LFL, des débuts très prometteurs !

Après six journées de compétition, nous sommes désormais en mesure de faire le point sur la première moitié du segment de printemps de la Ligue Française de League of Legends. Que l’on parle des équipes ou de la LFL en elle-même, voici donc un aperçu des premiers constats qui s’imposent avant le début de la sixième journée de compétition ce soir à 20 heures.

 

Des équipes globalement au niveau pour une compétition des plus satisfaisantes

Avant même de faire le point des résultats, équipe par équipe, on peut affirmer que ce nouveau cru de notre première ligue nationale propose des matchs de grande qualité. En effet, toutes les équipes portent un style de jeu qui leur est propre et malgré les quelques difficultés rencontrées par IziDream ou MCES par exemple, ces derniers peuvent tout de même se targuer d’imposer dans leurs parties un rythme effréné dès les premières minutes de jeu par la prédominance de leur jungler star, Djoko. Ce goût prononcé pour des styles variés couplé à un excellent niveau mécanique fait alors de la faille le théâtre de combats dantesques, prouvant encore une fois s’il le fallait la valeur de la LFL en sa qualité de réservoir de talents aspirant à accéder aux échelons supérieurs.

 

 

Place désormais à une brève analyse des résultats de chaque équipe, confrontés à ce que l’on pouvait en attendre pour cette édition 2020 de la LFL.

Vitality.Bee (5/1) : un départ canon pour la formation à l’abeille qui a su combiner l’élan obtenu via les bons résultats du segment d’été de l’année passée à d’intelligents recrutements pour se frayer une place jusqu’au sommet de la scène française. Les arrivées de forts joueurs tels que Steeelback (ancien joueur LEC et support star des LDLC de l’an dernier) ou Lucker (qui arrive tout droit de première division polonaise) ont parfaitement compensé le départ des cadres qu’étaient Shemek et Skeanz en LFL. Le maintien de Saken sur la voie du milieu malgré son contrat double incluant les matchs de l’équipe première de Vitality en LEC pourrait poser problème à long terme mais la constance des performances du joueur sur la scène française semble essentielle au bon déroulement de la saison, au moins le temps que les autres joueurs prennent leurs marques en tant que groupe. La formation n’ayant enregistré qu’une défaite face à une équipe de GamersOrigin très en forme lors de la cinquième journée, le début de saison est très prometteur, notamment en vue des European Masters.

LDLC OL (5/1) : après avoir consolidé en début de saison son impact sur l’e-sport français en s’associant à l’Olympique Lyonnais du riche investisseur M. Aulas, c’est presque sans surprise que l’on retrouve l’écurie à cette position. Sans surprise, mais pas sans saveur. En effet, dès l’intersaison, LDLC OL nous surprenait en annonçant en son sein le retour de YellOwStaR, joueur majeur de la scène française et européenne qui jouissait d’une retraite active bien méritée, en tant que manager du PSG E-sports ou coach de LDLC ancienne formule notamment. Pourtant, et cette fois-ci de manière plus surprenante, nous ne parlons pas ici d’un groupe porté par une individualité écrasante, mais bien d’un collectif et d’une vraie équipe. La combinaison de Vetheo sur la voie du milieu, jeune espoir français découvrant le haut niveau et de Tynx, lui aussi relativement jeune jungler mais plus habitué aux grands rendez-vous (ancien joueur GamersOrigin, pour ne citer qu’eux) fonctionne à merveille, si bien que l’équipe peut se reposer sur ce duo Mid-Jungle pour imprégner ses parties de son style de jeu structuré porté par l’expérience de YellOwStaR. N’ayant concédé qu’une seule défaite, face à Vitality.Bee qui plus est, la formation se place ex æquo avec ces derniers en tête du championnat.

GamersOrigin (4/2) : ayant su conserver la majorité de son groupe qui avait manqué les playoffs de très peu lors du segment d’été de l’an dernier pour un score de 7/7, GamersOrigin à su trouver la touche qui manquait à sa formation pour passer la cap du bilan positif. L’apport de Shemek notamment, énormissime toplaner français, fait un bien considérable à l’équipe qui pourrait presque désormais se contenter de laisser le côté supérieur de la carte à sa nouvelle recrue avec la certitude qu’il n’en sortira rien de mauvais. Viens enfin le cas Toucouille, très jeune joueur au talent un peu fou, il à émergé de la scène OpenTour la saison dernière comme une recrue d’importance capitale pour l’équipe du palier supérieur qui saurait s’attacher ses services. C’est donc en emportant la mise sur le marché des transferts que GamerOrigin s’est assuré un midlaner de talent pour l’année à venir autant qu’un potentiel à développer à moyen terme. Quant au noyau dur, constitué de Bluerzor, XDSmiley et HustlinBeast, déjà présents la saison passée, on ne peut qu’affirmer leur solidité. C’est donc sereins et prêts à en découdre que les joueurs se préparent déjà certainement aux playoffs, mais qui sait, peut-être parviendront-ils à jouer les troubles-fêtes dans la lutte pour la première place d’ici là.

GameWard (4/2) : ex æquo avec GamersOrigin à la troisième place, on retrouve une toute jeune équipe GameWard qui ne cesse pas d’impressionner. N’ayant rejoint la LFL que cette saison, on envisageait le segment de printemps comme un peu complexe pour la structure qui se devait, de même que ses jeunes joueurs, de prendre ses marques. Composée essentiellement de jeunes débutants à ce niveau, et malgré les quelques bons passages de KarimKT et Enjawve dans leurs anciennes équipes (respectivement AAA et ROG), on était loin d’attendre autant de ce groupe qui à su profiter des incertitudes des autres équipes pour prendre un départ sur les chapeaux de roues. De plus, leurs deux défaites ne leur sont que peu reprochables puisqu’elles ont toutes deux eu lieu lors des rencontres face aux leaders de ce classement, à savoir LDLC OL et Vitality.Bee. Un gros potentiel donc, et une progression plus qu’intéressante à surveiller de très près.

Misfits Premier (3/3) : si l’on devait créer dans un univers parallèle un développement opposé à celui des GameWard, classés juste au-dessus, on obtiendrais probablement une équipe de l’ordre de Misfits Premier. Malgré une formule qui à su faire ses preuves la saison passée, la quasi totalité du roaster à été changée puisque seul reste Kirei, dernier représentant d’un grand cru 2019. Dernier représentant, mais pas des moindres. En effet, ce dernier était annoncé par ses pairs comme le meilleur joueur de toute la ligue pour la saison à venir, un potentiel estimé donc. Si bien qu’il à permis autour de lui le recrutement de grosses têtes déjà établies, telles que Doss, dit « The boss », ex support LEC pour la formation première des Misfits ou encore Agresivoo, toplaner de renom qui a déjà su démontrer son talent à travers toute l’Europe. Pourtant, l’alchimie ne semble pas prendre aussi bien que l’on aurait pu l’espérer et c’est donc avec un bilan neutre que la formation abordera les matchs retour de ce segment de printemps. Neutre, certes, mais certainement pas à la hauteur des ambitions de la structure dont les joueurs devront se reprendre s’ils veulent gagner la place où l’on les attendait, sur l’une des plus hautes marches du podium.

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Solary (2/4) : vient alors le cas Solary. Streamers ou joueurs, c’est un débat dans lequel la réponse ne dépend que de celui qui pratique. Les joueurs de la structure, eux, ont pris le pari de concilier les deux une fois encore pour cette nouvelle saison. Alors même que leur bilan iconique de 2/12 répété lors des deux segments de l’année passée à déjà atteint son seuil minimum de victoires en six matchs de cette nouvelle saison, on constate de nettes améliorations. Bien que la jungle de Manaty soit le théâtre de nombreux combats, pas toujours à l’avantage de son équipe, c’est ensemble que les Solary sont parvenus à remonter le déficit perdu en début de partie pour s’imposer dans la difficulté mais avec brio contre les GameWard de Djoko. Malgré un prestige moindre accordé à leur seconde victoire face aux IziDream, Solary n’est plus la risée de la LFL et cela se ressent dans le mental de l’équipe qui joue de manière plus relâchée, en gérant mieux la pression générée par ses erreurs. De nettes améliorations donc, qui ne semblent dépendre que de la forêt pour faire de Solary une équipe plus que respectable. Reste à savoir si cette fin de segment connaîtra l’avènement du Docteur Manaty ou la chute de Mister Gragas pour pouvoir affirmer avec certitude que malgré son statut d’outsider, la structure sera un prétendant sérieux à une place en playoffs.

MCES (1/5) : s’il est une chose dont on peut être sûr concernant MCES, c’est que celui qui les pronostiquait en tête de la LFL à la fin du segment lors de la pré-saison était loin de passer pour un fou. La structure, playoffable de justesse au split d’été de l’an dernier avait su faire ses preuves et c’est avec une équipe totalement remaniée qu’elle se présentait à l’édition 2020 de la LFL, bien déterminée à tout balayer sur son passage. Une association Kaze/Djoko de retour sur le haut de la carte, qui avait déjà pu dynamiter la jungle française en 2015 et 2016 pour Millenium notamment. Ajoutez à cela le recrutement de Yuuki (ex-Yuuki60), ancien ADCarry LEC et la conservation de Moopz, lui aussi ancien joueur LEC au poste de support et vous obtenez là un roaster qui pourrait faire peur. Sur le papier. En pratique, c’est plutôt un Djoko bien souvent trop seul qui surnage dans la jungle sans parvenir à transmettre son avantage à ses alliés avant de voir son pic de puissance diminuer au fur et à mesure que ses adversaires reprennent le contrôle. Pas évident donc, mais on peut supposer que l’expérience de ces joueurs saura leur permettre de renouer avec le succès. Sans quoi, le groupe pourrait tout aussi bien exploser et laisser de précieux talents à la disposition d’éventuels acquéreurs souhaitant se renforcer pour le segment d’été. Affaire à suivre, donc…

IziDream (0/6) : des débuts difficiles, c’est le moins que l’on puisse dire. Le Solary de la LFL 2020 ? Oui, mais en pire. En effet, l’équipe n’a pas encore remporté le moindre match cette saison, et ne semble malheureusement pas prête à s’imposer. Composée d’un noyau dur de joueurs autrefois fédérés autour de Toucouille (transféré chez GamersOrigin), l’équipe peine à réitérer le système qui lui avait permis de nombreux exploits l’an dernier, et il semblerait que le départ de leur très jeune diamant brut n’y soit pas étranger. L’arrivée de Sebekx sur la voie du milieu ne semble pas palier au manque généré et même en se focalisant sur leur collectif, il est difficile d’y retrouver ce qu’on avait pu connaître l’an dernier, lors qu’ils avaient défait les Misfits Premier de Kirei entre autres. Difficile donc, mais pas si étonnant que ça pour une jeune équipe qui à besoin de prendre ses marques pour commencer à performer. De plus, la structure souffre de la comparaison avec son homologue débutante de GameWard dont les résultats ne sont clairement pas les mêmes. Le poste de directeur sportif, géré par Julien Bennetteau, laisse toutefois entrevoir une lueur d’espoir, générée par son expérience et sa connaissance du milieu professionnel. De l’espoir donc, et du temps surtout. L’avenir nous dira si la formation saura se remettre du départ de Toucouille.

 

Une diffusion à la hauteur de l’événement

Avant de conclure ce court résumé, et de vous laisser vous pencher sur les matchs de ce mardi 11 février, il semble important de signaler l’important travail effectué autour de la ligue française. Comme l’a dit LRB sur BeinSports lors d’une interview il y a peu de temps, certaines personnes et équipes investissent énormément d’argent dans l’e-sport, et les retombées actuelles sont assez moindres. La diffusion de la LFL était donc une occasion bienvenue pour le milieu e-sportif français de faire ses preuves, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une réussite. La diffusion sur Twitch d’OGaming, encadrée par un système d’analyse complet comprenant des interventions extérieures toutes aussi pertinentes les unes que les autres met en lumière des phases de jeu plus complexes et stratégiques jusqu’alors obscures pour les joueurs lambdas. Les rediffusions ES1, quant à elles, sont encadrées au sein du magazine LFL Le mag, présenté par Chips et Noi qui revient entres autres sur les résultats et temps forts de la semaine. En bref, un réseau de diffusion complet et varié qui prouve encore une fois le potentiel de l’e-sport en France dans son succès face à l’audience.

 

 

N’oubliez pas la diffusion des matchs dès ce soir à 20h sur Twitch !