Force GC20 : test de la nouvelle manette de MSI
En janvier, l’entreprise taïwanaise MSI (Micro-Star International) a lancé deux nouvelles manettes sur le marché, la Force GC20 et sa version non-filaire, la Force GC30, afin de continuer de se positionner sur le marché du gaming après des ordinateurs, claviers et souris globalement très intéressants. Si c’est de la première qu’il sera question ici, il va de soi que les commentaires sont valables pour les deux manettes qui, en dehors du câble et du prix, sont exactement identiques. Est-il donc intéressant d’acquérir la Force GC20 pour se constituer une panoplie gaming complète estampillée MSI ?
Box et contenu
Il ne s’agit naturellement de la boîte que d’une manette, donc il ne faut pas trop en attendre en termes d’ergonomie et de qualité. MSI fait cependant tout pour lui conférer une allure classieuse, dans l’équilibre assez sombre entre le noir et le rouge et la photographie réfléchissante de la manette sur un fond mat. Le dos en donne les spécifications, le contenu, et met en avant les qualités principales de la Force GC20, supposées la distinguer de la concurrence, à savoir des boutons durables au contact agréable, la vibration des poignées, la touche centrale permettant d’accéder au profil ou à la page principale (sur PC, Android et sur « les consoles populaires » nous dit-on), et deux boutons amovibles aimantés, l’un cruciforme et l’autre circulaire, que l’on peut placer sur le pad directionnel.
La boite du Force GC20 contient la manette, les boutons amovibles aimantés, un câble USB de deux mètres et un câble OTG de 30 centimètres (donc pour Android) et un petit guide somme toute plutôt bien fait en anglais (avec un tableau en chinois non traduit sur les composants chimiques du produit).
Présentation de la manette
La manette, noire et parsemée de rouge, est assez massive mais pas particulièrement lourde (208 grammes contre 172 pour la Dualshock 3 Sixaxis, 215 pour la Dualshock 4 et 246 pour le Pro Controller de la Switch), et cela ne l’empêche pas de bien tenir en main grâce à des revêtements agréables, ou d’offrir un accès facile à toutes ses touches. Bien qu’en termes de console elle ne soit compatible qu’avec la PS3, elle est évidemment pensée à l’imitation des manettes de XBox (ce qui la rend assez similaire aussi à la Pro Controller), avec ses touches lettrées (A-B-X-Y) dans le même ordre, le stick gauche au-dessus du pad directionnel et le droit au-dessous des boutons et la touche centrale en couleur vive sur la partie haute de la face. La plupart de ces choix sont intéressants ou indifférents, même si à titre personnel je dois avouer mon attachement à la position choisie par Sony pour le stick gauche et le pad, dont il me semble qu’elle permet un accès plus simple aux fonctionnalités du pad – mais ce n’est sans doute qu’une question d’habitude, et après tout, je n’avais pas du tout été gêné par le recours massif au pad de la Pro Controller pour Breath of the Wild.
Mentionnons par ailleurs que si la Force GC20 possède une fonction de vibration, elle n’a pas de gyroscope ou de haut-parleur, bref en cela elle ne se distingue pas trop de la concurrence. Par contre, entre le nom de la marque et le bouton central, donc entre le stick droit et le pad, quatre voyants rouges indiquent si la manette est branchée et dans quel mode. Par défaut, les deux voyants supérieurs sont allumés (Default Mode), et il suffit d’appuyer sur le bouton principal pour passer en Analog Mode, Digital Mode ou Android Mode.
Spécifications techniques :
- Compatible avec Windows 10/8.1/8/7
- Compatible avec Android à partir de 4.1
- Compatible avec la PS3
- Dimensions : 156 x 105 x 62,5 mm
- Poids : 208 grammes
Compatibilité
On m’avait parlé de la Force GC20 comme d’une manette compatible avec certaines consoles, et comme dit, la boîte mentionne les « consoles populaires ». Il faut admettre que si cela a été un argument de communication un jour, c’est un aspect qui transparaît aussi peu que possible désormais sur la boîte ou sur le site de MSI, et c’est heureux : il m’avait en effet paru incomparablement curieux de mettre en avant une compatibilité qui n’était avérée que sur PS3, mais ni sur PS4 ou XBOX One, ni sur Switch, donc sur une seule console, et old-gen de surcroît… Et il va de soi qu’il faut vraiment ne plus avoir de Dualshock pour utiliser la Force GC20 sur Playstation 3, mais sa version non-filaire peut être envisagée plus sérieusement si les caractéristiques que nous allons décrire vous paraissent intéressantes (et si la GC30 est compatible avec la PS3, ce que je ne peux garantir n’ayant testé que la Force GC20).
Bref, cette manette affiche principalement sa compatibilité avec le PC et les smartphones sous Android… compatibilité que j’ai assez peu pu tester dans ce dernier cas, puisqu’ayant enfin compris la petite manipulation pour mettre la manette en « analog mode », je ne suis parvenu à la faire fonctionner bien qu’avec un jeu de voiture (Asphalt: Airborne), pas du tout avec Zenonia 5 ou Super Mario Run alors que je pensais ces jeux assez basiques et donc adaptés, et de façon limitée avec un jeu comme Unkilled. En configurant les touches dans les paramètres, j’ai en effet constaté qu’il ne reconnaissait pas B, Y, LB, LT, RB et RT ! Dans Streets of Rage, je ne pouvais ni déplacer mon personnage ni lancer d’attaque spéciale, dans Rodeo Stampede la manette n’était d’aucune utilité, pour ne citer que quelques titres qu’un site américain avait présentés comme jouables avec une manette… Ne jugeons pas trop vite, il faut envisager soit que le site se trompe, soit que le problème vienne de mon téléphone, un HT17 Pro, dans tous les cas c’est problématique.
Sur PC en revanche, tout se passe à merveille, la Force GC20 est bien plug and play comme promis, et comme sur PS3 j’ai pu la faire fonctionner sur des jeux très différents (de Cuphead, Asphalt: Airborne et Fable à Reckoning, Far Cry 3 et Life is strange) en oubliant même par moments que je ne tenais pas en main l’une de mes manettes habituelles. La Force GC20 est donc bien d’abord et essentiellement une manette sur PC – qui voudrait jouer sur un smartphone avec une manette et 30 centimètres de câble de toute manière ?
Confort de jeu
Trop habitué aux manettes Dualshock, j’ai trouvé les sticks de la Force GC20 assez hauts et ai eu l’impression d’une fatigue de la main un peu plus rapide, mais il est difficile d’établir ce ressenti comme une vérité absolue tant cela peut venir de cent autres facteurs indépendamment de la qualité de la manette, en particulier l’habitude. Comme sur les Dualshock en revanche, les deux gâchettes les plus reculées sont plus grandes, et donc plus longues à la pression que les autres, afin d’offrir un meilleur feeling d’accélération dans les jeux de course automobile. Même si ces touches ne servent pas que dans ce genre de jeu, j’avoue apprécier ces petites différences de tactilité qui singularisent les actions que l’on accomplit et facilitent donc leur intégration, là où sur des manettes plus neutres l’égalité de feeling peut impliquer une impression d’interchangeabilité des touches, évidemment dommageable à l’immersion dans le jeu.
Dans les choix un peu moins communs à un grand nombre de manettes sur la marché, MSI a opté pour des touches ABXY fortement proéminentes et en demi-sphère (plutôt que plates) dont le contact est donc un peu moins fluide, mais on pourra apprécier justement de jouer par pressions franches.
Surtout, la spécificité déjà signalée de cette Force GC20 tient dans ses deux boutons amovibles aimantés que l’on doit placer sur le pad directionnel. Bien sûr ce pad ne requiert pas un usage très courant, d’autant qu’il est placé à l’intérieur de la manette en faveur du stick directionnel gauche, et on l’utilise souvent pour les raccourcis qui lui sont associés, et qui se déclinent assez souvent en croix plutôt qu’en roue. Il faut cependant dire que pour les jeux proposant une roue de pouvoirs et de consommables, le bouton circulaire offre une immédiateté que ne permet pas le cruciforme imposé sur les manettes traditionnelles, de même que les jeux exigeant un déplacement avec le pad peuvent profiter de mouvements un peu plus fins. C’est donc un gadget pouvant s’avérer ponctuellement utile selon l’usage que vous souhaitez en avoir, dommage seulement qu’il soit métallique et donc un peu froid (pourquoi ne pas l’avoir recouvert d’un revêtement gomme noir ?), et que des pressions trop fortes sur le pad circulaire le fassent un peu sortir de sa base…
C’est cependant le genre de petites additions dont la concurrence devrait s’inspirer pour apporter une plus-value à des manettes dans lesquelles on a souvent du mal à choisir sans les avoir testées tant elles semblent toutes vendre la même expérience. Et une manette (même par ailleurs assez classique) offrant ce genre de petite plus-value, de nombreux modes de compatibilité, et un confort de jeu tout à fait irréprochable, y compris sur des jeux requérant une relative finesse, a de quoi séduire.
Conclusion
La Force GC20 de MSI possède l’avantage considérable de n’être pas une énième copie des manettes classiques mais d’affirmer une identité propre, de paraître pensée, pas juste décalquée. Elle est peut-être un peu plus bruyante que d’autres manettes, un peu plus massive, mais offre une prise en main agréable. Le plus étonnant est peut-être son positionnement entre low-cost et milieu-de-gamme, qui en fait manifestement une production plus faible que les périphériques auxquels MSI nous a habitués, sans RGB ou rétroéclairage, sans prise jack pour les casques, avec une modularité assez limitée par exemple. Pourtant, il faut savoir profiter de l’intérêt des constructeurs pour des périphériques abordables, et il va de soi que si l’on ne demande pas la lune pour 35 euros (ce qui serait parfaitement déraisonnable), cette Force GC20 offre un rapport qualité/prix méritant attention.
J’ai acheté cette manette pour jouer à Dragon Ball Fighter Z.
Dans le feu de l’action, impossible de sortir de simple Hadokens ( quart de cercle vers l’avant ) en utilisant la croix directionnelle.
La version alternative de la croix, un cercle octogonal ne vaut guère mieux puisque en plein combat, il se déloge si j’appuie de façon un peu trop appuyée dans une direction extrême.
Pour finir, je m’étais résolu à utiliser l e joystick de direction qui avait au moins l’avantage de me permettre de sortir des quart de cercle en plein combo et après moins d’une semaine d’utilisation, il suffit que j’effleure le stick du pouce pour que mon personnage se mette à sauter ( et même parfois double sauter ) de manière intempestive…
Impossible de jouer dans ces conditions, je suis extrêmement déçu par cette manette.
Bonjour et merci pour cette remarque, le croisement de nos deux avis enrichissant naturellement l’image que les prochains lecteurs pourront avoir du produit ! En effet, la tendance du pad circulaire à se déloger de la manette suite à une pression trop forte est assez handicapante (et avait joué dans l’attribution d’un trophée de bronze plutôt que d’argent d’ailleurs), et j’imagine bien quels torts cela peut causer sur un jeu de combat…
J’avais pu utiliser la manette de façon assez intensive pendant deux semaines avant de produire mon test, et je n’avais pas expérimenté de dysfonctionnement lié à l’usure, avez-vous essayé de signaler le problème à MSI ? Il ne faut pas exclure qu’il puisse être exceptionnel, ce que j’espère bien sûr, bien désolé en tout cas des contrariétés que vous avez subies…