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City Blox : le jeu familial de construction avec des Legos !

City Blox

City Blox : le jeu familial de construction avec des Legos !

Jacob Berg a travaillé comme consultant créatif pour Lego pendant 20 ans, développant plusieurs concepts à grand succès, y compris liés au jeu. Créant sa propre compagnie de jeux de société, il était normal que ce cursus influence son processus de conception mécanique et éditoriale, au point qu’il sollicita la permission de l’entreprise danoise pour utiliser des briques identiques (sans logo Lego cependant) dans ses œuvres. Illustré par Carla Naude, City Blox est ainsi le premier titre de Jacob’s Brick Games, visant un public très familial puisqu’il s’adresse à 2 à 4 joueurs dès 6 ans et des parties de 15 à 20 minutes, pour un prix de 23 euros.

 

Tout est à construire

Dans City Blox, les joueurs incarnent les constructeurs de quartiers, commençant logiquement avec un terrain à bâtir (un carré blanc) et trois plans, d’une parcelle de résidence (verte), d’une parcelle d’école (jaune) et d’une parcelle de supermarché (marron), trois petites cartes trouées, différentes selon les joueurs mais représentant le même degré de complexité.

De façon plutôt ingénieuse, la boîte est placée entre les joueurs, au centre de la table, afin d’y compartimenter le matériel utile : une grande réserve avec l’ensemble des 77 blocs, une petite réserve à cartes Événement, et une autre réserve dont on avisera l’intérêt tout de suite.

Une mise en place élémentaire, sans aucun report aux règles après la première fois, qui fonctionnera évidemment avec de jeunes enfants peu amateurs de temps perdu et d’éléments disparates… et avec des « grands enfants », auxquels on offre tout de même une surface à bâtir et quantité de briquer pour y assembler quelque chose !

 

La construction immobilière, une affaire de briques

Au début de chaque tour, un joueur différent choisit dans la réserve générale les 3/4 briques (à 3/2-4 joueurs) disponibles ce tour-ci, qu’il pose dans une autre case du thermoformage.

En commençant par lui, et dans le sens horaire, chacun prend alors une brique et la pose sur l’un de ses trois terrains à bâtir. On conçoit l’importance de choisir le premier après avoir déterminé les briques disponibles : on optera naturellement pour la brique nous arrangeant le mieux, et idéalement d’autres briques n’arrangeant pas du tout nos adversaires.

 

 

C’est que, comme vous l’avez compris, il faut occuper exactement sur ses terrains l’espace correspondant au trou des plans de parcelle. Seul un jeune enfant pourra être autorisé après chaque pose à appliquer le plan sur son terrain pour s’assurer que la brique est bien posée, on se fiera sinon à sa seule perception spatiale, au risque de viser un peu à côté.

Si l’on s’aperçoit qu’un bloc est mal posé, pas question bien sûr de le repositionner, on pourra au mieux le remettre dans la réserve en ayant donc perdu son tour. Juste assez punitif pour encourager à l’attention sans frustrer outre mesure.

 

 

On est heureusement toujours libre de refuser de poser un bloc, et de le prendre à côté de soi. Aussitôt que l’on réunit deux blocs indésirables, on peut les défausser contre une brique de notre choix dans la réserve. Encore une fois, un joli effort pour n’infliger aucune frustration, et même permettre de refuser une brique que l’on pourrait poser sur ses terrains afin de viser une brique optimale.

Une fois sa brique posée, on peut déclarer avoir construit sa parcelle. On applique alors son plan sur le terrain. En cas d’inadéquation, on défausse un bloc en guise de pénalité, et on peut librement replacer les autres sur la même parcelle.

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En cas d’adéquation, on place le terrain achevé de côté pour valider son achèvement et on retourne une carte Événement et on en applique l’effet : chaque joueur peut recevoir une brique de son choix dans la réserve, on peut soi-même devoir défausser l’un de ses blocs d’une parcelle en construction, il peut s’agir de prendre dans la réserve un bloc que l’on devra poser chez un adversaire, évidemment sans que cela l’empêche d’achever sa construction…

On le voit, ces événements sont très chaotiques, capables de nous servir comme de nous desservir terriblement. Sachez évaluer si votre public y sera sensible… ou s’il ne vaudra pas mieux trier les cartes, voire jouer sans cette règle ! Ce serait sans doute ma recommandation d’ailleurs, à la fois pour cet arbitraire et parce que le pictogramme ou l’illustration sur chaque carte permet rarement d’en déterminer l’effet, de sorte qu’il faudra se reporter continuellement aux règles…

Prenez la part de gâteau : les pictogrammes indiquent que l’on gagne une brique. Dans le manuel, on apprend que cette brique doit être de format 1*1 (bleue)… pourquoi ne pas avoir représenté la brique en question ? Thématiser les cartes, pourquoi pas, mais quel dommage quand c’est au détriment d’une grammaire ludique qui semble pouvoir être représentée assez aisément !

La partie de City Blox s’achève aussitôt qu’un joueur a achevé ses trois parcelles.

 

On monte d’un cran

Un peu simple, pas indigne pour un jeu destiné aux enfants, pas particulièrement intéressant non plus… Heureusement, on découvre en conclusion des règles que l’on n’a guère réalisé que le « niveau 1 » de City Blox, puisque Jacob Berg a pensé à l’enrichir de trois variantes qui le complexifient légèrement et procurent en effet un plaisir tout différent !

Un niveau 1B propose d’abord de jouer sans parcelle résidence, avec deux écoles ou deux supermarchés.

Surtout, au niveau 2, il faut bâtir sur plusieurs étages, 2 au minimum et sans maximum. Il faut toujours que la construction corresponde parfaitement au plan, sur ses différents étages… mais qu’au moins un cran blanc (ou plus) soit visible au rez-de-chaussée, donc pas recouvert directement, mais naturellement positionné sous un bloc de l’étage supérieur !

Enfin, au niveau 3, il faut toujours construire sur plusieurs étages, et un cran blanc doit être visible sous la résidence, deux sous l’école et trois sous le supermarché, pas forcément de façon adjacente.

 

City Blox : is everything awesome?

City Blox est un charmant jeu de construction à base de Legos, a priori trop élémentaire pour séduire par-delà l’enfance. La manipulation des célèbres briques (même si elles ne portent pas le nom de la célèbre marque danoise), la course pour les obtenir et élaborer des structures simples, le recours à l’observation, peuvent alors en faire un titre particulièrement plaisant à cet âge.

Les enfants grands et grands enfants trouveront davantage leur compte dans des variantes avancées à la difficulté croissante, ajoutant métaphoriquement et littéralement de nouveaux niveaux au jeu en y intégrant la construction sur plusieurs étages.

Curieusement peut-être, j’ai alors trouvé beaucoup de plaisir au niveau 2, et bien plus qu’au niveau 3, parce qu’il implique une contrainte toute nouvelle (ne pas recouvrir toute la surface au rez-de-chaussée, mais s’assurer que l’ensemble paraisse recouvert du dessus) avec une certaine liberté (dans la taille de la surface laissée vide au rez-de-chaussée) qui implique davantage de tension dans la course de vitesse et d’inventivité.

Ce niveau 2 peut ainsi en faire un bien agréable jeu d’ambiance y compris quand on en est pas la cible première, et lui conférer de l’intérêt dans des parties entre adultes et enfants sans désavantager ces derniers !

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