Larrabee, déjà une tentative en 2008

 

Depuis un moment le marché des GPU intéresse Intel. Il faut cependant constater que toutes les tentatives n’ont pas vraiment retenu notre attention…

On ne s’attardera pas sur les IGP qui équipent les processeurs Core depuis quelques années et qui restent la seule vraie expérience industrielle d’Intel sur le domaine. Les IGP d’Intel donnent certainement satisfaction à ceux qui font uniquement de la bureautique mais ne répondent clairement pas aux autres besoins malgré toutes les ambitions affichées ces dernières années.

Intel Larrabee GPUCe n’est pas la première fois que le géant du processeur s’intéresse aux GPU. En 2008 devant l’ampleur que prenait le marché et le glissement progressif de Nvidia sur le terrain des calculateurs, Larrabee fut lancée.

L’idée était d’offrir, sous forme de carte, une sorte de coprocesseur de la famille X86 capable de s’occuper des calculs parallèles. Cette tentative sera un échec, les différentes versions n’arrivant jamais à s’approcher du niveau de performances de la concurrence.

En 2010 l’expérience est arrêtée sans gloire.

 

 

 

Raja Koduri : le transfert qui change tout

Raja Koduri Intel GPU

Après 12 ans passés à piloter la division Radeon au sein d’AMD, Raja Korduri est « piqué » par Intel en fin d’année 2017. Ce départ après une sorte de « break » pour raison personnelle peut ressembler à première vue à un coup porté par Intel à son concurrent.

En réalité, il vient couronner une séquence de comebacks loupés sur le segment des GPU haut de gamme chez AMD. Régulièrement annoncées comme ultra prometteuses, les architectures poussées par Raja Koduri se sont toutes transformées en pétards mouillés.

La faute à qui ? Sans doute à AMD plombé par les dettes et ne disposant pas d’une force de frappe suffisante pour mener son retour sur le terrain des CPU et une attaque face à Nvidia qui domine sans partage le marché depuis des années. Cependant, un départ comme ça, sans application d’une clause de non-concurrence, sans « transition », amène quand même à se poser quelques questions.

Le départ était-il aussi souhaité par AMD ? L’arrivée de Vega dans les solutions Kaby Lake-G chez Intel…bref tout ça ressemble à un deal global plus qu’à une peau de banane glissée par un concurrent.

 

 

Pourtant, ces derniers temps, Intel détaille un peu plus ses ambitions et le deal avec AMD ne semble qu’une transition destinée à préparer le marché. Pour le moment, le choix d’Intel dans sa collaboration avec AMD se résume à une option très différente de ce qu’on pouvait trouver jusque là : pas de partie graphique intégrée, pas de GPU dédié à proprement parler mais une solution hybride dont l’intérêt principal est la passerelle EMIB (Embedded Multi-Die Interconnect Bridge).

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Pour simplifier, l’idée est d’agglomérer un CPU performant à un GPU et sa mémoire dédiée. Le tout sur un seul « package » permettant évidemment de gagner énormément en taille mais aussi en performances avec la passerelle EMIB qui permet un dialogue plus rapide entre CPU et GPU, une tâche jusqu’à présent occupée par…la carte mère.

Si la solution semble se destiner uniquement aux PCs portables « gaming » ou autres solutions AIO / NUC, la volonté d’Intel est d’aller plus loin.

 

La carte graphique, un relais de croissance pour Intel ?

Quand on prend de la hauteur sur ce qu’est Intel aujourd’hui on s’aperçoit que l’entreprise dispose d’une capacité de production en propre à la pointe de la technologie alors que ses concurrents AMD et surtout Nvidia doivent composer avec des sous-traitants pour leurs productions. Cette stratégie « Fabless » de ces derniers avait le vent en poupe au début des années 2000…

Aujourd’hui les soubresauts du marché, les fluctuations déraisonnables des prix et le poids que commencent à prendre des sous-traitants qui contrôlent la productions des puces et des mémoires, amènent à considérer autrement l’entreprise Intel. Alors Intel va t-il rester sur cette idée de l’intégration de la partie graphique dans un seul package pour verrouiller le marché et couper l’herbe sous le pied des Nvidia et cie ?

Après tout, le marché est aussi à la miniaturisation, aux solutions AIO et aux portables polyvalents. Ou Intel va-t-il lui aussi lancer des cartes graphiques ?

Cette seconde option semble tout à fait envisageable. L’utilisation d’une carte graphique dédiée est portée aujourd’hui par plusieurs facteurs :

  • La croissance du marché du jeu vidéo évidemment.
  • L’accélération du besoin de puissance pour le calcul parallélisé ( IA / Big Data…)
  • La vidéo / streaming
  • Certaines cryptomonnaies.

Si on rajoute à cela l’incapacité pour le moment d’AMD à offrir une offre concurrente aux verts, une certaine attitude de défiance vis a vis de Nvidia qui semble s’installer chez ses partenaires (toute proportion gardée évidemment) mais aussi le déclin d’Intel lui-même sur le secteur des mémoires et des CPU, la possibilité semble pertinente. On pourra aussi renforcer cette tendance par les importants recrutements qu’Intel a lancés sur le secteur ces dernières semaines…

Intel GPU Jobs

 

Enfin, il se murmure que Raja Koduri compte utiliser la future architecture dGPU maison (Arctic Sound) pour proposer une offre « gaming » à l’horizon 2020.

Pour cela, un produit MCM serait envisagé. L’intégration de plusieurs dies sur une même carte serait ainsi privilégiée. L’utilisation de la passerelle EMIB expérimentée dans les Kaby Lake-G pour la communication entre chaque die donnerait un avantage à Intel là où Nvidia et Amd ont renoncé. Mais 2020 dans cette industrie, c’est un futur lointain…

 

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