jeu « The Legend of Zelda » apparaît et avec lui, le début d’un mythe. Le premier jeu se veut très basique. On contrôle Link à travers un monde d’Hyrule simplifié et sans indications. Il vous faudra trouver, puis triompher de 8 donjons cachés avant d’atteindre les Montagnes de la mort et vaincre le puissant Ganondorf. Si maintenant on considère beaucoup d’éléments du gameplay comme acquis dans les RPG, c’est en partie grâce à Zelda. On prendra par exemple ici le fait qu’au travers de votre aventure, vous vous équipiez de plusieurs types d’objets pour avancer ou encore vous deviez résoudre des énigmes. Pousser des blocs ou détruire des murs à coup de bombe a été une grande première dans l’univers vidéoludique.
Une publicité qui restera dans vos mémoires
Suite à ce premier succès, la firme de Nintendo enchaîne avec « The Adventure of Link », ou plus communément Zelda 2. Celui-ci va mettre en place un tout autre type de gameplay. La vue du dessus est remplacée par une vue de côté pendant les combats et une barre de magie difficile à gérer. Bien que le jeu soit on ne peut plus correct, il ne restera que très peu dans les mémoires. La difficulté élevée de ce dernier y jouera beaucoup puisqu’il était pour ainsi dire très complexe et parfois punitif sans raison.
Petite anecdote pour vous, amis collectionneurs, sachez que les jeux les plus recherchés (et donc les plus chers) de la saga sont les deux premiers volets disposant d’une cartouche grise. En effet, sur les 6,7 millions d’exemplaires vendus pour « The Legend of Zelda », seulement 5% des ventes sont des cartouches grises !
Super Nintendo et Gameboy – l’avènement des légendes
Puisque nous parlions des années 90, notre voyage dans le temps fait une halte à cette époque. La NES est en fin de vie au profit d’une console 16 bits qui restera dans les mémoires : la Super Nintendo. Nous sommes donc en 1991, The Legend of Zelda : A link to the past voit le jour . Ce qui va faire entrer Link dans une nouvelle ère. L’ensemble des codes mis en place avec son prédécesseur fait naître le premier jeu complet de la firme. À l’instar des deux autres jeux, celui ci vous envoie tout droit dans une histoire gérée de A à Z. Cette dernière va nous permettre de suivre concrètement le fil conducteur et surtout d’avoir des indications sur la marche à suivre.
Une fois encore, il s’agit de choses normales à notre époque mais pas tant que ça dans les premières heures du jeu vidéo. En effet, seul « Final Fantasy » proposait ce genre d’exploit jusqu’à très longtemps. On notera par ailleurs que le catalogues de jeux rétros pullule de RPG, cependant ces derniers n’auront pas pu bénéficier des mêmes lettres de noblesse de par leur manque de profondeur.
Des jeux d’une même période pour la plupart mais sans les codes d’un Zelda ou Final Fantasy
On notera au passage qu’il s’agit ici d’un des jeux les plus vendus de la Super Nintendo avec 4,7 millions d’exemplaires. Une troisième place méritée qui le place derrière Super Mario Kart et Street Fighter II. Pour faire un raccourci, on pourra le qualifier de meilleur jeu RPG de la console !
The Legend of Zelda sur console portable – une histoire d’amour
Alors que le succès de la licence se fait grandissant sur les consoles de salon, Nintendo profite du développement de ses consoles portables pour développer de nouveaux jeux. C’est ainsi qu’en 1993 sortira le légendaire Link’s Awakening refaisant surface de nos jours sur sa version Switch. En ce temps très récent des consoles de poche, les jeux proposés y sont généralement très court et pour cause, la capacité de stockage d’une cartouche est très limitée.
Bien qu’il n’offre pas de réelles nouveautés en terme de gameplay, la complexité de ce jeu est dans la même lignée que A link to the past mais saura lui donner ses lettres de noblesse. Certains le considèrent encore comme l’un des plus agréable. On donnera notamment ce crédit à Maléficio, le boss de fin, à 6 phases punitives. Pour l’anecdote, sachez que ce boss nécessitait sur sa dernière phase une vingtaine de flèches (ou à coup de boomerang). Mais pas seulement puisqu’il fallait attendre que son œil s’ouvre en esquivant les tentacules meurtrières.
Suite à cette version, il nous faudra attendre pas moins de 7 ans avant un autre jeu portable. Naturellement cela est sans compter sans la version DX du jeu sorti pour la Gameboy Color en 1998. Nous arrivons donc sur la légende des Oracles à savoir Ages et Seasons. Bien que ces deux jeux n’ont pas apporté spécifiquement de nouveautés, ils proposent ici, une première (et une dernière) à la licence. En effet, en plus de changer d’époque ou de saison pour faire avancer l’histoire, les deux jeux se veulent complémentaires. Il fallait donc compléter les deux jeux (ou utiliser un master code présents dans un magazine spécialisé) pour avoir accès au boss de fin.
Ceci aura été une des choses assez unique du jeu puisqu’il fallait donc compléter deux quêtes épiques pour réellement sauver le monde et vaincre Ganondorf au summum de sa puissance. Cependant ce système n’aura pas su séduire les joueurs et nous ne reverrons plus jamais un mode de fonctionnement similaire dans le futur.
Le passage à la 3D avec la Nintendo 64
Faisons un petit retour en arrière avec cette fois ci la sortie de la Nintendo 64. En 1998 voit le jour, du premier jeu en 3D de la saga, The Legend of Zelda : Ocarina of Time. Pour vous resituer le contexte, nous sortons d’une passade où les personnages digitalisés en 2D font rage dans le monde du jeu vidéo. La transition en 3D se veut donc délicate et n’est pas très bien gérée par tous les éditeurs. On pensera notamment à Sonic ou Bubsy pour les plus fins connaisseurs… .
Lorsque vient le tour de notre personnage à la tunique verte préféré, la communauté est donc forcément réticente de base. Et pourtant, nous allons avoir à faire, grâce à ce jeu, à un renouveau total du personnage. Le jeu se veut dynamique, avec une profondeur à toute épreuve et bien entendu un système d’énigmes qui le caractérise si bien.
Pour cet épisode, on reprendra bien sûr l’ensemble des codes des Zelda précédents mais en y ajoutant un système de jour et de nuit plutôt bien pensé pour l’époque. Celui ci vous donne accès à différentes zones des villes nécessaires pour la complétion de l’intrigue. Pour l’anecdote, sachez qu’il s’agit encore aujourd’hui d’un des jeux les plus long à terminer. La vitesse record étant pour le moment fixée à 3h51 pour le 100%
Pour faire une légère aparté, le passage à l’ère « moderne », va également permettre à The Legend of Zelda de se doter d’un catalogue musical des plus fournis avec par exemple la légendaire musique de la vallée Gerudo. Cette composante donnera d’ailleurs naissance en 2019 à l’étrange jeu Cadence of Hyrule
Allez je suis sympa je vous la met dans la tête pour la journée
The legend of Zelda : Majora’s Mask – Le traumatisme d’une génération
Si le premier jeu mentionné se veut être un doux souvenir de votre enfance, il est possible que celui dont nous allons parler vous ai marqué également mais pour une toute autre raison. Nous allons effectivement parler du jeu Majora’s Mask sorti en 2000 sur la Nintendo 64. Bien qu’on y retrouve la quasi totalité des codes d’un Zelda, les développeurs nous propose ici une trame principale sur trois jours.
Si vous n’avez jamais joué au jeu, sachez que celui-ci vous donne un ultimatum sous la forme de la Lune menaçant de s’écraser sur terre. Durant ces 3 jours, vous devez réaliser une quête principale pour en retirer tout les bénéfices (et retrouver les masques). À la suite de cela, votre personnage remonte le temps et recommence inlassablement. Sachant bien sur que tout les personnages reprennent leur position initiale en même temps que votre retour dans le temps.
Par le biais de ce jeu, nous avons eu donc droit à un véritable challenge en terme d’énigme mais également d’orientation. En effet, on se repère souvent sur un Zelda de par l’absence de personnage ou de lieux complétés. Ce qui n’est pas le cas ici, tout à l’exception des masques réapparaît. Ce qui vous donne vraiment l’impression de parfois tourner en rond et/ou faire appel à vos souvenirs.
En dehors de cela, le jeu aborde beaucoup trop le thème de la fin du monde mais également celui de la mort. Certains des masques dont celui de la transformation mojo recèle l’âme d’un défunt, une bonne ambiance en perspective. Bien que Majora’s mask reste l’une des légendes de l’aventure Zelda, trop de thèmes sombres y étaient abordés pour en retirer de bons souvenirs dans leur ensemble.
On notera au passage que ces deux jeux auront droit à leurs remakes en 2011 et 2016 sur la console 3DS. De quoi éduquer de la meilleure des façons la nouvelle génération !
De 2003 à 2013 – Une licence qui se recherche
Vous l’aurez peut être noté, mais nous ne mentionnerons pas, The Legend of Zelda : Minish Cap. Ce jeu sorti sur Gameboy Advance en 2004 n’aura été qu’un élément isolé . Et pour cause, il n’offre pas réellement de matière à ce dont nous parlons. On pourra cependant relever que le jeu Four Swords Adventures sorti en même temps qui offrira pour la seule et unique fois, un mode multijoueur aux jeux Zelda. Celui ci se terminant trop vite pour être vraiment notable.
La période qui va réellement nous intéresser ici est le passage à la Gamecube puis à la Wii en passant par la DS, trois consoles dont les principaux attraits étaient de diversifier la façon de jouer. C’est donc sur cette période que la licence Zelda va connaître un réel tournant dans son épopée qui ne sera pas toujours des plus glorieuses ou simplement mémorable.
Les années Gamecube – un changement drastique de direction artistique
Nous commençons donc notre nouveau voyage temporel en 2003, le Gamecube est sorti depuis 2 ans maintenant et The Legend of Zelda : The Wind Waker voit le jour. Dès la présentation de celui-ci on sent un fort souhait de la part de Nintendo de changer la donne au niveau de son héros. La direction artistique se veut plus cartoonesque afin de rester dans la lignée des jeux de la console. En ce qui concerne la zone d’action, on passe d’un Hyrule verdoyant et diversifié à un monde recouvert par des océans. De quoi donner le tournis à beaucoup d’entre nous.
Si le principe de base des jeux est respecté de par la progression au travers de différents donjons et le gain d’équipement, il est difficile de le classer dans une catégorie. En effet, il a fait partie des jeux clivants. Les gens ont soit adoré soit détesté et pour cause, une fois encore son esthétique.
Cependant, le jeu propose de très bonnes idées qui pourront par la suite être réutilisées. On pensera notamment aux façons de se déplacer. Une diversité avec ici le système de bateau. Ce qui vous donne l’occasion d’explorer de nouvelles facettes du jeu. On retiendra également de ce jeu une meilleure justification des phases d’infiltration. En effet, lorsque vous arrivez à la forteresse Maudite, votre héros perd son épée et doit donc se frayer un chemin sans se faire repérer.
Une façon bien plus réaliste que lors des précédents jeux. Un héros légendaire qui n’a pas l’air de faire le poids face à un garde royal. Et ce, alors qu’il élimine des monstres titanesque depuis des heures.
Suite à cela, nous ne retrouverons Link que sur 3DS. Les jeux Gamecube et Wii quant à eux se focaliseront sur un Link plus moderne. Mais aussi un univers plus sombre avec Twillight Princess par exemple. On finira la boucle avec la mythique Skyward Sword, se présentant comme la préquel de Ocarina of Time.
Le passage de The legend of Zelda sur 3DS – un gameplay différent
Nous avançons de plus en plus vers nos jours et donc sur des jeux de plus en plus récents. Pour cette partie, il est temps de s’attarder sur la DS. Si celle ci a su accueillir de très bons jeux comme les remakes de Ocarina of Time et Majora’s mask. Elle est aussi l’autel de jeux plus uniques. Pour rappel, la Nintendo DS offre aux développeurs la possibilité au joueur de bénéficier d’un second écran tactile. Ce dernier pouvait ici servir de mini-map ou vous donner accès à votre inventaire.
En dehors de cela, l’équipe technique a souhaité y incorporer d’autres fonctionnalités. Ce procédé aura donné naissance à deux similaires à Wind Waker à savoir Phantom Hourglass (2007) et Spirit Tracks (2009)
Comme nous vous en parlions plus haut, ces derniers s’inscrivent dans la lignée de Wind Waker. Des jeux en demi-teintes qui divisent la communauté sur ce qu’ils préfèrent. Le gameplay va respecter les codes habituels de Zelda avec une vue en 3D de dessus et bien évidemment ce même système de déplacement via un moyen de transport particulier. Par exemple un train à vapeur vous embarque à l’aventure pour Spirit Tracks.
Bien qu’il s’agisse de très bon jeux de part leur histoire et leur dynamismes, le principal problème viendra du fait que le jeu est trop simpliste. Au delà d’une ou deux énigmes un peu corsées, il se finit bien trop vite pour être appréciable à 100%.
Ce sera également le cas de A Link Between Worlds sorti en 2013. Mais celui-ci ne sera pas réellement approfondit puisqu’il s’agit d’un copycat ultra simplifié de A link to the past se finissant en deux ou trois heures.
Le passage à l’ère moderne
Nous allons conclure ce petit flashback par le petit dernier de la saga : Breath of The Wild. Pour celui-ci, nous avons directement pris une claque temporelle en pleine figure. En effet, on se retrouve catapulté dans une époque futuriste où Ganon a remporté ce qui est appelé La grande Guerre. Dans ce tableau apocalyptique, Link a été placé dans un coma artificiel afin de revenir plus fort 100 ans plus tard. Pour cause, l’ensemble de ses amis a été tué et leurs machines divines sont dans les mains des ténèbres. C’est assez sombre je vous l’accorde mais pourtant c’est la vérité.
On arpente donc un monde chaotique et dévasté pour rencontrer les fantômes de nos compagnons tombés au combat. Ainsi, il faut raviver et purifier les trois machines et absorber les pouvoirs de ses frères d’armes.
Si le jeu se veut comme ses prédécesseurs on ne peut plus simplistes. On va découvrir ici une nouvelle facette du jeu, à savoir, la durabilité des armes. Là où 100% des jeux auparavant vous offrait un objet à vie, Breath of the Wild change totalement de fusil d’épaule. En plus d’un stock de flèches, il faudra donc gérer ses armes et croyez moi, certaines explosent très vite. À l’inverse, la mythique bombe est quant à elle infinie avec un délai de récupération.
De la même façon, on tend encore plus vers un RPG pur et simple avec l’apparition de la cuisine. À la manière d’un Skyrim, vous devez faire vos propres mixtures pour obtenir des plats aux effets hasardeux. Ceci faisant partie intégrante du gameplay pour par exemple passer une zone trop chaude ou trop froide.
Ouverture vers le futur
Si il y a bien une chose que l’on pourra attribuer à The Legend of Zelda, c’est que la licence aura su s’adapter aux différentes attentes de sa communauté. Il n’y a que très peu de jeux qui peuvent se targuer de conserver la même popularité sur 32 années consécutives et à juste titre.On passera bien évidemment sous silence les effroyables cauchemars de la Philips CDI qui viendrait souiller la noblesse d’âme du jeu.
Avec la sortie de Link’s Awakening sur Nintendo Switch, le jeu semble reboucler et nous sommes ravis de retrouver la pureté d’un gameplay simple mais challenging. Si pour les puristes la complétion de ce jeu se veut une promenade sans difficulté (4 heures de jeu pour votre humble serviteur). Il va de soit que la nouvelle génération saura également apprécier ce qui a fait grandir bon nombre d’adultes aujourd’hui.
Si pour l’instant les regards se tournent vers la sortie de Breath of the Wild 2 prévue pour l’année 2020. On espère de notre côté que les remakes ne s’arrêtent pas là avec pourquoi pas un remake de la saga des Oracles ou simplement un mix des deux. Je suis en droit de rêver à un petit The Legend of Zelda : Oracle of Time/Space ! Ou encore le retour du sombre Vaati, prince noir des Minish.
C’est par ces mots que j’achève un retour sur plus de 30 ans de jeu et aussi à ma manière une façon de remercier ce que j’estime être la plus belle des licences du jeu vidéo. En espérant que les 30 prochaines années nous berce toujours vers les histoires fantastiques du monde d’Hyrule et du guerrier à la tunique verte.
Autant conclure cet article en musique
Juste 2 correctifs:
– Phantom Hourglass et Spirit Tracks étaient sur DS et non 3DS
– dans Breath of the Wild, Link dors 100 ans et non 1000 ans (oui, c’est moins grave 🙂 )
Sinon, j’aurais bien apprécié un peu de détail également sur Twilight Princess et Skyward Sword, impliquant certaines mécaniques de gameplay intéressantes aux vues de ce que pouvaient proposer les Wiimotes (pour viser à l’arc, c’est top)
Bonjour Djiraiya et merci pour ton retour,
Effectivement il s’agit dans un premier d’une petite erreur amalgamesque si l’on puis dire que je fais régulièrement (à tort)
En ce qui concerne Breath of the Wild, c’est une faute de frappe qui est maintenant corrigée également grâce à ton retour 🙂
Il est vrai que Twilight Princess et Skyward Sword ont proposés des alternatives de gameplay spécifiques mais ici d’avantage grâce à la caractéristique principale de la console plutôt que dans un souhait d’évolution du jeu (à contrario par exemple d’un Wind Waker et son moyen de transport par exemple). Qui par ailleurs auraient pu être repris sur Switch mais qui n’ont pas subsisté.