Introduction Manga

 

Ohayô nina et bienvenue dans cette nouvelle rubrique, j’ai nommé : « Les Échos Manga » ! Comme le titre l’annonce, nous parlerons exclusivement des mangas et de leur univers, mais pour ce faire, j’ai pensé qu’une présentation du sujet serait bonne pour les néophytes ou pour clarifier certaines choses pour les plus expérimentés.

 

Autant commencer par les origines

 

Ce sont les Japonais qui ont inventé ce nouveau genre littéraire à la fin du 18e siècle. Eh oui ça ne date pas d’hier ! Néanmoins, il est vrai que les premiers mangas, comme Mankaku Zuihitsu de Kankei Suzuki, Shiji no Yukikai de Kyōden Santō ou encore Manga Hyakujo de Minwa Aikawa, sont très différents de ceux que nous connaissons actuellement. Les codes du manga n’existaient pas encore et le style est 100% japonais, c’est pourquoi ces mangas nous semblent si particuliers.

Le mot « manga » peut être traduit de diverses façons mais elles représentent toutes la même idée. Celle d’un dessin libre voire inachevé, souvent grotesque et pour faire rire. Je trouve que ce n’est pas faux mais on peut trouver des mangas tout simplement sublimes et minutieusement travaillés. Mais à l’époque les mœurs et les exigences étaient différentes.

Comme vous pouvez vous en douter, cela a d’abord débuté au Japon, puis sur tout le continent asiatique. Or, l’Occident ne les voit pour la première fois qu’entre la fin du 19e siècle et le début du 20e. Hélas, le contexte historique a freiné son expansion. C’est pourquoi nous les voyons comme relativement récents. Néanmoins, de nos jours, les mangas ont réussi à passer de nombreuses frontières mais de façon irrégulière. Certains pays, comme la France, l’Allemagne et autres les connaissent bien, alors que d’autres un peu moins, même aujourd’hui.

 

 

Comment sont nos mangas actuels ?

 

Les mangas que nous avons aujourd’hui se différencient facilement des autres livres. Ils se présentent sous forme d’un livre de poche, séparés par plusieurs chapitres, dont les dimensions varient en fonction de l’édition. De plus, sauf rares exceptions, ils ne contiennent que des images en noir et blanc dans des cases qui se lisent de droite à gauche et de haut en bas. Sans oublier que l’on peut aussi trouver des textes sur le développement de l’œuvre et même sur la culture nippone (nippon signifiant Japon en japonais).

Rien n’est fait aléatoirement. Car faire un manga est très complexe. Il faut penser aux personnages, leur physique et leur caractère (le chara design) avec l’histoire qui va avec, sans oublier le milieu où ils évoluent, le pourquoi de leur action, la logique de l’univers, et tant d’autre. Et ça ce n’est que pour l’histoire. Après, il y a toute la partie rendu visuel qui doit capter l’attention à travers divers procédés complexes. Ce n’est pas évident de faire un manga, croyez-moi.

Cependant, un débat persiste. Est-ce que les mangas sont des BD ou pas ? Bonne question et la réponse est oui. Mais avant de vous énerver, laissez-moi vous exposer ce qu’une source très fiable sur le sujet m’a expliqué.

 

Parenthèse sur les BD

On appelle bande dessinée un genre littéraire où l’on trouve des dessins dans des cases et des personnages qui parlent dans des bulles. C’est la version simplifiée mais en gros c’est ça. Quand un Français pense BD, il voit par exemple Les Légendaires, Agrippine ou le plus connu Astérix et Obélix. Le nom officiel de ces œuvres est « bandes dessinées franco-belges ». Donc oui, les BD franco-belges pour les Français, les comics pour les Américains et les mangas pour les Japonais, sont littéralement des BD. Après, c’est vrai qu’ils ont tous des différences. Le format, le style, les méthodes de préparation et de lecture, le contenu, etc. Beaucoup de choses changent, c’est pour cela que beaucoup affirment que les mangas ne sont pas des BD.

Les comics, les mangas et les BD franco-belges sont les genres de BD que l’on connaît le mieux mais il y en a d’autres : les manhuas pour les Chinois, les manhwa pour les Coréens ou encore les fumetti pour les Italiens. Il s’agit seulement des différents noms que chaque pays donne à ses œuvres. Je finirais en rajoutant une dernière petite anecdote. Les Allemands utilisent, comme les Anglais, le mot comics mais ne font pas référence à la même chose que les américains. En plus, ces derniers disent uniquement comics, comme les Japonais appellent toute BD manga, alors une BD comme par exemple Les Schtroumpfs est appelée comics aux USA et manga au Japon !

 

L’édition d’un manga

La plupart du temps, les mangas naissent de l’imaginaire d’un mangaka qui dessine son histoire sur feuille puis va le présenter à une maison d’édition. Si le projet leur plaît, alors la démarche éditoriale se met en route. Contrairement aux apparences, c’est beaucoup plus compliqué et long qu’il n’y paraît donc je ne le décrirai pas ici, mais dans un autre article spécialement sur le sujet si nécessaire. Mais si vous voulez avoir un aperçu maintenant, je vous conseille Bakuman dont l’histoire est centrée sur le sujet. Donc, quand tout est terminé, les ouvrages sont enfin mis en boutique. Si le manga se vend bien, alors on peut espérer voir une adaptation en animé. Cela est le procédé habituel, mais pas systématique.

Le terme manga désigne en réalité le livre où est dessinée une histoire. Dans la vie quotidienne, nous faisons un abus de langage en utilisant ce mot pour désigner le manga papier et l’animé. Mais on se comprend malgré ça. Je tenais à le mentionner car les mangas sont bien souvent connus en premier par les animés car ils passent à la télé, puis la curiosité pousse les spectateurs plus loin et ils finissent par trouver la version papier. Bien sûr ce n’est qu’une généralisation. Nous avons tous connus les mangas à notre façon.

 

 

Les mangas animés

 

Comme je l’ai exposé plus tôt, un manga papier peut être adapté en animé pour passer à la télé. Cependant, l’histoire peut en être altérée. Du design des personnages à l’histoire en elle-même en passant par des modifications sur l’environnement, des retouches sont fréquemment opérées. Et cela embête bien souvent les fans. À l’inverse, certaines adaptations sont très respectueuses du manga originel. De plus, ces changement peuvent aussi dévoiler des informations qui ne se trouvaient pas dans ce qu’on avait déjà vu du manga. Personnellement, je trouve que cela se complète. Même si on aurait souhaité un manga papier et un animé identiques, si ce n’est pas le cas alors c’est comme avoir deux histoires pour le prix d’une. Après, reste à savoir si vous les aimez.

Il existe plusieurs styles d’animés. Même si ça doit être une évidence, un animé est rangé par épisodes et saisons s’il est plus long. Le nombre est assez variable. On en trouve fréquemment d’une douzaine d’épisodes, dans ces cas là il n’y a qu’une saison, c’est relativement court et bien souvent l’histoire est rapide. Mais ça ne les empêche pas de nous faire passer un très bon moment.

Plus précisément

Le cas le plus répandu est probablement celui des saisons de 24 épisodes, là on peut espérer plus d’une saison. Ça, c’est pour les mangas relativement connus. Puis, viennent ceux qui comptent 50 voire 100 et plus d’épisodes. Certains mangas sont très longs car cela fait longtemps qu’ils ont commencé et qu’ils gardent un public important. Je pense par exemple à Détective Conan. Il est à ce jour encore en cours de parution après plus de 20 ans, une centaine de tomes et environ 900 épisodes (les chiffres augmentent avec le temps donc je donne une approximation). C’est généralement une marque de qualité. Mais effectivement, si nous ne sommes pas motivés pour regarder autant d’épisodes, c’est assez compliqué.

Un épisode traditionnel dure entre 20 et 25 minutes en comptant les openings (générique de début) et les endings (générique de fin) qui empiètent un peu sur l’animé. On peut également en trouver qui durent moins ou un peu plus de 10 minutes mais ils sont peu fréquents. Et pour finir, il est fort possible qu’à la fin d’une saison ou d’un animé il y ait des OAVs, des Spéciaux voire des films. Les OAVs et les Spéciaux sont presque comme des épisodes. Leur durée peut varier et ils racontent soit une reprise d’un moment spécifique du manga soit une histoire annexe. Et pour les films tout est dans le nom.

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Je parle beaucoup mais je n’ai même pas encore mentionné les différents types de mangas. On peut trouver de tout, vraiment de tout, des récits les plus enfantins aux plus cérébraux en passant par les déconseillés aux moins de 18 ans. Pour les différencier, on les a séparés en plusieurs types que je vais énumérer tout de suite avec quelques exemples à la clé.

 

Les types du manga

 

 

  • Les Shonen :

    Particulièrement répandu, ce genre est celui de l’aventure et de l’amusement. On y voit la vie de personnages emblématiques avec les épreuves qu’ils doivent surmonter pour la réalisation de leur objectif. Les thèmes récurrents sont surtout l’amitié, le courage, ainsi que ne pas abandonner malgré les obstacles et bien d’autres encore. Le tout est bien souvent saupoudré d’humour. Et c’est surtout ce type qui a donné les mangas les plus longs.

    One Piece, Naruto/Shippuden, Fairy Tail, Dragon Ball/Z/Kai … Il y en a beaucoup d’autres donc je mets vraiment les basiques.

 

  • Les Seinen :

    Également très répandu, ils se différencient des shonens par la présence de scènes plus dures, sombres, ensanglantées et effrayantes pour les plus jeunes. Dans ces œuvres on peut trouver plus facilement la présence de la mort avec des circonstances limite flippantes voire écœurantes. Mais ils abordent aussi des sujets plus sensibles et matures.

    Attaque des Titans, Berserk, Another, Death Note,Tokyo Ghoul

  • Les Young Seinen :

    Seule différence avec les Seinens, les Young Seinen traitent surtout de science-fiction à travers des dessins plutôt réalistes.

    Gunnm, Le roi des ronces

 

  • Les Shôjo :

    Aussi très connu, ce genre-là se reconnait exclusivement par son thème principal, l’amour.

  1. Les Shôjo Romance :

    Il s’agit de leur plus gros cliché. Cela raconte surtout la vie d’une fille qui cherche ou pas l’amour et qui finit par rencontrer un garçon qui cherche ou pas l’amour. Au terme de nombreux quiproquos ils finissent par être ensemble. Je ne vais pas vous cacher que les problématiques de ce type sont très similaires d’une aventure à l’autre, bien qu’ils recourent aussi à d’autres thèmes comme l’école, la musique, le sport et autre.

    My little monster, Nana, Fruit Basket

  2. Les Magicals Shôjo :

    Les filles portent beaucoup la mini-jupe et elles ont des pouvoirs pour défendre leurs valeurs contre le Mal.

    Sailor Moon, Mew Mew, Sakura chasseuse de cartes

  3. Les Josei :

    Plus sérieux, les Josei voient bien souvent leurs histoires se dérouler dans un monde où il faut combattre. L’amour est donc moins mis en avant mais reste important pour le déroulement de l’intrigue.

    Vampire Knight, Shaman Girl

 

  • Les Kodomo :

    Les Kodomos sont comme nos dessins animés français mais version japonaise. D’ailleurs, plusieurs Kodomos sont passés sur les chaînes française et continuent de l’être.

    Hamtaro, Pokémon, Beyblade, Inazuma Eleven, Goldorak, Capitain Flam

 

  • Les manga eiga :

    Même si le mot « animé » désigne aussi bien les séries d’animation que les films, certains réalisateurs préfèrent parler de manga eiga pour distinguer les longs-métrages. Ce sont donc les films d’animation japonais, un peu comme nos Disney, même s’ils sont radicalement différents.

    Le voyage de Chihiro, Your name, Le Garçon et la Bête, Le Château dans le ciel, Princesse Mononoke

 

/!\ Les prochains types peuvent être qualifiés soit de –AI (les plus doux), soit de SOFT (plus corsés mais c’est à la limite entre décent et son antonyme) et HARD/CORE (là ça ne rigole pas et vous non plus) /!\

 

 

  • Les Hentaï :

    Il s’agit de mangas portés uniquement sur les relations hétérosexuelles. L’histoire tourne uniquement autour de ça et la majeure partie des épisodes ne montre que l’acte. Ils contiennent des situations particulièrement choquantes pour les plus jeunes de par les thèmes utilisés. Certains parlent d’inceste, de viol, de pédophilie sans oublier les tentacules. Âmes sensible s’abstenir, ce type-là fait passer les femmes pour des objets lubriques et les hommes pour des chiens qui sautent sur tout ce qui bouge (pour les Hards). Vous êtes prévenus.

    Oni chi chi, Euphoria, Makai Kishi Ingrid

 

  • Les Yaoi :

    Cette fois-ci ce ne sont pas les couples hétérosexuels qui sont au centre de l’attention mais les couples homosexuels. Plus précisément les couples d’hommes. Mes précédents avertissements tiennent aussi ici mais je rappelle qu’ils ne sont que pour les Hardcores. Après il y a ceux qui utilisent le Fan service. C’est quand des protagonistes agissent, pensent ou disent des choses qui peuvent faire croire qu’ils aiment l’un des personnages (un garçon qui aime un garçon en l’occurrence). Mais ce doute est volontairement laissé en suspens. Black Butler est un bon exemple. Pendant tout le manga, les personnages font ou disent des choses à double sens mais leur relation n’est absolument pas de ce registre. Le Fan service sert beaucoup pour les Fan Girls et Fan Boys.

    Sensitive Pornographie, Sekaiichi Hatsukoi, Boku no Pico, Love Stage, Super Lover

 

  • Les Yuri :

    On continue avec les couples homosexuels mais maintenant avec les couples féminins. Le Fan service est aussi très exploité. Pareil que pour les deux précédents.

    Stawberry Panic, Kuttsukiboshi , Saki, Candy Boy

 

  • Les Ecchi :

    Ils fonctionnent assez comme le Fan service. On nous fait supposer certaines choses (à caractère sexuel) sauf que là, le dessin participe car ils appuient volontairement sur les corps des protagonistes. Ils leur font également faire des positions, des voix, des paroles et des situations volontairement osées.

    High School of the Dead, To love ru, Food Wars, Akikan

 

  • Les Harem :

    On associe souvent harem et ecchi car les harems sont des mangas qui mettent en scène un garçon entouré presque uniquement de jeunes filles aux formes généreuses.

    High School DxD , Date a Live, Absolut Duo

  • Les Harem inversés :

    Comme on s’en doute, les harems inversés parlent d’une fille entourée de garçons. Cela dit, c’est plus rare.

    Diabolik lover, Amnesia, Akatsuki no Yona

 

Dernière partie, ce qu’a engendré l’univers manga et pourquoi

 

Quand on accroche vraiment à un manga, il est normal de vouloir ce qui nous le rappelle. Je pense plus précisément aux goodies. Ce sont les produits dérivés de séries, films, mangas et autres qui portent ce nom. Exemple très simple, les costumes pour les cosplays des personnages, les sabres des épéistes, les figurines, les posters… tout ça sont des goodies, et je vous cache pas que le prix est au rendez-vous. Quand on est fan on ne compte pas !

Les fanfictions, des récits écrits par des fans sur leurs héros, les fanarts, les jeux vidéo, les festivals, les AMVs et autres clips vidéos sur internet… Il y en a tellement.

C’est pour ça que le monde du manga est très vaste et varié, il a acquis au cours du temps un certain succès. Mais pourquoi ? Tout simplement car les mangas sont une porte ouverte sur des univers fantastiques et différents de notre réalité. Qui n’a jamais souhaité pouvoir vivre des aventures tout aussi exceptionnelles que celles de nos héros ? Les mangas, eux, nous en donnent l’impression. Cependant, je mentirais si je disais que tous ces univers sont bons pour tout le monde. Cette aventure est personnelle et il vaut mieux suivre les chemins qui nous correspondent.

 

1 COMMENTAIRE

  1. Hello,
    repéré 2 fautes: Chara design au lieu de Carat design ; et animés au lieu de anuimés.

    Concernant les appellations de comics, il y a aussi les « graphic novels », 2 catégories: 1)des graphics novels comme les comics (cases avec dessins, bulles de dialogues) et 2)graphic novels sorte de mélange livre illustré, alternance entre pavés de paragraphes et dessins sans cases, illustrations, et dessins avec cases et bulles ; pareil pour les mangas, appelés « light novels ».

    Versions hybrides « soft », mi-chemin entre shounen et yaoi : shounen-ai; idem pour shoujo-ai, entre shoujo et yuri.