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Le Casque et l’Enclume : le podcast des chamailleurs du jeu vidéo

On cause jeu vidéo, calés dans le canapé

 

Pour cette nouvelle année, la rédaction vous propose de découvrir un nouveau contenu qui, je l’espère, va devenir régulier : la découverte et la présentation de podcasts sur le jeu vidéo. En effet, il s’agit bien d’une tendance importante depuis quelques années : quand on a quelque chose à dire, une parole à revendiquer, un discours à tenir, on le dit moins par écrit et on passe plutôt par une littérature orale. Les podcasts sont bien nés, chacun commence à avoir le sien. Et tant mieux !

Bref, aujourd’hui je vous présente Le Casque et l’Enclume, un podcast créé et géré par Jean Zeid, animé par lui-même et une équipe de chroniqueurs. J’ai décidé de soumettre un bref questionnaire à son créateur afin de comprendre au mieux son projet : pourquoi ce format particulièrement, le contenu diffusé, le public visé, etc. Avant de commencer, un dernier mot : « it’s dangerous to go alone ! Take this ! ».

 

D’abord le Casque ou d’abord l’Enclume ?

Le Casque et l’Enclume, c’est donc un podcast sur le jeu vidéo, diffusé sur SoundClound, et qui passe en revue les dernières productions jeux vidéo, blockbusters ou indés ; dernièrement ont été proposées une critique de Gris intitulée Les belles couleurs de Gris ou une émission sur les GOTY (games of the year) de la très belle année 2018. Deux émissions bien différentes sur le plan du contenu, de la durée (une quinzaine de minutes pour la première, une bonne heure pour la deuxième) ou des objectifs et qui, finalement, donnent un aperçu général de ce qu’est ce podcast. En effet, l’objectif est de proposer un format plus ou moins court, où plusieurs chroniqueurs confrontent des avis, leurs attentes et leurs désirs quant à un jeu vidéo, aussi de revenir sur un jeu vidéo quelques mois après sa sortie, The Legend of Zelda : Breath of the Wild par exemple. Sinon, il s’agit de faire le point sur des périodes importantes, dernier exemple en date : l’E3 2018.

 

Il faut avouer qu’à l’écoute ça passe très bien, c’est-à-dire que je reproche parfois aux podcasts d’être un peu plan-plan, là c’est clairement dynamique, ça balance de la punchline et c’est particulièrement vivant. Une mention spéciale à l’épisode sur Detroit : Become Human ou Nos GOTY 2018. De l’aveu même de son créateur, l’objectif est de briser des digues et de populariser d’autres paroles et d’autres expressions sur le medium. Si vous cherchez de la bonne subjectivité et de la sincérité, clairement le pari est réussi. On peut d’ailleurs espérer que ce podcast se diversifie afin d’aborder d’autres médias : littérature, cinéma, série télé. En outre, j’attends particulièrement que les émissions se penchent aussi sur des tendances et des modes du jeu vidéo, type le monde ouvert, le walking simulator ou les jeux très narratifs.

 

Une bande (très) joyeuse

En outre, si les sites de jeux vidéo préfèrent parler (pour combien de temps ?) de « test », il s’agit plutôt ici de critique, c’est d’ailleurs ce terme même qui est mis en avant dans la présentation du podcast sur Soundclound, c’est-à-dire que l’angle technique devient moins essentiel, au profit par exemple du ressenti ou de la cohérence et du propos tenus par le jeu vidéo en question. Dans Les belles couleurs du Gris, on s’arrête notamment sur le plaisir auditif et visuel, le jeu des couleurs, même chose pour d’autres épisodes. Finalement, les deux approches d’une production vidéo-ludique, c’est-à-dire les tests traditionnels des sites de jeu vidéo et les critique, moins techniques, et qui favorisent dès lors l’échange des chroniqueurs, paraissent tout à fait complémentaires. Pour cela, Jean Zeid s’est entouré de différentes personnalités, aussi bien des cinéphiles que des geeks, des intellos ou des spécialistes : l’intérêt étant alors de différencier et maximiser les points en vue en fonction des identités, des passions, et des connaissances dans un domaine particulier de chacun des chroniqueurs. Là aussi ça marche bien : aucun des intervenants et intervenantes ne restent docilement à sa place et tous ont à cœur de défendre leur vision d’un jeu vidéo. La seule chose qui manque : un téléphone afin qu’on puisse débattre avec eux et s’écharper gentiment… le débat devient vite communicatif et on aimerait bien aussi partager son avis, sa profonde désespération face aux errances de gameplay de Red Dead Redemption 2 et l’ambiance très cinématographique de la saga YakuzaJe me rends compte, alors que j’écris, qu’il me manque une réponse pour être tout à fait complet sur ce podcast : mais pourquoi ce nom-là ? pourquoi le casque ? pourquoi l’enclume ? 

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Jean Zeid s’occupe aussi de deux autres podcasts : le premier, intitulé C’est pas du jeu, qui regroupe les témoignages anonymes où joueurs et joueuses racontent à la première personne un rapport avec le jeu, qui devient le médiateur de joies et de peines. Le deuxième podcast, Double Jeu, est une série d’entretiens avec des personnalités issues ou non du monde du jeu vidéo, c’est-à-dire aussi bien des créateurs, des intellectuels et des artistes qui parlent de et réfléchissent sur la culture ludique. Guillaume Grandjean a pu notamment évoqué le colloque sur les littératures du jeu vidéo que Moyo, Guillaume et moi-même avions organisés en juin dernier à l’ENS (et les actes seront bientôt publiés, stay tuned). Je dois dire que j’attends beaucoup de ces deux formats, pour l’instant encore à l’état de bêta. En effet, ils permettent de percevoir le jeu vidéo sous d’autres latitudes, une dynamique qui, en plus d’être intéressante, décloisonne le medium vidéo-ludique de son statut de divertissement. Le jeu vidéo, ce n’est pas que du jeu : voilà, peut-être, une future lapalissade.

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