Saison 2 de Stranger Things – Critique à dix mains !

 

La première saison de Stranger Things avait l’année passée secoué Netflix, avec une intrigue et des personnages hauts en couleur, se propulsant immédiatement parmi les séries les plus marquantes de 2016. Si les avis restaient mitigés (voir notre critique de la saison 1 ici) au sujet de la série (entre un divertissement correct pour certains et un parfait chef-d’œuvre pour d’autres), la seconde saison de Stranger Things n’en était pas moins attendue de pied ferme, notamment pour les quelques éléments laissés en suspens à la fin du dernier épisode – attention aux spoilers – : Will allait-il continuer d’être victime de syndromes étranges après son retour de l’upside down ? Pourrait-on réellement imaginer une nouvelle saison sans le personnage charismatique d’Eleven ?

VonGuru s’est penché sur cette seconde saison de Stranger Things, partiellement ou dans son intégralité selon les rédacteurs, et vous livre son avis.

 

L’avis de Lucile « Macky » Herman – Épisodes 1 à 4, sans spoilers

 

Stranger Things rentre clairement dans mon top 5 des meilleures séries. Je vous faisais part de toutes ses qualités l’an dernier, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette saison 2 ne m’a pas déçue pour le moment, loin de là. J’attendais la suite des aventures de Mike et sa bande avec une réelle impatience. Trop de questions restaient alors sans réponses lors du dernier épisode, et je me demandais bien ce que les scénaristes nous avaient prévu pour cette seconde saison. La réalisation est toujours au top, la BO électrisante, sans parler du jeu d’acteur de nos jeunes amis, toujours aussi bon.

Je me suis vraiment fait violence pour ne pas engloutir la saison 2 d’une traite, préférant conserver un peu de suspens. Évidemment, je m’inquiétais du côté fan service, de la possibilité d’être déçue, de ne pas retrouver l’intégralité du casting. Il n’en est rien. L’univers me fascine toujours autant. Reste maintenant plus qu’à attendre la saison 3, qui a d’ailleurs déjà été écrite !

 

 

L’avis de Siegfried « Moyocoyani » Wurtz – Intégralité de la saison, sans spoilers

Après visionnage de la première saison, j’appartenais à la frange mitigée des rédacteurs de VonGuru, et il a fallu la planification d’un article sur la saison 2 plus l’enthousiasme de la critique pour que j’en engloutisse intégralement la suite. Avec toutes les séries de qualité qui paraissent chaque mois, dont beaucoup sont globalement ignorées, je ne m’attendais en effet pas à ce que tout le monde se précipite sur celle-là en particulier… Et il faut donc se rendre à l’évidence, la saison 2 de Stranger Things restant dans le droite lignée de la première, il y a fort à prévoir que son succès se maintiendra au moins jusqu’à la saison 3.

La principale raison pour laquelle je reste relativement insensible à son charme est sans doute que je n’ai pas personnellement connu les années 1980 et que je n’ai jamais vécu dans leur nostalgie ou leur célébration, ses objets culturels ne m’ayant jamais attiré au point de les placer au-dessus des « années 1970 » ou des « années 1990 », autant de catégories qui me paraissent abstraites dans leur volonté d’embrasser une époque. Je souris de voir les références à The ThingDonjons et Dragons ou Ghostbusters, mais je ne saurais en faire une réelle qualité du film… tout en admettant pourtant qu’elles contribuent à ce qui est à mon avis le grand atout de Stranger Things, le fait que la série épouse avec une innocence et une sympathie impressionnante le point de vue des enfants.. C’est la raison pour laquelle Les Goonies avaient été un tel phénomène, et il me semble que Stranger Things brille plus encore dans sa manière de nous faire apprécier une bande de gamins d’une douzaine d’années gorgés de pop culture, a priori pas les personnages faisant appel à la meilleure identification du spectateur adulte.

 

 

La difficulté de cette saison 2 était donc de créer la même magie tout en renouvelant ses enjeux grâce à une mise en scène plus ambitieuse, et le bilan n’est en cela pas si positif. Matt et Ross Duffer ont en effet pris la décision de calquer sa structure sur celle de la saison 1, quitte à faire régresser certains personnages pour créer du conflit : Will est à nouveau « perdu » tandis que ses camarades et leurs parents, revenus à une vie tout à fait normale, doivent à nouveau faire face à une irruption croissante de surnaturel, une nouvelle arrivante vient remplacer Eleven, et son frère vient occuper la place de brute qu’un Steve adouci ne peut plus assurer, lequel Steve se retrouve dans une relation triangulaire avec Nancy et Jonathan alors que sa situation semblait certaine… Ainsi ne peuvent-ils pas faire bloc d’emblée quand les problèmes arrivent, et on peut repasser par les étapes déjà connues de résolution progressive des difficultés de chacun pour une grande réunion, ce qui n’aurait pas dû être possible quand les héros sont la même dizaine de personnes qui sait ce qu’est l’upside down et qui s’était déjà alliée pour le vaincre il n’y a pas un an…

Parce qu’Eleven était le nœud et le catalyseur du groupe, on l’isole et on lui fait subir une artificielle digression dans l’histoire, l’empêchant d’exercer le même pouvoir de fascination sur le spectateur alors que l’actrice est toujours aussi puissante (plus peut-être), comme Hopper et Nancy partent en quête chacun de leur côté, éloignant notre attention du groupe d’enfants assez sous-exploité au cours de la saison. Ce problème de digression se cristallise dans l’épisode 7 qui répond enfin à l’énigme du début du premier épisode, complètement déconnecté du reste, met complètement Hawkins de côté après un gros cliffhanger à la fin de l’épisode 6, pour nous faire un épisode pas terrible de X-Men, pas plus convaincant que convaincu d’ailleurs, étrange et maladroite tentative d’étendre l’univers en vue de saisons futures.

Heureusement, quelques nouvelles figures sont très bienvenues. Si l’on excepte Max (sympathique mais inutile jusqu’à la fin), même son frère a quelques scènes mémorables sans être pleinement exploité j(aime beaucoup son look glam rock), un « journaliste complotiste » fait quelques apparitions amusantes, et surtout, le beau-père de Will conquiert les cœurs dans sa bonhomie bienveillante. Les scénaristes eux-mêmes ont admis que Bob ne devait à l’origine qu’être un beau-père plat, médiocre dans sa banalité, et que la bonne bouille de l’acteur les avait convaincus de le montrer davantage, et ils ont été très bien inspirés en cela, puisqu’il participe au sursaut d’humanité d’une saison sans réel antagoniste humain !

L’émotion suscitée par la fin prouve pourtant que, malgré tout, on s’est attachés aux personnages, à Eleven, Dustin, Joyce et Steve beaucoup plus qu’aux autres d’ailleurs, tandis que les plus grands moyens et donc la plus grande ambition créative font vraiment des merveilles dès qu’il s’agit de montrer l’upside down ou dans de rares images sincèrement saisissantes (presque toutes dans la bande-annonce), et ont permis de recruter des réalisateurs comme Shawn Levy ou Andrew Stanton (Le Monde de NemoWall-E, scénariste de Toy Story !). Dans son ensemble, la saison aurait donc pu être meilleure que la première, même avec la répétition structurelle qui peut donner l’impression qu’on piétine, si elle ne commettait pas de plus ou moins lourdes maladresses (Halloween plus anecdotique que prévu, un dénouement rushé, les digressions autour d’Eleven, un monstre finalement pas si présent que cela, une légère tendance à la sur-explication…) qui ternissent sérieusement l’impression générale et la promesse des affiches, « it only gets stranger ». Dommage, à cause d’elles je ne suis pas si sûr que Stranger Things soit sur une si bonne pente

Mes notes :

Histoire et écriture : 6,25/10

Interprétation et personnages : 7,25/10

Ambiance : 6/10

Mise en scène : 7/10

Rythme et cohérence dramatique : 4,75/10

L’avis de Mathilde « Shai » Leroy – sans spoilers

 

Pourtant pas très motivée au début de la saison 1 de Stranger Things, je l’avais vue en moins d’une semaine, et je me suis laissé porter par cette série de bonne qualité qui sent bon le kitsch des années M6, la qualité actuelle en plus niveau réalisation. J’ai donc enchaîné sur la saison 2 dès sa sortie pour me rendre compte que rien n’avait changé : une réalisation au poil, des acteurs (notamment les plus jeunes) tout à fait convaincants, une intrigue bien ficelée, pour un résultat dont on avale les péripéties successives – un peu trop téléphonées, les péripéties – comme un plat de spaghettis-boulettes : avec un plaisir de môme, pour changer un peu de la grande gastronomie, mais en se faisant plaisir quand même ! Si la science-fiction rigolote, les histoires sombres mais choupinettes et la musique des 80’s vous plaisent, foncez ! Pour les autres, vous n’avez pas grand chose à perdre, la série reste d’excellente facture, même si elle ne fera certainement pas l’unanimité de par son public-cible clairement adolescent.

Vous devriez regarder aussi ça :
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Conseil maison : malgré la métaphore culinaire, je ne recommande pas de regarder Stranger Things en mangeant, les « choses étranges » en question étant plutôt répugnantes…

 

 

L’avis de Juliette « Artichèvre » Déprez – Intégralité de la saison, spoilers !

Malgré ma haine contre Netflix, je n’ai pas pu m’empêcher de me jeter sur la nouvelle saison de Stranger Things ! J’ai dû attendre mon compagnon de série pour commencer le visionnage, mais j’ai tout de même enchaîné 6 épisodes le jour de la sortie…

N’ayant pas participé à l’article sur la première saison, je vais brièvement donner mon avis ici : je l’avais beaucoup aimée, même si j’avais mis quelques semaines à m’en remettre (je suis vraiment très sensible aux scènes type « nous sommes seuls dans les bois dans le noir, il y a quelque chose qui peut nous arriver à tout instant », ne me demandez pas pourquoi mais ça génère une énorme dose de stress et d’angoisse en moi). Ceci dit, mon état prouve la réussite de l’ambiance. Certaines scènes m’avaient particulièrement plu (les pouvoirs d’Eleven, la communication Will-Joyce, la relation d’Eleven avec les autres) et j’avais apprécié cet aspect de découverte (découverte d’une enfant douée de pouvoirs psychiques, découverte d’une monstrueuse créature, découverte d’un univers parallèle et de son fonctionnement). J’avais trouvé la série touchante de par ses personnages (merveilleusement interprétés) et de par son univers 80’s.

Passons maintenant à la deuxième saison !

Aucune surprise mais pas ennuyeuse pour autant. La saison 2 nous présente la même structure narrative, il n’y a pas de révélation ou de twist, etc. L’atmosphère est bonne mais tout de même beaucoup moins angoissante (on connaît déjà nos réponses aux questions posées par la premère saison : Quelle est cette créature ? Quel est ce monde ? Où est Will ? Va-t-il s’en sortir ?). J’avoue que même si le demogorgon est moins puissant que le nouveau monstre, il était plus effrayant car nous n’avions aucune idée de ce que c’était et qu’il attaquait lui-même de manière concrète. On se sentait aussi effrayés que les personnages face à cette étrange créature venue d’un autre monde. Lorsqu’ils se retrouvaient seuls et piégés par le demogorgon dans l’upside down, je sentais beaucoup plus d’angoisse en une scène que lors de cette saison 2 toute entière. En effet la saison 2 ne présente pas de réelle attaque du monstre (sauf si on compte les citrouilles). D’accord, il y a le passage dans le labo rempli de demodogs tueurs mais tout d’abord, les demodogs n’arrivent pas à la cheville du demogorgon : ils sont petits et prévisibles car ils obéissent à un maître (le demogorgon semblait plutôt être un chasseur) mais en plus nous les trouvons presque « gentils » avec la relation Dart-Dustin). Le mind flayer est peut-être un monstre surpuissant mais n’étant pas libéré nous n’avons pas pu assister à l’étalage de ses pouvoirs.

Nous avons tout de même une belle exploitation et une évolution de l’upside down avec un nouveau monstre, le mind flayer, beaucoup plus développé que le demogorgon (je dis ça uniquement pour les supers racines et parce que le demogorgon n’était qu’un prédateur lambda. Il n’en reste pas moins « mieux »  d’un point de vue monstre). Les plans de caméra qui justifient le passage dans l’upside down sont tout simplement superbes et très compréhensibles.

L’ambiance est toujours aussi réussie que ce soit dans le monde humain (musique, décors, accessoires) ou dans l’upside down. J’ai trouvé excellente la manière dont cette deuxième saison reprend la « décoration » de la maison des Byers : Des guirlandes dans tous les sens pour la saison 1, un gigantesque plan pour la saison 2. Les guirlandes avaient certes beaucoup plus de style, mais j’ai trouvé cette réadaptation bien pensée.

 

Le jeu d’acteur est encore une fois à un très haut niveau. Il est d’ailleurs très intéressant de visionner les épisodes de Beyond Stranger things qui sont vraiment sympathiques (on y voit justement dans le premier épisode les vidéos de casting des enfants). Les personnages restent fidèles à eux-mêmes et tellement attachants. Il est amusant de voir le remix des personnages. Je m’explique, à la place du groupe Mike/Dustin/Lucas/Eleven et du groupe Joyce/Hopper nous avons le groupe Eleven/Hopper et les enfants séparés en deux groupes Will/Joyce/Mike et Dustin/Lucas/Maxine. Il est donc appréciable de voir leur relation avec d’autres personnages plutôt que de reprendre les groupes déjà formés dans la première saison (même si au final ils se rassemblent tous dans les deux saisons).

Quant aux nouveaux personnages, mon avis est plus mitigé. Kali est fade, son pouvoir est sympa, son groupe est sympa, son style est sympa mais il manque cruellement quelque chose (je trouve personnellement que les autres membres du groupe ont plus de charisme qu’elle). J’espère simplement qu’elle sera mieux développée dans la troisième saison et que l’on verra peut-être d’autres enfants aux pouvoirs surnaturels (ce serait sympa d’en avoir en antagonistes mais sans pour autant basculer dans une bataille de super-héros).

Billy est merveilleux dans son genre, même s’il ne fait que remplacer Steve. Il est encore plus agaçant que lui et son style est plus marquant (coupe de cheveux, vêtements, voiture, attitude). Steve d’ailleurs subit une belle évolution d’antagoniste à personnage secondaire, son caractère qui changeait déjà dans la première saison se confirme dans cette deuxième. Maxine, la jeune sœur de Billy est cool. Elle est mignonne et attachante mais bon, elle n’en est pas pour autant très utile. Le journaliste, même si on ne le voit pas beaucoup est un personnage très fun, qui permet la résolution d’événements même s’ils n’ont pas encore de gros impacts (Nancy et Jonathan ENFIN, la fermeture du labo, etc.).

N’oublions pas Bob, un personnage attachant, doux, amusant, sympathique et toujours au service des autres. Adorable avec Joyce et ses enfants, sa présence est rassurante pour tous (certes il ne donne pas la meilleure idée du monde à Will mais ce n’est pas volontaire). En revanche sa mort était prévisible et ne l’ayant vu qu’en bout de saison nous ne sommes pas vraiment attristés par la nouvelle. Dommage. Le mind flayer, LE nouveau super-monstre semble intéressant même si nous ne l’avons pas réellement découvert (pas encore de réelle connaissance  de ses capacités, mis à part le contrôle des demodogs et d’autres personnes qu’il peut posséder et de sa faculté à créer des tunnels).

Mon avis global est donc plutôt positif, je suis fan du côté 80’s, univers parallèle et des personnages principaux. Il manquait le côté angoissant de la première saison et pourtant j’ai l’impression d’avoir été plus addict à la saison 2 même si elle me plaît moins finalement d’un point de vue scénaristique et que, comme l’a souligné Moyocoyani, je ne l’ai pas trouvée plus étrange contrairement à ce qui était annoncé. C’est sûrement dû à mon attachement aux personnages et à l’univers de Stranger Things, raison pour laquelle je regarderai également la saison 3 !

 

L’avis de Laurianne « Caduce » Angeon – Épisodes 1 à 4, sans spoilers

 

Un peu plus mitigée que Macky sur la première saison de Stranger Things, qui relevait à mon sens plus du « bon divertissement » que de la série culte, j’attendais sans grande impatience cette seconde saison. Les quelques éléments restés en suspens m’ont tout de même fait revenir vers la série, et vers les quelques personnages que j’appréciais particulièrement : Dustin, Mike et Eleven en ligne de mire.

Si le jeu des p’tits jeunes est toujours aussi convaincant, on sent progressivement migrer le propos de Stranger Things vers un ton plus mature dans cette seconde saison, résolument plus sombre, plus fouillé dans la psychologie de certains personnages. Cette seconde saison possède bien sûr sa part de fan-service, si l’on peut dire, puisque Stranger Things regroupe à nouveau les éléments centraux de sa réussite l’année passée : bande originale de 80′, folklore de l’époque, sans oublier le monde parallèle si troublant. Car bien sûr le retour de Will de l’upside down ne sera pas sans conséquence, et les effets spéciaux relatifs à l’autre monde sont toujours aussi réussis : mieux encore ici, et bien loin du monstre un peu facile de la saison 1, l’upside down décuple sa puissance, jusqu’à devenir une menace beaucoup plus latente, invasive et malveillante. Les épisodes s’enchaînent donc assez vite et avec beaucoup d’intérêt. Pour ceux qui seraient toutefois sur leur faim à l’issue de cette seconde saison, Netflix propose un documentaire sur la série (interview des acteurs, secrets de tournages, réflexions sur les protagonistes et l’intrigue…) en sept courts épisodes : il s’agit de Beyond Stranger Things.

La saison n’est pas finie pour ma part (une bonne moitié environ) mais à la différence de la première saison, le bouton « play » démange beaucoup plus, et l’envie de poursuivre l’intrigue demeure palpable. Je vous laisse d’ailleurs, un nouvel épisode m’attend.