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Test – Asus ROG Dominus Extreme combinée au Xeon W-3175X

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Une configuration hors norme : 3175X, Dominus Extreme, 96 GB de mémoire !

 

Quelle bonne surprise de réceptionner, il y a quelques jours, un exemplaire de l’Asus ROG Dominus Extreme venue en direct de Taiwan. Effectivement, nous avions émis le souhait auprès d’Asus France de tenter de tester cette carte mère qui pour rappel, peut accueillir le Xeon W-3175X, un processeur disposant de 28 cœurs. Après quelques mails échangés, Asus est parvenu à nous faire livrer cette carte mère qui devenait mienne ! En tout cas, pendant quelques jours…

S’en est suivi une série de mails afin d’obtenir le précieux Xeon W-3175X au près d’Intel France, un kit mémoire pour remplir les 12 slots chez Corsair France ainsi qu’un waterblock compatible avec cette énorme socket chez EKWB. Un merci tout particulier à chacun des responsables presses qui sont parvenus à répondre à nos demandes en un temps record !

 

 

L’Asus ROG Dominus Extreme

Mais par où commencer ? Par ses dimensions qui sont simplement dantesque avec un format EBB/ATX de 14″ x 14″. Autant dire que les autres cartes mères au sein du labo ont l’air minuscule à côté. Cette Asus ROG Dominus Extreme est architecturée autour du chipset C621 et dispose d’un socket LGA-3647 qui lui permet d’accueillir l’Intel Xeon W-3175X et ses 28 cœurs – 56 Threads. Tant que nous sommes à parler du socket, il est dommage qu’il ne dispose d’aucun système de rétention lui permettant d’être maintenu dans le socket. Cette absence oblige le système de refroidissement choisi à fournir une forte pression sur le processeur au risque de n’avoir aucun boot de la carte et un joli code d’erreur 00.

La carte dispose de deux radiateurs : le premier qui recouvre l’étage d’alimentation est tout simplement énorme puisqu’il mesure près de 355 mm. Il est surmonté de 4 ventilateurs de 40 mm qui ne s’active qu’en cas de nécessité. Le second qui recouvre le chipset dispose d’un ventilateur ainsi que du logo Asus ROG rétroéclairé. Il a comme particularité de disposer d’une surface assez importante mais d’une faible hauteur afin de permettre facilement la mise en place des cartes graphiques. Concernant l’étage d’alimentation, la carte dispose de 32 phases.

 

On se retrouve avec 6 canaux mémoires permettant d’accueillir jusqu’à 12 barrettes de mémoire DDR4 pour un total maximum de 196 GB. Pour alimenter tout ce petit monde, la carte dispose de deux connecteurs 24 broches, de quatre connecteurs 8 broches ainsi que de deux connecteurs 6 broches. Maintenant, notre alimentation Corsair AX1600i était largement suffisante et nous n’avons du utiliser qu’un seul connecteur 24 broches et deux connecteurs 8 broches, comme sur une configuration classique.

La Dominus Extreme bénéficie aussi de deux ports DIMM2 permettant d’accueillir des SSD NVMe ainsi que quatre emplacement PCI Express 16x. La présence de l’écran couleur 1,77″ « OLED LiveDash » vous permet de suivre la séquence de boot et peut par la suite être personnalisé via l’utilitaire LiveDash comme c’était le cas avec le Ryujin 240. Ensuite, pendant le fonctionnement normal, l’écran affiche la fréquence du processeur, la température des périphériques, la vitesse du ventilateur ou des informations provenant de la zone de refroidissement liquide. Vous pouvez également personnaliser le fichier .GIF afin d’afficher votre propre image ou animation. La carte dispose d’une « armure », par l’intermédiaire de la plaque arrière qui assure la rigidité du PCB.

 

Comme c’est le cas pour une grande partie de la gamme « Republic of Gamers », elle dispose du système AURA avec de nombreuses leds présentes sur et sous le PCB. La couleur de celles-ci se paramètre via le soft AURA. Il est cependant possible de les désactiver via le bios si vous n’en êtes pas friand.

Malgré le fait que ce ne soit pas la carte ultime pour un overclockeur, elle dispose d’une « OC Zone ». Il s’agit d’un ensemble de boutons qui faciliteront la vie des overclockeurs et qui se trouve à coté de l’emplacement Dimm_2.

  • Safe Boot : permet de redémarrer la carte même si les paramètres choisis dans le bios ne permettent pas le boot. Cela évite de devoir faire un Clear CMOS pour rebooter et donc de perdre vos paramètres encodés.
  • ReTry Button : lors de tests sous froid, parfois l’OS freeze et un reset ne permet pas de redémarrer la carte mère : seule solution 6, 7 secondes en maintenant appuyé le bouton START. Avec le bouton ReTry, ça redémarre de suite.
  • MemOK : permet de charger les paramètres mémoire par défaut lors de l’installation d’un nouveau kit mémoire.
  • LN2 Mode : permet d’activer les profils LN2 dans le bios.
  • Slow Mode : permet de booter avec un coefficient de 16x et une fois dans l’OS de remettre celui choisi dans le bios. Sous froid, si vous voulez atteindre 6GHz en 60x100MHz, en activant le Slow Mode, vous bootez en 16×100 et dans l’OS, hop vous revenez à 60×100. C’est surtout pour des max screens.
  • RSVD : permet lorsqu’il est activé sous froid (-120 °C), d’éviter les « Cold boot bug ».
  • Q-Led : 4 diodes : CPU – DRAM – VGA – BOOT qui permet de diagnostiquer les erreurs lors du « boot » de la carte. Si l’une d’entre elles reste allumée, c’est que le composant qui lui correspond pose problème.
  • ProbeIT : permet de mesurer les tensions à l’aide d’un multimètre directement sur le PCB
  • Debug LED : permet d’identifier le composant responsable de l’erreur lors du boot.

 

La carte bénéficie de deux bios avec un bouton permettant de switcher entre l’un ou l’autre. Vous pouvez ainsi choisir d’avoir un bios « overclocking » et un bios plus stable pour une configuration H24. Au niveau des sorties, la carte dispose de 2 x USB 3.1 Type-C, 2 x USB 3.1 Type-A, 8 x USB 3.1 Gen 1, 1 x Optical S/PDIF out, 1 x Clear CMOS, 1 x USB BIOS Flashback, 1 x ASUS Wi-Fi module, 5 x LED-illuminated audio jacks et 1 x Aquantia AQC-107 10G LAN. Je me suis amusé sur la dernière photo ci-dessus à poser l’Asus Maximus XI GENE sur la Dominus afin que vous puissiez vous faire une idée de la différence de taille entre les deux cartes.

 

 

Le processeur Intel Xeon W-3175X

Le processeur Intel Xeon W-3175X est un monstre de puissance avec ses 28 cœurs, ses 56 Threads et 38,5 Mo de cache L3. En ce qui concerne ses fréquences, elle est de base à 3,1 GHz et peut monter avec le boost à 3,8 GHz. Comme vous pouvez le voir sur la capture ci-dessus, cette fréquence boost est même parfois dépassée !

Il reprend les bases du Skylake X, est gravé en 14 nm + et son TPD monte à 255 watts ! Autant dire que ça risque de chauffer et qu’un système de refroidissement liquide semble être le choix le plus judicieux. Le prix du processeur est annoncé à 4 000 $. Malgré ce prix, Intel a opté pour de la pâte thermique « basique » entre le DIE et le IHS. Der8auer a décapsulé son exemplaire du W-3175X et a pu constater la présence de cette pâte thermique et non un joint en indium comme c’est le cas sur le i9-9980XE. Der8auer a donc remplacé la pâte thermique par du metal liquid et sans surprise, les gains en terme de température sont bien présents et de l’ordre de 8 °C maximum en charge.

Enfin, pour terminer, voici un tableau récapitulatif reprenant les différents processeurs que j’utilise lors de mes tests. Celui-ci pourra vous être utile pour mieux comprendre les différences de résultats dans les benchmarks ci-dessous.

 

Le kit Corsair Vengeance LPX 4000 MHz

La carte dispose de 12 emplacements mémoire et supporte les kits allant jusqu’à 4200 MHz (OC). Corsair France nous a donc fait parvenir un kit Vengeance LPX composé de 12 barrettes mémoires de 8 GB cadencée à 4000 MHz avec des timing de 19-23-23-45 pour une tension de 1,35 volts. Le bios a identifié directement le profil XMP du kit et a booté sans aucune difficulté. J’ai aussi pu monter la fréquence uncore à 3000 MHz contre 2400 MHz par défaut.

Les « Heatspreaders » sont de couleurs noires et en aluminium. Ils sont chargés de dissiper la chaleur dégagées par le PCB et les puces mémoires. Ils sont de faibles hauteurs afin de permettre l’utilisation de systèmes de refroidissement « aircooling » imposants. L’étiquette apposée sur le module mémoire nous donne pas mal d’information : la capacité (12 x 8 GB = 96 GB), la fréquence (4000 MHz), les timings (19-23-23-45), la tension (1,35 v) et la version (ver 4.31). D’ailleurs pour en revenir à la version, elle nous indique que les puces sont fabriquées par Samsung et sont très certainement des B-die. Pour infos, 7.xx (PSC), 5.xx (Hynix), 4.xx (Samsung), 3.xx (Micron) et 2.xx (Elpida).

 

 

Le waterblock EK Velocity WS

Pour tenir au frais ce processeur, c’est un waterblock EK Velocity WS combiné à un radiateur EK Coolstream PE de 480 mm qui assure le travail. Le waterblock  dispose d’une base en cuivre avec un finition en nickel réalisée par galvanoplastie. Le logo EK est doté d’une LED RGB et est compatible avec la technologie Asus Aura. Comme vous pouvez le constater, il est assez imposant mais il faut savoir que la surface du IHS est de près de 43 cm² !

Le système de fixation utilise quatre points de serrage ce qui me semble être une obligation au risque de vous retrouver avec des soucis de boot ! En effet, si la pression exercée sur le processeur n’est pas suffisante, la carte mère refuse de démarrer et nous affiche un beau code d’erreur 00. Avec ce waterblock, je n’ai rencontré aucun souci et la carte a pu démarrer directement !

 

 

Le bios de cette Asus ROG Dominus Extreme

Direction le bios de cette Dominus Extreme afin de voir ce qu’Asus nous propose. En plus des fonctionnalités habituelles, monitoring, réglages des ventilateurs, options de sauvegarde, réglage des tensions, réglage des timing mémoires, … le bios dispose aussi de deux profils. Un profil est un ensemble de paramètres prédéfinis afin de vous aider à overclocker votre processeur ou la ram. Comme vous pouvez le constater, nous avons droit à un bios orienté overclocking comme le veut la série « Republic Of Gamers ». Pour avoir accès à l’ensemble des profils, il vous faudra activer le cavalier LN2 situé sur le PCB de votre carte mère. Vous pouvez voir sur ces captures, une partie de mes réglages pour atteindre les 4500 MHz.

 

 

La configuration utilisée lors des tests

Voici la configuration complète qui sera utilisée pour les différents tests :

  • Carte mère : Asus ROG Dominus Extreme
  • Processeur : Intel Xeon W-3175X 28 cœurs
  • Mémoire : 96 GB de Corsair LPX Vengeance à 4000 MHz en 19-23-23-45
  • Carte graphique : MSI GT710 – Asus RTX 2080 Ti Strix OC
  • Système de refroidissement : EK Velocity WS + radiateur EK Coolstream PE de 480 mm
  • Alimentation : Corsair AX1600i
  • Pâte thermique : Grizzly Kryonaut
  • Système d’exploitation : Windows 10 64 bits

 

 

Tests comparatifs 1 : Cinebench R15 – R11 et Wprime 32 – 1024

Avant de vous faire part des résultats comparatifs, voici quelques screens réalisé avec le processeur dit « à stock », c’est-à-dire à sa fréquence de base. Pour ce faire, aucune modification n’a été réalisée dans le bios, je me suis contenté de paramétrer correctement le kit mémoire en activant le profil XMP. Ces différentes captures vous permettent aussi de voir la température max relevée lors des benchs ainsi que la consommation lue par le software Corsair Link 4.9.9.3 et compatible avec mon AX1600i.

 

 

Ayant la chance d’avoir encore sous le coude pas mal de résultats obtenus avec différents processeurs, je vous propose dans un premier temps ces quatre graphiques. Afin d’avoir un résultat plus cohérents, j’ai soit overclocké le processeur à 5 GHz soit à 4 GHz en fonction de son potentiel d’overclocking en watercooling. Il est tout à fait facile d’atteindre les 5 GHz avec un 9900K alors que c’est chose très compliquée avec un AMD 1800X par exemple.

 

 

Tests comparatifs 2 : Cinebench R15 Extreme – R15 – R20 et Wprime 32 – 1024

Ici, je vais utiliser trois versions de Cinebench dont les deux dernières, Cinebench R20 et R15 Extreme, qui ont été lancées dernièrement. Ces cinq tests sont des benchmarks 2D où ce sont la plus part du temps, le nombre de cœurs qui permet les meilleures score. Pour ces graphiques, j’ai opté pour les processeurs que j’utilise le plus lors de mes tests à savoir le i9-9900K, le Ryzen 2700X et le i9-9980XE.

 

 

Tests comparatifs 3 : et dans les benchmarks 3D ?

Et oui, qui dit processeur avec beaucoup de cœurs dit automatique un score « physics » meilleures. Pour rappel, le score « physics » a un impacte sur le score global obtenu dans la plupart des benchmarks 3D. Pour passer aux tests 3D, j’ai bien sur opté pour l’Asus RTX 2080 Strix OC afin de comparer les résultats obtenus face à ceux avec le processeur i9-9900K.

 

L’intérêt de ce processeur sur des benchmarks 3D est donc malheureusement très limité puisque seul le score « physics » de 3DMark Time Spy Extreme s’est vu réellement amélioré avec un pourcentage de gain de 288 % et de 13 % sur le score final. Le score « Physics » sur Fire Strike Ultra gagne aussi quelques points mais l’incidence sur le score final est obsolète.

 

Tests comparatifs 4 : l’overclocking !

Comme vous avez pu le voir ci-dessus, atteindre les 4,5 GHz avec un bon système de refroidissement n’est nullement compliqué. De plus, la tension est correcte puisqu’elle n’est que de 1,15 volts. En ce qui concerne les températures, le cœur le plus chaud n’a jamais dépassé les 83 °C durant les benchmarks. N’oubliez pas qu’ils sont au nombre de 28, les cœurs ! Ensuite, les choses se gâtent un peu puisqu’il va falloir fournir plus de tension au CPU pour continuer à monter en fréquences et donc, des températures qui vont elles aussi grimper.

J’ai pu atteindre la fréquence de 4700 MHz avec une tension de 1,265 volts. Pour ce faire, j’ai dû au niveau du bios passer en « Level 8 » afin de réduire au maximum le vdroop. Grâce à cela, la tension au repos était de 1,24 v et stable en charge à 1,27 volts. Je ne suis pas parvenu à passer tous les benchs car la température flirtait avec les 100 °C. Dommage qu’il n’y ai pas de réelle fixation sur le socket car cela aurait été un petit bonheur de pouvoir la passer sous froid !

 

 

Enfin, et pour terminer cette série de tests, un petit mot sur la consommation. À sa fréquence d’origine, notre Xeon W-3175X consomme jusqu’à 521 watts en charge contre 336 pour le i9-9980XE. Lorsque les deux processeurs sont overclockés à 4.5 GHz avec une tension de 1,15 volts, la consommation du i9-9980XE est de 562 watts contre 757 watts en charge pour le W-3175X. Pour rappel, lors de ces mesures, la carte graphique n’était que la simple MSI GT 710 !

 

 

Le mot de la fin

Quelle chouette expérience ! Cela peut paraître étrange comme début de conclusion mais c’est mon premier ressenti. Ayant la chance de passer en revue de nombreux composants hardware, la possibilité d’avoir une telle configuration entre les mains est tout de même une très belle exclusivité ! N’oubliez pas qu’il s’agit aussi d’une configuration « extrême » de par son prix aussi puisqu’à eux trois, l’Asus ROG Dominus (1 550 €), le Xeon W-3175X (4 220 €) et les 96 GB de mémoire Corsair (1 600 €) atteignent une valeur d’achat de 7 370 € ! À cela il vous reste encore l’alimentation, le système de refroidissement, un SSD ainsi qu’un boitier pour accueillir ce joli monde.

Je vous arrête tout de suite : effectivement ce type de configuration n’est destiné qu’à quelques utilisateurs bien particuliers. Il ne s’agit en aucun cas d’une configuration gaming mais cette vitrine technologique à la chance d’exister et d’avoir été mise à notre disposition. Nous avons décidé de décerner à cette configuration un nouvel award, que nous avons prénommé « Ultimate » puisqu’il s’agit là d’une configuration exceptionnelle en terme de performance !

 

Comme vous avez pu le constater les performances sont au rendez-vous dans les applications 2D. En ce qui concerne la carte mère Dominus Extreme, malgré un nombre de cartes surement très limité, Asus n’a pas dérogé à la qualité de son produit en proposant une carte parfaitement fonctionnelle et disposant de toutes les fonctions hauts de gammes de la série ROG.

Encore une fois, un merci tout particulier à Intel France pour la mise à disposition du Xeon W-3175X, à Asus France – Taiwan pour la ROG Dominus Extreme, à Corsair France pour le kit mémoire ainsi qu’à EKWB pour le waterblock EK Velocity WS ! N’hésitez pas à réagir à cette article en nous laissant vos impressions ou questions dans les commentaires ci-dessous.

 

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