Des Cleek et des claques : ces réalisateurs qui nous marquent

 

Chez Cleek, nous sommes des passionnés, aux passions différentes. Cependant, si nous avons bien une chose en commun (parmi tant d’autres), c’est notre amour pour l’univers Geek au sens très large du terme. Jeux vidéo, films, séries, romans, comics, mangas, technologie et j’en passe. C’est avec cette passion commune que nous avons décidé il y a quelques temps maintenant de vous proposer une série d’articles un peu particulière, « Des Cleek et des claques », afin de partager avec vous nos avis sur certaines thématiques.

Pour rappel, nous avions abordé avec vous ces jeux que nous prenons plaisir à regarder (#1 et #2) puis ces jeux vidéo spécial Halloween et plus récemment ces films qui nous ont fait peur. Il y a quelques semaines, nous vous avions préparé un article spécial manga. Vous pouvez d’ailleurs retrouver deux autres de nos articles, avec nos personnages de jeux préférés : voici le premier opus juste ici et le second juste là. Plus récemment, nous vous avions parlé des sorties cinéma les plus attendues de 2016, des meilleurs films de l’année passée, de nos séries préférées sans oublier leurs génériques qui nous ont parfois fait rêver. Dernièrement, nous vous avons également parlé de ces musiques que l’on écoute en jouant ainsi que des sorties jeux vidéo les plus attendues de l’année 2016.  Aujourd’hui, nous vous parlons avec nos cœurs, en évoquant nos réalisateurs préférés.

 

[divider]Lucile « Macky » Herman : Martin Scorsese[/divider]

 

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Difficile de choisir son réalisateur préféré, tant ces hommes et ces femmes sont nombreux. Difficile également de ne pas marcher sur les plates-bandes d’un autre rédacteur ou d’une autre rédactrice pour réaliser cet article. Aujourd’hui, je vais donc vous parler de l’un de mes réalisateurs préférés, Martin Scorsese. Les Infiltrés, Gangs of New York, Les Affranchis, Shutter Island et Le Loup de Wall Street sont des films qui m’ont profondément marquée. Cet homme est doté d’un génie créatif presque sans précédent qui, à chaque film, arrive à faire naître des réflexions et des interrogations vraiment intéressantes.

Je ne trouve rien à jeter dans la filmographie si riche de ce réalisateur. Il sait ce qu’il fait, et ça se voit. Chacun de ses films est un événement à part entière. Deux sortent du lot selon moi, Shutter Island et Le Loup de Wall Street, bien que je sois totalement incapable de dire lequel est mon préféré. C’est avec plaisir que je regarde ses films, et que je les reregarde. À chaque visionnage, de nouvelles découvertes. L’univers de Martin Scorsese est riche, ambitieux et très original. Voilà pourquoi ce réalisateur se place haut la main dans mon top 5 des réalisateurs les plus talentueux du cinéma.

 

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[divider]Siegfried « Moyocoyani » Wurtz : Akira Kurosawa[/divider]

 

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Les réalisateurs possédant une patte reconnaissable, une vision d’auteur forte et convaincant presque à coup sûr à chaque film qu’ils offrent à mes yeux ébahis ne sont pas si rares : David Cronenberg, Christopher Nolan, Jean-Luc Godard, et dans une mesure à peine moindre Park Chan-wook, Wong Kar-Wai, Kalatozov, Malick, voire Peckinpah, Fritz Lang, Chandor, Tarantino, Wheatley… Pourtant, un nom me frappe par son évidence quand on me demande qui est mon réalisateur préféré, et c’est celui d’Akira Kurosawa.

Si le réalisateur japonais est considéré comme l’un des plus grands de l’histoire du cinéma, c’est que ses trente longs-métrages étalés sur cinquante ans d’activité comportent un nombre important de films ambitieux, assez variés pour que l’on y voie du génie et pas seulement du talent à bien traiter un sujet unique, d’une infinie puissance humaine.

Son œuvre peut être décomposée en deux pans, les films de samouraïs et les films sociaux sur le Japon contemporain, mais cette division ne rend pas honneur à l’homogénéité d’un cinéma qui se préoccupe avant tout, dans la diversité de ses formes, de psychologie et de morale, de la difficulté à mener une vie honorable, de la nécessité de toujours chercher à comprendre autrui, quelque grandes que puissent paraître les différences. Sans compter l’unité créée par le retour de mêmes acteurs, comme le formidable Toshiro Mifune (16 films) ou Takashi Shimura (21 films).

Il est aussi reconnu par la force de ses histoires que pour son exigence technique, qui en fit un pionnier de la slow-motion  ou lui permit, dans son art du montage (aussi bien que dans ses décors), d’exercer une influence notable sur Georges Lucas, sans même parler des films cultes qui se contentent d’être des remakes plus (Les Sept mercenaires) ou moins (Pour une poignée de dollars) affadis de son œuvre, ou s’inspirent de moments-clés de ses films (Le Parrain). Rashomon reste par ailleurs considéré comme un film extrêmement novateur pour son idée de raconter la même histoire de plusieurs points de vue, enrichissant par ces perspectives la compréhension des événements relatés – il est inutile de chercher le nombre de réalisateurs influencés par cette audace. Et son talent pour la photographie est aussi éclatant dans ses compositions dynamiques (dans les combats au sabre par exemple) que dans les images plus contemplatives (la marche militaire sur fond de soleil couchant dans Kagemusha).

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Si j’admire particulièrement les deux films de samouraïs inspirés de Shakespeare, Ran et Le Château de l’araignée, les deux films ayant influencé Sergio Leone, Yojimbo et Sanjuro, et le formidable Kagemusha, récipiendaire de la Palme d’or, ceux que je recommanderais en priorité sont Les Sept samouraïs et le bien moins connu Vivre dans la peur (la critique ici). Le premier conte l’histoire de villageois recrutant des samouraïs pour défendre leur village de pilleurs, tandis que le deuxième évoque la volonté d’une famille japonaise de mettre sous tutelle l’homme auquel elle doit sa fortune, parce qu’il veut la dépenser entièrement pour protéger ses proches d’un éventuel danger atomique, dix ans après Hiroshima. Ces deux films de 1954 et 1955 illustrent bien, dans leur richesse humaine, leurs têtes d’affiche communes, leur proximité calendaire, malgré la disparité des intrigues et de leur temporalité, ce qui fait tout le génie de mon réalisateur préféré.

 

[divider]Séranne « LaSkreeb » Piazzi : Christopher Nolan[/divider]

 

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Pourquoi Christopher Nolan ? Mais parce que Memento, Le Prestige, The Dark Knight et Inception ! Parce que voilà des films bien pensés, au scénario génial, et qui prennent aux tripes, surtout pour les deux derniers ! C’est tout simplement l’un des rares réalisateurs dont j’aime autant de films…

Ses premiers films au budget limité laissaient déjà voir un scénario concentré, dense, argument qui demeure pour moi le critère principal dans l’appréciation d’un film. Nolan offre des œuvres où l’on se dit enfin : « oui, il y avait quelque chose à raconter. » Avec les grands moyens obtenus grâce à son succès à Hollywood, il met en image toute la force de son imagination. A ce titre, Inception est une parfaite réussite. Interstellar sera toujours une grande déception, un film bancal et creux mais qui garde au moins le mérite de l’ambition, de l’audace et de l’ampleur, et d’une réflexion certes mal menée mais bien présente.

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Dans ses meilleures réalisations, Nolan mêle grand spectacle, action, sensibilité et réflexion, un quarté gagnant par lequel chacun est touché à des degrés différents. Inception est par exemple pour moi la plus belle histoire d’amour jamais portée à l’écran, et qui est en réalité le véritable moteur du film, sa raison d’être. Tandis que d’autres y voient un film d’aventure ou de science-fiction.

J’aime aussi la variété des mondes et des histoires dans lesquels Nolan nous emmène, toujours intimes malgré parfois les scénarios vastes : la vie d’un amnésique, les coulisses des magiciens, les responsabilités d’un super-héros, des dimensions parallèles… et bientôt, avec Dunkirk, la Seconde Guerre mondiale, que j’attends malgré la déception d’Interstellar.

 

[divider]Laurianne « Caduce » Angeon : Park Chan-wook[/divider]

 

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Le sujet de cette édition de Des Cleek et des Claques est aussi enthousiasmant que difficile dans le choix à faire, et c’est finalement le réalisateur sud-coréen Park Chan-wook qui obtient mon vote. Si ma mémoire est bonne, aucun de ses films ne me semble à jeter, sans oublier de préciser que certains d’entre eux demeurent actuellement des chef d’œuvres cultes du genre, Old Boy en tête. La complexité scénaristique, la direction artistique (qu’il s’agisse de la photographie élégante de Stoker (la critique est ici), ou des valses tristes de la trilogie sur la vengeance), mais aussi et surtout la profondeur et la subtilité des émotions retranscrites font de ses films des œuvres à vivre intensémment, à chaque visionnage.

On se souvient à ce sujet de la scène finale de Old Boy, bijou d’émotion à l’état brut, entre sadisme, compassion, asservissement et désespoir. Des portraits souvent très sombres de l’âme humaine, entre désirs impossibles, immoraux, et le sujet de la vengeance récurrent illustrent les films de Park Chan-wook pour les placer en tête du grand cinéma asiatique. On attend avec impatience son prochain film, Mademoiselle, prévu pour l’automne 2016, afin de vous livrer notre critique à chaud. En attendant, et pour prolonger le plaisir suscité par ce réalisateur, n’hésitez pas à retrouver notre comparaison entre le Old Boy coréen de Park Chan-wook et le Old Boy US de Spike Lee.

Pour les œuvres de Park Chan-wook, sont donc à voir en priorité absolue Old Boy pour son aura légendaire, Stoker pour l’audace d’une ambiance typique du cinéma asiatique jouée par un casting occidental, puis ensuite Thirst, ceci est mon sang ainsi que Lady Vengeance.

Mention honorable à un autre réalisateur cher à mon cœur, Darren Aronofsky, pour des œuvres poignantes telles que Requiem For a Dream ou encore The Fountain.

 

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