Mais c’est une révolte ? – Non, Sire, une révolution
Nacon se présente comme une jeune marque spécialisée dans la conception d’accessoires : casques, souris, claviers et manettes. Aujourd’hui, nous testons le Revolution Pro Controller 2, une manette pour PS4 et PC pensée, selon la marque, par des joueurs pros pour des joueurs exigeants. Ça tombe bien, je n’en suis pas un. Let’s test.
Conditions du test : la manette a été prêtée par Nacon et longuement essayée (une dizaine de jours) sur plusieurs jeux, entre autres : Dishonered 2, Battlefield 1, Assassin’s Creed : Origins et Wolfenstein II : The New Colossus. Manette essentiellement utilisée sur PC ; quelques heures sur PS4. Elle est disponible à des prix divers sur l’Internet, comptez en moyenne une centaine d’euros.
Spécifications techniques
Pour bien commencer ce test, voilà les principales caractéristiques de la manette :
- Deux joysticks personnalisables.
- Deux gâchettes analogiques paramétrables.
- Une croix directionnelle (choix entre 4 ou 8 directions). Idéale pour les jeux de combat.
- Pavé tactile.
- Sortie casque.
- 2 moteurs de vibration.
- Touches PS, share et options.
- 4 touches de raccourci placées à l’arrière (soit M1 à M4).
- Un logiciel disponible sur PC et Mac afin de créer vos propres profils. Obligation de créer un compte pour le téléchargement dudit logiciel.
- USB type-C amovible, câble tressé de 3 mètres.
« Ta coupe improbable (ne) froisse (pas) mon sens de l’esthétique »
Le Revolution Pro Controller 2, disons RPC, est un bel objet, bien dessiné et agréable à l’œil. Le premier contact physique est au diapason : le plastique en façade respire la qualité et la manette tombe bien dans les mains, ni trop lourde ni trop légère ; de toute façon, vous avez la possibilité d’ajuster le poids en insérant des petites masses (2 x 10 g, 2 x 14 g et 2 x 17 g) dans les poignées. J’apprécie aussi la sobriété de la manette et un petit détail esthétique sympathique : le joystick droit est illuminé par un joli halo lumineux. Enfin, on retrouve un pavé tactile, d’aucune utilité sur PC, et les boutons share et options de la Dualshock 4 (DS4).
Néanmoins, si les pouces se posent naturellement sur les deux joysticks, un concave et un convexe, je regrette que toutes les commandes ne soient pas aussi facilement accessibles, notamment les gâchettes à l’arrière qui auraient méritées d’être un peu plus longues et plus lisibles. Finalement, après quelques heures de jeu on utilise essentiellement M3 et M4. Ne nous mentons pas, si le RPC est plutôt destiné à une PS4, il ressemble à s’y méprendre à une manette de Xbox One en reprenant le placement asymétrique des joysticks et la taille du produit, pas franchement idéal pour les mains d’un enfant. Esthétiquement donc c’est une très belle réussite, le RPC dépasse allégrement la DS4 de Sony et fait (presque) jeu égal avec l’Elite de la Xbox One qui garde un petit avantage grâce à des matériaux plus nobles (mais son prix est supérieur).
Une manette peut-elle changer votre expérience de jeu ?
Le Pro Controller 2 se présente comme une manette plutôt pensée pour les joueurs de sports électroniques, et elle semble avoir tous les atouts pour être appréciée des compétiteurs. Évidemment, le principal avantage de cette manette, et cela bien que je sois joueur occasionnel, ce sont les paramétrages des différentes commandes. À partir du logiciel téléchargeable sur le site (de rien pour le lien), vous avez la possibilité de créer un profil afin de configurer les différents boutons (et des profils sont disponibles nativement) ; par exemple, régler la zone morte et la courbe de réponse des deux joysticks. Même chose pour les gâchettes analogiques dont la sensibilité est réglable. Soyons franc : un certain temps est nécessaire pour apprécier toutes les possibilités, et surtout les effets en jeu. À ce titre, de petits tutoriels sont disponibles sur la chaine Youtube de la marque. Personnellement, je me suis amusé à paramétrer toutes les commandes dans tous les sens, ce qui était tout à fait fun sur le logiciel… moins quand j’ai ragequit après une mort honteuse sur Fortnite.
Dans les échauffourées multijoueur de Battlefield 1, j’ai configuré les commandes en fonction de ma classe, éclaireur en l’occurrence où la courbe de réponse des joysticks peut avoir un effet notable (et appréciable) sur votre visée et vos futurs headshots. Dans un FPS comme Wolfenstein, quand la vitesse prime sur la finesse, pouvoir régler vos commandes jouent indéniablement sur votre appréciation des mécanismes ludiques (et c’était encore plus notable sur Doom).
Bien que je sois plutôt PC (master race), j’ai trouvé tout l’intérêt de cette manette en remplacement de mon sempiternel combo clavier-souris. Si jusque là l’utilisation d’une manette classique, type Xbox One, m’avait déçu, surtout en multijoueur, j’ai été agréablement surpris par ce RPC puisque j’arrivais toujours à concurrencer mes adversaires. Enfin, même si mon expérience sur PS4 a été limitée, la manette se comportait évidemment bien et balaye à tous les niveaux, et assez facilement, la DS4 traditionnelle. Cependant, tout n’est pas parfait. D’abord, les gâchettes arrières doivent être nécessairement retravaillées, elles sont peu ergonomiques et difficilement lisibles pour les doigts. Pourtant, on sait bien tout l’intérêt d’avoir des boutons supplémentaires (surtout quand on joue avec des souris de gaming), pour réaliser certaines actions plus rapidement et certains combos plus facilement. Un petit mot sur la croix directionnelle : vous pouvez choisir entre quatre et huit directions, ce qui, selon Nacon, est tout à fait appréciable pour les jeux de combat. N’en n’ayant pas, je n’ai pas confronté cette assertion à la vérité du terrain. À voir, donc !
Dès lors, cette manette va-t-elle changer votre expérience de jeu ? Restons mesurés : les manettes traditionnelles, type DS4, Xbox One (et même 360) sont suffisantes mais disons que le RPC s’adapte mieux à votre manière de jouer grâce aux paramétrages des commandes, ce qui est un atout indéniable pour challenger vos adversaires. Je me suis même surpris à délaisser complètement mon clavier et ma souris, notamment dans mes parties solo où mes exigences sont plus mesurées.
Conclusion
Dès lors, que retenir de ce Pro Revolution Controller 2 ? Indéniablement sa belle robe en plastique mais pas que. Pouvoir paramétrer les commandes de la manette est un vrai bonheur, on tâtonne un peu au début puis tout s’arrange (même si je conseille le visionnage des didacticiels) et on prend vraiment plaisir à personnaliser son expérience de jeu. Je regrette néanmoins que tous les boutons ne soient pas placés idéalement et la prochaine version de la manette doit nécessairement corriger cela. Finalement, je ne peux que la conseiller pour des utilisateurs de la PS4 et pour des joueurs PC qui, comme moi, veulent parfois simplement s’adonner au plaisir ludique, bien calé au fond d’un siège (de gaming forcément).