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Machinarium – Le Test

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Machinarium – Petit jeu devenu Grand

 

Chez Cleek, nous avons à cœur de vous faire part de ces expériences vidéo-ludiques qui valent le coup d’être vécues. Si, bien sûr, notre regard se porte sur des blockbusters tels que Fallout ou GTA, nous n’en sommes pas moins amateurs de jeux vidéo, au sens large du terme, et les jeux indépendants, – quoique plus rares et moins mis en valeur – en font également partie. Après vous avoir parlé il y a quelques mois de The Talos Principle, Gone Home, Antichamber, Life is Strange e,t il y a plus longtemps, de Journey, Cleek poursuit aujourd’hui son exploration des terres de l’indépendance vidéo-ludique pour vous parler d’un jeu qui, malgré ses six ans d’ancienneté et son excellente réputation, reste encore relativement peu connu du grand public. Les fans de jeux indé eux, sont sans doute déjà acquis à la cause, et vous parlerons avec nostalgie, tout comme moi, du jeu Machinarium. En route !

 

[divider]Machinarium : entre poésie, métal et énigmes[/divider]

 

Machinarium est un jeu vidéo indépendant produit par les studios Amanita Design, fondés par Jakub Dvorsky, auquel nous devons des jeux tels que Samorost 1.2 et 3, ou encore Questionaut. Si le studio indépendant a cependant réussi à percer quelque peu dans la sphère impitoyable du jeu vidéo, c’est bien évidemment grâce à Machinarium sorti au mois d’octobre 2009. Si vous n’aviez encore jamais entendu parler de ce jeu, nous allons rattraper le temps perdu, et vous permettre, peut-être, de vivre un autre moment particulier de jeu vidéo.

Machinarium est un point and cleek (heu, click… pardon) relativement minimaliste mais ô combien raffiné. L’intrigue proposée n’est pas folle, et la situation initiale vous propose de vous retrouver dans la peau d’un petit robot, choupinou comme il n’est pas permis, qui s’est vu banni de la cité dans laquelle il vivait. À cause de quelques brigants/malfrats/terroristes (on y voit plus clair au fur et à mesure que le jeu avance), notre petit robot se retrouve exilé bien loin de son foyer, et bien sûr, de celle qu’il aime. Rien de nouveau sous le ciel pluvieux de Machinarium donc, qui reprend à la louche le carcan habituel de certains contes, transposé ici dans un univers moderne, pluvieux et technologique.  Pour regagner votre terre promise, il vous faudra donc réaliser le fameux voyage initiatique propre à toute histoire de ce genre, et ce dernier se révélera bien sûr semé d’embûches, de puzzles et autres énigmes tarabiscotées.

 

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[divider]Minimaliste, mais pas simple[/divider]

 

Si l’on pourrait croire le genre du point and click un peu dépassé de nos jours, il serait cependant erroné de voir Machinarium comme un jeu vidéo facile. Malgré sa recommandation pour 3 ans et plus, Machinarium n’est réellement pas un jeu que l’on peut mettre entre toutes les mains. Pas du tout en raison de contenus violents ou choquants, mais plutôt parce que les énigmes proposées, les déductions, et choix que fera votre petit robot ne seront pas toujours des plus simples. Ne vous étonnez donc pas si certains puzzles vous donnent vraiment du fil à retordre, la solution n’en sera que plus belle une fois trouvée…

Si vous la trouvez, en fait, puisque la narration linéaire de Machinarium ne vous permet pas de revenir en arrière : s’il vous manque un objet en inventaire pour résoudre une énigme, vous serez coincé, et s’il ne vous manque rien et que vous êtes en détresse de logique, béh… vous serez coincé aussi (une petite sauvegarde de temps en temps vous évitera donc bien des drames). À la différence de The Talos Principle, proposé dans un monde ouvert et si vaste qu’il ne vous permet pas de rencontrer cette sensation de blocage, Machinarium s’inscrit dans une trame narrative droite, sans grandes alternatives. N’entamez donc ce jeu qu’en étant dans un état d’esprit calme et patient !

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Côté gameplay, rien de révolutionnaire : on reprend les grands codes du genre. Votre petit robot devra collecter des objets dans chaque scène qu’il traversera, pour les associer, les combiner, et les faire interagir avec les personnages ou les mécaniques du décor. Sachez également que votre personnage à la possibilité d’avoir le corps agrandi pour atteindre des zones trop élevées, ou au contraire, rapetissé pour se faufiler partout : une mécanique simple et astucieuse, à laquelle vous devrez souvent faire appel pour résoudre vos énigmes. Le décor de la scène devient alors un véritable outil en lui-même, où l’on doit jauger sans cesse où notre robot pourrait passer, et où il ne le pourrait pas. Passé ces quelques outils de base, il ne vous restera plus qu’à trouver les diverses solutions qui vous feront arpenter la dizaine de niveaux proposés.  Si les premiers vous semblent rapides, et plutôt accessibles, ne criez pas victoire trop vite, car les scènes s’allongent et se complexifient au fur et à mesure qu’avance notre histoire. Enfin, pour pimenter un peu l’expérience, vous pourrez apprécier de temps à autres de petits temps de pause qui vous permettront de jouer à un jeu dans le jeu : Space Invaders, une borne d’arcade… un moyen plutôt fun de se ressourcer et de passer le temps lorsque l’on s’arrache les cheveux sur une énigme.

Enfin, et pour terminer sur les quelques rares défaut du jeu (promis, après cela, ce sera l’averse de compliments), certaines commandes au sein du jeu ne sont pas des plus fluides. Le petit robot (en grande et petite taille) se déplace très très très lentement, et si vous manquez donc votre clic, aucune possibilité de revenir en arrière, et il vous faudra donc attendre que le petit personnage fasse son bout de chemin. La barre d’inventaire se noie également avec les contours de l’écran : noir sur noir, il est parfois difficile d’y remettre les objets que vous aurez préalablement déplacé. Les box de collision ne sont parfois pas au top non plus, et avec la richesse du décor proposé, il faudra parfois faire bien attention pour ne rien rater, ou exécuter un timing parfait lors d’une action qui requiert précision et réflexe (enfin… réflexe de point and click, n’ayez pas trop peur non plus !). C’est tout pour les quelques points noirs, place aux louages donc !

 

[divider]Artistiquement accompli[/divider]

 

Si Machinarium vous agacera sûrement, vous fera perdre vos moyens avec ses énigmes simples en surface, mais complexes en contenu, sachez que vous y reviendrez probablement. Pourquoi ? Parce qu’avant toute chose, Machinarium est une immense réussite artistique. Bien loin des design cartoon et autres blockbusters ultra-réalistes, Machinarium puise dans le talent artistique de ses concepteurs pour nous livrer un rendu visuel d’une richesse inouïe. Les décors sont très fouillés, le trait de crayon fin mais abondant, et nos robots, alliés comme ennemis, tombent dans de charmantes caricatures qui permettent de vivre notre expérience vidéoludique sans aucun dialogue, avec rien d’autre que de petites bulles et certains flash-back pour narrer l’histoire. Visuellement donc, Machinarium saura vous surprendre d’emblée par un parti pris artistique éblouissant, bien que pluvieux et monochrome dans son camaïeu de gris et de brun. Côté musique, les ambiances éthérées et mélancoliques de Machinarium habilleront d’un léger voile instrumental et électro votre expérience de jeu.

Du haut de ses 5 heures de durée de vie, à 9,99 euros sur Steam,  Machinarium nous propose un voyage relativement bref mais contemplatif par son ambiance, et périlleux dans la difficulté des énigmes qu’il propose. Une expérience à part dans le paysage indépendant du jeu vidéo. À tester !

 

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