Pas cher pour jouer…l’effort d’Intel ?

Nous avons dans l’atelier depuis quelques temps un i3-7350K.

Ce processeur, qui inaugure l’arrivée des déclinaisons « K » sur la gamme i3, est plein de paradoxes… Voyons ça de plus près.

 

Un positionnement pas simple

Tout d’abord c’est le positionnement prix qui interpelle.

Evidemment, à l’arrivée du i3-7350K, beaucoup se sont dit « enfin Intel pense aux joueurs/bricoleurs qui n’ont pas d’argent ». L’annonce des prix a fait déchanter pas mal de monde.

En effet, le i3-7350K se négocie autour de 200€. Même si son prix est à la baisse, il se retrouve clairement dans la même zone tarifaire que le i5-7400…et c’est déjà son principal problème.

Un i3 au prix d’un i5, ça plombe déjà l’ambiance.

Cependant ne nous arrêtons pas là et donnons une chance au produit comme dirait l’autre, en regardant la fiche technique de nos deux amis du moment :

  • Le i5-7400 est un 4 cores / 4 threads, disposant de 6Mb de cache, d’un TDP de 65W pour une vitesse de fonctionnement de base de 3.00Ghz et d’un mode turbo à 3.5Ghz.
  • Le i3-7350K est un 2 Cores / 4 Threads, disposant de 4Mb de cache, d’un TDP de 60W pour une vitesse de 4.2Ghz ( pas de mode turbo )

 

 

Une fois ces chiffres posés, on se rend compte que le passage aux benchs est indispensable. Dans les jeux, la fréquence nominale du core est toujours prépondérante ; elle est très élevée sur le 7350K.

La présence de l’Hyper-Threading sur cet i3 est clairement susceptible de changer la donne si on l’additionne à ses hautes fréquences. On va donc se retrouver sur un arbitrage simple : plus de cores ou plus de fréquence…et pourquoi faire ?

Un processeur pour les joueurs…bidouilleurs

Avant même de commencer, il devient évident que ce n’est pas la fréquence que le i3-7350K sortira du panier. Autant dire que ce CPU ne s’adresse absolument pas à ceux qui veulent plugger / brancher.

Cependant, la bonne surprise c’est que l’animal dispose de capacités remarquables et qu’il ne faut pas être un dieu de l’azote, du cooling ou de l’électricité pour en tirer le meilleur.

Avec un ventirad de bonne qualité, passer de 4.2 à 4.8Ghz est un jeu d’enfant.

Par le bios ou au travers des programmes mis à disposition par les marques de cartes mères (MSI Command Center ou Intel Extreme Utility par exemple), pas besoin de se creuser la tête, pas besoin de rentrer trop dans la complexité des réglages : bouger le coefficient multiplicateur est un geste que tout le monde peut réaliser dans le calme et la décontraction.

Il restera tout de même à prendre soin de son refroidissement (j’ai utilisé un BeQuiet! Dark Rock 3 et une bonne pâte thermique) afin de profiter longtemps de son processeur.

4.8Ghz à la portée de tout le monde

Le passage de 4.2Ghz à 4.8Ghz donne tout son sens à ce processeur. Car sans cette manipulation, il n’a clairement aucun intérêt face à son collègue i5-7400.

Une petite comparaison plus complète entre le CPU « stock » et poussé à 4.8Ghz est instructive…

Investissement et doigté pour appréhender la barre des 5Ghz

Dans mon expérience d’overclocking sur le i3-7350K, j’ai voulu faire quelque chose de simple, facile et économiquement cohérent. En montant la tension, les 4.9Ghz sont stabilisés sans trop de soucis.

La température du petit i3 commence néanmoins à grimper même si l’ensemble ne pose aucun problème de stabilité après des burn tests de longue durée.

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Si c’est à partir de 4.8Ghz que le i3-7350K devient intéressant d’un point de vue des performances VS un i5, au dessus, la note d’ensemble ne fait que se bonifier.

i3-7350k

Décapsulage et changement de pâte thermique.

Cependant, afin de préserver son investissement, il faudra décapsuler le processeur pour abaisser considérablement sa température de fonctionnement.

Une vidéo de l’ensemble de la procédure sur CE i3-7350K sera bientôt disponible sur notre chaîne youtube avec le décapsulage, le changement de pâte et les benchs qui vont nous mener à 5.15Ghz, le tout dans la stabilité et avec une température de fonctionnement ne dépassant jamais les 65-66°C.

Évidemment, cet overclocking se fait à 90% en jouant sur le coefficient multiplicateur... Pour aller plus loin, il faudrait investir dans des barrettes mémoires plus « nobles ». Ce n’est pas la démarche adoptée au début de ce projet.

Avec un investissement plus conséquent sur la ram, le refroidissement: les 5Ghz sont plus accessibles en jouant donc sur la ram et non le multiplicateur.

À la clé, un gain de 20 à 22% par rapport à la fréquence d’origine, ce qui est loin d’être négligeable. Pour ceux qui se posent la question, évidemment on peut combiner les deux et monter encore plus haut avec ce petit i3… Se pose alors la seule question légitime : l’intérêt économique de l’opération en comparaison d’un « gros » i5 par exemple.

décapsulage i3-7350k

Conclusion : Un processeur sympathique qui nécessite un repositionnement tarifaire.

core i3-7350k boxAlors que penser d’un i3 qui s’affiche tout de même autour de 200€ ?

La puce entre nos mains dispose d’un vrai potentiel. Si vous devez l’utiliser sans mettre les mains sous le capot : oubliez cette référence et optez pour un i5 7400 quasiment au même prix.

Si un minimum de bricolage (et encore j’hésite vraiment à utiliser le mot « bricolage) ne vous fait pas peur, vous allez pouvoir le faire tourner à 4.8Ghz sans effort. Dès cette fréquence, il devient intéressant.

En se creusant un peu plus le cerveau, en soignant son refroidissement, c’est la barre des 5Ghz qui vous permettra d’approcher de très près les performances d’un i5 7600K dans les jeux.

Le problème c’est qu’il faudra évidemment investir sur une carte mère permettant de profiter de son overclocking (on pensera à des petites références en Z170 encore disponibles afin d’éviter le récent Z270 qui fait monter la facture).

Il faudra aussi soigner le refroidissement : dans notre cas nous avons décidé de contenir le budget et un Dark Rock 3 a fait de l’excellent boulot.

Avec ça, on disposera d’une machine capable de satisfaire le joueur 1080P exigeant : dans la plupart des titres actuels, le 7350K s’en sortira presque aussi bien qu’un 7600K.

Très à l’aise dans les jeux, dès que le multithreading devient important (édition vidéo, traitement photo), il sera clairement en difficulté face à un gros i5.

Une solution joueur Low Cost uniquement qui semble bien lui correspondre en l’absence (pour le moment) d’une concurrence sérieuse.

C’est justement pour cela qu’Intel vient de décider de le repositionner. Il devrait donc ( prochainement ) se retrouver aux alentours de 179€, un prix plus cohérent en attendant l’arrivée des Ryzen 3 et 5.