Le Polaroid Play peut-il donner de la dimension à vos créations ?

 

Si la marque Polaroid s’est surtout fait un nom dans le secteur de la photographie, et notamment des imprimantes photos, elle a aussi investi d’autres terrains comme celui des stylos 3D, avec sa référence Polaroid Play. S’ajoutant aux nouveautés artistiques de ces dernières années comme les imprimantes 3D, les tablettes graphiques pour particuliers ou les applications de dessin pour casques VR, les stylos 3D se révèlent être des gadgets bien plus abordables d’un point de vue financier. Le Polaroid Play se distingue ainsi d’autres référence par son prix, un des plus bas du marché. Mais en a-t-on pour notre argent ? Découvrez-le dans notre test du Polaroid Play.

 

Contenu

La boîte, assez compacte, contient le stylo 3D, un câble d’alimentation, un socle pour poser le stylo, une plaque transparente et ses quatre mousses autocollantes, et un bref mode d’emploi en six langues (anglais, allemand, espagnol, français, italien et néerlandais).  Il vous est aussi fourni de quoi commencer à utiliser votre stylo, à savoir quatre paquets de filaments de 5m chacun (noir, vert, rouge, transparent).

 

 

Notons que la boîte ne contient pas l’adaptateur secteur, simplement le câble d’un mètre cinquante, ce qui se révélera parfois un peu juste, nécessitant de bien choisir l’endroit où l’on se pose pour utiliser le Polaroid Play. Personnellement, aucun de mes plans de travail (bureau, table de salle à manger ou de salon) n’étaient vraiment à proximité d’une prise sans que le fil ne soit pas un peu tiré, et même ma tour d’ordinateur, en contrebas, amène une légère tension du câble lorsque je branche le stylo dessus.

Si un socle est à notre disposition pour poser le stylo pendant son usage, ce socle en plastique est très (voire trop ?) léger et j’ai personnellement parfois eu peur de poser l’appareil chaud dessus. S’il s’avère suffisant pour supporter le poids (et la chaleur) du stylo dans des conditions normales, la tension du câble et le poids du filament l’ont par moments fait tanguer, ce qui explique mes réticences vis à vis du socle. Rappelons que la pointe du stylo chauffe à environ 200°C, pouvant donc vous causer de graves brûlures ou abîmer votre mobilier (d’où l’indication d’âge « plus de 14 ans » sur la boîte).

Le stylo est étonnamment léger, ce qui est perturbant au début, mais qui s’explique par (ou peut-être explique, au choix) le ressenti « plastique » de l’objet, que j’associe inconsciemment à l’idée d’un objet entrée de gamme assez cheap.

 

Test

Tout d’abord, faisons un point rapide sur le fonctionnement de ce genre d’objets : à l’image des imprimantes 3D, les stylos 3D font chauffer un petit filament de plastique coloré, que vous pouvez alors manipuler lorsqu’il refroidit pour dessiner ce que bon vous semble, dans toutes les directions de l’espace qu’il vous chante. Jusque là, c’est relativement simple. Dans la pratique, le stylo dispose donc d’un bouton pour l’allumer et le faire chauffer (ou faire ressortir le filament lorsque vous voulez le changer), d’un bouton pour imprimer (ou installer initialement le filament), et de deux boutons vous permettant d’accélérer ou de ralentir la vitesse d’impression du filament.

Mais il faut bien distinguer la prise en main de l’outil, ici relativement aisée, et sa maîtrise.

 

L’objet du crime

 

C’est ici que cela se complique. Lors d’un premier test, j’ai rencontré des soucis, puisque le stylo souffrait vraisemblablement d’un défaut de fabrication, des faux contacts entraînant l’extinction régulière du stylo. Le test d’un second stylo, qui s’est déroulé dans des conditions satisfaisantes, a montré que le problème venait bien de l’individu testé.

 

Je dois avouer que ce stylo est relativement simple à utiliser. Une fois branché, on attend que la petite diode passe au bleu (et que le stylo siffle) pour que le stylo soit chaud et le filament prêt à l’impression. Une simple pression du bouton d’impression permet alors de faire sortir le filament de commencer à dessiner. Le stylo se prend plutôt bien en main, même si j’ai pour ma part dû m’y reprendre à plusieurs reprises pour atteindre les boutons de réduction ou d’augmentation de la vitesse pendant l’impression. Vous pouvez à tout moment changer de couleur en changeant de filament, même si ce processus est relativement long (l’insertion ou l’extraction d’un filament peut prendre plusieurs minutes). Si le Polaroid Play est facile à utiliser, il vous faudra cependant un peu de pratique avant de réussir à produire ce que vous aviez projeté. Les premières heures seront donc relativement frustrantes mais c’est compensé par le plaisir de pouvoir manipuler votre dessin (ce qui n’est pas donné à tout le monde, il faut le dire).

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Entre résidus, faux départs et inexpérience…

 

Certains aspects m’ont tout de même un peu refroidi. Tout d’abord, s’il faut appuyer sur un bouton pour que le filament chaud sorte à la bonne vitesse (ou si vous appuyez sur le bouton uniquement pour interrompre l’écoulement du filament, en mode automatique, car oui, le stylo est doté d’un mode automatique et d’un mode manuel), sachez que du filament continue à s’écouler de la pointe du stylo dès lors que le stylo est chaud, même lorsque vous n’imprimez pas. Cela se traduit donc par des pertes de filaments (puisque 5mm par 5mm, les petits résidus finissent par s’accumuler) mais aussi par quelques contrariétés pendant que vous dessinez, puisque vous devrez constamment retirer des bouts de filament lors d’une pause pour pouvoir reprendre convenablement. Par ailleurs, si plusieurs vitesses sont disponibles (le mode d’emploi indique la présence de quatre vitesses), rien, si ce n’est l’impression du filament, ne vous indique à quelle vitesse vous en êtes et si vous pouvez encore ralentir ou accélérer. Vous pouvez bien tenter d’appuyer sur les boutons appropriés, mais cela sera parfois trop tard. Cela demande donc de l’habitude et une certaine dextérité si comme moi, vous avez du mal à atteindre les bons boutons.

 

Application

Notons que le Polaroid Play ne vient pas complètement seul (pour les moins artistiques d’entre nous), puisqu’il est accompagné d’une application disponible sur smartphone et tablette, le Polaroid Play Trace. Cette application vous permet de profiter de stencils (ou patrons) ou de créer vos propres patrons. Ces patrons sont alors à tracer directement sur une plaque transparente, fournie dans la boîte, et que l’on surélève vis à vis de l’écran de votre appareil, grâce à des petits carrés de mousse collante, pour ne pas abîmer votre écran et pour garantir la fixité de votre plaque.

 

 

S’il faut admettre qu’il y a de l’idée, la réalisation n’est quant à elle pas si évidente que cela, puisque l’utilisation de l’application est compliquée par la présence, pourtant pensée à bien, de la plaque surélevée. En effet, la distance entre la plaque et l’écran du smartphone/de la tablette m’a personnellement compliqué la tâche de tracé des contours puisque ma perception de la localisation de ces contours vis à vis de la plaque variait en fonction de la position de ma tête et de mon corps par rapport à l’écran, et ce au cours d’un même tracé. D’autre part, le format de la plaque (adaptée pour un écran de smartphone, mais petite pour un écran de tablette) et son matériau vont limiter vos œuvres. Elles devront donc être relativement petites, et j’ai pour ma part souvent eu la malchance de voir mes (débuts d’) œuvres abîmées puisque la pointe (chaude) du stylo est souvent venue s’appuyer involontairement sur ce que j’avais déjà tracé.

 

Conclusion

Le Polaroid Play a l’avantage d’être relativement peu cher et facile à prendre en main. Si sa conception est pleine de bonne intention, sa réalisation n’est pas toujours au niveau attendu, et son utilisation sera parfois compliquée voire frustrante, du moins dans les premiers temps. Si c’est un bon stylo pour découvrir l’impression 3D à petit prix, les plus artistiques (ou les plus méticuleux) d’entre vous seront peut-être limités par l’accessibilité du stylo, qui reste une bonne entrée en matière pour découvrir les joies du dessin en trois dimensions.