Critique – Lore Olympus tome 4 de Rachel Smythe

Notre avis

Parlons des illustrations

Comme d’habitude avec Rachel Smythe, les illustrations de Lore Olympus sont particulièrement soignées et colorées. C’est toute l’identité de cette œuvre très haute en couleurs où tous les personnages, ou presque, arborent une couleur (très vive) différente. Perséphone est rose, Hadès est intégralement en bleu, Artémis est violette et ainsi de suite. Cela donne au final, une histoire ultra colorée qui lui va à ravir et qui lui donne une grande personnalité. D’autant que le rendu un peu pastel de la BD fait pas mal ressortir cet effet. En effet, dans le Webtoon d’origine, tout est beaucoup plus vif dû à l’écran du smartphone. Du coup, le passage à la BD chez Hugo donne un effet un peu plus terne qu’en réalité. Mais on s’y habitue relativement vite au fil des pages. Après tout, on sait que nous ne sommes pas sur un écran ici !

En ce qui concerne le remplissage des « dessins ». Cela me fait penser à de l’aquarelle, les couleurs sont très diffusées et c’est particulièrement esthétique. C’est parfois très doux, rose, coloré quand cela concerne le personnage de Perséphone. Au contraire, quand on est du côté de Hadès ou Menthé, c’est bien plus sombre et plus « carré ». Rien qu’avec les couleurs, on a une idée de la personnalité du personnage, en tout cas en ce qui concerne Hadès et Perséphone.

Le papier en lui-même est vraiment qualitatif, épais et surtout il ne marque pas les traces de doigts. C’est appréciable car j’ai parfois eu des livres au papier brillant qui marquaient définitivement et c’est bien dommage car cela donne un effet sale au livre. On pourrait peut-être reprocher que la tranche de la BD craque un peu quand on l’ouvre, on a tout de suite peur d’abimer la tranche. Pour ceux qui aiment la collection de livres/BD et qui les aiment en parfait état, cela peut faire un peu mal au cœur !

Notre avis (attention aux spoilers)

La première chose à savoir concernant Lore Olympus c’est que cette histoire évoque très régulièrement des thématiques de maltraitance physique ou psychologique, de traumatisme sexuel ou encore de relations toxiques. Certains passages peuvent heurter certains lecteurs, donc faites attention à vous lors de la lecture de cette BD. 💪

Au début de ce tome 4, on retrouve une Menthée de mauvaise humeur suite à sa dispute avec Hadès. On sent qu’elle est en colère mais qu’elle s’en veut également. Elle pense que c’est un peu de sa faute si cela se passe de cette manière (elle a posé un lapin à Hadès). De son côté, le dieu des enfers ne veut pas de cette altercation et cherche une échappatoire à cette situation. Bref, les deux sont mal à l’aise et ne savent pas confronter l’autre, dans de bonnes conditions. Menthé dit des choses qu’elle regrette dès les avoir dite à Hadès, elle se comporte très mal, sans même vraiment le vouloir. C’est ce type de relation où les deux personnes s’aiment mais ne peuvent s’empêcher de se faire du mal, malgré eux. Cette scène est particulièrement malaisante car on sait que, dans la colère, on peut dire des choses très blessantes. Cela peut arriver à tout le monde et c’est malheureux à lire.

Plus tard, nous avons le droit à une scène particulièrement mignonne entre Hadès et Perséphone qui avouent leur attirance entre eux. Néanmoins, la jeune femme est une personne droite dans ses chaussures et précise à Hadès, que personne ne devrait être trompé et qu’elle ne veut pas blesser Menthé par ses actes. Ils décident donc d’en rester là pour le moment malgré les forts sentiments qu’ils éprouvent. Leur « séparation » fait clairement de la peine.

Encore une fois, ce tome met en avant, les traumatismes de Perséphone. Ayant subit une agression sexuelle de la part du frère de sa colocataire, elle se retrouve régulièrement, malgré elle, face à lui. Elle ne sait pas comment se positionner face à lui et angoisse face à tout ce qu’il peut dire, et faire. C’est difficile de lire cette scène, on se rend compte de la tension que peut ressentir Perséphone. Quant, elle décide enfin de lui faire face et de refuser la crêpe qu’il lui oblige à manger, il s’énerve et lui fait comprendre que c’est sa faute à elle et qu’elle se comporte mal. La scène se termine dans les cris et dans les pleurs, c’est très dur. Bref, beaucoup de sujets dans ce tome sont difficiles à lire, surtout si vous avez connu des évènements similaires.

Initialement, l’histoire est prévue pour être scrollée sur l’application Webtoon. Néanmoins tout a bien été prévu pour ce format papier, c’est bien pensé par l’éditeur. Il n’y a pas de vignettes un peu bizarres, ou coupées. C’est très appréciable de constater qu’ils ont pu garder la cohérence de l’histoire d’origine malgré le changement de format.

Comme lors de la lecture des trois premiers tomes, j’ai adoré lire ce quatrième volume de Lore Olympus. Malgré le nombre de pages, l’histoire se lit très vite. Elle est très accessible. Les couleurs sont magnifiques et le remplissage façon aquarelle est incroyable.

Comme dans les précédents tomes, à la fin, nous avons le droit à un petit bonus. Ici, nous avons affaire à des croquis et brouillons de l’autrice. C’est donc un plaisir de pouvoir découvrir ces bonus que nous n’avions pas avant aujourd’hui.