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Test du jeu Paragon

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Paragon : un MOBA de plus dans l’arène !

 

Après de – trop – nombreuses heures passées à me faire insulter sur League of Legends, maltraiter sur DoTA 2 ou à m’ennuyer gentiment sur Heros of the Storm (sans parler d’une installation/désinstallation éclair de Smite), l’annonce ambitieuse de Paragon m’a emplie d’une impatience en demi-teintes : ce nouveau MOBA (sur PC et PS4) allait-il rattraper les défauts de ses aînés tout en gardant cette recette de jeu multijoueur à succès que nous ne connaissons que trop bien ? Entre risque de l’innovation et sécurité de choix trop souvent régurgités, comment les studios Epic Games se sont-ils positionnés ? Cleek descend dans l’arène de la version bêta de Paragon sur PC pour vous proposer son test du jeu !

 

[divider]Dieu qu’il est beau ![/divider]

 

Le premier détail qui impressionne est sans conteste le soin apporté aux graphismes : Paragon est sans conteste le plus beau MOBA auquel il m’ait été donné de jouer ! Réalisé sous le moteur Unreal Engine 4, à l’image d’un shooter à la troisième personne, les décors de l’unique carte disponible sont à couper le souffle pour un jeu du genre, les différents héros – s’ils ne disposent pas forcément tous d’un charisme ravageur – sont bien réalisés et disposent chacun d’une palette de mouvements correctement animés et surtout, rapidement identifiables, y compris dans les mêlées les plus remuantes ! Mais le souci du détail des graphistes ne se manifeste pas que dans le jeu lui-même : les menus sont très propres (une sorte de flat design tout à fait dans l’air du temps) et arrivent à rester clairs malgré le nombre d’options disponibles sur le launcher du jeu.

 

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Que du beau, me direz-vous donc ! Mais une telle qualité graphique impose son retour de karma (ou de kick, c’est selon les goûts) et le jeu est excessivement gourmand : pour faire tourner le jeu de manière fluide, j’ai du mettre les options au minimum sur ma machine milieu de gamme (CPU I5 récent, 8 Go de RAM, une carte graphique haut de gamme d’il y a 3 ans) tandis que des connaissances disposant de tours gaming récentes me confiaient que leur config’ pleuraient quelques larmes de sang à chaque lancement du jeu !

 

[divider]Et sous l’capot ma bonne dam’ ?[/divider]

 

Paragon mène une danse dangereuse : dans un style aussi strict que le MOBA, trop sortir des sentiers battus est synonyme d’une défaiiiiite (vous l’avez entendu non ?) cuisante, mais à trop recycler ces concepts poncés par des millions de joueurs, Epic Games risquait de voir son petit dernier simplement se noyer dans la masse des productions du même type… Analysons un peu le jeu d’équilibriste de ce studio qui n’a finalement pas pris tant de risques que ça !

 

Un MOBA aux allures de Third Person Shooter

Premier argument qui vient à l’esprit : nous ne dirigeons pas nos avatars d’une lointaine vue du dessus, mais bien quelques mètres derrière le pauvre bonhomme que nous envoyons au turbin ! Passées les premières frayeurs (Smite, Smite…illusion de la verticalité qui hante mes nuits agitées), force est de constater que le gameplay se prête très bien à cette caméra qui n’est ni trop rigide, ni trop capricieuse. Les habitués des MOBA classiques devront se familiariser avec le fait d’assister aux teamfight que disputent nos coéquipiers lointains au travers moults rochers et autres végétations, leurs pseudonymes s’affichant en overlay pour vous donner une idée de « ce qu’il peut bien se tramer là-bas» si vous n’êtes pas en communication audio avec votre équipe.

 

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Le split-pushing, un passe-temps qui soulève les passions !

 

La verticalité – point sur lequel je suis très chatouilleuse dès lors qu’il s’agit d’un TPS – ne déçoit pas du tout : la jungle n’est pas une longue route tranquille et ses sillons, falaises et ravins vont vous perdre bien malgré vous durant vos premières parties. Il n’est pas rare de voir – souvent trop tard – un « Rampage » plutôt énervé vous sauter à la gorge depuis un promontoire rocheux qui surplombe votre lane alors que vous ne demandiez qu’une chose : faire du last-hit tranquillou en échangeant des amabilités avec votre vis-à-vis !

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Un MOBA aux allures de Trading Card Game (mais sans le Trading)

Le deuxième argument en faveur de Paragon est son système d’équipement. En effet, si vous êtes habitués à monter vos héros en niveau pour débloquer ou améliorer des compétences, vous avez aussi normalement une carte de fidélité dans la boutique de votre Nexus pour acheter plein de stuff ! Et bien dans Paragon, que nenni !  Vos équipements sont représentés par des cartes de différentes catégories : les cartes d’équipement qui comportent trois emplacements d’amélioration, les cartes – accrochez-vous – d’amélioration (qui viennent se placer dans les « slots » prévus à cet effet des précédentes) et les cartes de consommables (souvent réutilisables à l’instar des potions rechargeables ou objets de vision des autres MOBA).

 

ça ne vous rappelle rien ? Hearthstone, Faeria... le concept se recycle à l'infini !
ça ne vous rappelle rien ? Hearthstone, Faeria… le concept se recycle à l’infini !

 

Entre vos parties et après vos débuts pendant lesquels vous n’aurez accès qu’à des « decks » par défaut dédiés aux débutants, il vous faudra sélectionner une quarantaine de cartes pour personnaliser les decks attribués à chacun de vos héros.  C’est là que votre collectionnite aiguë devrait se manifester par de petits gratouillements : chaque partie vous rapporte des points de réputation permettant d’acheter (moyennant 10 000 points) des paquets de 5 cartes (dont une ou plusieurs seront d’une rareté supérieure). Mention spéciale à l’ouverture des paquets qui manquent un peu de panache : habituée à Hearthstone et ses ouvertures de paquets de cartes hautes en couleurs, j’espère sincèrement qu’Epic Games se rattrapera sur ce détail !

 

Des persos gratuits et des skins en pagaille

Si la boutique est omniprésente dès le premier lancement du launcher, cette dernière reste néanmoins honnête : les principaux produits semblent être des skins pour les héros, en sachant que vous pouvez en gagner plusieurs en montant le niveau de maîtrise de vos héros, ces derniers étant tous disponibles sans passer par la case boutique : seul votre niveau de Paragon (le niveau de votre compte qui monte au fur et à mesure de vos parties) restreint l’accès aux personnages trop complexes à manier dans vos premières heures de jeu !

Pour citer le client du jeu dans l’onglet d’achat de «pièces» (la monnaie boutique) : « Les pièces peuvent être utilisées pour acheter des défis maître ou des objets cosmétiques ou pratiques qui n’affectent pas directement la jouabilité. » Et on les en remercie ! Pour les cow-boys de la carte bleue, l’équivalence euros-pièces est de 10 € pour mille pièces environ, avec des skins oscillant entre quelques centaines et 1500 pièces, le calcul est vite fait : Paragon s’aligne sans surprise sur la concurrence.

 

[divider]Éventuellement, on pourrait envisager de conclure ?[/divider]

 

Parce qu’il faut bien en trouver, je ne peux pas nier que Paragon présente quelques défauts mineurs, au nombre desquels des combats un peu mollassons (les kills qui se mesurent en dixièmes de seconde sur LoL sont bien loin), un last-hitting un peu déroutant (vous ne visez pas vraiment votre cible, le réticule de visée s’accroche à la hitbox la plus proche, ce qui peut parfois être un peu confus) ou encore les graphismes très détaillés qui rendent le jeu poussif… pour faire bref, Paragon m’a laissé une impression générale de lenteur – sentiment partagé par les quelques amis avec lesquels j’ai participé à la bêta – et son originalité de gameplay (la caméra, les cartes à collectionner) cache mal le manque d’originalité des héros pour l’instant disponibles (un défaut que j’ai du mal à reprocher à Epic Games puisque tout a déjà été fait en la matière, et que l’on garde les mêmes impressions d’un MOBA à l’autre).

Espérons que le jeu saura évoluer tout en préservant son gameplay sympathique, si possible en s’affinant pour corriger les défauts pré-cités qui viennent ternir un tableau pourtant prometteur !

 

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