Accueil Lifestyle Culture Geek Quoridor – le jeu de blocage abstrait, mesquin et élégant

Quoridor – le jeu de blocage abstrait, mesquin et élégant

Quoridor – le jeu de blocage abstrait, mesquin et élégant

 

L’éditeur Gigamic, que nous avons présenté à travers nos tests de jeux aussi passionnants que Flamme rougeCosmic FactoryMission Calaveras ou Galèrapagos, était d’abord connu avant tout pour ses jeux en bois abstraits, ses variations élégantes sur des bases mécaniques évoquant moulin, dames et dames chinoises : Pylos, QuartoSquadro, dont on vous vantait la pureté et le dynamisme il y a quelques semaines. J’étais donc ravi de pouvoir essayer également le Quoridor de Mirko Marchesi dans la même gamme, cette fois un jeu pour opposer deux ou quatre joueurs (pas trois) de six ans et plus pendant dix à vingt minutes, et vendu (beau jeu en bois oblige) 34 euros 90.

 

Quoridor Gigamic

Franchise et mesquinerie

Comme SquadroQuoridor se caractérise par son matériel incomparablement simple : 20 barrières, 4 pions et un plateau massif. Et comme Squadro, ce plateau a l’étrangeté de ne pas être celui représenté sur la couverture du jeu, d’être rouge et noir au lieu de blanc. Peut-être une concession à l’épure, qui n’est pas tromperie sur la marchandise puisque le plateau est bien représenté dans ses couleurs réelles au dos de la boîte, enfin une source d’étonnement, que compense largement l’impression qu’il donne de solidité et de qualité. D’autant que sa lourdeur appuie le thème, aussi abstrait soit-il, en représentant les fondements architecturaux sur lesquels on construira notre labyrinthe.

Comme Squadro, les règles tiennent en une minuscule page, et le jeu est plus intuitif encore, presque trop, puisqu’elles sont expliquées en vingt secondes, sans subtilités pour les compliquer. C’est ce qui permet bien sûr à Quoridor d’être appris dès six ans. Et à un enfant de six ans d’être aussi fort qu’un adulte, après quelques parties tout de même pour se rendre compte que, malgré tout, il s’agit de maîtriser une certaine efficacité et mesquinerie !

À deux joueurs, chacun prend dix barrières, à quatre cinq, et un pion qu’il place au centre de sa ligne de départ.

À tour de rôle, chacun n’accomplit qu’une action : poser une barrière ou déplacer son pion orthogonalement vers le haut, le bas, la droite, la gauche. Pas en diagonale.

Pour gagner la partie, il suffit de mener son pion sur l’une des neuf cases de la ligne opposée.

Comme on s’en doute, une barrière ne peut pas être traversée, mais il est interdit de bloquer tout à fait un adversaire.

Toute la subtilité de Quoridor consiste donc à comprendre quand il est opportun de se mouvoir et quand il est opportun de poser une barrière. Sachant qu’il n’y a pas de bonne stratégie dans l’absolu : il est tout aussi maladroit de vouloir construire une barrière complète dès le début au détriment de l’avancement que de trop économiser ses barrières au risque d’être dépassé.

Si deux pions se retrouvent face-à-face, il est possible de sauter au-dessus d’un pion ennemi à condition qu’il n’ait pas de barrière derrière lui. En cas de barrière, il est possible de se déplacer sur sa droite ou sa gauche plutôt que derrière lui, seul cas où l’on puisse avancer en diagonale. À quatre il n’est cependant pas possible de sauter au-dessus de plus d’un pion.

 

 

Quoridor s’explique en vingt secondes, se joue sans question aucune, sans trop longues hésitations, pendant une dizaine voire une quinzaine de minutes, une vingtaine à quatre. À deux, on se délecte de s’enquiquiner aussi franchement, à quatre du chaos ambiant. Quoridor n’a pas les rebondissements et la finesse de Squadro, pourtant on a envie d’enchaîner les revanches aussitôt une partie achevée, preuve d’un vrai plaisir de jeu et d’une certaine qualité, puisqu’on a conscience que chaque défaite est liée à un mauvais coup, et on a donc constamment envie de faire mieux, de jouer parfaitement !

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