Notre avis
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Parlons des illustrations
On ne pourra pas dire le contraire, les dessins de Shun Umezawa sont très réalistes. On est loin de ce type fantasy que l’on voit régulièrement dans les mangas où les visages sont très caricaturés au final. Avec Darwin’s Incident, les traits et les expressions des personnages sont marqués, voir effrayants parfois. On pense notamment au personnage de « Max » qui nous fait froid dans le dos dans certaines planches.
J’ai toutefois constaté que les nez des personnages étaient quelque peu « protubérants » et qu’ils avaient tous la même forme ou presque. C’est un peu dommage car les différents protagonistes ont tous plus ou moins le même profil. Alors certes, voir des nez plus grands que la moyenne est intéressant mais sur tous les personnages, c’est un peu de « trop » pour le coup.
À côté de cela, on trouve à certains chapitres de Darwin’s Incident des planches très réalistes. Effectivement, dans le tout premier chapitre notamment, le personnage de Charlie sauve une jeune fille et un chat d’une chute. Tous les détails sont prenants, par exemple les plis des vêtements, les cheveux ou les feuilles de l’arbre. De même, on trouve une autre grande planche lors d’un attentat à New York (pages 54/55). Sur celle-ci, les effets d’explosion sont violents, les bâtiments sont nets et précis. Bref, il y a quelque chose sur ces deux planches du manga.
Notre avis
Au-delà du dessin que j’ai particulièrement apprécié, il ne faut pas oublier que cette œuvre critique les débordements de notre société actuelle. La faculté qu’ont les hommes à se prendre pour Dieu par exemple. Dans Darwin’s Incident, on découvre que Charlie existe car un scientifique a décidé d’inséminer artificiellement une chimpanzé douée d’une très grande intelligence pour créer une « créature » mi-humaine, mi-chimpanzé. Dans cette histoire, Charlie est donc un « humanzee ». Il est plus fort qu’un chimpanzé classique, plus rapide mais aussi plus intelligent qu’un humain lambda. De quoi donc faire vriller la plupart des êtres humains qu’il côtoie au lycée. Et les choses ne vont pas s’arrêter là quand les élèves vont apprendre que Charlie est végan alors qu’un attentat contre les mangeurs de viandes vient de se produire aux USA… Il va devenir le bouc-émissaire de certains de son école et la cible première des activistes qui ont déclenché cet attentat. Charlie est la cible parfaite : une expérience de l’être humain et au-delà de cela, il est aussi végan. L’être parfait pour représenter la cause des terroristes. Malgré lui, il va donc être la cible de tous, alors que son seul souhait est de vivre… en paix !
Charlie est également un personnage assez dérangeant parfois par rapport aux réponses qu’il peut donner aux autres. Il semble un peu inadapté à la société, surtout quand il va dire aux élèves de son école qu’ils peuvent manger tout ce qu’ils veulent devant lui. « Vous pouvez manger tout ce que vous voulez. Du poulet… Du boeuf… Du porc… Du poisson… Et même de l’humain… ». Il se défendra ensuite en indiquant « Pourquoi les humains sont-ils les seules créatures que l’on a pas le droit de tuer dans le but de les manger ? Si c’est parce que vous ne voulez pas les faire souffrir ou leur ôter la vie… Alors, ça devrait aussi d’appliquer à toutes les créatures sensibles dotées d’un système nerveux. ». Et ce raisonnement est tout à fait legit je trouve.
Au final, j’ai aimé ce premier tome de Darwin’s Incident pour tous les éléments qu’il met en avant. Pour la critique des extrêmes, peu importe leurs valeurs. Chacun devrait pouvoir faire ce qu’il souhaite, tant que cela ne nuit pas aux autres. On devrait tous pouvoir respecter les opinions des autres, leurs valeurs, sans jugement et sans violence surtout. Car la violence n’engendre que plus de haine et de violence encore.
Bref, vivement la sortie du deuxième volume ! En attendant, il est possible de lire le premier chapitre gratuitement sur le site de Kana pour vous faire une idée.
